Les collectionneurs sont-ils névrosés ?

[Invité ndt]

LES COLLECTIONNEURS SONT-ILS NEVROSES ?

Fièvre, angoisse, émoi… Pour chacun de leurs objets, ils ont eu le coup de foudre et se conduisent alors comme des amoureux transis. Un attachement pas forcément pathologique, même s’il peut faire basculer leur vie.

Depuis l’instituteur qui, sur un coup de tête, a dépensé tout le budget familial et hypothéqué sa maison pour acheter un vase chinois, jusqu’à ce fana de boîtes qui a fini par se suicider en s’enfermant dans l’une d’elles… Bien sûr, tous les collectionneurs ne sont pas des « fêlés » ! Pourtant, tous ceux qui les connaissent savent à quel point cette occupation absorbe leur temps et leur énergie, et combien la quête perpétuelle d’un nouvel objet engendre de fièvre, d’angoisse et d’émoi.

Un comportement aux multiples facettes

Même les amateurs acharnés d’objets ne parviennent pas à expliquer cette pulsion irrépressible, cet appétit insatiable d’acquisition qui régit leur existence.

Sacha Guitry, grand collectionneur d’objets d’art et de manuscrits, distinguait les « collectionneurs placard » des « collectionneurs vitrine » : les premiers, introvertis et méfiants, ne montrent jamais leur collection ; les seconds, extravertis et parfois exhibitionnistes, ne parlent que d’elle.

Chez tous, la passion peut se décliner de mille façons différentes : l’accumulation forcenée, le choix sélectif, les objets gros ou petits, artistiques ou utilitaires ; il y a aussi ceux qui suivent les modes ou poursuivent une collection familiale, les modérés qui dépensent peu ou les prodigues qui engloutissent leur salaire… Un point commun : tous ressentent la même émotion lorsqu’ils trouvent un objet, le même désespoir quand ils ne peuvent pas l’acquérir.

Une accumulation sans fin

Autre caractéristique de certains collectionneurs : l’absence de point de saturation. Même si leur goût change et si leur intérêt se déplace vers d’autres types d’objets, ils ne s’arrêtent jamais. Mais rien à voir avec ce que les psychanalystes freudiens définissent comme un « trouble obsessionnel compulsif ». « Nous sommes tous compulsifs ! explique le psychiatre Robert Neuburger. A des degrés divers, bien sûr. C’est pourquoi le “collectionnisme” n’est ni un comportement pathologique ni une maladie. On peut même dire que c’est un traitement en soi ! La preuve en est que bien des collectionneurs sont déprimés lorsqu’ils ont terminé une collection. Mais il leur suffit d’en commencer une nouvelle, et la dépression disparaît… »

Un désir qui apparaît entre 7 et 12 ans

Les quatre caractéristiques psychologiques du collectionneur : le désir de possession, le besoin d’activité spontanée, l’entraînement à se surpasser et la tendance à classer. « On retrouve chez l’enfant tous ces traits spécifiques, dit-il. C’est peut-être leur survivance à l’âge adulte qui fait le collectionneur. » C’est entre 7 et 12 ans qu’apparaissent les premiers désirs de collection. Ils correspondent au besoin de rationaliser et de classer les éléments du monde extérieur pour en prendre intellectuellement possession. C’est aussi le premier moyen de se mesurer au monde des adultes.

En principe, à la puberté, ces tendances disparaissent. Mais si elles continuent de se manifester à l’âge adulte, c’est avec un élément supplémentaire : la passion. D’où la véritable « collectionnite ».

Les objets auraient-ils une âme ?

Quel que soit le type de collection, chaque objet a un sens particulier pour son possesseur. C’est pourquoi la ferveur qu’il attache aux objets n’a pas forcément de rapport avec leur rareté ou leur valeur marchande. Il s’agirait en fait d’une projection de son psychisme. Par exemple, amasser des petites voitures ou des poupées peut traduire un attachement à l’enfance (une forme de régression qui trouve alors un exutoire dans la collection) ; réunir des affiches de Mai 68 peut témoigner d’une fixation à un passé vécu et à une période très marquée dans l’inconscient collectif ; rechercher avec avidité des objets Louis XVI peut être une façon de se réfugier dans l’Histoire pour s’isoler et perdre le sentiment du temps présent. Toutefois, on peut se demander si cette quête perpétuelle d’acquisition n’est pas une tentative de restaurer l’image de soi en la complétant sans cesse d’éléments nouveaux. Collectionner pourrait alors être considéré comme une valorisation narcissique.

Quand les accros perdent pied

Très rares sont les collectionneurs qui s’estiment « enfermés » dans un carcan d’objets divers qui se multiplient à l’infini. « La grande majorité d’entre eux se sent libre et heureuse, assure l’ethnologue Claude Frère-Michelat. Ils sont fiers de leur passion, de connaître à fond leur sujet, de faire œuvre de protection d’un patrimoine culturel. » Ce qui confirmerait l’hypothèse de la valorisation narcissique. Mais que penser de ceux qui rendent la vie de leurs proches insupportable ? « Leur comportement devient dangereux lorsque la collection-traitement a dépassé son but, poursuit Robert Neuburger. L’aspect passionnel prend le dessus, et ils perdent toute notion de réalité. Ce sont des cas rares, bien sûr. Quant aux collectionneurs “normaux”, même s’ils ne souffrent pas d’une maladie, ils ne guérissent pas du “collectionnisme”. C’est une véritable dépendance. Un peu comme l’alcoolisme. A la différence que cette assuétude est plutôt sympathique. »

[Invité SPATHFLUO]

Voilà un tableau bien noir !

Il est vrai que je connais une personne dans l'entreprise qui, après chaque café bu, lave le gobelet et le range dans un coin.

Je connais une autre personne qui a changé de voiture il y a quelques années, pour s'offrir un coffret de pistolets de duel d'époque. (Ses yeux s'allumaient quand il en parlait).

Mais bon, je pense que tous les collectionneurs n'en sont pas à ce point.

Quant aux caillouteux, je pense que la plupart d'entre eux ont autant de plaisir sinon plus à sortir sur le terrain que de regarder leurs pièces !

:yahoo: :clown: :clown: :clown:

[Pablo87]

Moi je me place dans les collectionneur compulsifs car cela va me prendre pendant un mois, comme mes achats pas raisonnés de Quartz sceptre, puis dans 6 mois ce sera des monnaies Romaines, puis plus tard des micros........

Je n'arrives pas à m'auto contrôlé et heureusement qu'il y a mon père, si non je serais sous les ponts aujourd'hui

[TOM]

LES COLLECTIONNEURS SONT-ILS NEVROSES ?

Toutefois, on peut se demander si cette quête perpétuelle d’acquisition n’est pas une tentative de restaurer l’image de soi en la complétant sans cesse d’éléments nouveaux. Collectionner pourrait alors être considéré comme une valorisation narcissique.

Bonjour,

En grande partie d'accord !

[Rikou]

Salut

Névrosés les collectionneurs ???

Je crois pas non

[Invité redsun]

hello,

Les collectionneurs sont des malades,des fous,des tarés mais aucunement des névrosés.

enfin, perso, j'en suis pas. :coucou!:

[Invité ndt]

Au vu des réponses, je constate qu'on a à faire à une vraie bande de grands malades :coucou!:

Par contre, je suis assez d'accord avec la remarque de Sacha Guitry à propos des « collectionneurs placard » et des « collectionneurs vitrine ». Il suffit de voir ce qui se fait sur ce forum.

[amph]

Je me trouve plutôt de plus en plus détaché de ma collection et de mes passions.

La vie de famille aide aussi à s'en détacher et aussi une baisse notable de mon pouvoir d'achat. Y a désormais des priorités dans la vie et les cailloux n'en font malheureusement plus parti.

[mineralparangon]

Citation (ndt @ mercredi 25 juin 2008 à 23:24) LES COLLECTIONNEURS SONT-ILS NEVROSES ?

Toutefois, on peut se demander si cette quête perpétuelle d'acquisition n'est pas une tentative de restaurer l'image de soi en la complétant sans cesse d'éléments nouveaux. Collectionner pourrait alors être considéré comme une valorisation narcissique.

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- La notion de possession s'applique à une partie des collectionneurs (c'est néphaste, et j'en connais), une autre partie (opposée) étant animée d'un devoir de mémoire, une autre partie encore tournée vers l'esthétisme.

- Le collectionneur-prospecteur (ou cristallier) est le résultat d'une dualité :

un coup partisan de l'effort, avec risques et périls, afin de fournir des cristaux.

un coup feignand car il se dit que sa collection représente un aspect communicatif suffisant du goût, voir de sa personnalité.

quelques autres topics pourraient recevoir cette réponse.

@+

[mineralparangon]

Je me trouve plutôt de plus en plus détaché de ma collection et de mes passions.

La vie de famille aide aussi à s'en détacher et aussi une baisse notable de mon pouvoir d'achat. Y a désormais des priorités dans la vie et les cailloux n'en font malheureusement plus parti.

such a shame !

mais bon le foyer c'est terriblement beau aussi !

[Yvan]

Je me trouve plutôt de plus en plus détaché de ma collection et de mes passions.

La vie de famille aide aussi à s'en détacher et aussi une baisse notable de mon pouvoir d'achat. Y a désormais des priorités dans la vie et les cailloux n'en font malheureusement plus parti.

Bienvenue au club ! ............ comme tu dis "baisse notable" ! (ah pardon ! j'exagère..... je suis fonctionnaire donc un gros privilégié ! )

[odripano]

ca me plait bien ce post !!! et il serait sympathique que chacun, sous le regard bienveillant des autres , essaie d'apporter sa reflexion, je pense que l'on se demande tous a un moment donné pourquoi cette collection , ces seances de terrain menee a l'epuisement, en discuter peu aider a comprendre .. mais surtout pas a guerir .

Pour ma part je suis un collectionneur compulsif mais pas tres standard, je ramasse beaucoup et un peu n'importe quoi, comme si j'avais une peur de manquer (..de quoi ?) , en tout cas le syndrome du sac vide , meme si il n'est pas prenant me laisse toujours un peu dans un etat de vague Melancolie.

Rentré a la maison, renversement complet, le contenu de mes sacs ne m'interesse absolument plus, je stocke ca dans le garage ou aufond du jardin, les plus vieux "sacs " remontent a pres de 30 ans, un ami qui voulait y fouiller au premier sac ouvert tombe sur du tres vieux la gardette avec une macle libre en coeur, et me regarde un peu effare, moi aussi, c'etait qaund meme une exception ! il y a 3 ans nettoyant quand meme une piece de plan du lac je decouvre 2 apatites roses et centimetriques , un peu nettoyé quelques pieces des memes sacxs trouvé qqs apatites, et puis zappé reste 2 cagettes .

J'ai deux explications rationnelles a donner a cela,

Mon boulot, je vis une veritable schizophrenie entre mon monde de la semaine, Du Lundi au Vendredi , noyé sous des responsabilités un peu trop lourdes pour moi et puis le WE oubli de la semaine , transition dure a gerer autrement que par un dedoublement de mon etre

Et puis ...je planifie, enfin, je le ds ..... le nettoyage ce sera a 60 ou 65 ans quand mes jambes ne me portront plus sur les gites. Le terrain avant tout, je suis un compulsif du terrain ! il faut que je bouge et que je cherche. Je demande souvent aux gens de me faire decouvrir des gites , le milieux etant ce qu'il est devenu, beaucoup me regardent avec soupcons, generalement je n'y retourne pas...le voile est levé... mais je sais a quoi ressemble la Barytine de saint Laurent le minier, celle de Saint Georges, les quartz fumés du Mont Blanc et n'y suis jamais retourné, je reve pour la prochaine "illumination" d'etre devant les pochs de fluo de Berbes !

J'evolue donc plus franchement vers la "collection" de gites, photos, films et reve , evec pretention, d'en faire un inventaire.

cela resoud un peu les problemes de place ... quoique lorsque l'on decouvre pour la premier fois la Blende de la Sanguinede .....

Je crois que mes sacs empiles on une signification psychologique, il y a la un rapport au temps, a la vieillesse et a la mort, Je me regarde faire et me dit parfois que je fonctionne comme les egyptiens , ces sacs pleins de pierres bien emballées, vont m'accompagner jusqu'a la fin , comme les objets des pyramides, comme les armees d'argile chinoise, il partciperont au rite de passage, au mien en tout cas !

Les cristaux sont eternels et sont un symbole de mon reve d' eternité - posterité ????

[Yvan]

Je crois que mes sacs empiles on une signification psychologique, il y a la un rapport au temps, a la vieillesse et a la mort, Je me regarde faire et me dit parfois que je fonctionne comme les egyptiens , ces sacs pleins de pierres bien emballées, vont m'accompagner jusqu'a la fin , comme les objets des pyramides, comme les armees d'argile chinoise, il partciperont au rite de passage, au mien en tout cas !

Les cristaux sont eternels et sont un symbole de mon reve d' eternité - posterité ????

Purée ! tu as raison en plus....... pas gai tout ça

[odripano]

Non , pas du tout, le jour ou je raccroche le marteau je redecouvrirai mes recoltes, j'avoue que pour le reste j'en rajoute un peu

[Invité SPATHFLUO]

Bonjour Odripano,

J'ai beaucoup aimé ta prose, je pense que beaucoup de caillouteux se reconnaîtrons dans ton texte. Mai surtout ne pas avoir honte. Chaque fois que je discute avec des caillouteux, je m'aperçois que les caillouteux sont des gens hiper-sympas.

:surpris:

[le sablais]

Non , pas du tout, le jour ou je raccroche le marteau je redecouvrirai mes recoltes, j'avoue que pour le reste j'en rajoute un peu

En plus très bonne idée : quand on est jeune, on prospecte dans la nature ; et plus tard toi,tu prospectera dans ton garage !

Que de redécouvertes en perspective !

le sablais

[rives_3]

C'est dit, Odripano est un poète... je ne le dis pas sur un ton ironique, car j'écris réellement des poèsies des fois, quand l'envie me prend.

On a beaucoup discuté de notre manière de collectionner, de classer, d'inventorier, de faire de la systématique ou de nous spécialiser......

Je relève une chose pour moi. Les pierres sont pour moi un moyen de fortement me décharger de mes préoccupations quotidiennes... même si c'est un rêve d'être un caillouteux tous les jours... je ne conçois pas d'en vivre... A croire que je ne serai pas capable de vivre, comme nos collegues cristalliers du fruit de leurs récoltes... Aussi, je dirai que nous sommes plutôt névrosé de vivre dans le monde du travail...

Et je replace le fait de collectionner et récolter dans le champs d'une pratique codifiée de terrain de jeu d'adulte( ou d'enfant si on commence tôt ) comme on pratiquait le bac à sable très jeune enfant...

Inutile de parler des joies des récoltes, voire des frustrations, nous savons tous ce qu'il en est. Mais le fait d'accumuler, nous connaissons tous. Je l'ai appris à mes dépends... Avant de partir du 64, j'avais près d'une tonne de roches... Avant de partir du 38, il m'en restait encore 500 kg... Et là, en partant bientôt du Maroc, je n'ai pas plus du kg, c'est gérable, enfiin !

En tant que micromonteur, cela ne m'a pas empêché de faire des accumulations parfois sidérantes, voire irrésonnées... n'ayant pas de notions en cristallo comme d'autres potes, je me demande si j'avais pas de fixette à vouloir garder 36 cristaux de zircon du 64, avec cette couleur caractéristique champagne, uniquement pour faire un inventaire des formes qui ne servira à rien tant qu'il ne sera pas entre les mains d'un spécialiste... ou 36 formes d'anatases de mes coins fétiches... qui finalement se révélent être assez proches les unes des autres... bref, en fait, je fais comme les autres, je préserve et garde ce qui est difficilement dissociable de ce que j'appelle le coeur de ma collection, ma fierté et ma part de transportable...

Sur le terrain, quand je peux y aller, je n'ai pas tout à fait le même état d'esprit... C'est un peu comme si je rentrais progressivement en transe. La montre céde le pas au cadran solaire. Et si je ne goûte pas à l'effort à tout prix, je mesure l'effort en fonction des objectifs donnés. Le sac vide, comme les autres, je déteste. Quoique... avec les dégraissages récents de ma collection, vue ce que j'ai donné... je serai enclin à moins ramasser, tendance plus égoïste ? Car je donnerai moins par voie de conséquence plus tard... mdr

Cette part d'éternité, dont parle Odripano, on doit la porter un peu, sans doute, en soi...

Mesurer ce que le temps a construit et que nous voulons jalousement préserver... de notre si fragile constitution...

Je n'ai pas résolu le problème de ma collection après moi. Il va falloir y penser. Je suis jeune encore. Et on dit que les caillouteux vivent vieux Peut être à se familiariser avec ces chefs d'oeuvre de la nature, le caillouteu finit par s'identifier à ses produits de recherche... sauf s'il y a trop d'uranium dans sa collection ?

Eric

[Halucigenia]

ndt !!!

Moi je le trouve GENIAL ton texte sur les collectionneurs ( tu l'as écrit ou trouvé quelque part ?) !! ... et pour en être un et en fréquenter beaucoup..., je dis que cela résume très fidèlement notre situation !

a+

MERCI !,

"savoir qui on est ... permet de mieux se connaître "

[Invité ndt]

Cette présentation est une courte synthèse de plusieurs informations collectées sur la toile et dans des bouquins.

L’idée de me renseigner sur le comportement du collectionneur, qu’elle que soit sa collection, m’a été soufflée involontairement pas ma compagne qui, si elle accepte de bonne grâce ma collection de poissons fossiles et m’offre toujours une oreille attentive et bienveillante quand je lui en parle, m’a fait remarqué un jour qu’elle-même n’avait jamais fait la moindre collection.

Dont acte : Au-delà de ma passion pour les dinosaures quand j’étais môme qu’est ce qui me pousse à collectionner les fossiles aujourd’hui que je suis adulte ?

[Halucigenia]

Un post de "haut vol" avec le témoignage d'odiprano et de Rives3...

Tellement vrai et si joliment dit !!! des témoignages d'une rare exception !

[Invité SPATHFLUO]

Oui, je suis bien d'accord, un post de haut-vol, bravo Odripano et Rives3 !

Très beau !

[odripano]

Avant de partir du 64, j'avais près d'une tonne de roches... Avant de partir du 38, il m'en restait encore 500 kg... Et là, en partant bientôt du Maroc, je n'ai pas plus du kg, c'est gérable, enfiin !

Je t'envies rives3 !! ..etre leger ... moi je suis "ancré" a terre avec un poids de cailloux que je n'ose meme pas imaginer !

Merci pour les compliments ! . Ce que j'aimerais c'est que d'autres collectionneurs viennent ici parler de ce qui les anime , pas toujours facile car il faut savoir reconnaitre ses defauts a ce jeu la ... mais a l'opposé d'une sentence en vigueur "Rien de ce que vous pourrez dire ne sera retenu contre vous"

[Invité SPATHFLUO]

Oui, je comprend.

Eh bien, je pense que le caillouteux est captivé par la VRAIE beauté. Celle qui touche au divin. Comme dit l'autre, les fleurs de la beauté poussent au fond de noirs abîmes. Et surtout, cette beauté n'est pas éphémère. Mais les autres motivations... Peut-être essayer de remonter le temps ? c'est vrai que lorsque nous débusquons un fossile, un cristal quelconque, une petite géode bien remplie, nous sommes les témoins de choses arrivées quelques millions d'années plus tôt. Vous en conviendrez avec moi, ce n'est pas rien ! Enfin, moi, c'est une partie de ma motivation.

Autant je peux crever d'ennui devant les choses affligeantes et insipides que l'on peux voir dans un écran de télévision, autant je peux rester la loupe à la main scotché sur une pierre riche en cristallisations. Scruter chaque zone sombre, comme l'entrée d'un souterrain, faire pivoter la pierre pour bien apprécier la perfection des cristaux, et se dire, une fois de plus, que nous sommes bien petits en face de la nature.

Et puis, ces choses mignonnes que l'on découvre, que l'on nettoie, que l'on observe, elles font partie d'un grand oeuvre où l'homme n'a pas eu sa place. Des choses merveilleuses qui se sont crées seules. Je crois, finalement, que le caillouteux est attiré par le "vrai".

[rives_3]

Salut à vous Spathfluo et Odripano...

Je n'ai pas dit que ce qui reste de ma collection en France dort dans un garage, en attendant que je vienne les récuperer, un noyau dur de 400 micros (j'en ai donné plus de 700...). On peut se résoudre à se séparer de certaines choses parce que les circonstances nous l'imposent.

Mais qu'une possibilité de stocker refait surface... je fais, irrémédiablement. Chaque morceau a une histoire, une saveur, une luminosité, une brise ou un ciel aux teintes si particulières... Je n'ai pas fait beaucoup d'alpin mais pour les 3 sites à anatases que j'ai vu ( Entre Deux Roches, Le plan du Lac et au dessus de saint Martin de Vésubie, dans un coin inconnu et retiré par rapport à la Madonne de Fenestre )... j'ai encore sur le bout des lèvres le goût de ces trouvailles...

Que dire de cette Azurite de Padern avec un reflet bleu nuit au soleil ? De cette cyanotrichite du niveau 470 qu'un collectionneur me donna aussitôt trouvée pour me montrer à mon beau fils et moi la beauté de ce bleu délicat et tendrement soyeux... Ou encore cette blende de Puy Merle cueillie sur des déblais sous un soleil d'automne frais mais dont l'éclat chauffait le coeur...

Chaque découverte n'est pas pareille. On pourra dire ce qu'on veut mais on ne ramasse pas les minéraux comme des champignons. Je me crois presque amoureux de mes trouvailles... bon, excusez moi si j'exagère... mais c'est vrai que ceuillir des minéraux, ce n'est pas pareil que passer un bull ou rammasser à la pelle. Peut être une déformation de chercheur d'or amateur où une seule paillette réjouit le ceuilleur de paillole...

Il n'y a pas de bons ou de mauvais collectionneurs. Ceux qui le croient sont des traitres qui oublient comment ils ont grandi... Il y a juste des esthétes, des amoureux d'une certaine conception de la beauté que la Nature nous révéle... par ses critallisations, ses couleurs, ses associations.

Eric

[TRAGO]

Salut,

Effectivement, je pense que le collectionneur peut avoir de multiples visages. Pour ma part je n'avais pas un caillou ou un fossile en collection avant d'avoir commencé à récolter(ce qui m'attirait c'était le terrain , découvrir....) Après de virée en virée, les échanges et les achats venant logiquement, je me retrouve collectionneur. Mais le plus grand plaisir a été pour moi la récolte et le nettoyage.

Je pense que dans toute collection il doit y avoir une énorme frustration : Quand je vois certaines collections prestigieuses, ça donne (sur le coup) envie de mettre la sienne à la poubelle et en plus, faute de temps, on n'a même pas le temps de dégager, nettoyer, répertorier ses récoltes. dur, dur,..

Mais à coté de ça, à chaque fois que l'on grattouille, que l'on discute cailloux, quel pied ! ! Et c'est reparti, le virus est toujours là.

Je pense que pour la plupart d'entre nous, nous sommes atteint de "passionnite aigue" accompagnée forcément de ce fait d'une "collectionnite agravée" .

Pour ma part j'ai pas envi de me soigner, sinon j'en mourrai (humour)