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Posté(e)

Le DENVER SHOW 2024 s'est déroulé une semaine en avance sur le programme usuel soit la deuxième semaine du mois. (l'an prochain il sera encore avancé d'une semaine, avant de revenir à la troisième semaine).

Après la fermeture du show au Merchandise Mart, vendu et démoli, le main show a migré après le vers le Colorado Cènvention Center ou centre de congrés du Colorado, qui passe pour être le plus grand du monde. Le Denver Show s'y est déroulé en 2022 et 2023 dans une ambiance sinistre quoique les locaux soient superbes et sur-dimensionné.

Il est parti cette année, (dans une mission de la dernière chance ?) vers le ballroom et les parkings du Westin à Westiminster, dans la banlieue de Denver.

Mission réussie de l'avis de tous, avec des locaux aérés, moins formels, à la "campagne". Je regrette bien sur la bourse satellite, en chambre, de l'ancien Marriott, au Westin il n'y pas de commerce en chambre. En attendant le show de 2025…

 

Belles expo cette année, sans locomotives de grands collectionneurs, peu d'entre eux semblaient montrer leur nez…

Le thème cette année : Mineral Oddities, ou curiosités minérales

 

Une vitrine pas trop mirifique ?

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Pseudos

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Some rough & cut…

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Une vitrine Volodarsk, à propos des travaux récents. Les découvertes modernes sont médiocres.

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Pseudos et non-pseudos

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Rose du Brésil avec sa localité

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Il ne s'agit ici que d'hématite, pseudo-octaédrique, et jamais de martite. Toutes les étiquettes sont gentiment erronées, le marchand Argentin qui gardait sa localité secrète n'y comprenait pas grand chose.

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Croissance polaire ou selon la polarité…

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Posté(e)

 

 

 

Une vitrine sur le thème de la dissolution

(ça tombe bien par les temps qui courent…)

 

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Il ne s'agit bien évidemment de figures qui ne sont pas de dissolution mais de croissance compétitive , ici contre des argiles dans le cas du Beryl.

Quésaco ?

Le cristal de béryl se développe dans l'argile, en compétition de croissance avec l'argile qui l'enveloppe. Il s'en suit que la surface est irrégulière (une surface régulière est celle qui "coûte" le moins sur le plan thermodynamique).

La relation surface du béryl / argile semble assez simple et je ne connais pas vraiment de béryl argilité ou de fantômes d'argile dans le béryl.

Bref l'argile et le béryl "ne s'aiment pas".

Il en va différemment pour le quartz et la chlorite :

- ils sont de croissance compatible : le quartz est chlorité

Ils sont de croissance incompatibles : le quartz est "corrodé" : friedelander en cas de quartz macromosaïque, bambauer dans le cas d'un quartz lamellaire

- la chlorite croît après le quartz, celui-ci est d'habitus prismatique non modifié

- le quartz croît,  puis le quartz croît avec la chlorite, puis le quartz repart : quartz fantôme ou quartz encapuchonné des Anciens.

 

Je l'ai expliqué soigneusement à l'heureux proprio de ces beaux objets.

 

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Posté(e)

 

La suite, ici pour la fluorine

On sait que les cristaux de celle-ci se développent au départ des angles du cube (sans doute pour des raisons thermodynamiques, il y a plus d'axes de symétrie) et que le cube se remplit secondairement. La croissance de remplissage est plus rapide, elle est inhomogène.

Il n'y a pas de dissolution cristalline dans le phénomène

Il y a des rares spécimens de de ce type à Peyrebrune-mine.

 

Je nomme ces spécimens des "pointes"

Certains spécimens remarquables sont alors à section plus ou moins cubique, montrant 4 pointes

 

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La première cristallisation, jaune, plus lente et plus homogène a été comblée par une seconde violette. Pour des raisons thermodynamique, le cristal tend à être bien cubique, sans accros. (noter les jolies facettes du tri-octaèdre)

 

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Posté(e)
Il y a 8 heures, otto lidenbrock a dit :

Une vitrine sur le thème de la dissolution

Il ne s'agit bien évidemment de figures qui ne sont pas de dissolution mais de croissance compétitive , ici contre des argiles dans le cas du Beryl.

Quésaco ?

Le cristal de béryl se développe dans l'argile, en compétition de croissance avec l'argile qui l'enveloppe. Il s'en suit que la surface est irrégulière (une surface régulière est celle qui "coûte" le moins sur le plan thermodynamique).

La relation surface du béryl / argile semble assez simple et je ne connais pas vraiment de béryl argilité ou de fantômes d'argile dans le béryl.

Bref l'argile et le béryl "ne s'aiment pas".

Bon, je ne suis pas emballé par cette hypothèse 🤔. Je confesse cependant mal connaitre le site de Volodarsk et mes remarques sont peut-être totalement idiotes.

Mais j'imagine que, pour que le béryl, héliodore ou pas, apparaisse, il faut une certaine pression / température, probablement importantes. Ton hypothèse signifierait qu'à cette pression/température l'argile existe déjà ce qui me semble improbable car il semble que ce soit plutôt tardif, genre boue résiduelle avec ce qu'il reste quand les ("vrais") cristaux ont fini de pousser.

Cela ne valide pas pour autant l'hypothèse d'une dissolution. Peut-être existe-t-il une troisième voie...

 

Cela étant, je suis super fan des héliodores ukrainiennes 🥰

 

Bref, au débat

Greg la veine

Posté(e)
il y a 48 minutes, greg la veine a dit :

Bon, je ne suis pas emballé par cette hypothèse 🤔. Je confesse cependant mal connaitre le site de Volodarsk et mes remarques sont peut-être totalement idiotes.

Mais j'imagine que, pour que le béryl, héliodore ou pas, apparaisse, il faut une certaine pression / température, probablement importantes. Ton hypothèse signifierait qu'à cette pression/température l'argile existe déjà ce qui me semble improbable car il semble que ce soit plutôt tardif, genre boue résiduelle avec ce qu'il reste quand les ("vrais") cristaux ont fini de pousser.

Cela ne valide pas pour autant l'hypothèse d'une dissolution. Peut-être existe-t-il une troisième voie...

 

Cela étant, je suis super fan des héliodores ukrainiennes 🥰

 

Bref, au débat

Greg la veine

"Mais j'imagine que, pour que le béryl, héliodore ou pas, apparaisse, il faut une certaine pression / température, probablement importantes. Ton hypothèse signifierait qu'à cette pression/température l'argile existe déjà", oui sans aucun doute. le béryl et l'argile croissent de manière concomitante. Comme souvent la chlorite et le quartz.

Posté(e)
Il y a 9 heures, otto lidenbrock a dit :

Le cristal de béryl se développe dans l'argile, en compétition de croissance avec l'argile qui l'enveloppe. Il s'en suit que la surface est irrégulière (une surface régulière est celle qui "coûte" le moins sur le plan thermodynamique).

Hello. Merci pour ces superbes vues.

Comme Greg, je ne suis pas emballé par cette interprétation.

Sans avoir vu ce cas, j'aurais instinctivement considéré que le béryl était en relique dans une paragenèse contenant du feldspath, lequel a été totalement argilisé.

Le beryl, comme la tourmaline ou d'autres mineraux des pegmatites, étant simplement plus résistant dans l'altération de surface, il est seulement corrodé.

Posté(e)
il y a 15 minutes, gars de falaises a dit :

Bonjour,

Merci  beaucoup pour ce reportage sur la bourse de Denver et toutes ces belles images. Vous nous comblez une fois de plus!

Concernant, les héliodores de Volodarsk-Volynskii, voici un lien vers un document qui me parait intéressant au sujet des pegmatites de cette région d'Ukraine et des minéraux qui y sont extraits :https://www.ukminingventures.com/volodarsk.html

Document très intéressant montrant la symbiose gangue/cristal et la difficulté d'une corrosion/dissolution post cristallisation

Posté(e)
Il y a 10 heures, otto lidenbrock a dit :

Document très intéressant montrant la symbiose gangue/cristal et la difficulté d'une corrosion/dissolution post cristallisation

Merci pour ce document, qui m'a permis d'aller voir le papier de Lyckberg (2009) sur Volodarsk. Cela ne permet pas de savoir à quelle argile on a affaire exactement dans ces poches, mais la "leached zone" (zone blanchie ou lessivée) qui apparait au mur des miarolles de pegmatite y est décrite comme une zone d'altération de la minéralogie primaire, et dans laquelle se trouve une paragenèse tardive, voire très tardive, avec des températures de cristallisation (je présume à partir des inclusions fluides) qui s'étalent de 600°C jusqu'à 100°C. Une histoire thermique très longue, donc, avec des stades de corrosion avérés, notamment du quartz primaire. Ce n'est probablement pas, comme je l'avais imaginé, de l'altération de surface, mais bien une traine de refroidissement post magmatique qui n'en finit pas.

Concernant la question un peu formelle sur la corrosion / croissance compétitive, je ne vois pas ce qui empêcherait les magnifiques figures de surface des béryls d’être interprétées comme le résultat d'une corrosion, probablement suivies d'une restauration partielle (par murissement ou nouveau nourrissage) des surfaces corrodées. Il y a d'autres phases contenant du Be dans la paragenese, qui, en s'altérant à leur tour, pourraient fournir le Be nécessaire à la recristallisation des béryls. Mais ça reste de la conjecture.

Posté(e)

Très intéressant. 

Dans l'hypothèse d'un fluide qui aurait attaqué les béryls, est il possible qu'il est attaqué ces derniers (c'est quand même costaud a dissoudre) sans dissoudre les autres silicates (en se basant sur l'aspect des autres minéraux dans les poches hors topaze) ? Ou alors on a corrosion avant l'arrivée des autres minéraux ?

Et dans le cas de croissance compétitive, si on extrapole en considérant la paragénèse classique a béryls dans les pegs on a, par ordre chronologique, béryl, puis feldspaths et quartz tardifs. Dans l'hypothèse où le béryl aurait crû au seins de l'argile, comment ce fait il qu'on ait pas d'inclusions argileuses dans les quartz et feldspaths, ni de figures de croissance compétitive ?

 

L'hypothèse type mont d'Ambazac est elle envisageable (gros béryls a partions gemmes qui résistent mieux à l'altération et qui finissent libres dans l'argile résiduelle de l'altération) ? Ça pourrait bien expliquer figures de dissolution. Ça me paraît également bien expliquer le fait qu'il n'y ait jamais de gangue suit ces héliodores.

 

Je m'en vais de ce pas lire le papier cité par phoscorite.

Posté(e)

Si on devait développer l'hypothèse d'une dissolution (même si on a bien compris que ce n'était pas celle poussée par Eric), trois schémas seraient possibles :

- dissolution contemporaine de la croissance cristalline : apparition béryl > dissolution (x plusieurs fois le cas échéant) > croissance feldspath > quartz

- croissance béryl > feldspath > quartz. Puis plus tard, avec hydrothermalisme ou autre solution agressive particulière (+ peut-être un peu de température voire de pression) permettant une dissolution sélective "que" des béryls qui seraient plus sensibles à ce phénomène mais sans que cela n'affecte vraiment les autres.

- dissolution tardive lié à érosion ou au passage de l'eau. Vu le béryl : cela me semble peu probable. Et encore moins à Volodarsk

 

Seconde et troisième hypothèses ne m'inspirent pas vraiment.

 

La connaissance de la nature des agiles qui garnissent les poches serait utile notamment pour savoir si c'est de l'argile "héritage" ou issue déstabilisation / érosion ultérieure.

 

Greg la veine

Posté(e)

On aura difficilement le fin mot de cette histoire, trop de minéraux dans les paragenèses tardives et pas assez de relations géométriques. Il faudrait remonter a une description détaillée dans une thèse, si cela existe. Il faudrait aussi comprendre la minéralogie des brèches, et par quoi elles sont cimentées.

Ce qui me fait pencher pour un stade de dissolution partielle subsolidus du béryl, c'est la mention dans le texte de Lyckberg d'un alternance de stades d'altération à dominante acide et alcaline, i.e. d'abord acide (probablement micacée), puis alcaline (corrosion du quartz), puis à nouveau acide. Je n'ai pas l'info primaire qui fonde cette analyse, mais ça évoque des souvenirs sur les alternances de stades de greisenisation / feldspathisation (comme dans une épisyenite) puis re-alteration micacée.

Il me semble que le béryl pourrait être corrodé dans la phase "alcaline" et qu'on peut envisager de former à ce stade de la phénacite secondaire, phénacite qui serait à son tour détruite pour restaurer la surface du béryl quant on revient à des conditions "acides".

Il me semble qu'une information cruciale manque ici, c'est la nature du matériel primaire (magmatique) qui constituait la "leached zone".  Pour espérer avoir cette information, il faudrait trouver des descriptions de miarolles plus petites, dans lesquelles l'histoire serait moins complexe. On trouvera peut-être en regardant la doc sur les rapakivis finlandais ou suédois, qui sont plus abondamment décrits.

 

 

Il y a 2 heures, AMEDE a dit :

Dans l'hypothèse d'un fluide qui aurait attaqué les béryls, est il possible qu'il est attaqué ces derniers (c'est quand même costaud a dissoudre) sans dissoudre les autres silicates (en se basant sur l'aspect des autres minéraux dans les poches hors topaze) ? Ou alors on a corrosion avant l'arrivée des autres minéraux ?

L’expérience nous suggère que les fluides chauds sont fichtrement incapables d’être sélectifs a ce point. Quand ça réagit, ça réagit avec toute la roche, ça corrode et ça précipite en même temps. D’où la difficulté de cerner les réactions chimiques dans un stade d'altération particulier quand il y en a plusieurs qui sont superposés. Il faut espérer tomber sur des poches dans lesquelles certains stades ne sont pas représentés pour espérer comprendre les autres. Le nombre d'observations nécessaires pour en venir à bout augmente de manière exponentielle avec le nombre de phases d'altération.

Posté(e)

On voit très clairement ici une croissante sur un fût pré-existant .

- "L'hypothèse type mont d'Ambazac est elle envisageable (gros béryls a partions gemmes qui résistent mieux à l'altération et qui finissent libres dans l'argile résiduelle de l'altération) ? " En Ambazac, la majorité des béryls gemmes proviennent de l'argile, comme le fameux spécimen Bariand, exposé à la Sorbonne.

- J'ai fait nettoyer le spécimen Sébastien Fay trouvé récemment dans les produits de lavage de Pont de Barrost : l'argile est à coeur, mais ne "s'accouple" jamais avec le kaolin. C'est ce que soulignais plus haut , il y a un fort effet répulsif.

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Posté(e)
Il y a 7 heures, otto lidenbrock a dit :

On voit très clairement ici une croissante sur un fût pré-existant .

 

J'ai vraiment l'impression d'être un cas*** co*** : je suis désolé Eric

Mais quand je regarde la photo, ça ressemble à une béryl prismatique strié qui a poussé et une seconde génération aux extrémités genre sceptre qui s'est mis dessus. En tous cas, j'ai du mal à y voir une démonstration de croissance compétitive

 

Greg la veine

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