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Posté(e)
Le 14/12/2020 à 08:55, grenat66 a dit :

Le "podcast" associé au sujet annonce 63 tonnes d'or produites durant l'exploitation. Peut-être une erreur de leur part ?

Probablement une erreur, vu que toutes les sources à ma disposition tablent sur quelques 100-110 t d'or extraits pendant la totalité de l'exploitation. Les 63 t peuvent être de la quantité extraite dans une partie spécifique à une période donnée, mais j'ignore lesquelles alors.

 

Le 14/12/2020 à 09:58, Cedrick a dit :

On ferme rarement une mine avec des réserves de minerai. 

Au mieux des ressources.

De nombreuses mines en France ont fermé pour des raisons autres que l'épuisement du minerai, notamment dans les années 80-90. Il y a eu des raisons de rentabilité liées au cours des métaux, à la concurrence internationale... Mais aussi des raisons plus réglementaires (renforcement des réglementations sociales et environnementales) ou politiques/économiques (délocalisation des activités industrielles polluantes).

Posté(e)
il y a 40 minutes, Géolynx a dit :

De nombreuses mines en France ont fermé pour des raisons autres que l'épuisement du minerai, notamment dans les années 80-90. Il y a eu des raisons de rentabilité liées au cours des métaux, à la concurrence internationale... Mais aussi des raisons plus réglementaires (renforcement des réglementations sociales et environnementales) ou politiques/économiques (délocalisation des activités industrielles polluantes).

 

Des restes de minéralisation sont bien là, visibles sur les fronts ou en sondages. Mais ce n'est pas forcement du minerai exploitable avec profit. Ce sont des ressources pas des réserves (en plus de la configuration du gisement ce sont toutes les raisons que vous évoquez qui ont un impact sur ce chiffre des réserves).

Les réserves minérales sont la partie des ressources minérales qu'il est économiquement possible de produire et de vendre. C'est une erreur classique des journalistes de confondre les deux. Et également de certains promoteurs de la mine qui au mieux sont incompétents, ou au pire des escrocs.

 

Je ne suis pas allé vérifier dans mes archives, mais il semble très peu probable qu'à sa fermeture Salsigne avait encore 30 tonnes de réserve (très peu de mines actuellement en opération ont une telle avance dans la définition des réserves par rapport aux ressources totales d'un gisement donné).

Il faut pas oublier que de nombreuses mines fermées dans les année 80-90 ont eu une prolongation de leur opérations uniquement grâce aux subventions de l'état. Et cela continue de nos jours (cf. SLN et Vale en NC).

Posté(e)

Les sources dont je dispose sont des articles des années 1990 et 2000, soit dans les dernières années de l'exploitation de la mine et celles qui suivent sa fermeture définitive. Ils n'ont pas été rédigés par des journalistes, mais par des géologues métallogénistes connaisseurs de l'ancien gisement et de la mine, dans des revues scientifiques et spécialisées. Toutes ces sources évoquent entre 30 et 40 t de réserve Au.

 

Il peut cependant s'agir de réserves probables et non prouvées, vu que cela n'est pas précisé. L'activité minière dépendant de paramètres beaucoup plus nombreux que les seuls contextes géologiques et économiques, je ne serais pas étonné qu'il reste encore des choses dans ces anciennes mines. Ce n'est pas pour rien que le BRGM avait réalisé un nouvel inventaire minier entre 2013 et 2015 et que des compagnies s'étaient intéressées à ces anciens gisements qui ont encore du potentiel.

Posté(e)

On est donc d'accord que ce ne sont pas des réserves, surtout dans le sens actuel.

 

Les géologues métallogénistes ne sont pas des géologues de ressources. A Toulouse, j'ai bien connu F.T., le spécialiste de Salsigne, qui a fait de bonnes publications sur la métallogénie du gisement.

 

A moins que vous ayez les rapports des opérateurs australiens de MOS citant un chiffre de 30 tonnes, les rapports publics de l'époque concernant les 'réserves' sont à prendre avec des pincettes. De nos jours ces estimations sont très détaillées (variogrammes, bloc modèle, courbe tonnage/teneur, etc..) et ne sont d'ailleurs jamais publiées dans des revues scientifiques.

 

Si je parle de journalistes, c'est que les chiffres ont été cités dans un reportage d'après ce que j'ai compris. Ce n'est pas la premières fois qu'ils reprennent des chiffres sans trop savoir à quoi ils correspondent. Et on a vu les effets désastreux de ce type de communication.

Il y a bien sur un potentiel minier en France, mais annoncer des chiffres mène souvent à la confusion et à des levers de boucliers. Phénomènes qui ont tué dans l'œuf des projets d'exploration confondus par les populations avec une mise en exploitation imminente.

 

Ces dernières années BRGM s'est contenté de repasser des vieilles données à la moulinette. Ca ne vaut pas grand chose du point de vu des normes actuelles. D'où la nécessité de faire des nombreux travaux et de nouveaux sondages avant de pouvoir annoncer des chiffres de réserves.

Si exploration puis re-exploitation il devait y avoir, le passif environnemental de Salsigne pourrait bien laisser très peu de réserves à extraire avec un bénéfice (même avec les cours actuels de l'or) étant donné qu'une réhabilitation du site sera un préalable à toute nouvelle exploitation.

 

 

 

Posté(e)

Dans le cas de Salsigne, le passif minier très complexe serait un facteur essentiel à prendre en compte (et pas seulement au niveau psychologique). Il y a plusieurs pollutions à traiter en plus d'une très probable pollution naturelle due à un fond géochimique en arsenic.

 

Par contre, est-ce que le minerai stratiforme des schistes X est pris en compte ? et si on tient compte du cours de l'or actuel, est-ce que ça ne gonfle pas les réserves prouvées ?

 

Serge

Pour reprendre ce que disait Cedrick, il y a une différence entre mineurs, géologues miniers et métallogénistes (j'ai eu l'honneur de faire partie de la dernière catégorie). Et en pratique ça provoque des discussions passionnées virant facilement au conflit.

De mémoire, le mineur doit faire du tonnage avec bénéfice au moindre cout et au moindre danger. Le géologue minier voudra récupérer le maximum de minerai et le métallogéniste s'intéresse à la genèse du gisement.

 

Il y a un exemple rigolo au Bourneix. Quand le BRGM a lancé l'exploitation par Coframine/Penaroya, les mineurs ont tapé dans le quartz, ils ont hurlé au scandale, les teneurs étant bien loin de celles annoncées. En fait les teneurs étaient dans la partie pourri du filon à côté, bien plus délicate et dangereuse à prendre. De fait le vieux Cros Gallet n'était pas une mine simple.

A la Fagassière, il y avait une zone à super teneurs, mais trop instable, les mineurs l'ont contournée pour avancer (un peu au grand dam des géologues et de l'échantillonneur) et pensant la prendre en partant, bilan des courses elle est toujours au fond....

 

 

Posté(e)

c'est un problème récurant dans l'industrie minière : reserves, ressources , tonnnage rentable dans un contexte economique  , social et dangerosité viable ;   en france les ressources et reserves ne manquent pas mais le critère social n'est pratiquement jamais bon !! 

     dans d'autres pays , où l'industrie minière est plus active, les considérations écologiques moins fortes , il est fréquent d'avoir des gisements qui sont exploités par phases :  le minerais est rentable à x g/t......il n'y a plus que du minerais inférieur et/ou pas économiquement rentable............on  ferme le site en le laissant tel quel.........................qq années plus tard , la teneur rentable baisse (hausse des cours du métal etc...)   on reprend le site (puisque toujours en état) et on s'active qq années........................puis de nouveau plus de minerais "rentable".arrêt et ainsi de suite ; certaines mines d'or, de cuivre , de tungstène , de diamants en sont à leur troisième, quatrième  reprise car c'est accepté au point de vue social (licenciement de tous les mineurs le temps du "stand by"  et écologique : que la mine reste en place avec toutes les installations ne gêne personne !

   ce n'est pas le cas en france !!

     

Posté(e)

Dans la préface du hors série n° 3 de 1997 du LRM consacré à la mine de Salsigne, Francis Tollon, dont parle Cédric, dit qu'à cette date 120 T d'or avaient été extraites de Salsigne et qu'il y avait 30 à 50 T d'or en réserve possible. Sachant que la mine a fermé 7 ans après (2004 de mémoire) et qu'ils extrayaient environ 2 T par an, soit une quinzaine de tonnes entre 1997 et 2004, il doit rester 15 à 35 T de réserve possible.

L'histoire de la mine de Salau est aussi un bon exemple d'un gisement arrêté alors qu'il restait un potentiel à priori très important puisque qu' Apollo Mine s'y est intéressé, a dit que c'était un des gisements de tungstène les plus importants au monde, etc... Lors de la fermeture de la mine on savait qu'il restait beaucoup de tungstène à exploiter, mais à cette époque avec le dumping chinois sur le tungstène l'exploitation n'était plus rentable. Il est amusant de constater que Michel Bonnemaison, le patron d'Apollo en France (pour faire simple...) a fait sa thèse de troisième cycle sur Salsigne.

Si les contraintes environnementales et autres n'étaient pas si importantes, il est probable que plusieurs mines seraient activées ou même réactivées en France.

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