phoscorite Posté(e) 3 janvier 2022 Signaler Posté(e) 3 janvier 2022 Bonjour et bonne année à toutes et tous Revoici des carbonates attaqués par du perrier tiède (le champagne était épuisé) Cette fois c'est de la dolomie (de la localité type) J'adore cette impression de mer qui se retire en laissant des rochers à découvert Citer
alkimik Posté(e) 4 janvier 2022 Signaler Posté(e) 4 janvier 2022 comme les précédentes c'est très instructif, merci est-ce que cette érosion peu expliquer la formation d'encroutements (terme adéquat?) de surface noirs comme on le voit sur des pierres en milieu naturel (calcite ou dolomite noircie lorsque mise à l'air libre) ou sur façade monumentale (pollution urbaine) - ce qui expliquerait l'insolubilité des encrassement ? idem pour érosion artificielle volontaire, par exemple la patine des marbres? Citer
phoscorite Posté(e) 4 janvier 2022 Auteur Signaler Posté(e) 4 janvier 2022 il y a 43 minutes, alkimik a dit : est-ce que cette érosion peu expliquer la formation d'encroutements (terme adéquat?) de surface noirs comme on le voit sur des pierres en milieu naturel Dans le cas ci-dessus de la dolomie dissoute, il n'y a aucun dépôt de matière sur la surface, c'est juste de la dissolution différentielle des surfaces antérieures qui fait ressortir des formes en gradins ou des formes en creux. Un chimiste dirait que dans ce cas précis, la dissolution est stœchiométrique. Mais on trouve aussi des dissolutions non-stœchiométriques, que l'on peut représenter par une réaction chimique comme : minéral A + solution corrosive >>> minéral B + espèces en solution. Il y a alors plusieurs cas de figure possibles pour la morphologie : - si le minéral B (secondaire) précipite à la place du minéral A qui se dissout, on a une pseudomorphose et la forme initiale est -plus ou moins- préservée - si le minéral B précipite juste en surface de A pendant que A continue à se dissoudre en dessous, on peut avoir une nouvelle forme qui apparait : ce cas de figure est assez courant dans la dissolution/oxydation de surface de minéraux ferromagnésiens comme les pyroxènes. Dans le cas des encroutements de façade, il faut compter en plus : - sur les dépôts particulaires d’aérosols - et sur les réactions induites par la saturation/désaturation des pores de la roche qui peut amener des sels dissous a recristalliser en surface de la roche. C'est un peu comme la formation des roses des sables. Pour ce qui est de la faible solubilité des encrassements, j'imagine que c'est le cas pour des dépôts organiques (suie) ou bien, simplement, du fait qu'ils forment une pellicule sans porosité, difficile à attaquer. Citer
alkimik Posté(e) 4 janvier 2022 Signaler Posté(e) 4 janvier 2022 Ce que je me demandais c'est si la "nouvelle topologie de surface" induite par la dissolution pouvait faciliter l'encrassement et surtout son "attachement" physico-chimique à la dites surface, bien sur une surface poreuse est plus favorable à la crasse qu'une surface lisse, mais intuitivement j'ai l'impression qu'il y a d'autres causes que mécaniques. La difficulté du nettoyage tiens à la forte affinité physico-chimique crasse/surface, il faut, pour nettoyer, trouver un solvant qui dissolve la crasse mais qui soit aussi plus fort que cette liaison, sans pour autant dégrader la surface. Par exemple nettoyer du gras sur une vitre, je peux frotter au lave vitre, dissoudre les graisses sans pour autant dégager le gras, je dois utiliser un matériau plus "attirant" (ex papier journal). Concernant les calcaires un aérosol/une résine sur une calcite se nettoie aisément, mais cela devient difficile lorsque la surface est érodée, et je me dis que ça n'est pas uniquement dû à la porosité et au phénomène de parallaxe (dégagement impossible même avec argile ou autre système micro-capillaire), comme si l'érosion créait une interface plus favorable au dépôt. Par ailleurs il arrive assez fréquement que le nettoyage favorise un nouveau dépôt très rapide, comme si le nettoyage favorisait l'encrassement, on dit parfois qu'il vaut mieux laisser un faible encrassement que provoquer un dépôt plus important. Donc y a t il un lien de causalité entre érosion et encrassement, et je devine que dans votre réponse il y a déjà l'information =) Citer
phoscorite Posté(e) 4 janvier 2022 Auteur Signaler Posté(e) 4 janvier 2022 Je n'ai pas de réponse générale a ces questions. Chaque pollution et chaque substrat sont particuliers. Si on me demandait comment décrasser une couche de produits organiques, j'imagine que mon premier réflexe serait d'attaquer avec un peroxyde (eau oxygénée). Après, pour protéger une surface des pollutions ultérieures, il y a des vernis, voire des transformations de surface qui sont envisageables. Sur un carbonate, on pourrait par exemple tenter une fluorination de la surface, et ça rentrerait dans la catégorie des pseudomorphoses. Citer
phoscorite Posté(e) 4 janvier 2022 Auteur Signaler Posté(e) 4 janvier 2022 Je complète ce post avec des photos des dolomies qui ont été corrodées plus sévèrement que les précédentes, c'est a dire 50% de dissolution ou plus. Au lieu des marches et des facettes de la dissolution "soft", ce sont des cavernes et une morphologie ruiniforme que l'on retrouve, avec toujours, comme dans le cas de la calcite, cette tendance à laisser des formes résiduelles assez acérées : ça hésite un peu entre l'étoile noire de star wars et les dents de la mer... Citer
Messages recommandés
Rejoindre le sujet et participer
Pour poster un message, il faut créer un compte membre. Si vous avez un compte membre, connectez-vous maintenant pour publier dans ce sujet.