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Origine des filons de dolérite en Bretagne ?


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Posté(e)

Bon, des précisions à propos da la situation de l'événement dans le temps et dans l'espace , ça j'en sais rien , mais ce que je peux vous dire , c'est que l'ouverture océanique produit un amincissement crustal qui facilite tout simplement l'injection de magma sous forme de filons,et d'ailleurs je connais un exemple similaire d'injection de dykes minéralisés durant la période de transition précambrien_Cambrien, dans le secteur d’« Imiter » _Anti Atlas oriental Marocain , dont les données géochimiques et géochronologiques revèlent qu’il s’agit d’une importante période de genèse de la majorité des minéralisations de l’ensemble de l’anti Atlas , et durant laquelle l’Anti Atlas a été soumis à un amincissement crustal qui a engendré une forte activité hydrothérmale et volcanique à une échelle régionale …

Voilà , on est là pour toute autre question concernant ce sujet

Bien amicalement

Posté(e)

Apparemment ce serait jouable, il y a une génération de dolérite trias-lias, il n'est peut être pas impossible qu'il soient associés à un amincissement crustal précédent l'ouverture de l'Atlantique nord. Bon je resterais prudent, ça n'est pas des trapps quand même et je ne suis pas sur de la date d'ouverture de l'Atlantique Nord.

Qu'en pensez-vous les autres ?????

Serge

  • 4 mois après...
Posté(e)

Une précision pour les dykes doléritiques du Finistère, puisque j'ai étudié les filons de Brenterc'h et Porsmilin. Voici un extrait de mon rapport de terrain :

On est ici en présence de deux dykes :

Le dyke Brenterc’h Sud de puissance 9m.

Le dyke Brenterc’h Nord puissant de 31m.

Ils sont orientés NW-SE.

Ils sont venus nourrir le système de failles Kerforne qui sont des fractures hercyniennes relativement tardives. On peut observer qu’ils sont parallèles à la bordure Nord du Golfe de Gascogne.

Certaines de ces fractures ont été injectées par des laves : on a ainsi put observer les filons de Porsmilin, la Mort-Anglaise, Landivisiau et l’Ouest de Quimper.

Ces dykes ont la forme de petites lentilles en fuseau de quelques centaines de mètres de longueur et des épaisseurs variables de 5-10m pour les dykes simples, jusqu’à une trentaine de mètres pour les dykes multiples.

De part et d’autre de cette grande faille, on a d’autres dykes : à Molène à l’Ouest de Brenterc’h et à l’Ouest de Douarnenez. Ils ont tous la même direction N110E, direction du système de failles Kerforne.

Ils ont une composition basaltique, ce sont des dolérites (les équivalents basaltiques de semi-profondeur), et sont datés à 200Ma +/- 5Ma.

Ils appartiennent à un évènement mondial, le plus récent qui affecte le massif armoricain, l’ouverture atlantique. Il faut faire attention à ne pas l’assimiler à l’orogénèse du massif armoricain qui est hercynienne.

Le contexte géographique et géologique mondial au Trias-Lias montre des ensembles de dykes en Amérique du Nord, Afrique de l’Ouest, Sud-Est du continent américain et Europe de l’Ouest. On remarque que les continents sont disposés ainsi avant l’ouverture atlantique.

On peut observer deux ensembles de dykes de dispositions différentes. Au Sud, une disposition générale radiaire autour d’un point central qui serait situé à Cuba. On suppose donc un point chaud au Sud de la Floride, à Cuba, à cette époque là. Au Nord, les dykes présentent une direction préférentielle NE-SW qui est la préfiguration de l’ouverture de l’atlantique centrale.

L’atlantique du Nord et l’atlantique centrale sont séparées par une grande zone transformante, la zone transformante Açores-Gibraltar.

Brenterc’h est situé en plein atlantique Nord, or l’atlantique Nord s’est ouvert au niveau du Golfe de Gascogne.

Au premier stade du rifting, l’atlantique centrale va s’ouvrir dans la progression de l’évènement mondial qu’est l’ouverture atlantique. Alors que l’atlantique Nord va s’ouvrir 70Ma après.

L’analyse géochimique des dykes armoricains donne un spectre des Terres Rares qui est enrichit en alcalins et qui présente une anomalie négative en niobium (Nb). C’est un spectre caractéristique de laves situées entre les MORB-N et les basaltes alcalins. On a donc des roches qui sont issues de laves dites tholéiites continentales.

post-4411-1219803655_thumb.jpg

Posté(e)

Question à tous et à Magnette en particulier qui a étudié les filons de dolérite .

Sur un site du BRGM, concernant le département de la Manche, il est dit que la déformation de la chaîne varisque commence par une première phase exprimée par une compression sub-méridienne et une distension est-ouest à l'origine de filons doléritiques.

Qu'en pensez-vous ?

Posté(e)

Alors, concernant le département de la Manche, je ne connais pas... Je n'y ais jamais fait de terrain, ni étudié ce coin. Je suis désolée de ne pas pouvoir te répondre précisément.

Par contre pour ce que je sais, remis dans le contexte géologique régional: le massif armoricain est une chaîne de collision. Il y a eu océanisation (dont les reliques sont sur l'ïle de Groix, en baie d'Audierne, etc...), puis collision entre deux microplaques Aquitania et Armorica. Aquitania est subductée sous Armorica (hypercollision). La première phase hercynienne (ou varisque) est la phase dite bretonne fin Dévonien début Carbonifère.

Sous l'effet de la collision, je pense qu'il est normal que la compression soit subit jusqu'en Manche. Ensuite, la compression N-S entraine assez logiquement la distension E-W. Et qui dit distension dit amincissement crustal et fracturation. Les laves s'injectent alors dans les fractures de la même manière que les dykes finistériens dans le système de failles Kerforne.

Quelqu'un d'autre que moi, pourra peut-être mieux préciser les dykes du département de la Manche dans cette histoire !!

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