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Posté(e)

autre contribution envoyée, en utilisant des citations d'experts en paléo...  bonne lecture 

 

 

Contribution n°725 (Web)

quelques citations de personnes compétentes en paléontologie permettant de comprendre l' ABSURDITE DE L INTERDICTION DE RAMASSAGE DE FOSSILES SUR L ESTRAN :

Eric Buffetaut dans Ann Soc Géol. Nord T7 F4 p177:

“seule la récolte par un grand nombre de personnes peut contribuer à sauvegarder de la destruction le plus grand nombre de fossiles , et les paléontologues professionnels ne sont ni assez nombreux ni assez bien répartis sur le territoire pour pouvoir exercer la surveillance nécessaire sur les sites fossiles de ce pays.”

“"Ceux (les fossiles) exposés à l'affleurement seront finalement effacés par l'érosion.”

“"Etant donné l'idée généralement agréée que la collecte responsable est une partie intégrée et nécessaire de la stratégie de conservation pour certains sites paléontologiques , il serait vain de poursuivre des actions se terminant par la dissimulation des accès à la majorité des sites fossilifères.”

Traduction de citation de David Norman Université de Cambridge par Eric Buffetaut ASGN T7F4 p 177:

“Selon le fort degré d'érosion , ou en fonction de l'exploitation commerciale, il résulte inévitablement un fort pourcentage de pertes de fossiles récemment mis à nu, donc plus on aura récolté de spécimens et plus les sites auront été fouillés régulièrement , plus la communauté scientifique aura de chance de bénéficier au moins d'un certain pourcentage de nouvelles découvertes.”

Et qui croyez vous qui dispose de temps d'abnégation pour effectuer ce travail bénévolement ? Les amateurs de fossiles, oui ceux qui passent leur dimanche à glaner des fossiles sur l'estran! Si vous n'avez pas encore compris cela, c'est triste, pire encore c'est de l'incompétence !

si cela ne suffisait pas , encore quelques citations de Eric Buffetaut écrites dans Pour la Science en 1995

“jeter l'anathème sur les amateurs comme le font trop volontiers certains acharnés de la protection est aussi injuste que néfaste. SEULS ILS PEUVENT PROSPECTER REGULIEREMENTet soigneusement les affleurements fossilifères. INTERDIRE LES RECOLTES PAR CES AMATEURS SUR CES FALAISES TARIRAIT LA SOURCE PRINCIPALE DE NOUVEAUX FOSSILES.”

"Attention aux excès de bureaucratie, aux chasses gardées , elles ont parfois paralysé la recherche paléontologique locale, l'Italie en est l'exemple aussi attristant que pertinant.

“Si interdire le prélèvement de fossiles est le seul moyen d'action pour préserver la mémoire de la terre alors cela relève une inspiration animiste et rousseauiste.”

“Interdire le prélèvement de fossiles sous prétexte de protéger le patrimoine , c'est le plus souvent les condamner à la destruction à plus ou moins brève échéance, et en tout cas empêcher leur exploitation à des fins scientifiques...”

“L'autorité administrative pourrait consulter les chercheurs professionnels avant de prendre des mesures qui auront des conséquences importantes pour toute une science.”

Le paléontologue JM Mazin écrit à propos des amateurs “clairvoyants”: "une grande partie des découvertes faites sur le territoire national sont le fait d'amateurs."

Et donc si l'on interdit la libre prospection... fini les découvertes !!!

Constat ce mois de juin à l'île de Groix Morbihan

Encore donc de bonnes raisons, du vécu pour dire notre hostilité contre tout projet interdisant la liberté de prospection.

Donc Inutile, injuste et stupide, alors que tout a déjà été bien fait au musée de Villers Paléospace.ssayez plutôt de sauvegarder le petit musée de Lion sur Mer …

Tout y est interdit! Je vais donc essayer de visiter le musée local. Fermé et déplacé. Je me réoriente et ... Fermé aussi!!! Quelle réussite !

Autre exemple d'efficacité: le mur des douaniers à Vireux walerand frontière belge. Accès et fouilles interdites pour les trilobites. Résultat un site envahi par les ronces devenu complètement inutile!

Résultat bis, le chercheur Vanviersen n'a rien pu y faire et a dû se rabattre sur des collections de trilobites privées au club de Bernissart, où il a découvert une nouvelle espèce. Pendant des années les facultés étudiants et amateurs ont fouillé et trouvé des trilobites ; c'est fini ! Des panneaux explicatifs témoignent comme une épitaphe sur une tombe ! Voilà la réussite d'interdictions stérilisantes.

Evidemment nous autres du Boulonnais et des Hauts de France voyons poindre le même genre d'hérésie menaçant nos Cap Blanc Nez et Cap Gris Nez, déjà atteints par cette gangrène protectionniste, alors que la mer se charge de détruire et dissoudre les fossiles crayeux, ce qui donne cette coloration typique au Blanc Nez de l'eau de mer opalescente.

En novembre 2000 j'étais déjà intervenu par écrit au niveau du Sénat pour rappeler que nous sommes 500 associati

 


Nous nous tenons à votre disposition pour répondre à vos interrogations. N'hésitez pas à nous solliciter en cas de besoin !

Posté(e)

mis sur l'autre post Je cherche le dossier de 200 pages d'avant-projet de l'APGN ? n'étant plus accessible sur le site de l'enquête publique, quelqu'un l'aurait enregistré ? 

Belle soirée !

il y a 5 minutes, coraline a dit :

mis sur l'autre post Je cherche le dossier de 200 pages d'avant-projet de l'APGN ? n'étant plus accessible sur le site de l'enquête publique, quelqu'un l'aurait enregistré ? 

Belle soirée !

 

 

Trouvé merci !!! 

Posté(e)

on ne rivalise pas avec JPH et son intervention magistrale !!!!! 

 

Ma modeste contribution  n279 et en complément contribution n832 au sujet du projet de RNN.

Historienne de l'art et travaillant régulièrement comme chargée de collection en sciences de la terre dans les musées, géologue amateur et membre de sociétés savantes, je découvre ce projet de réserve naturelle et je m’interroge sur plusieurs points :
- Il est compréhensible de protéger les falaises de diverses natures, néanmoins plusieurs sites mentionnés sont déjà en zone Znieff de type 1 et Natura 2000, réserve naturelle du Cap romain. Les arrêtés existent déjà en ce qui concerne l’interdiction de grimper et de ramasser dans les falaises. L’interdiction du ramassage d’objet géologique sur l’estran constitue un non-sens. L’érosion, les pluies, les vents, les marées viennent constamment sculpter et remodeler les falaises depuis des générations (en attestent les cartes postales anciennes en ce qui concerne les Vaches Noires). Cette interdiction ne protégera nullement les falaises, ces objets géologiques seront détruits en quelques jours/semaines.
- Le ramassage de fossiles et minéraux sur les côtes normandes est ancré dans les traditions populaires et est à l’origine de nombreuses collections muséales. Plus de 200 ans d’histoire paléontologique sont liés à la collecte amateure : Abbés, pharmaciens, instituteurs, notables, naturalistes sont à l’origine de ces découvertes et ont toujours été associés à la recherche. Nombreuses sont les publications scientifiques se basant sur les découvertes amateures et déposées dans les collections publiques labellisées Musée de France. Cette tradition fait aussi partie du patrimoine à conserver comme PATRIMOINE IMMATÉRIEL !
- Les côtes normandes ont toujours été un outil pédagogique que ce soit pour les étudiants, les chercheurs, les scolaires, les colonies de vacances, les personnes en difficulté (en réinsertion ou handicap…), etc. Supprimer ce petit plaisir va aussi détruire cet outil pédagogique ainsi qu’une perte d’ouverture d’esprit, des passions, des vocations et une altération des réseaux amateurs-professionnels.
- Les sciences de la terre sont largement délaissées dans l’éducation nationale, beaucoup s’initient et s’orientent vers les sciences naturelles par la découverte et le ramassage de petits objets géologiques, et ceci de manière autonome. Ceux qui détestaient cela à l’école, redécouvrent et reprennent plaisir à s’informer en faisant identifier leurs découvertes, en partageant avec les structures alentours (Paléospace par exemple) et via les réseaux sociaux dédiés. Une manière encore une fois de revaloriser ce domaine.
- Les côtes jurassiques normandes sont connues dans le monde, à l’instar de la Jurassic Coast en Angleterre. Elles drainent un tourisme bien spécifique lié à la géologie et une économie locale importante. Interdire le ramassage de petits objets géologiques va étouffer l’économie qui repose en partie sur cela.
- Les coûts d’une telle entreprise sont à prendre en compte, on parle de création de postes pour de la surveillance et des verbalisations, mais qu’en est-il des créations de postes pour animer, sensibiliser, étudier ? Ces postes sont d’autant plus importants et instructifs.
- De plus, interdire complètement aboutit dans la majorité des cas à des situations illégales voir dangereuses. Les demandes d’autorisations sont aussi un frein aux sciences participatives et généralement trop lourdes administrativement parlant. Elles sont encore une fois élitistes et contre la CULTURE POUR TOUS.
- Enfin, il faudrait prendre en compte la nature des sols qui diffèrent d’un site à un autre. Les sols meubles (marnes) ne peuvent pas avoir les mêmes interdictions que les sols durs. Les falaises s’érodent différemment et possèdent des caractéristiques différentes. On observe ces dernières années une « course » aux réserves naturelles pour répondre à l'objectif du gouvernement des 2% du territoire sans prendre en considération les réalités du terrain.
- La question de l’existence des associations géologiques se pose, les sites accessibles se réduisent à peau de chagrin et tendent vers une lente disparition. La collecte est réglementée par un code de conduite, mais elle a toujours contribué à un enrichissement des collections publiques, contribuant ainsi à la diffusion des sciences de la terre. Interdire le ramassage de fossiles et minéraux, c’est également tuer une discipline qui est déjà très encadrée : la côte normande est constituée de sites faciles d’accès pour la collecte de minéraux et fossiles et actuellement sans contraintes administratives, ce qui devient rare !
En résumé, je suis contre le projet de réserve naturelle des côtes jurassiques sous sa forme actuelle.
Cordialement,
Coraline Bara.
 
n832:
Monsieur l'enquêteur, je vous prie de bien vouloir ajouter ce complément à ma contribution n°279.
A la suite de la lecture des différents documents joints au projet de réserve naturelle :
- Il est intolérable de qualifier les amateurs de « pilleur » et de « receleur », il s’agit ici de diffamation ! Plus de 200 ans que les amateurs enrichissent les plus grandes institutions françaises labélisées Musées de France, qui sont par extension sous l’égide du Ministère de la Culture et donc de l’État ! Il faudrait nuancer vos propos et peut-être considérer l’ampleur de la contribution des amateurs au nom de la science et de l’enrichissement des collections. De même, la toute interdiction de collecte est contraire aux obligations des musées de France d’enrichir leur collection. Comment devront-ils procéder ? Devront-ils acheter du matériel « pillé » ? Interdire va clairement éloigner les amateurs des institutions et briser ce lien étroit qui est clairement bien tissé et soudé en Normandie.
- Le modèle règlementaire ne peut-être calqué sur celui de l’archéologie : l’étude des hommes et donc des habitats sur des zones particulières n’est pas comparable à une couche géologique qui fait une dizaine voire une centaine de kilomètre. Ces deux disciplines n’ont clairement pas les mêmes échelles. Les milliers de tonnes érodées chaque jour constituent un renouvellement permanent du matériel.
- extrait de la Concertation du 01/10/21 : Animation ; « remarque que la création d’une réserve naturelle sera l’occasion de réfléchir à un projet pédagogique global pouvant intégrer un projet muséographique présentant des objets géologiques (fossiles, etc) ex-situ. »
- Ou se trouve le « Projet scientifique et culturel » du projet c’est-à-dire toutes l’organisation détaillée de la médiation, de la sensibilisation, du programme pédagogique, des estimations de fréquentation, des périodes d'ouvertures et de fermeture et donc le Projet Scientifique et Culturel de l’éventuelle maison de la réserve. On ne propose pas un projet quand il n’y a pas une étude sérieuse de cas. Par qui ? Comment ? Dans quelles conditions ?
- Comment allez-vous enrichir ce musée si vous interdisez le ramassage, avec les collections d’amateurs que vous qualifiez de pilleur ? Il n’existe plus de Muséum d’histoire naturelle à Caen, fatalement les collections sont lacunaires et éclatées. Comment établir une collection de référence si vous niez que 100% des collections normandes sont constituées par des amateurs ? Que faites-vous du Paléospace qui est une référence locale ?
- extrait : « 3/ concernant la réglementation de la future RNN, le CNPN recommande : - Une interdiction de collecte et ramassages de fossiles (et en adéquation avec les orientations liées au patrimoine géologique : préserver l'intégrité des "objets géologiques"). Le CNPN propose comme tel est le cas dans les autres décrets de RNN « géologiques » de rendre possible des autorisations de prélèvements qui peuvent être délivrées à des fins scientifiques ou pédagogiques par le préfet après avis du Comité consultatif et avis du Conseil scientifique de la RNN et d'envisager aussi le cas d’autorisations de collectes de fossiles délivrées à des fins de sauvetage de fossiles (naturellement dégagés par l’érosion) réalisés dans le cadre d’opérations sous le contrôle du futur gestionnaire de la RNN »
Concernant les « autorisations à des fins de sauvetage » : Comment allez-vous mettre en place des interventions de sauvetages efficaces quand la marée va inéluctablement détruire les spécimens ? Avez-vous pensé aux délais d’intervention entre deux marées ?
Ferez-vous comme pour la réserve naturelle de Crozon faire appel à des amateurs ????
Je vous prie de bien vouloir repenser le projet de réserve naturelle qui n'est actuellement pas adapté à la réalité du terrain et des pratiques.
Je vous prie d'agréer, monsieur l'enquêteur, l'expression de mes salutations distinguées.
 
Posté(e)
Il y a 8 heures, jph a dit :

Bonjour,

 

Pour la bonne information du forum je vous prie de trouver ci-dessous la contribution que j'ai déposée hier, en temps utiles, sur le registre des dépositions dans le cadre de l'enquête publique.

 

Bon week-end au forum,

 

jph

 

Superbe travail, Jean-Paul' bravo!

Contribution claire, détaillée, nette et précise. 

Il sera difficile, ensuite, aux enquêteurs de dire "nous ne savions  pas".

Posté(e)
Il y a 13 heures, Ricaille a dit :

Voici ma dernière contribution. J'en ai mis une autre très très light...
La contribution de l'Association qui se nomme "Réserves Naturelles de France" est très instructive. 

Un long verbiage dans lequel il est bien dit, comment le nier, que les fossiles seront irrémédiablement emmenés par la marée, mais une argumentation tarabiscotée pour déclarer que ceux là, qui seront détruits par l'érosion, n'ont pas l'importance de ceux-ci qui seront ramassés et emportés par des collectionneurs, sérieux ou non. Un fossile emmené par la marée, ça n'est pas grave. Mais s'il est ramassé par un gamin ou un collectionneur, alors là, c'est grave !!!

Et puis on arrive au cœur de la proposition et tout devient plus clair :   "L’Etat désignera un gestionnaire en capacité d’assurer ces missions de gestion, sensibilisation, police, propres aux réserves naturelles et à leurs équipes.". Ceci correspond à une privation de l'espace public, c'est à dire à une privatisation rampante. 
L'Etat, c'est le gamin dont les parents paient des impôts ou le collectionneur qui ramasse un fossile et qui lui aussi paie ses impôts. Le gestionnaire, c'est celui qui privatise l'espace public, et qui va peser un coût sur les finances publiques, ou se financer "sur la bête" (péages, contraventions, tout ceci est connu ET subi ET suscite un mécontentement croissant).

Celui qui écrit cette contribution est un gamin de 68 ans qui a connu ses premiers émois au Cap Gris Nez, qui a collectionné des fossiles et des minéraux qu'il a exposés dans sa classe pendant sa période d'activité. Qui n'en a jamais vendu un seul, mais qui a été bien content parfois d'en trouver dans des bourses et d'y échanger des propos intéressants avec des amateurs éclairés et éclairants.

 

Pour info :
 

Suite à l’intervention de Icarealcyon :

En Ardèche, ce n’est ni une Réserve Nationale, ni une Réserve régionale, c’est un Géoparc ayant donc la bénédiction de l’Unesco.

Il y a actuellement dans les tuyaux un projet de Geoparc qui va émerger très bientôt : le Geoparc Transmanche porté côté français par le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale et côté Royaume Uni par l'AONB des Kent Downs.

Le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) des Hauts-de-France se fait le promoteur de ce Geoparc. https://cen-hautsdefrance.org/projets-en-cen/interreg-sites-unesco-de-la-manche. Le logo a déjà été créé : https://www.parc-opale.fr/actualites/813-inedit-le-geopark-transmanche-a-son-logo.

Les géosites de catégorie 3 tels que Cap de la Crèche, Cap Blanc-Nez, Cap Gris-Nez, Audresselles, bassin carrier du Boulonnais risquent fort de se retrouver dans une ambiance disons... ardéchoise. Et donc adieu aux ammonites, brachiopodes, oursins et vertébrés, pyrite (fréquente) et marcassite (+rare)?

Salut; En Ardèche effectivement il y a un Géoparc. Mais, précision,  il n'y a aucune interdiction de ramassage de fossiles ou de minéraux...J'habite dans ce géoparc et dans mon village il y a un géosite sur le seul affleurement Permien du département. Je suis ^pour ma part contre ces interdictions faites aux amateurs qui sans eux la plupart du temps les scientifiques n'auraient pas connaissance de certaines découvertes (ici , Metriorhynchus découvert dans les années 80 par un amateur et qui a fait l'objet d'études et publications; ces dernières années ;sites à empreintes de reptiles...etc. Il faut que certains cranes d'oeuf arrêtent d'inventer toutes ces interdiction et que la bureaucraties soit mise hors d'état de nuire.

 

Posté(e)

 

 

Il y a 8 heures, Trias 07 a dit :

Il faut que certains cranes d'oeuf arrêtent d'inventer toutes ces interdiction et que la bureaucraties soit mise hors d'état de nuire.

 

On commence à mieux saisir, au fil des interventions des personnes averties, ce qui se trame. La bureaucratie en question a l'oreille d'un certain lobbying khmer vert très actif, auquel se joignent opportunément certains haineux irréductibles envers les ramasseurs de cailloux. Ce lobby propose à la bureaucratie (ministères, collectivités locales...) des initiatives assorties des solutions clé en main taillées pour lui plaire, simplettes et surtout sans nuances: "on interdit le ramassage sur l'estran", et on a une belle RNN, une de plus. Au passage, ces assos espèrent empocher un (ou des) marché(s) public(s) pour telle ou telle "prestation intellectuelle", qui sera rédigée à coup de phraséologie à la mode, avec, obligatoirement, les mots sacrés du jargon convenu figurant x fois par page. Que le raisonnement tendu derrière ne tienne pas la route, ni du point de vue scientifique, ni sociétal ou même logique n'est absolument pas grave aux yeux de ce beau monde, qui est persuadé de détenir la vérité suprême face aux pilleurs que nous sommes, puisqu'il s'agit in fine de mettre sous cloche xxx sites géologiques en France, pour atteindre un objectif chiffré.

 

Posté(e)
il y a 41 minutes, icarealcyon a dit :

La bureaucratie en question a l'oreille d'un certain lobbying khmer vert

Bonjour,

 

Entièrement d'accord avec la totalité de votre intervention.

 

Cependant je dirais plutôt que c'est le lobby des "interdiseurs" qui a l'oreille de l'administration?

 

Cordialement,

 

jph

Posté(e)

j'oubliais un "détail" qui me revient en mémoire: une "confession" d'un membre de l'ASGN qui m'avait confié avoir été très frustré lors d'une visite de carrière organisée par l'ASGN parce qu'il assisté à un cours sur le terrain avec l'interdiction claire de prélèvement. Veni, vedi,  mais pas vici ! il s'agissait de la visite de la carrière de Bettrechies pour être très exact.

Un comble puisque en carrière il est encore plus évident de ramasser tout ce que l'on peut  et en urgence! 

Etonnant quand on lit dans mon message précédent  les commentaires d'Eric Buffetaut qui avait mis au parfum la dite ASGN, ainsi:

Eric Buffetaut dans Ann Soc Géol. Nord T7 F4 p177:

“seule la récolte par un grand nombre de personnes peut contribuer à sauvegarder de la destruction le plus grand nombre de fossiles , et les paléontologues professionnels ne sont ni assez nombreux ni assez bien répartis sur le territoire pour pouvoir exercer la surveillance nécessaire sur les sites fossiles de ce pays.”

on ne peut donc pas dire que l'ASGN n'est pas au courant de principes de base exprimés par  Eric Buffetaut. Donc ou bien il fau relire ce qu'elle a publié et en tenir compte, ou bien il s'agit d'auto-reniement.  Non ? 

En cherchant un peu, nous trouverons aisément bien des paradoxes dans la bouche de certains donneurs de leçons.*

Donc méfiance!

il y a 1 minute, ANDRE HOLBECQ a dit :

j'oubliais un "détail" qui me revient en mémoire: une "confession" d'un membre de l'ASGN qui m'avait confié avoir été très frustré lors d'une visite de carrière organisée par l'ASGN parce qu'il assisté à un cours sur le terrain avec l'interdiction claire de prélèvement. Veni, vedi,  mais pas vici ! il s'agissait de la visite de la carrière de Bettrechies pour être très exact.

Un comble puisque en carrière il est encore plus évident de ramasser tout ce que l'on peut  et en urgence! 

Etonnant quand on lit dans mon message précédent  les commentaires d'Eric Buffetaut qui avait mis au parfum la dite ASGN, ainsi:

Eric Buffetaut dans Ann Soc Géol. Nord T7 F4 p177:

“seule la récolte par un grand nombre de personnes peut contribuer à sauvegarder de la destruction le plus grand nombre de fossiles , et les paléontologues professionnels ne sont ni assez nombreux ni assez bien répartis sur le territoire pour pouvoir exercer la surveillance nécessaire sur les sites fossiles de ce pays.”

on ne peut donc pas dire que l'ASGN n'est pas au courant de principes de base exprimés par  Eric Buffetaut. Donc ou bien il faut relire ce qu'elle a publié et en tenir compte, ou bien il s'agit d'auto-reniement.  Non ? 

En cherchant un peu, nous trouverons aisément bien des paradoxes dans la bouche de certains donneurs de leçons.*

Donc méfiance!

 

Posté(e)

André,

D'abord il ne s'agit pas de l'ASGN mais de la SGN

Ensuite, la façon dont tu présentes les choses n'est pas honnête.

1) Concernant Bettrechies, l'impossibilité de prélever n'était probablement pas une conséquence de la volonté da la SGN mais plus certainement de celle de l'exploitant et pour des questions de sécurité.

J'ai participé à des sorties SGN en carrière sans interdiction de jouer du marteau.

2) Ce tome des Annales est celui qui a servi de recueil aux interventions présentées lors des 2° journées nationales du patrimoine géologique. Celles des pour comme celles des contres.

3) C'était il y a 22 ans! De l'eau est passée sous les ponts et les conseils d'administration ont été renouvelés maintes fois.

Je ne m'associe pas à la contribution déposée par le CA de la SGN mais je ne pouvais pas laisser passer ton message sans recadrer.

Posté(e)

Un certain intervenant X,  dont je ne citerai ni le nom ni le texte stupide qu'il a envoyé, s'est permis d'être pour l'interdiction de collecte de fossiles sur le littoral. Il s'insurge aussi contre la vente de fossiles, xénophobe il met en cause les Belges, les Hollandais les Allemands pilleurs de nos sites. 

Mais quand on sait que lui même vend et a vendu (Bourse de Stella) nombre de sperkises, et de fossiles du Boulonnais, qu'il a aussi massacré par incompétence en extraction un site à étoiles de mer , et nombreux sont les amateurs boulonnais dignes du nom Amateurs (=celui qui aime). Evidemment sa déclaration ne vaut pas un pet de lapin. 

Hypocrisie, et incompétence sont les seuls qualificatifs qu'il mérite. 

Je  m'étais dit de ne même pas en parler, et d'ignorer son texte pour l'interdiction, car l'ignorer c'est la meilleure forme de mépris devant tant de sottises.

Mais je tiens à vacciner  quelques personnes ne connaissant pas les réalités du terrain  qui se laisseraient prendre à ses assertions "bien pensantes". Mais il y a des cas où parfois il faut quand même réagir, ne serait-ce  que pour instruire quelques oies blanches qui se laisseraient duper par un beau parleur. 

Encore très récemment il tentait de revendre sa collection lors d'une bourse. Il est donc très mal placé pour donner des leçons en fustigeant les ventes de fossiles. Il j'a pratiqué et en bourse et autrement !!!

Le nerf de la guerre  c'est le renseignement ; et j'ai de très  grandes oreilles!  Et je ne suis pas le seul ...

Théophraste et tous les collectionneurs de fossiles du Boulonnais savent de qui et de quoi il s'agit et m'en seront témoins. 

De toute façon toute personne intelligente et cultivée aura compris , à la lecture de son texte, que je ne recopierais pas ici à dessein, à quel point ce texte est un tissu d'âneries (avec de belles autocontradictions en prime). Il ne se rend même pas compte de son isolement devant une avalanche de prises position contre, notamment de la part de sommités en paléontologie, qu'il ose attaquer, lui qui n'est qu'un autodidacte très ignorant pour oser s'attaquer de la  sorte à des sommités du monde de la paléontologie. , Qu'on se le dise... 

bien cordialement , même si la vérité peut ne pas être bonne à entendre ( mais ça dépend pour qui...)

 

 

 

 

 

Posté(e)
il y a 8 minutes, jjnom a dit :

André,

D'abord il ne s'agit pas de l'ASGN mais de la SGN

Ensuite, la façon dont tu présentes les choses n'est pas honnête.

1) Concernant Bettrechies, l'impossibilité de prélever n'était probablement pas une conséquence de la volonté da la SGN mais plus certainement de celle de l'exploitant et pour des questions de sécurité.

J'ai participé à des sorties SGN en carrière sans interdiction de jouer du marteau.

2) Ce tome des Annales est celui qui a servi de recueil aux interventions présentées lors des 2° journées nationales du patrimoine géologique. Celles des pour comme celles des contres.

3) C'était il y a 22 ans! De l'eau est passée sous les ponts et les conseils d'administration ont été renouvelés maintes fois.

Je ne m'associe pas à la contribution déposée par le CA de la SGN mais je ne pouvais pas laisser passer ton message sans recadrer.

Bonjour  en effet c'est la SGN  mais j'ai ci avant cité tant d'écrits  figurant dans les Annales de la SGN que l'erreur s'est glissée. On est d'accord. 

Oui c'était il y a longtemps et je n'ai pas la mémoire courte, même si l'eau a coulé sous les ponts, mo pont tient toujours très bien. Et je me souviens fort bien de la frilosité de certains intervenants, si tu vois à qui je pense, et notamment du micro qui curieusement s'éloignait du 4è rang où j'étais avec Théophraste et son père , m'obligeant à hausser la voix comme à l'opéra pour me faire entendre de tous. Quand j'écrivais  ci dessus "frilosité". Je suis en droit de penser que des consignes d'évitement à nos égards de pestiférés de collectionneurs avaient été faites, d'autant que pour pouvoir expose mes cinq panneaux didactiques concernant justement le rôle des amateurs et la collecte de fossiles j'ai dû user de subterfuge; en effet 5 pour un seul type ce ne leur a pas convenu, donc refus; mais  j'ai donc fait enregistrer sous 5 noms différents d'amateurs du club  mes 5 panneaux. Résultat, des géologues professionnels m'ont demandé: "mais on sait tout cela, alors pourquoi?"

J'ai répondu qu'effectivement de telles évidences sont connues de tous les géologues, sauf qu'ici (c'était au Diplodocus à Lille) il y a des gens qui l'ignorent, et que donc j'apportais des preuves matérielles à l'appui. 

 

Les protectionnistes  étaient déjà les mêmes qu'aujourd'hui, puisqu'on retrouve des noms bien connus; veux tu que l'on cite des noms ? 

Pour Bettrechies j'ai cité une confidence d'un membre de la SGN ; soit il ment , ce dont je doute, soit comme tu dis cela aurait pu ^tre une condition imposée par le proprio de la carrière; mais cela reste à prouver, parce-que moi, bien avant  cela j'ai prospecté en club cette carrière et on en a sorti des fossiles sans qu'il y ait jamais eu d'interdiction du proprio. J'ai au compteur 50 ans de prospection, alors ...

j'oubliais, un "détail" Nous avions demandé la parole à la tribune comme les autre orateurs  comme représentants de clubs et des amateurs collectionneurs locaux; cela nous a été refusé et à la place on a mis le Président de la FFAMP. Alors quand j'entend parler d'ouverture ... mon oeil!  On a officiellement refusé d'entendre l'expression des amateurs locaux, cela est un fait historique ! Alors comme tu dis 

Et pour bien marquer le coup j'ai offert à E Buffetaut un crâne de tortue du Cap Blanc Nez pour étude; m'étant mis d'accord avec lui auparavant pour ne pas le gêner. 

Voilà quelques détails et précisions qui méritent d'être connues.

Quand à moi je m'expose en mon nom et portrait, par sous  un sigle , donc je ne sais pas qui se cache sous jjnom.  

alors quand  tu écris : "Celles des pour comme celles des contres"  je me permets aussi de recadrer  car c'était apparamment le voeu pieux mais  SANS L EXPRESSION DES CLUBS LOCAUX QUE NOUS REPRESENTIONS  Théophraste  son père et moi. 

à Coraline: bravo et merci de ton intervention pleine de bon sens 

Posté(e)
Il y a 2 heures, ANDRE HOLBECQ a dit :

Un certain intervenant X,  dont je ne citerai ni le nom ni le texte stupide qu'il a envoyé, s'est permis d'être pour l'interdiction de collecte de fossiles sur le littoral. Il s'insurge aussi contre la vente de fossiles, xénophobe il met en cause les Belges, les Hollandais les Allemands pilleurs de nos sites. 

Mais quand on sait que lui même vend et a vendu (Bourse de Stella) nombre de sperkises, et de fossiles du Boulonnais, qu'il a aussi massacré par incompétence en extraction un site à étoiles de mer , et nombreux sont les amateurs boulonnais dignes du nom Amateurs (=celui qui aime). Evidemment sa déclaration ne vaut pas un pet de lapin. 

 

 

Je vais me faire l'avocat du diable... il essaye de protéger son gagne pain ( ou l'arrondi des fin de mois ) en s'assurant d’être le seul a avoir le droit de faire des collectes...

 

fin de la phase avocat.

 

 

Pour le cas des Vaches Noires, vu la quantité qui se trouve sur l'estran à chaque marée l'argent ne peux pas entrer en ligne de compte de cette manière ( revente ) mais elle va certainement entrer en ligne de compte sous la forme d'emplois soit de fonctionnaires, soit sous la forme d'une délégation afin d'assurer la surveillance et la (pseudo) recherche sur les fossiles du site.

( je n'ai visité le site qu'une fois... et franchement au bout de 5 minutes j'avais ramassé tellement de fossiles ( de mon point de vue, et en me baladant avec mes parents de 70 ans, donc le but principal c'était de se balader sur la plage ) que je faisait le tri et ne prenais plus que ce que j'avais pas en X exemplaires.... en sachant qu'a la base je suis plus caillouteux que fossileux... )

 

Comme je l'ai mis dans un autre fil, j'ai déjà vu ca : une idée être dévoyée par une ou plusieurs personnes sentant la bonne gâche tout frais payé ( autrement dit payé à pas foutre grand chose et sans avoir de comptes à rendre  ) alors qu'il y avait des associations bénévoles à coté capable d'héberger la chose. ( mais bon bénévole, ca paye pas de nos jours... )

Posté(e)

André,

Encore une fois, c'était il y a 22 ans! Et la SGN n'était que l'un des 3 organisateurs.

Tu pourrais aussi t'en prendre au MNHN ou au Conservatoire des Sites Naturels.

Et encore, ça ne tient peut-être qu'aux hommes. Il y a des pour et des contres, même à l'intérieur du MNHN. 

Toujours les mêmes? Aucun membre du CA de SGN de 2000 n'est dans celui de 2022. Qui plus est, il y a trois amateurs dans ce dernier et des échanges répétés avec le club de Bernissart.

Les présidents de séance en 2000 étaient 1)SGF 2)MNHN 3)BRGM et 4)RNF (Réserves Naturelles de France). Aucun SGN! Laquelle était là principalement en support logistique.

Que tu aies mal vécu ces journées de 2000, OK, on a compris. Mais soit tu te trompes de cible, soit tu fais des amalgames.

Si jjnom ne te dis rien penses aux clubs de Lambersart et de Wasquehal et au coup de main pour la Roumanie. Ca devrait te revenir.

 

 

 

Posté(e)

de toute manière une interdiction générale sera impossible à faire appliquer, déjà que les Parc Nationaux ont du mal a faire appliquer leurs interdictions ( qui ne sont pas toujours une interdiction totale sur l'aire du parc )

Comment va tu pouvoir expliquer a un gamin de 6 ans qu'il as pas le droit de ramasser le jolis cailloux qui brille au soleil ( un bête bout de granite avec du mica ) sinon papa et maman vont finir au poste de police ?

Comment tu va pouvoir expliquer aux flics qui débarquent chez toi, dans ton prés que tu est en train de creuser/déplacer de la terre pour éviter que tes vaches se cassent les pattes en tentant de descendre un talus ?

 

( sans parler du fait qu'il faudra mettre un garde/policier/gendarme derrière chaque personne pour s'assurer qu'il ne ramasse rien, parce que bon, pas vu, pas pris )

Posté(e)

mais oui, ça pose un problème philosophique, définition du caillou, de l'empreinte, du patrimoine, etc. Comment faire losque sur la plage on embarque du sable dans le calebutte, comment définir la taille minimale d'un fossile, par exemple un microfossile, de la craie ? et les microminéraux, la cristallisation massive... Qu'en est-il de la neige ??? du givre ? A quelle température l'interdiction intervient-elle ? Un moulage naturel ou un artefact? Puis-je prendre une empreinte d'un moulage antediluvien? QUe faire des pierres présente sur un terrain, sont-elles volées, est-ce du recèle ? hummm... est-ce que les hommes politiques sont des dinosaures? Puis-je acheter légalement un disque des Rolling Stone?

 

le monde n'en fini pas d'être absurde mais il va bien falloir mettre une limite

Posté(e)
Il y a 1 heure, alkimik a dit :

Comment faire losque sur la plage on embarque du sable dans le calebutte

On nettoie sa culotte Alkimik.

Le 16/09/2022 à 15:49, jph a dit :

Bonjour,

 

Pour la bonne information du forum je vous prie de trouver ci-dessous la contribution que j'ai déposée hier, en temps utiles, sur le registre des dépositions dans le cadre de l'enquête publique.

 

Bon week-end au forum,

 

jph

 

Monsieur l’enquêteur,

Monsieur le Préfet,

Je tiens à vous exprimer, par la présente :

 

i) en tant que scientifique, spécialiste de la conservation de la biodiversité, mes doutes en ce qui concerne l’efficacité et l’efficience du projet de « Réserve Naturelle Nationale des Falaises Jurassiques du Calvados », « la RNN » ou « une RNN » ou encore « la future RNN », dans la suite du texte, pour la conservation de la biodiversité et de la vie sauvage ;

 

ii) en tant que collectionneur amateur de fossiles, avec un bagage scientifique de fonds, dont la collection sera, en temps utile, léguée à un musée régional ou une autre institution scientifique de France, ma désapprobation pour le projet négativiste d’interdiction de ramassage des fossiles et minéraux sur l’estran.

S’il est évident que des mesures de protection doivent impérativement être prises pour le patrimoine naturel, tout spécialement la biodiversité, il est tout aussi évident que de telles mesures doivent être opérationnelles, pragmatiques, fondées scientifiquement, équilibrées, réfléchies et nuancées.

Le projet dont nous débattons ne semble rencontrer aucun de ces critères.

Plus particulièrement il y a lieu de prendre en compte la spécificité du patrimoine géologique et paléontologique par rapport au patrimoine vivant et la très grande particularité des falaises marines actives.

Il est regrettable que ce projet transpire la haine du citoyen cultivé intéressé par la science.

Il ne m’est pas coutumier de m’étendre sur mes compétences ni sur mes activités passées. Si je m’autorise à le faire, en tête de cette déposition, c’est dans le seul but d’illustrer le fait qu’en matière de conservation de la biodiversité je sais relativement bien de quoi je parle.

Docteur en botanique et conservation de la nature. Titre de la Thèse de Doctorat : « Bases écosystémiques (biogéochimiques) de la gestion conservatoire et restauratoire des prairies semi-naturelles de la Fagne-Famenne et de la Lorraine belge. ».

Membre fondateur, en 1971, du « Groupement des Jeunes Protecteurs de la Nature-GJPN », actuellement toujours actif sous le nom de « Jeunes et Nature ».

Membre fondateur des « Réserves Naturelles – RNOB » devenues ensuite Natagora, la principale ONG belge francophone de conservation de la nature, propriétaire et gestionnaire de nombreuses réserves naturelles (près de 200 réserves naturelles et plus de 5.500 hectares à ce jour).

Fondateur du Réseau-Idée (Réseau d’Information et Diffusion en Education à L’Environnement).

Anciennement :

Membre du Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature

Membre du Conseil Supérieur Bruxellois de la Conservation de la Nature

Membre du Conseil Wallon de l’Environnement

Membre du Conseil Bruxellois de la Politique Scientifique

NB : ces Conseils sont des instruments officiels de conseil et d’avis auprès des ministres compétents pour les matières couvertes, dans leurs missions et leur statut ils sont des équivalents du CNPN français. Leurs membres sont désignés officiellement par arrêtés, ministériels ou gouvernementaux, publiés au Moniteur Belge, équivalent du Journal Officiel Français.

Collaborateur scientifique à l’Université Libre de Bruxelles – ULB (Laboratoire de Botanique systématique et de Phytosociologie). Ayant, dans ce cadre, participé à l’encadrement de nombreux travaux de fin d’études dans le domaine de la phytosociologie et de la gestion de la biodiversité.

 

Chargé de mission « Conservation de la Nature et Education à l’Environnement » à Inter-Environnement Wallonie.

Directeur Général des « Réserves Naturelles – RNOB », devenues ensuite Natagora (voir plus haut).

Auteur de nombreux plans de gestion de réserves naturelles et de plans d’aménagement et restauration d’espaces verts.

Expert auprès de l’Union Européenne, pour le Benelux et la France, en charge de l’encadrement et du suivi (scientifique, technique et financier) de la mise en œuvre de projets de conservation et restauration de patrimoine naturel, essentiellement la mise en œuvre du Réseau Natura 2000, développés dans le cadre du Programme LIFE ( = les projets LIFE – Nature).

Au sujet de la biodiversité et de la vie sauvage, puisqu’il s’agit d’une RNN parlons « un peu » de biodiversité

Pourquoi « un peu » ?

 

 

Eh bien, simplement parce que, de ce point de vue, le projet est tellement indigent et caricatural que ce qu’il y a à dire est facile à résumer en peu de mots : il est mauvais et très marginalement utile, pour être clair il est largement inutile. Et on peut se demander, avec étonnement et tristesse, pourquoi le Conseil National de la Protection de la Nature – CNPN (« CNPN » ou « le CNPN » dans la suite de ma déposition), son Président et ses membres se sont laissés aller à ternir profondément et définitivement leur réputation de sérieux en approuvant ce projet.

Dans le domaine de l’agriculture, les zones agricoles englobées dans la RNN sont, de manière générale, beaucoup trop étroites (souvent une simple bande en sommet de falaises) que pour être efficaces du point de vue de la conservation de la nature et de la biodiversité, surtout quand on considère le recul inexorable du trait de côte (mais dont les promoteurs du projet ne semblent rien connaître) qui réduira rapidement à rien cette étroite bande.

L’agriculture industrielle actuelle est le principal moteur de l’effondrement de la biodiversité en milieu rural. Les surfaces incorporées dans la future RNN sont bien trop restreintes (bien que, il faut le relever, les mesures théoriques prévues soient, dans leur principe, bien calibrées, si tant est qu’elles voient effectivement le jour face au lobby de la FNSEA, ce qui est peu sûr) que pour avoir un effet positif sensible. L’importance des effets de bords n’a pas été prise en compte. Le périmètre des zones agricoles dans la RNN doit nécessairement être très substantiellement élargi, au moins 500 mètres mais avec un dessin des contours reposant sur une analyse approfondie des circulations d’eaux de surface, des nappes et des bassins versants, analyse qui est totalement absente dans la préparation du projet. En outre des instruments de contrôles et de sanctions beaucoup plus substantiels doivent être prévus. Mais bon, comme souvent, « fort avec les faibles, faible avec les forts », on ne touche jamais vraiment à l’agriculture ni aux dégâts qu’elle commet, les décideurs tremblent face à la FNSEA.

En ce qui concerne la pêche à pied, elle a des impacts négatifs très substantiels pour les milieux intertidaux par l’ampleur généralement démesurée des prélèvements, les « prises » excédant souvent la consommation personnelle, « de quoi faire une cuisine », le surplus étant poubellisé après coup, et par l’importance des perturbations (affouillements répétés du substrat, retournement systématique et fréquent des pierres). Les tailles légales, édictées par espèce, ne sont que très rarement respectées, jamais contrôlées. On ne comprend pas pourquoi il est explicitement prévu de la maintenir dans une réserve naturelle dédiée à la biodiversité côtière. Seule une interdiction absolue et permanente peut assurer la restauration et le développement optimal des biocénoses du domaine intertidal. Le CNPN n’a rien vu ou a reçu l’instruction de ne rien voir ?

 

Les textes laissent même la porte ouverte à l’installation de structures industrielles de production de fruits de mer (conchyliculture).

Le « rapport d’étude » mentionne en de nombreux passages « flore algale intéressante » « nourricerie pour la faune » mais les conclusions pratiques sont le statu quo des activités existantes, donc le laisser faire. Incohérence profonde entre le discours et la pratique.

La chasse, c’est-à-dire la passion de transformer quelque chose de vivant en quelque chose de mort, est une activité par définition incompatible avec la protection de la biodiversité sur un linéaire côtier. Le linéaire côtier et le front de mer sont essentiels pour des oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants souvent spécialisés à ces milieux. La pratique de la chasse est un grave handicap pour ces espèces en termes de dérangements et aussi de prélèvements inconsidérés et généralement sans discernement. La pollution par le plomb, un métal lourd toxique, est loin d’être négligeable. Les axes développés pour le plan de gestion n’effleurent même pas l’option d’un contrôle renforcé dans le cadre d’une RNN. Il n’y a pas lieu de tolérer cette activité dans un site d’importance internationale, en particulier en période de migrations.

Sur les côtes européennes, le linéaire côtier étant un axe de migration majeur pour beaucoup d’espèces, la chasse est interdite du Cap Nord jusqu’à la frontière belgo-française, pour le grand malheur des oiseaux migrateurs dès qu’ils entrent en France. On peut déplorer que le CNPN, son Président et ses membres n’aient rien eu à redire à ce sujet, une instruction de ne rien dire aurait-elle été diffusée ? Le projet de RNN n’apporte donc rien à ce problème qui perdure depuis longtemps. Il est vrai que les chasseurs ont les fusils : « fort avec les faibles, faible avec les forts ».

Au sujet de la protection des « objets géologiques », mais quelle protection et de quoi ?

Parmi les nombreuses confusions intellectuelles, les vides argumentaires et les manques de connaissances scientifiques et techniques qui émaillent le projet, il y a la confusion sur ce qu’est un objet géologique. Il est évident que des séquences sédimentaires particulières ou particulièrement complètes, des formes géomorphologiques remarquables, des lagerstätte, des plissements ou des failles particuliers, un GSSP, des stratotypes et d’autres sont des objets géologiques à préserver de dégradations de quelque ordre qu’elles soient (et les sources de problèmes sont rarement les collectionneurs amateurs mais dans la majorité des cas les carrières, chantiers routiers, aménagements agricoles et autres lotissements). Le projet de RNN peut éventuellement y contribuer, nous verrons cependant, plus loin, une des grandes faiblesses du principe, dans le cas de falaises marines actives.

Etendre, sans nuance, le concept des « objets géologiques » à des fossiles ou des minéraux, qui ne sont pas des structures mais des objets ponctuels, libérés par l’érosion sur un estran ou un pied de falaise repose sur une vision statique des choses, illustrant de la part des auteurs une méconnaissance profonde du sujet. Cette vision statique est, par définition, erronée dans un contexte très dynamique et ne peut émaner que de gens qui ne sont jamais sortis d’un bureau. Cette illusion d’une présence immuable, et « en bon état » (« conservés pour les générations futures »), de ce fossile ou ce minéral sur l’estran est largement battue en brèche par les faits. Les faits sont plus forts qu’un Lord-Maire.

L’érosion achèvera rapidement de dégager un fossile affleurant tout en l’abrasant avant même qu’il soit totalement dégagé, le plus souvent la destruction d’un fossile par les éléments commence avant même qu’il soit totalement dégagé par ces éléments, la puissance abrasive des sables et cailloutis déplacés par les vagues et les courants de marée est considérable.

Le sort des objets dégagés, roulés et entrechoqués avec les cailloutis et galets, rabotés par le sable, rongés par l’oxydation pour les exemplaires pyriteux, est rapidement scellé. L’abrasion a tôt fait de les transformer en galets méconnaissables ou en boue. Avant même cela, ils perdent rapidement leur éventuelle utilité scientifique, les détails, souvent subtils, nécessaires pour l’identification et l’étude devenant rapidement illisibles.

 

 

 

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Oursin du Portlandien de Wimereux ramassé peu de temps après son dégagement naturel de la couche d’origine (Source Philippe Cooreman).

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Même espèce, cette fois un individu roulé par les vagues pendant quelques marées (Source Philippe Cooreman).

 

Considérant les conditions physiques extrêmement dures qui règnent sur un estran, l’interdiction de ramassage est en fait une obligation de destruction. L’autorité publique décide de facto que tout doit être détruit.

Au sujet du pillage et des pilleurs

Tout d’abord, les problèmes liés aux fouilles : sauvages, excessives, altérant réellement des sites de grande valeur patrimoniale, motivées par un esprit mercantile sans background scientifique, s’ils existent effectivement sont en réalité marginaux. Ils peuvent parfaitement être gérés dans le cadre d’une législation spécifique et nuancée ne ciblant que les excès réels sur des sites paléontologiques ou minéralogiques d’importance, en somme une législation sur mesure, non horizontale, spécifique à des sites très précis et bien délimités. Les autres problèmes de coexistence sont gérables dans le cadre légal général : droit de propriété, mise en danger d’autrui, dégâts à des biens privés ou collectifs ou vandalisme ils ne nécessitent pas de mesures ciblant de façon méthodique et discriminatoire l’ensemble des collectionneurs, considérés et traités a priori comme un bloc homogène et assimilés comme étant tous des malfaiteurs. Nous y reviendrons.

 

Que penser en effet des agriculteurs qui labourent, année après année, de plus en plus profondément, passent au « casse cailloux », des affleurements fossilifères très riches (oolithe ferrugineuse bajocienne dans la région de Caen, Oxfordien dans le Poitou, Oxfordien dans le Porcien et bien d’autres) voire même des villas romaines ? Faibles avec les forts, forts avec les faibles.

Et, pour ne pas trop surcharger le sujet, quelle est la motivation des auteurs du projet de RNN par rapport aux carrières dans les terrains jurassiques, au sud de Caen, où des couches fossilifères extraordinaires passent chaque jour au broyeur et où toute collecte de sauvegarde par les amateurs est interdite ? Rien bien entendu : faibles avec les forts, forts avec les faibles.

Les assertions de « pillage » sont rarement réellement documentées et les documents préparatoires de la RNN n’apportent à ce sujet aucune information chiffrée ou documentée par un inventaire de cas précis. Et d’ailleurs c’est quoi le « pillage » par un amateur avec son petit seau et son petit grattoir face à la mer qui arrache chaque jour des centaines de mètres cubes aux falaises ? C’est quoi face aux millions de tonnes qui passent chaque année dans les fours cimentiers ou à chaux ?

L’interdiction générale et horizontale semble être, de l’aveu même des documents préparatoires, une solution de facilité : quelques excès locaux de fouilleurs, peu ou pas documentés par ailleurs, conduisant à des mesures générales plus faciles à gérer, mais en fait sans intelligence, témoignent d’une certaine incapacité des autorités.

L’arsenal légal existant permet de sanctionner les fauteurs de trouble sans faire du ramassage de fossiles un acte illégal, ce qui équivaut à considérer la collection de fossiles elle-même comme une activité si pas illégale en tout cas répréhensible. Faiblesse de l’autorité qui se transforme en excès de rigueur, par facilité, inculture et paresse. Dégradation aussi de la culture quand les autorités considèrent qu’une activité intellectuelle est néfaste et répréhensible au même moment où des joueurs de foot incultes gagnent plus de 2 millions d’euros par semaine.

L’idée qui semble se concrétiser, dans le scénario éventuel d’une limitation de l’interdiction aux falaises, et par laquelle tout collectionneur sortant de plage serait considéré comme ayant, par défaut, contrevenu à la règlementation est une inversion du principe fondamental en démocratie de la charge de la preuve. L’autorité verbalisante, l’un ou l’autre policier ou gendarme, sans doute dévoué et de bonne foi, mais ignare de la matière, pouvant considérer comme fautif n’importe quel citoyen sans devoir assumer la charge de la preuve. En d’autres termes le citoyen (éduqué et cultivé), collectionneur de fossiles, est désigné, par la DREAL et le CNPN, comme nécessairement et automatiquement un malfaiteur.

Par ailleurs les prélèvements excessifs qui pourraient relever de l’idée de « pillage » ne sont certainement pas le cas des falaises marines, en tout cas celles faites de matériaux relativement meubles. Il y a sans doute peu de fouilles sauvages (mais, encore une fois, les textes du projet de RNN n’apportent aucune documentation à ce sujet), dans ce contexte de falaises actives la fouille est techniquement difficile, elle serait très visible (ce n’est pas au fond d’un ravin, au fond d’une forêt loin de tout et à l’abri des regards). Des fouilles brutales de grande envergure y sont en outre peu intéressantes et sont dénuées de sens pour les collectionneurs dans des sites où la mer et les éléments fouillent en permanence (et cela avec une grande violence et une capacité d’érosion et de dégradation bien supérieure à celle de quelques fouilleurs, même peu scrupuleux ou déraisonnables). Dans ces sites la fouille sauvage sans discernement est permanente et faite par la nature elle-même.

Une fois de plus il me semble que la mesure d’interdiction de ramassage de fossiles dans la RNN est la mesure cosmétique par excellence. Montrer du doigt un petit groupe de citoyens (les collectionneurs de fossiles) en agitant le terme « pillage » ou la locution « les menaces et les pressions exercées sur le patrimoine géologique sont parfois très importantes notamment au travers des prélèvements de fossiles au sein de la future RNN » (CNPN) en le désignant en bloc comme malfaisant permet d’afficher une mesure soi-disant forte en ne touchant réellement pas aux groupes qui causent de réels dégâts à l’environnement. Les chasseurs, l’extraction de matériaux par dragage en mer (qui déstabilisent à grande échelle la dynamique des fonds marins et donc du linéaire côtier), la pêche industrielle intensive ; l’agriculture intensive (très peu de terres agricoles sont incluses dans le périmètre) qui empoisonne la totalité des chaînes alimentaires et banalise l’environnement avec des effets désastreux sur la biodiversité ; même la pêche à pied n’est pas limitée alors qu’elle a clairement un impact négatif sur les biocénoses intertidales.

Au sujet de l’impact sur la recherche scientifique.

Les fossiles dégagés sur l’estran dans la future RNN sont, en règle générale, des fossiles très courants et abondants, parfaitement connus et décrits, pour certains il peut en être remplis des camions et des musées entiers, qui n’apporteront rien de nouveau à la science, pour lesquels un ramassage ne pose donc absolument aucun problème quant à leur intérêt pour le progrès de la science.

 

Par contre des pièces de grand intérêt, comme les fragments de dinosauriens ou de reptiles marins, présentent un intérêt majeur, voir à ce sujet les travaux de Eric Buffetaut, spécialiste de renommée internationale, dont l’essentiel des travaux sur les reptiles fossiles de Normandie, cet honnête homme (Vir bonus) se plaît à le souligner lui-même, reposent sur du matériel collecté par des amateurs.

Ce matériel, précieux pour l’avancement de la connaissance des faunes terrestres et marines, au Jurassique, dans l’archipel européen, sera à l’avenir entièrement perdu si une interdiction de collecte est effectivement appliquée.

Ce ne sont pas quelques dérogations ponctuelles, probablement de complaisance, qui pourront remplacer la couverture très régulière assurée par les nombreux collectionneurs amateurs.

Au sujet de la cohérence et de la logique

« Les principales orientations de gestion retenues sont :

 

 Le maintien de l’intégrité du patrimoine géologique et paléontologique.

 

 La restauration et le maintien des formations végétales de sommet de falaises.

 

 Le maintien de la diversité des habitats naturels.

 

 La préservation des populations d’espèces patrimoniales. »

Comme analysé déjà par ailleurs les activités portant réellement atteinte aux « formations végétales », à « la diversité des habitats naturels » et aux « populations d’espèces patrimoniales », en résumé à la biodiversité, ne font l’objet d’aucune limitation autre que cosmétique.

 

Par contre, « l’intégrité du patrimoine géologique et paléontologique » est traitée exclusivement par l’interdiction de ramasser des fossiles ou des minéraux sur l’estran.

Tous les autres impacts possibles des activités humaines sont évacués sans autre forme de procès : construction de digues, enrochements et constructions d’épis (effectivement mis en œuvre par les autorités publiques dans la RNN du Cap Romain et sur les falaises de Luc-sur-Mer, en particulier la Falaise des Confessionnaux, se référer à l’iconographie par ailleurs dans cette déposition). Les textes laissent donc de facto la porte ouverte à de telles interventions. Il ne faut pas perdre de vue que, dans beaucoup de localités, sur le linéaire de 37 kilomètres de la future RNN, de l’habitat humain ou d’autres activités (campings) sont proches du trait de côte, on y reverra donc mécaniquement le même type d’interventions. Le projet de RNN s’abstenant de statuer clairement sur cet aspect la porte est donc subtilement ouverte à tout et à n’importe quoi.

En fait la seule activité qui se retrouve limitée, drastiquement puisqu’elle est purement et simplement interdite, sur les sites en question est la seule dont l’impact sur la biodiversité est totalement marginal, si tant est qu’il y en ait même un, ce qui resterait à documenter et illustrer. Activité qui de surcroît consiste essentiellement à sauver du patrimoine paléontologique de la destruction par les éléments naturels.

Au sujet de la morale, de la moralité et de l’immoralité

Les documents préparatoires et le CNPN (citation : « Il apparaît que les menaces et les pressions exercées sur le patrimoine géologique sont parfois très importantes notamment au travers des prélèvements de fossiles au sein de la future RNN, cette pratique pose question ») parlent, au sujet des collectionneurs, de « pression » et de « pillage » et préconisent l’interdiction pure et simple de la collecte et même du simple ramassage.

En fait ainsi, et de façon sournoise, il y a désignation en bloc des collectionneurs et paléontologues amateurs comme étant par définition, des malfaisants voire des malfaiteurs. L’usage du terme « pillage » appelle automatiquement le qualificatif de « pillards ». Un tel amalgame ne relève pas juridiquement au sens strict des législations contre le racisme. Mais, par extension de l’esprit de ces législations, les auteurs de cette stigmatisation sont, au moins moralement, coupables du fait de l’interdiction totale en visant et montrant du doigt un groupe précis de citoyens du seul fait d’une activité commune aux membres de ce groupe de citoyens.

« La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 distingue et sanctionne l’injure raciste, la diffamation, la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »

« Pour que l'on puisse parler de DISCRIMINATION au sens juridique, trois conditions doivent être réunies:

 

1.        un traitement défavorable…

 

2.        …en lien avec un critère interdit par la loi : origine, apparence physique, nom de famille (patronyme), lieu de résidence, appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée à une prétendue race, à une ethnie, une nation, ou une religion déterminée, ….

 

3.        …se traduisant par un acte, une pratique, une règle :

 

o         dans l'accès à un bien ou à un service public ou privé : logement (refus de louer ou de vendre un appartement...), éducation (refus d’inscription à l’école...), accès à un bâtiment public ou privé (refus d’entrée dans un musée, une discothèque,...), etc. »

La stigmatisation des collectionneurs amateurs comme étant des « pillards » ne relève bien sûr pas, juridiquement, de ces définitions. Cependant, les désigner et les stigmatiser péjorativement du fait de leur passion commune relève de l’esprit de ces règlementations qui, en somme, combattent le fait de mettre des groupes d’humains dans « le même sac », de façon arbitraire et péjorative, en référence à une caractéristique ou une activité commune. L’interdiction de pratiquer une activité intellectuelle, la collecte et la collection de fossiles, base d’un développement autodidacte, est bien un « refus d’accès à l’éducation » sur base d’une stigmatisation d’un groupe social. Le fait que les acteurs réellement néfastes pour la biodiversité (listés par ailleurs) et leurs activités soient acceptés sans limitations substantielles dans la RNN et que les seuls qui ne portent pas atteinte à la biodiversité, tout en contribuant factuellement et substantiellement à la sauvegarde du patrimoine, soient exclus est clairement une discrimination sur base de l’appartenance à un groupe.

 

Peut-on admettre que des administrations, comme la DREAL, et des institutions, comme le CNPN (et son Président et ses membres), financées par l’ensemble des contribuables et dont la mission est de servir l’ensemble des contribuables (ces gens sont payés par les contribuables pour servir les contribuables), utilisent les moyens collectifs dont elles disposent pour mener une sorte de guerre idéologique contre un groupe de citoyens délibérément amalgamés sous le qualificatif de « pillards », donc de malfaiteurs, dans trop de documents ? Et l’existence de la possibilité de dérogations ne les exonère pas, on sait très bien que de telles dérogations ne seront délivrées qu’à des copains et des coquins et avec des délais de traitement insupportables. Si un amateur éclairé repère un os ou toute autre pièce d’intérêt qui commence à affleurer, dans le platier callovien par exemple, combien de marées et de mois seront passés avant une éventuelle autorisation de sauver ce patrimoine en l’extrayant alors qu’il faut une action immédiate, au sens le plus strict du terme? Autorisation à délivrer ou refuser par des personnes n’ayant le plus probablement aucune compétence en paléontologie de terrain ni même aucun intérêt pour le sujet ni probablement aucun background ou culture scientifique de façon générale. Mêmes personnes qui seront par contre, vu l’esprit négativiste dans lequel le texte a été concocté, imbibées de l’idée selon laquelle un collectionneur est fondamentalement un destructeur du patrimoine.

Ou alors la découverte signalée sera transmise à l’un ou l’autre privilégié qui s’en attribuera le mérite ? Le projet a en effet quelques relents de création de « prés carrés » ou de « chasses gardées » pour l’un ou l’autre, ne soyons pas naïfs.

Si cette attitude n’est pas attaquable juridiquement, quoiqu’un examen approfondi par des juristes, se basant sur l’esprit des textes plutôt que sur la lettre, pourrait être intéressant, elle n’en est pas moins profondément immorale et empreinte d’un mépris sidérant, tout collectionneur amateur cultivé étant de facto considéré et désigné, par la DREAL et le CNPN (et ses membres et son président), comme un dangereux ignare asocial et malfaisant.

Au sujet des mesures concrètes pour le patrimoine géologique et paléontologique.

Par contre, en ce qui concerne le premier des quatre axes de la RNN « Le maintien de l’intégrité du patrimoine géologique et paléontologique » il n’est nulle part, et pour cause, expliqué quelles mesures concrètes seront prises pour mettre fin à la destruction massive, bien réelle et quotidienne, du patrimoine par les éléments naturels. L’existence de l’érosion, continue et puissante, est simplement mentionnée dans les documents disponibles. Si l’on considère le seul site des Vaches-Noires (qui ne représentent que 4,3 kilomètres sur les 37 kilomètres linéaires de la future RNN) on peut estimer à environ 100.000 mètres cubes les matériaux enlevés chaque année par le recul du trait de côte. Soit entre 250 et 300 mètres cubes/jour, ce qui représente des milliers de fossiles. Où est dès lors la « pression » sur le patrimoine géologique ? chez les collectionneurs qui ramassent des fossiles et les font bien souvent remonter vers les scientifiques professionnels et/ou vers des musées et institutions de recherche, ou chez dame nature ? Le projet n’évoque aucune mesure technique contre cette perte quotidienne de 250 à 300 mètres cubes de matériaux fossilifères.

Que fera concrètement la RNN à ce sujet ?

Des épis et quelques premiers enrochements comme à la RNN du Cap Romain ?

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Extrait orthophotoplan Géoportail

 

 

 


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Et, sans doute, plus tard, comme suite logique, des mesures définitives et « solides », des épis et une digue continue, comme sur le site classé des Falaises de Luc-sur-Mer ?

 

 

 

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Extrait orthophotoplan Géoportail

 

 

 

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Extrait Géoportail

A noter que, dans le même temps, l’autorité publique a construit une rampe bétonnée de mise à l’eau et a entamé l’enrochement de la Falaise des Confessionnaux, site géologique et géomorphologiquement remarquable. L’autorité a donc commencé à détruire méthodiquement ce site.

Mais, dans le cadre du projet de RNN, le collectionneur qui ramassera un brachiopode, parmi des dizaines de milliers d’autres, sera verbalisable pour « destruction du patrimoine naturel ».

 

 

 

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Extrait orthophotoplan Géoportail

Dès lors quels sont les dispositifs opérationnels prévus pour « en même temps » empêcher les éléments naturels de détruire les objets géologiques (donc empêcher l’érosion et le retrait du trait de côte) et laisser l’évolution des sites se poursuivre de façon naturelle ? Sachant que la dynamique du trait de côte est d’une importance fondamentale pour la biodiversité des sites littoraux qui est, à juste titre, un des chevaux de bataille de la future RNN.

 

Je suppose que cet aspect des choses a été étudié de façon approfondie et a reçu un faisceau de réponses techniques efficaces et efficientes. Malheureusement, ce remarquable travail ne figure dans aucun des documents actuellement disponibles. Il serait bon que ce très intéressant travail préparatoire et ses résultats soient rendus publics, s’ils existent bien entendu. 

Au sujet de la confusion entre patrimoine fossile et minéral d’une part et biodiversité vivante d’autre part.

C’est après son passage devant le CNPN (et son Président et ses membres) que l’interdiction de ramasser du matériel libéré naturellement a été intégrée, à la suggestion du dit CNPN, dont le Président et les membres se sont profondément déconsidérés à cette occasion.

 

Le passage devant cette institution de protecteurs de la nature âgés, dont les profils académiques sont majoritairement centrés sur la protection du vivant, et son résultat relèvent d’une confusion entre les mesures à prendre pour la préservation de la biodiversité actuelle (les êtres vivants et les biocénoses actuels) et la protection du patrimoine géologique.

 

En conservation de la nature, il est clair que des prélèvements excessifs, dans des populations animales ou végétales faibles ou fragilisées, peuvent déstabiliser et compromettre ces populations. C’est particulièrement le cas pour des populations de petite taille. Prélever excessivement les inflorescences d’une espèce d’orchidée dans une petite population va compromettre la production de graines et, à terme, la viabilité et le maintien de cette population. Le prélèvement d’individus complets est encore pire. Ce qui est vrai pour le vivant ne l’est absolument pas pour des fossiles. Les fossiles présents dans une couche données le sont dans un nombre donné qui ne variera pas, ils ne se multiplient pas, il n’y a pas de renouvellement. L’ammonite dégagée sur l’estran, qu’elle soit ramassée par un collectionneur ou par un simple promeneur de passage ou laissée à la merci des élément naturels, ce sera de toute façon une ammonite de moins dans le gisement. Interdire de la ramasser ne la « sauve » pas, ne « sauve » pas plus la « population » d’ammonites fossiles présente dans le gisement. Le nombre d’ammonites encore présentes dans le gisement ne dépend que de celles qui ont disparu, quelle que soit la façon dont elles ont disparu. Bien au contraire l’interdiction de collecte est la garantie de la destruction. Le problème vient donc bien, de la transposition, profondément erronée, de mesures, efficaces en conservation de la biodiversité vivante actuelle, à du patrimoine fossile.

A ce sujet il est piquant de constater que le CNPN, son président et ses membres et les autres autorités considèrent comme honorables les chasseurs, ces gens dont la passion est de rendre morte une chose vivante, puisque leur activité sur la future RNN est acceptée et que le même conseil, et la DREAL, décident que des gens cultivés, passionnés par la connaissance scientifique et par l’histoire de la vie sur Terre doivent être désignés à la vindicte publique, comme des malfaisants, comme des malfaiteurs et interdits d’activité. En somme, tuer dans une RNN c’est très bien, avoir une activité culturelle et/ou scientifique c’est très vilain. Comment s’en étonner encore à une époque où un joueur de foot gagne 2,5 millions d’euros par semaine (oui oui : par semaine ! Et je n’ai pas d’erreur de décimale !) ?

Le résultat des courses est donc bien, dans cette future RNN, dédiée à la biodiversité, que c’est la seule activité qui ne porte pas atteinte à la biodiversité sur laquelle on légifère fortement en l’interdisant strictement, avec un discours offensant et injurieux à l’encontre des gens cultivés ayant une certaine éducation. En fait c’est logique dans une société où des footballeurs peuvent gagner plus de 2 millions d’euros par semaine.

Au sujet de l’alimentation des collections des institutions et de la sauvegarde effective des fossiles et autres minéraux

Considérant que l’activité des collectionneurs amateurs (souvent éclairés, compétents et conscients des enjeux scientifiques de certaines pièces qu’ils trouvent, voir à ce sujet le niveau remarquable de beaucoup d’intervenants sur Geoforum et l’activité de la FFAMP ou encore de l’APVSM ou les déclarations de Monsieur Eric Buffetaut par ailleurs) permet la remontée vers les institutions scientifiques de matériel scientifique et patrimonial qui serait très rapidement détruit par l’action de la mer et des éléments naturels. Son interdiction supprime de facto cette remontée. Le résultat mécanique en sera la perte totale, pour la science, de tout le matériel dégagé par l’érosion.

A côté du personnel qui semblerait être déjà prévu (sous réserve de vérification, mais en tout cas explicitement et vivement souhaité par le CNPN et son président Mr Muller) pour faire de la répression, j’imagine que dans leur grande sagesse les promoteurs ont d’ores et déjà prévu le recrutement et le financement d’une équipe de fonctionnaires (réellement motivés, réellement compétents et correctement rémunérés) pour remplacer l’activité qui sera interdite aux collecteurs et observateurs bénévoles, désignés, dans le projet, de facto comme des ignares et des malfaisants.

Ce qui, dans le souci d’efficacité pour la conservation du patrimoine affiché par les promoteurs de la RNN, implique bien entendu que plusieurs membres de cette équipe seront en permanence sur place, dans chacun des sites concernés, du lever du soleil au coucher du soleil, indépendamment des horaires de bureau et des conditions météorologiques et des RTT. Et, comme il se doit, aussi durant les week-end et les congés annuels. Je me réjouis déjà de voir les résultats positifs d’une telle équipe de choc et de haut niveau et de me délecter des nombreuses publications scientifiques de qualité qu’elle ne tardera pas à produire sur base de l’abondant matériel qu’elle va sauver, par son labeur 7 jours sur 7, à la foi du pillage par les collectionneurs et de la violence des éléments naturels. Bon, je ne prendrai pas comme exemple la RNN du Cap Romain qui n’a rien produit depuis qu’elle existe, ce serait trop facile. Pour cela je souhaite vivement connaître, en tant que citoyen européen et contribuable européen, les détails organisationnels et le volume des moyens humains et budgétaires d’ores et déjà prévus et inscrits à leurs budgets annuels par la DREAL et la Préfecture, ainsi que l’engagement du CNPN. Je souhaite également connaître les profils recherchés dans le cadre de ces recrutements, l’organigramme prévisionnel et le planning de recrutement et de lancement de l’activité. J’espère également que les recrutements se feront en transparence et par les voies légales. De sorte que ce projet ne soit pas, une foi de plus, l’outil pour la création de « prés carrés » et de « chasses gardées ».

 

Et au sujet de l’éducation, la culture et les progrès de la science ?

Finalement, à part quelques mentions relevant de la cosmétique, l’éducation ne fait pas partie du projet « la DREAL, qui instruit la procédure de création, s’est associée au Département du Calvados, qui intervient sur de nombreux secteurs concernés tant en sa qualité de propriétaire que de gestionnaire d’espaces naturels, pour sensibiliser le grand public à ce projet, valoriser ces sites et pour mettre en place des sorties nature ». En somme expliquer pourquoi on interdit (mais comment expliquer l’inexplicable ?) et faire quelques balades sympas, sans collecte de fossiles, pour avoir l’air de faire quelque chose.

Il faut sans doute profiter du débat autour de ce projet pour promouvoir une approche positive et réellement active de la protection du patrimoine géologique et plus particulièrement paléontologique en développant de façon structurée la science participative dans ce domaine. Il est malheureux que les instances promotrices du projet de RNN aient d’emblée exclu ce type d’approche, sans doute intellectuellement trop complexe pour être abordée.

Les moyens substantiels réclamés par le CNPN, exclusivement pour de la répression et de la police pures et simples, pourraient être utilisés de façon beaucoup plus opérationnelle, intelligente et subtile pour un travail éducatif en profondeur et un encouragement pédagogique à la contribution à la science citoyenne, longue tradition sur les sites géologiques des côtes normandes.

L’idée d’une science participative ou « science citoyenne » telle qu’elle est pratiquée dans de nombreux pays et de nombreuses disciplines des sciences naturelles (botanique, ornithologie, étude des papillons, étude des odonates) n’a malheureusement pas effleuré les auteurs du texte (mais je m’étonne pourquoi je m’étonne, les auteurs du projet et le CNPN ont manifestement la haine des citoyens instruits et cultivés). Ici l’éducation se limite à des visites guidées et des panneaux répressifs. Si ça se trouve, en expliquant même que collectionner des fossiles, donc s’intéresser à l’histoire de la vie sur la Terre, c’est très vilain, comme le pratique déjà une Réserve Géologique bien connue. En somme, avoir une activité culturelle et/ou scientifique c’est très vilain. Rien d’étonnant à une époque où des joueurs de foot gagnent plus de 2 millions d’euros par semaine.

Au Royaume Uni la démarche est très différente et nettement plus intelligente.

Sur des sites web dédiés ou des pages web dédiées au sein de sites web d’institutions (exemple : https://jurassiccoast.org/visit/fossil-collecting/ site du « Jurassic Coast Trust » la structure officiellement en charge de la gestion de la Jurassic Coast, site du Patrimoine Mondial de l’UNESCO) on trouve : les listes et localisations précises des sites où il est possible de collecter des fossiles ; des conseils sur la façon d’aller en collecte ; des conseils de sécurité ; des avis sur le type de public auquel les différents sites sont accessibles (genre : facile pour les enfants ; à pratiquer en famille les parents veillant sur leurs enfants ; dangereux et nécessite un équipement spécial ; …) ; une mise en contexte géologique ; des informations quant aux marées ; l’outillage nécessaire ; les trouvailles possibles ; les limitations légales locales ; et aussi des recommandations sur l’intérêt de signaler à un musée local ou à une université des trouvailles sortant de l’ordinaire.

L’usage d’outillage léger n’est pas proscrit.

C’est une approche pas du tout répressive ni négative.

C’est tout à fait le contraire, on explique où, quand et comment chercher des fossiles et lesquels mais aussi que parmi ce qu’on trouve, entre des banalités abondantes, il peut parfois y avoir une pièce d’un réel intérêt scientifique et que dans ce cas il faut « faire remonter » la pièce. Cette approche reconnaît, avec bon sens, que ce qui n’est pas collecté est perdu à coup sûr et organise consciemment la « remontée » des pièces d’intérêt scientifique. Cela sans imposer une institution destinataire, tout à fait dans l’esprit britannique du libre arbitre, évitant ainsi la création de « prés carrés » ou autres « chasses gardées » au profit de quelques-uns (qui sont souvent les promoteurs faussement intéressés, de mesures de protection assorties de dérogations, l’humanité n’est pas toujours très claire, comme la DREAL et le CNPN en l’occurrence).

 

Le « Jurassic Coast Trust » a même, plutôt que des policiers et des gendarmes, un « Jurassic Coast Fossil Warden », en emploi temps plein, qui sur le terrain va à la rencontre des personnes qui cherchent des fossiles (principe du maraudage). Il leur donne des tuyaux sur la façon de chercher et de trouver, en même temps les conscientise sur l’intérêt potentiel que peuvent avoir certaines pièces et regarde ce qu’ils ont déjà trouvé pour les orienter et éventuellement leur indiquer que ce qu’ils ont trouvé est digne d’intérêt scientifique.

Dans un tel contexte il y a évidemment du matériel qui se perd : destruction par l’érosion (cas très largement dominant, nous le voyons par ailleurs) ; ramasseur lambda de bonne foi qui ne se rend pas compte de l’intérêt d’une pièce qu’il vient de ramasser ; collectionneur qui connaît l’intérêt mais se la garde sous le coude (il y en a malheureusement) ; mercantis (mais ils sont peu nombreux en réalité car c’est très peu rémunérateur, contrairement aux légendes urbaines à ce sujet)  ;….

Mais, avec une interdiction absolue de ramasser ce sont 100% des pièces qui se perdent à coup sûr.

En conclusion

Il est très regrettable qu’un projet de RNN, sur un linéaire côtier de 37 kilomètres, ait été préparé avec si peu de profondeur et tant d’approximations et de contre-vérités.

Ce linéaire de 37 kilomètres est une source majeure de matériel scientifique, collecté régulièrement depuis plus de 200 ans, quasiment quotidiennement, par des centaines d’amateurs, bénévoles par définition. La disposition d’interdiction absolue de collecte de ce matériel, voué mécaniquement à la destruction par la mer dans des laps de temps très courts, est une décision administrative facile à résumer : « rien ne doit subsister, tout doit être détruit ». A moins que l’arrière-pensée ne soit la création de « prés carrés » ou autres « chasses gardées » pour des copains et des coquins. Je ne suis heureusement pas un négativiste dans ma philosophie de vie, mais le contexte et les prolégomènes du projet posent problème de ce point de vue, qui est dès lors aussi celui de la liberté citoyenne, républicaine et scientifique.

Il est profondément immoral que des institutions publiques, DREAL et CNPN, mènent, en utilisant les moyens financiers mis à leur disposition par les citoyens, une campagne haineuse de stigmatisation et de dénigrement à l’égard d’un groupe de citoyens du seul fait que ce groupe de citoyens s’intéresse à la culture, à la science et à l’histoire de la vie sur la Terre. Désigner un groupe de citoyens, parce qu’ils sont cultivés et ont une activité intellectuelle, comme étant des « pillards » et, dès lors, des malfaiteurs, ne relève sans doute pas du texte des dispositifs légaux relatifs au racisme. La position de la DREAL, du CNPN de son président et de ses membres, relèvent cependant clairement de l’esprit, de ces dispositifs légaux, la différence entre « la lettre et l’esprit de la Loi » chère à nos juristes. Le projet de RNN tel que déposé ainsi que ses documents de base seraient très probablement analysés de façon très négative pour la France devant la CEDH. Devrons-nous aller jusque-là pour simplement faire valoir le bon sens et la démocratie ? De toute manière, en ce compris la liste des membres des différents comités d’avis, ce qui est écrit est archivé et pourra servir.

Du point de vue de la conservation de la biodiversité, les activités de chasse, de pêche à pied de loisir et de pêche professionnelle doivent nécessairement être proscrites de façon stricte pour assurer une réelle protection et restauration des habitats et des populations animales et végétales, en particulier en zones intertidales, très fragiles. L’application de l’interdiction doit être sévère. Il est regrettable que le projet ne se soit pas réellement penché sur ces aspects durant la préparation, en fait il ne s’est pas du tout intéressé à ces aspects. Il n’y a pas de raison, compte tenu de la fragilité des écosystèmes et des habitats en zone intertidale, de ne prendre dans le projet de RNN aucune mesure spécifique et opérationnelle en faveur de ces habitats.

Le périmètre de la plupart des sous-sites de la réserve doit être élargi substantiellement, vers l’intérieur des terres, sur les zones agricoles afin d’éliminer les effets de bords (usage massif d’engrais et de pesticides, généralement incontrôlés, souvent importés illégalement semble-t-il selon certains bruits qui courent) et créer une zone tampon efficace pour les habitats les plus précieux. Une étude sérieuse, qui n’a pas été faite à ce jour, ou n’est en tout cas pas mentionnée dans les travaux préparatoires de la RNN (en fait assez opaques dans l’ensemble, malgré la masse de documents mis en ligne), doit être mise en œuvre pour délimiter des périmètres d’action réellement efficaces et efficients dans le secteur agricole.

La disposition du texte, interdisant le ramassage et la collecte de matériel géologique est, en réalité et concrètement, l’organisation délibérée par l’autorité de la destruction totale du patrimoine. Le coupable de la destruction du patrimoine géologique est, en site de falaises maritimes actives, essentiellement la nature elle-même. A l’opposé de cela les collectionneurs sauvent ce qu’ils peuvent sauver. Et si cette disposition est adoptée la seule cause humaine de destruction sera bien l’autorité qui oblige à laisser les pièces du patrimoine livrées aux élément naturels. L’autorité se rendra donc de facto et délibérément coupable de vandalisme actif.

 

A cet égard il faut au contraire spécifier, dans un esprit positif et constructif, dans l’arrêté de création de la RNN que le ramassage reste autorisé en ce compris l’utilisation de matériel léger (burins, marteaux, massettes, pieds de biche…, bref du matériel portable à dos d’homme) pour les nombreux cas où il est nécessaire de dégrossir un bloc éboulé ou d’extraire un fossile ou un minéral commençant à émerger d’un bloc ou même des couches en place dans l’estran. Ces pièces là sont tout aussi exposées à un abrasement et une dégradation rapide par les éléments que les pièces totalement dégagées. L’abrasion et la destruction commencent, matériellement et mécaniquement, dès l’instant où la pièce commence à émerger de son substrat.

Par ailleurs, plutôt que d’investir des sommes substantielles dans des équipes de répression, comme le propose le CNPN, je recommande d’affecter ces moyens à un système de science participative citoyenne. Une telle démarche positive renforcerait encore la remontée de matériel vers des institutions, sans que l’une ou l’autre soit pour autant désignée de façon exclusive (constitution organisée de « prés carrés » et de « chasses gardées » au profit de copains comme le contexte du projet peut éventuellement et malheureusement le suggérer), le citoyen collectionneur est suffisamment cultivé que pour faire les bons choix.

Des panneautages réellement informatifs et pédagogiques ; des pôles relais de contact comme, uniquement à titre d’exemple, le Paléospace de Villers ou certains musées ou ethno musées locaux ; des animateurs de sites (réellement compétents et sélectionnés, pour une foi, sur la base de procédures de recrutement honnêtes, pas par copinage) à l’image du « Jurassic Coast Fossil Warden » seraient un plus considérable. Ces dispositifs seraient vécus beaucoup plus sereinement qu’une interdiction horizontale contre-productive et permettraient à la nouvelle RNN de jouer un rôle culturel, de promotion de la science et de la connaissance et de réelle sauvegarde du patrimoine et de réel enrichissement des collections des institutions régionales et nationales. Bref, introduire de la vision et de l’ambition dans le projet et faire, une fois n’est pas coutume, des recrutements sur la base des compétences.

En son état, tel qu’il est présenté à l’enquête publique, le projet est indigent, intellectuellement pauvre, à la limite anti-scientifique, mal ficelé ; les mesures préconisées ne sont pas argumentées valablement, des mesures évidentes à prendre ne sont même pas évoquées ou carrément ignorées par le biais d’une autorisation implicite (chasse, pêche à pied, aménagements technologiques du linéaire côtier, pêche de loisir, pêche industrielle, production industrielle de fruits de mer).

L’entièreté du projet est tellement faible, mal architecturée et pauvrement argumentée, pour autant qu’il y ait une argumentation autre que du niveau du slogan, qu’il est nécessaire de repartir d’une page blanche. Quelques petits aménagements symboliques et cosmétiques du texte ne changeraient rien à sa pauvreté. Il faut redémarrer totalement le travail sur des bases rationnelles et scientifiques.

Et, en guise de boutade, pour ce qui concerne la collecte des fossiles et minéraux, mais pas sans fond philosophique, ne perdons pas de vue que le Titanic a été construit par une brochette de professionnels de haut niveau et l’Arche de Noé par un amateur.

 

 

Recevez, Monsieur l’enquêteur, Monsieur le Préfet, mes salutations respectueuses.

 

 

Jean-Paul HERREMANS, Docteur en Sciences

 

Encore un navet. Petit rappel: un mensonge glissé au milieu de vérités ou un argument mensonger glissé au milieu d'arguments recevables n'en reste pas moins de l'escroquerie intellectuelle.

Il y a 1 heure, alkimik a dit :

 

 

Posté(e)
Citation

Encore un navet. Petit rappel: un mensonge glissé au milieu de vérités ou un argument mensonger glissé au milieu d'arguments recevables n'en reste pas moins de l'escroquerie intellectuelle.

 

Sauvage, le retour !!

 

Quelle est ta véritable identité ? pour voir ce que tu défend réellement (probablement de la bande de Caen et consorts) , en tout cas pour moi, tu es bien un troll

 

Posté(e)

Où se trouve le mensonge ou l'argument mensonger dans la déposition de jph ? Eclairez-nous s'il vous plait M Sauvage !

Pour ce qui est de l'escroquerie intellectuelle, il est évident que le camp d'en face s'en nourrit largement, c'est son fonds de commerce. 

Posté(e)
il y a une heure, icarealcyon a dit :

Où se trouve le mensonge ou l'argument mensonger dans la déposition de jph ? Eclairez-nous s'il vous plait M Sauvage !

Pour ce qui est de l'escroquerie intellectuelle, il est évident que le camp d'en face s'en nourrit largement, c'est son fonds de commerce. 

Il y aurait beaucoup trop de choses à dire alors je prends l'exemple le plus simple.

''Mais, avec une interdiction absolue de ramasser( ici la virgule est oubliée pour Mr. le préfet) ce sont 100% des pièces qui se perdent à coup sûr.'' Et bien non, ce n'est ni 100% ni à coup sûr, ce n'est pas l'objectif du projet, sinon il n'aurait aucun sens. 

Posté(e)
Il y a 1 heure, Sauvage a dit :

Il y aurait beaucoup trop de choses à dire alors je prends l'exemple le plus simple.

''Mais, avec une interdiction absolue de ramasser( ici la virgule est oubliée pour Mr. le préfet) ce sont 100% des pièces qui se perdent à coup sûr.'' Et bien non, ce n'est ni 100% ni à coup sûr, ce n'est pas l'objectif du projet, sinon il n'aurait aucun sens. 

c'est vrais.il exagère : il n'y a que 99,8 % de perdu !!! le reste (suivant la disponibilité, le peu d'élus etc.. )est collecté (pas pour les labos ou musées qui ne sont pas "bien dans les papiers" ; les autres n'ont ni le temps ni la disponibilité ni les moyens de s'en occuper !  ceci dit il est vrais aussi que ce projet n'a aucun sens quelque soit la façon de lire et décortiquer le texte !

Posté(e)
Il y a 4 heures, Sauvage a dit :

Il y aurait beaucoup trop de choses à dire alors je prends l'exemple le plus simple.

''Mais, avec une interdiction absolue de ramasser( ici la virgule est oubliée pour Mr. le préfet) ce sont 100% des pièces qui se perdent à coup sûr.'' Et bien non, ce n'est ni 100% ni à coup sûr, ce n'est pas l'objectif du projet, sinon il n'aurait aucun sens. 

Sauvage, vous avez probablement lu le "petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" (Beauvois Joule).

Si ce n'est pas le cas: Bravo !

Pour contrecarrer un argumentaire construit et détaillé en le qualifiant de navet et de mensonge, vous lui opposez tout juste un "Il y aurait beaucoup trop de choses à dire..."

Joli ! Mais c'est un peu court (comme il est dit dans la tirade), alors, étayez s'il vous plaît ! La tribune est libre et là pour ça, elle est grande ouverte.

De la même façon, vous indiquez que, sans aucune prospection d'amateurs sur les 37 Km de côte, ce ne seront pas à coup sûr 100% des pièces qui se perdraient. Donc, je suppose beaucoup moins ? Je serai curieux de savoir quelle armée mexicaine va pouvoir arpenter, chaque jour de l'année, à chaque marée et par tous temps ces tous petits 37 Km.

A leur place je trouverai ça certainement divertissant, au début. Mais cela risquerait de devenir vite lassant. Vous avez peut être des informations à partager ?

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