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Posté(e)

:clown:

je propose une nouvelle série : la beauté du diable" à savoir les minéraux contenant de l'Arsenic et j'ouvre la danse avec le couple réalgar orpiment; les amateurs de belles couleurs vives seront aux anges.

Je relance ce nouveau sujet d'André (passée inaperçu), en le désignant par les devises que j'avais inscrites sur les deux cotés de mon casque de mine quand je bossais à Duranus et à Matra, faisant allusion aux devises affichées à babord et à tribord des cuirassés, une de mes autres passions de jeunesse.

Il faut dire qu'au même moment, le merveilleux Jacques Geffroy m'avait montré que son microscope au CEA (aussi impressionnant que sa stature, son savoir et sa modestie) ressemblait à la tour de commandement du Jean Bart, la tourelle des différents objectifs mimant les canons de 380.

Je commence donc par de l'opiment de Twin Creeks, le fameux nouveau gisement d'or dans le district de Carlin au Nevada que Newmont a acquis, avec une photo donnée par un ami americain.

Ah, ca fait baver, hein :grand sourire:

post-2474-1196781968_thumb.jpg

  • 1 mois après...
Posté(e)
salut, de quel mine vient cette belle pièce :triste:

Twin Creeks (les ravins jumeaux) district aurifère de Carlin, Nevada. C'est un gisement en cours de développement minier. Les carottes de sondage sont sympa pour la belle épaisseur de minerai qu'elles signifient: chacune fait un mètre de long

  • 2 semaines après...
  • 4 mois après...
Posté(e)

Merci Azoque de relancer ce sujet, ça prouve que j'ai parfois de bonnes idées même en minéralogie pure. Très belles photos dès que mon nouvel ordinateur se décidera à accepter mmes scanners je reviendrai à la charge avec des photos de mes roumaines favorites beautés du diable. Quel pigment !

et pour faire une petite allusion à un autre sujet "les cailloux à sucer"autant prévenir les L... (mot tabou à ne plus prononcer) de ne pas essayer cet élixir rouge orangé ou jaune, conseil d'ami , n'est-ce pas ? A bientôt!

ces deux arséniures sont toxiques mais pire encore sont les arséniates, alors méfiance dans les collections, quand des petits enfants sont dans la maison !!! Le réalgar a été utilisé comme "mort aux rats".

à Runaway: Oui le réalgar est photosensible et s'altère en orpiment passant du rouge vermillon à l'orange et au jaune: à garder à l'abri de la lumière donc!!!

à Alain 69: tu as trouvé de l'orpiment dans le St Nectaire?N :grand sourire: Ah! c'est ça qui lui donne du goût? :coucou!: Ou la la! I am joking of course !

Invité petraquadrata
Posté(e)

Salut Gurdil, tiens quelque choses de Corse, c'est plus prêt que la Chine et il n'y a pas de risque question tremblement de terre :grand sourire: ni d’attraper la grippe aviaire :exclamation: alors qu’en pense tu :applaudir:

Posté(e)

bonsoir petraquadrata

Pas très gros j'imagine, mais c'est beau !

Je regrette déjà de ne pas avoir fait un arrêt à Matra l'été dernier pour compléter au moins d'un point de vue de la systématique ma petite collection (ce ne doit pas être simple de sortir des pièces de vitrine).

Pour info, est-il vrai que la mine de Matra à permis à la France de développer son armement chimique lors de la première guerre mondiale.?Ou j'ai la mémoire qui fatigue?

Franck69

Invité petraquadrata
Posté(e)

Salut frank69, non c'est du millimètre, en fait, ce sont des photos qu'un copain microminéralogiste m'a fait pour un livre sur la Corse, l'échantillon ou se trouve ces minéraux fait 5cmx5cm environ, il est couvert de micro cristaux de réalgar et orpiment, ainsi que d'hornesite, mais c'est du micro :grand sourire:

Posté(e)
ainsi que d'hornesite, mais c'est du micro :exclamation:

Mais il faut publier ça vite fait ! (c'est peut etre déjà fait? Je ne suis pas la biblio des Cahiers du Micromonteur etc., c'est mon tort)

Il y a au moins dix personnes au Monde qui seront heureuses de lire cette découverte :yahoo: . C'est peu mais c'est beaucoup parce que c'est nous, ou ce sont des potes, ou des gens (qu'ils soient amateurs ou scientifiques) en tout cas pas complètement gaspillés par le bling bling de la nouvelle géolo-géochimie qui publie en englishe only à coups d'isotopes et de fission-traques, et ça compte.

Quand je suis arrivé à Matra en 1970, il y avait au village la soeur d'une habitante, qui se trouvait venue là du continent pour ses congés, qui m'a dit que pendant la guerre elle bossait comme secrétaire à la mine, et qu'elle avait vu le directeur qui rangeait ses cristaux de réalgar dans des tubes à essai, au labo d'analyses chimiques de l'usine. 16 cm de long qu'il faisait le plus grand! C'etait une femme qui inspirait le sérieux, pas de MArseille :exclamation: , 55 ans environ; je pense qu'elle n'affabulait pas. Je regrette de n'avoir pas interrogé à ce sujet mon prof de cristallo Jean Orcel, à l'époque. Il est décédé à ce moment, hélas.

Revez! je n'en ai pas vu autant, meme dans les musées.

Ah, si vous allez à Matra: prenez soin des bacs de flottation, en bois. Pour 1940 et pour du réalgar, c'est une installation qui mériterait quasiment un classement à l'Inventaire supplémentaire des MH :exclamation: .

Dernier détail: je ne pense PAS que le réalgar s'altère à la lumière en ORPIMENT (c'est trop moche pour etre de l'orpiment pur). On m'a dit un mélange d'orpiment et d'arsenolite. A ne pas confondre avec le pararéalgar.

Posté(e)
est-il vrai que la mine de Matra à permis à la France de développer son armement chimique lors de la première guerre mondiale.? Franck69

De mémoire car ma doc est à la cave:

Matra a été découvert un lendemain de crue, vers 1910. Peut-etre la mine a été en développement assez avancé pour participer à l'effort de guerre en 1915. Mais

La laverie qu'on voit (encore? avec la trouillardise ambiante, je sais que ses jours sont comptés...) date de 1939-40.

Je sais que la mine a beaucoup produit pour les tanneries = les substances dépilatoires, et les insecticides. C'était le contenu de la "communication" (un prospectus de pub, quoi, en une double feuilles A4 recto verso= un A3 pliable) qui circulait auprès des clients potentiels de la Société l'Arsenic (un prospectus déjà en anglais!).

Evi-dem-ment, ça fait mieux de dire que ca a été utilisé pour les gaz de combat. :sourire: J'en profite encore pour "l'ouvrir":

A Duranus, on vient de nous demonter brique par brique le four de l'usine, sous pretexte que les briques étaient enduites de substances trop riches en arsenic.

Avec les potes, nous y étions pourtant en culottes courtes, voici 40-45 ans, plusieurs fois par an, et ca ne nous a pas attaqué les roubignolles, contrairement à la "pelade des testicules" dont on a parlé (dans un Paris MAtch vers 1960) chez les riverains des verses de l'usine de Salsigne us (j'avais 12 ans: ca m'a traumatisé, mais au bon sens. J'ai décidé de faire un jour mon sujet de thèse sur le réalgar)..

Seulement voilà, nous, minéralos tout fiers, nous ameutons l'opinion publique (nos voisins, quoi, nos concitoyens, mon beauf) sur le réalgar et les gaz de combat de la mine dont nous, NOUS sommes ressortis vivants. Cocorico! Alors, l'ingénieur de la DRIRE qui est pris à témoin par le préfet, par le bureau d'études qui attend d'etre mandaté pour faire le job, qu'est-ce qu'il fait? Il ouvre le parapluie. Heureusement, pour Duranus, nous etions plusieurs, élus compris, pour solliciter des mesures tenant compte de l'interet patrimonial de cette petite usine qui n'a jamais été qu'expérimentale, qui n'a jamais tourné a plein de sa capacité, car ça n'a jamais été rentable, dès le début. Les murs de la petite usine pittoresque perchée au sommet de sa falaise ont été sauvés, et meme consolidés. Merci les pouvoirs publics. Comme quoi, il y a des gens de bien.

MAis de grace, arretons de nous gargariser avec les gaz de combat! Nous scions la branche... :sourire:

Posté(e)
est-il vrai que la mine de Matra à permis à la France de développer son armement chimique lors de la première guerre mondiale.? Franck69

De mémoire car ma doc est à la cave:

Matra a été découvert un lendemain de crue, vers 1910. Peut-etre la mine a été en développement assez avancé pour participer à l'effort de guerre en 1915. Mais

La laverie qu'on voit (encore? avec la trouillardise ambiante, je sais que ses jours sont comptés...) date de 1939-40.

Je sais que la mine a beaucoup produit pour les tanneries = les substances dépilatoires, et les insecticides. C'était le contenu de la "communication" (un prospectus de pub, quoi, en une double feuilles A4 recto verso= un A3 pliable) qui circulait auprès des clients potentiels de la Société l'Arsenic (un prospectus déjà en anglais!).

Evi-dem-ment, ça fait mieux de dire que ca a été utilisé pour les gaz de combat. :sourire: J'en profite encore pour "l'ouvrir":

A Duranus, on vient de nous demonter brique par brique le four de l'usine, sous pretexte que les briques étaient enduites de substances trop riches en arsenic.

Avec les potes, nous y étions pourtant en culottes courtes, voici 40-45 ans, plusieurs fois par an, et ca ne nous a pas attaqué les roubignolles, contrairement à la "pelade des testicules" dont on a parlé (dans un Paris MAtch vers 1960) chez les riverains des verses de l'usine de Salsigne us (j'avais 12 ans: ca m'a traumatisé, mais au bon sens. J'ai décidé de faire un jour mon sujet de thèse sur le réalgar)..

Seulement voilà, nous, minéralos tout fiers, nous ameutons l'opinion publique (nos voisins, quoi, nos concitoyens, mon beauf) sur le réalgar et les gaz de combat de la mine dont nous, NOUS sommes ressortis vivants. Cocorico! Alors, l'ingénieur de la DRIRE qui est pris à témoin par le préfet, par le bureau d'études qui attend d'etre mandaté pour faire le job, qu'est-ce qu'il fait? Il ouvre le parapluie. Heureusement, pour Duranus, nous etions plusieurs, élus compris, pour solliciter des mesures tenant compte de l'interet patrimonial de cette petite usine qui n'a jamais été qu'expérimentale, qui n'a jamais tourné a plein de sa capacité, car ça n'a jamais été rentable, dès le début. Les murs de la petite usine pittoresque perchée au sommet de sa falaise ont été sauvés, et meme consolidés. Merci les pouvoirs publics. Comme quoi, il y a des gens de bien.

MAis de grace, arretons de nous gargariser avec les gaz de combat! Nous scions la branche... :sourire:

  • 3 semaines après...
Invité petraquadrata
Posté(e)

;)Salut Azogue, je te fais parvenir, l'historique de la découverte du filon de Matra;

Aperçu historique :

La mine de Matra est situé dans la région naturelle de Castagniccia, sur le versant gauche de la vallée de la Bravone » à 72km au Sud de Bastia.

Entre 1880 et 1890, des villageois ont découverts les premiers indice, lors des crues provoqués par les orages s’abattants dans cette région. Ces indices étaient situer dans le lit du torrent «Presa affluent de la Bravone», après les quelques petits travaux de recherches ils ont mis a jours les filons de réalgar

... [Dans une remarquable publication de 1897, intitulée: « Etude sur les gîtes minéraux de la Corse » des Annales des mines, l'ingénieur Nentien signale p. 263, ... les sulfures d'arsenic, réalgar et orpiment existent... sous forme de filonnets sans importance... au Nord/Est de La Porta d'Ampugnani... et auprès de Matra].

Un des découvreurs, n’est autre que M. Marsily et déclare en 1889 à la préfecture l'existence de l’affleurement de sulfure d'arsenic sur sa propriété jouxtant le ravin du torrent. Il fit l'objet, en 1901, des travaux de recherche concurrents de M. Marsily et M. Santucci.

Chacun menant sur ses propriétés des travaux pour définir le gisement. Ils sont séparément autorisés en 1901 et 1902 à vendre les premières tonnes de réalgar pour essais.

Dans les années suivantes ces deux personnes cherchent des alliances pour obtenir la concession.

Les travaux furent repris de décembre 1903 à août 1904. En 1905, une demande en concession de la Société des Mines d'antimoine de la Bourboule-St Sauveur était rejetée.

Au cours de la période de 1908-1909, la Société l'Arsenic et la Société Minière de Prospection et d'Exploration déposèrent des demandes en concessions concurrentes. Par suite d'un accord, la Société l'Arse¬nic resta seule et poursuivit les travaux de recherche. :applaudir:

Posté(e)

Je vois que tu as de bonnes sources !

Une des choses qui me chagrinent à Matra ;) , c'est qu'on n'a jamais retrouvé les petits indices signalés au début des travaux au Sud du TB1, en contrebas de la route.

Une autre, c'est le bon état relatif de la laverie et la perspective qu'un jour, au nom du principe de précaution, le MEDAD va nous enlever ces ferrailles.

Comme m'ont dit le Maire et sa femme, quand je suis venu les saluer à nouveau il y a 3 ans, "que voulez vous, cette eau ça fait 80 ans que nous la buvons, nous n'allons pas nous mettre à l'eau en bouteilles !"

et ils etaient toujours là, bon pied bon oeil. Ils ont moins vieilli que moi :applaudir:

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