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Posté(e)

Je vois sur le fil "un grand homme nous quitte" des positions qui sont bien loin de la réalité. 

Voici donc dans ce blog, bien fait, pleins de références, cette histoire de la polémique qui opposa Tazieff à Allègre.

 

Bonne lecture :

https://www.ipgp.fr/~beaudu/soufriere/forum76.html

 

C'est intéressant aussi de se poser la question sur le principe de précaution ( il me semble qu'Allègre avait quelques oppositions sur ce principe).

 

voici la zonation en 1976:

https://infoterre.brgm.fr/rapports/76-ANT-026.pdf

en 2005

image.png.32f6c094995fa171061afa58a7f78787.png

Posté(e)

Voici ce que disait en 1979, Tomblin, qui je le rappelle avait été un intervenant conseillé par Tazieff. 

https://www.ipgp.fr/~beaudu/soufriere/doc/1979_Tomblin_JVGR.pdf

traduction google :

 

CODE DEONTOLOGIQUE, EVALUATION PROBABILISTE DES RISQUES OU ROULETTE RUSSE ? • ' •

En tant que l'un des « géologues divers » qui se sont rendus trois fois en Guadeloupe à la demande expresse des autorités civiles et ont passé au total 14 jours sur les lieux au début de l'éruption de 1976, je voudrais faire quelques remarques qui n'étaient peut-être pas évidentes pour l'auteur de l'éditorial du numéro d'août 1978 du Journal of Volcanology and Geothermal Research.
M. Bostok, dans son deuxième paragraphe, identifie « la question fondamentale des
responsabilités des volcanologues qui se trouvent appelés à évaluer les risques volcaniques », et c'est bien là le nœud du problème. Ces responsabilités comprennent, à mon avis :
La reconnaissance que les nuées ne peuvent pas être spécifiquement prédites. Il faut bien préciser qu'il n'existe pas de précurseurs spécifiques à l'émission de nuées ardentes et qu'il est donc impossible de faire des prévisions absolues sur l'apparition ou la non-apparition de nuées. Dans tout volcan jugé capable d'activité violente, la survenue de tremblements de terre anormaux, d'activité fumerollienne, phréatique ou magnétique augmente considérablement la probabilité d'une éruption destructrice dans un avenir proche. Il est possible et extrêmement souhaitable que les volcanologues donnent des estimations quantitatives, même grossières, de cette probabilité, sous la forme d'une série de valeurs relatives à différents intervalles de temps futurs, en particulier le temps minimum nécessaire à l'évacuation complète des zones qui ont été identifiées comme exposées à des risques importants.
Il résulte de ce qui précède qu'il n'est pas scientifique d'avoir prétendu qu'"il n'y aurait pas de catastrophe (sic) comme celle qui s'est produite à Saint-Pierre en 1902". Sur la base des statistiques mondiales disponibles, très limitées, à savoir 43 éruptions de type nuée ardente et de type similaire bien décrites, et pondérées en fonction du rapport entre les éruptions de type nuée et toutes les éruptions, y compris phréatiques, qui ont eu lieu dans le passé dans les Petites Antilles (4 à 16), ma propre estimation quantitative était qu'avec 5 semaines écoulées depuis le début de l'éruption, il y avait une probabilité d'environ 1 sur 6 que l'éruption finisse par émettre des nuées ardentes. À cela s'ajoutait une probabilité de 1 sur 8 qu'en cas d'émission de nuée, une activité d'accumulation reconnaissable durerait moins de 2 heures, et une probabilité de 1 sur 4 que cette activité d'accumulation durerait moins de 12 heures. Ainsi, au cours de la deuxième semaine d'août 1976, il y avait une probabilité d'environ 1 sur 24 que l'éruption de la Guadeloupe produise des nuées dans un délai de moins de 12 heures et une probabilité d'environ 1 sur 48 que des nuées ardentes se développent dans un délai de moins de 2 heures. Les chiffres ci-dessus ne tiennent pas compte (a) du fait que l'activité sismique et phréatique a augmenté de manière significative au cours des deux premières semaines d'août qui ont immédiatement précédé l'évacuation et (b) de la possibilité d'une activité volcanique dangereuse autre que des nuées ardentes.


Il convient de noter dans le contexte ci-dessus que le volcanologue qui, après la fin de l'éruption, a décrit l'évacuation comme "totalement inutile", avait déclaré dans une lettre largement diffusée datée du 29 juillet 1976 (17 jours avant l'évacuation) qu'"un minimum absolu de 2 heures séparerait le début d'une activité menaçante de toute phase catastrophique". Parmi les comptes rendus suffisamment détaillés que j'ai trouvés dans la littérature mondiale, il y a eu au moins 5 des 43 éruptions de type nuée (Arena, 1968 ; Hibok-Hibok, 1948 ; Lopevi, 1960 ; Mayon, 1814 ; Bezymianny, 1955) dans lesquelles le temps de "montée" entre une activité sismique anormale, fumerolienne ou magmatique modérée et des nuées potentiellement destructrices a été inférieur à 2 heures. Il est également très douteux qu'une période d'avertissement aussi courte que 2 heures soit suffisante pour une évacuation complète, surtout si elle se déroulait pendant la nuit. La possibilité d'un avertissement aussi bref pourrait ne pas être un risque acceptable, d'autant plus que lors de l'activité guadeloupéenne de 1976, les autorités gouvernementales à Paris avaient déclaré qu'aucun risque ne devait être pris pour la population.
Pas de jeu. Une deuxième responsabilité découle des probabilités relativement élevées citées ci-dessus selon lesquelles l'activité ne deviendra pas gravement destructrice à court terme. Le volcanologue peut être tenté de chercher à améliorer sa propre réputation en négligeant la faible probabilité d'une catastrophe et en donnant des assurances fermes qu'il n'y a pas de danger. Un tel volcanologue joue une sorte de roulette russe, avec des chances de survie bien meilleures que dans le jeu de pistolet, mais impliquant la vie de populations entières, pas seulement la sienne. Dans ce contexte, le commentaire de M. Bostok selon lequel "il avait raison, bien sûr" doit être nuancé.La nécessité de rester sur place. Une troisième responsabilité est que tout volcanologue responsable, ou qui prétend l'être, doit rester continuellement sur place. S'il se rend ailleurs, il doit être disponible jour et nuit pour être consulté dans les plus brefs délais. Ce n'était pas le cas en Guadeloupe en 1976.
(4) La nécessité de déployer toutes les méthodes de surveillance appropriées dès qu'une activité manifestement anormale se produit. L'une des omissions scientifiques les plus graves en Guadeloupe a été de ne pas avoir déployé une large gamme de techniques de surveillance lorsque, en mars 1976, l'essaim local de tremblements de terre avait atteint des proportions importantes. L'évaluation du risque dépend non seulement des précédents historiques mais également des mesures effectuées sur l'activité en cours. Il incombe au scientifique responsable d'établir rapidement, une fois qu'une activité manifestement anormale a commencé, la plus grande variété et la plus haute qualité de techniques de surveillance appropriées. Cela implique la planification de la coopération scientifique avant toute crise, ainsi que la réaction rapide au déclenchement d'événements manifestement anormaux et l'examen minutieux de toutes les observations scientifiques pour en vérifier l'exactitude.
(5) La nécessité de limiter ses opinions à son domaine de compétence professionnelle.
Une dernière responsabilité est que le volcanologue doit se rappeler, et si nécessaire rappeler aux autorités civiles, que la décision d'évacuer implique non seulement l'évaluation numérique de la probabilité du danger, mais aussi l'évaluation de la probabilité du danger."

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