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Posté(e)

J'ai pu croiser un post sur les roches et minéraux utilisés par l'homme et j'ai trouvé que c'était une bonne idée de le décliner, mais je ne veux pas "pourrir" le forum minéralogie donc je poste ceci ici pour qui s'y intéressera.

Il est évident que la minéralogie accompagne les activités humaines depuis toujours, et tout aussi évident que cela touche les arts, il suffit de regarder une cathédrale.

Lorsque l'on s'intéresse à la peinture on se trouve confronté aux tubes de couleurs, à une industrie qui comme toute industrie fonctionne sur la dépendance et ceci par le biais de la désinformation. Simplement du fait que les produits industriels ne disent pas leurs noms ou, pire, les déforment. Ainsi il n'existe aucune "laque de garance" qui soit fabriqué à partir de cette plante. De même personne ne mentionnera le fait que l'huile de lin de bricolage peut être utilisée en lieu et place du "medium spécial" vendu une fortune en petit flacon minuscule.

Face à cela on peut voir par exemple Yves Klein ou Francis Bacon attachés à la matière employée. On y trouvera une justesse. Presque autant que de savoir que chaque couleur, ou plutôt chaque matière colorée, a une importance religieuse dans la peinture sacrée, dans le thang-ka tibétain par exemple. Le choix de la matière n'est pas anodin.

J'ai depuis longtemps abandonné l'idée du prosélytisme, nous sommes bien trop nombreux à vouloir créer des images (légitimement), une surproduction qui génèrerait une surconsommation et certainement la destruction des ressources. Un exemple concret serait les carrières de Carrare et environs. En revanche il est aussi vrai que certaines espèces comme le kermes vermilio ont partiellement disparus en raison du fait qu'on ne les utilisent plus.

Cependant l'Histoire de l'Art me parait passionante lorsqu'on la met en parallèle avec l'Histoire des technologies. Par exemple le développement des couleurs au XIXe siècle est directement initiateurs de courants picturaux comme celui des Pré-Raphaelites qui bénéficièrent de pigments verts synthétiques et artificiels jamais utilisés auparavant (et parfois non plus ensuite).

 

J'hésite dans la présentation, par couleurs, par périodes.... je propose par élément (fer, cuivre, etc) avec un listing incluant la chronologie. Pour chaque minéral je tacherais un recoupement avec la synthèse, ou l'inverse, lorsque existant.

 

Le FER

 

Le plus anciennement utilisé, en excluant les colorants organiques tels que le charbon (ou la graphite), on le rencontre dés les débuts de l'Histoire de l'Art et, très récemment découvert, du temps des néanderthaliens, il y a 65000 ans. Les pigments sont aussi les plus récemment conservés dans le matériel de peinture du fait de leur faible toxicité et très bonne solidité. A l'exception du bleu on pourrait n'utiliser que du fer en peinture et s'en satis-fer. Les tons ocres, jaunes, rouges et autres, sont facilement reconnaissables, des tableaux tels que ceux de Picasso par exemple sont très ferreux, au contraire de Van Gogh par exemple.

 

- hématite, oxyde de fer: est aussi appelée sanguine, on en connait de nombreuses formes, les pierres de l'île d'Elbe en particulier sont très dense et nécessite un broyage long et fastidieux. On peut en revanche produire différent nuances allant du violet foncé au rouge sang. 

- pyrite, mélantérite et sulfates d'altération (vitriol vert): une synthèse de l'oxyde rouge est possible à partir du sulfate de fer, on dénombre parmis de nombreuses mentions: le rouge vénitien, le rouge anglais, le rouge de Perkins, le Colcothar, comme différents substituts à l'hématite. Le sulfate est également à l'origine de l'encre noire et utilisé comme mordant en teinture. On le nommait pierre atramentaire pour ce qu'il donnait du noir.

- limonite, goethite: les oxydes hydratés, plus jaunes, peuvent être utilisés comme tel mais on les rencontre encore plus certainement dans les terres et ocres qui sont grosso modo des mélanges d'oxydes, d'argile et de sable. Certaines terres comme Sienne ou Ombre contiennent d'autres éléments tels que le manganèse. 

- ocres, autres noms & dérivés: l'ocre de ru (écoulement de l'ocre dans les carrières à ciel ouvert), stil attique, bol d'Arménie (rouge), rubrique (de "rouge brique"). On obtient différentes nuances par cuisson, l'ocre jaune devient rouge, la terre de Sienne plus foncée etc. 

- porphyre, jaspes ou silex brûlés: sinopia. On peut également trouver des jaspes ou encore des tuileaux, des morceaux de briques ou tuiles broyés.

 

Le CUIVRE

 

Le cuivre en second pour suivre une chronologie, âge du fer, âge du bronze... Le cuivre annonce une ère nouvelle, moderne en comparaison, elle ajoute des couleurs (le vert et le bleu principalement) et des technologies (le verre) avec comme exemple flagrant la peinture égyptienne. Le bleu et le verte égyptien sont deux frittes, verres colorés, imitant des minéraux par ailleurs utilisés bruts tels que la chrysocolle.

 

- azurite: carbonate hydraté de cuivre, l'azurite est peut-être le plus beau bleu utilisé dans l'Histoire de l'Art et, contrairement à une idée reçue, il est certainement le plus fréquent. Pur on le croise partout jusqu'au XVII-XVIIIe siècle. Il sert également de support à l'autre bleu minéral naturel, la lazurite (lapis-lazuli) car celui-ci est trop transparent et fragile pour être utilisé seul. C'est aussi le plus synthétisé avec de multiples et divers exemples de cendres bleues mais aussi, ne l'oublions pas, le bleu de cobalt* qui fut inventé afin de le supplanter (sans être toutefois une synthèse). L'azurite naturelle se prépare par broyage et sédimentation, on isole des granulométries spécifiques qui donnent chacune des tons différents.

 

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- malachite: cousine de l'azurite mais plus hydratée, moins fréquente, moins belle, mais il faut bien se rendre compte que très peu de couleurs vertes sont disponibles dans la nature.. On la synthétise également sous forme de cendres vertes (verditer ou vert-de-terre).

- cuprite: fleur de cuivre, aes veneris: peu utilisé car assez peu stable, se rencontre surtout en enluminure.

- chalcanthite, atacamite, calumétite, posnjakite: les sels de cuivre sont assez rares dans la nature et certains ne sont identifiés que très récemment. La posnjakite est citée expressement au XVIe siècle, le sulfate est toujours nommé vitriol sans précision. Cependant on en connait la synthèse depuis longtemps et on peut s'interroger sur les découvertes faites du temps des premières exploitations de cuivre. On prépare très simplement ces sels en associant vinaigre et cuivre (ou alliage) et parfois avec du sel ou de l'ammoniac (ou sel d'ammoniac, salmiac), obtenant ainsi soit des acétates, soit des chlorure ou chloroacétates. On a alors le vert-de-gris, le vert salé, pigments solubles utilisés surtout en enluminure et en peinture aqueuse. On rencontre toutefois une exception avec le résinate de cuivre qui se prépare avec de la colophane et du vert-de-gris.

- pseudomalachite, euchroïte: phosphates, vanadates et arséniates de cuivre. Là aussi difficile de puiser dans la nature, je ne citerais pas tous les minéraux naturels équivalents, mais la synthèse nous donne au XIXe siècles les verts de Brunswick, de Scheele, de Vienne et le vert émeraude. Pour se faire une idée de la course aux synthèses au XIXe siècle voici un article concernant celle des arséniates, vanadates et phosphates : synthèse des arséniates

- dioptase: toujours XIXe, l'ère des recherches sur la couleur avec pour conséquences un tas de pigments verts imitant la nature, on a des verts de chrome, vert émeraude, Arnaudon, Schnitzer ou vert Victoria.

- chrysocolle: silicate peu employée après l'antiquité, surtout en Egypte mais aussi en enluminure. Les substituts ou du moins équivalents sont bien connus, le bleu et le vert égyptiens sont des frittes, des silicates artificiels plus ou moins bleus.

- chalcopyrite: utilisée pour obtenir le sulfate de cuivre propre à la préparation des cendres de cuivre (carbonates).

 

Ci-dessous différents verts de cuivre, sauf le jaunâtre qui est un mélange orpiment-indigo.

 

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à noter que le cuivre peut se rencontrer, comme l'or, l'argent, l'étain ou le palladium, en feuille ou poudre pour les dorures

l'or, l'argent, on ne les croisent guère autrement, cependant on connait quelques exemples rares et chronogéolocalisés (Irlande, IXe s) de précipités d'or ou d'argent, parfois associé à la marcassite

 

*sur le cobalt: il existe quelques pigments au cobalt, le smalt pendant la Renaissance française, le bleu Han en Chine antique et, les fameux bleus et verts de cobalt, mais rien de tout ça n'est naturel ni même artisanal. Le plus fameux est le bleu Thénard. La base reste naturelle avec la cobaltite.

 

Le PLOMB

 

Suivant dans l'ordre d'importance en peinture, également en terme d'ancienneté car il peut-être connu avant certains pigments au cuivre.

On le trouve principalement en carnations, c'est-à-dire les chairs, les visages, les mains, etc. Mais aussi en sous-couches dans la peinture à l'huile car il est très siccatif. Au fil du temps il est même devenu envahissant puisqu'on en badigeonnait les toile (enduits) et l'utilisait pour le mobilier urbain, les véhicules ou même les jouets. En peinture il est souvent associé au mercure (cinabre) donc ça fait des mélanges bien sympathiques!

En revanche on ne le trouve que peu en nature, du moins dans ces formes oxydées. L'idée c'est de partir de

 

- galène (ou plus souvent de plaques de plomb) et de pratiquer une oxydation au vinaigre. On obtient un carbonate en fait, équivalent de

- cérusite ou hydrocérusite: blanc de plomb, céruse, blanc d'argent. Lorsque celle-ci est chauffée ou obtient, selon les températures, différentes couleurs correspondants à des minéraux naturels:

- massicot, lytharge et minium (le plus courant). Je sais que le massicot naturel existe, j'en ai peut-être trouvé un petit peu mais bon voilà c'est plutôt de la chimie.

- crocoïte: plomb rouge de Sibérie, citée au XIXe siècle. Ce sont surtout ces synthèses (jaune de chrome) qui ont marqués l'Histoire de l'Art.

 

Ci-dessous différents pigments poisons au plomb ou arsenic, une plaque de plomb oxydée:

 

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Parmis les quelques associations avec le plomb je cite le jaune double d'étain et de plomb qui est aussi décliné avec l'antimoine (donc triple oxyde), tandis que le plomb seul avec l'antimoine donne le jaune de Naples. Ces couleurs sont des oxydes réalisés en cuissons, pas naturels donc, mais un fameux manuscrit de recette laisse entendre que le jaune de Naples serait naturel. Vu la localisation, c'est fort possible et, j'aimerais beaucoup aller voir ça!

 

L'ANTIMOINE

 

- stibine: pas utilisée en l'état mais en cuisson avec le plomb et l'étain.

 

L'ARSENIC

 

En dehors des arséniates de cuivre du XIXe siècle, on a

 

- orpiment: pigment d'or, or pigment car assez proche de l'or. Utilisé jusqu'au Moyen Age, en Espagne et en Irlande par exemple.

- réalgar: pigment très rare car instable à la lumière.

 

Le MERCURE

 

Car également associé au plomb et utilisé dans la Haute Antiquité

 

- cinabre: vermillon, le vermillon est souvent confondu avec le minium, parfois avec l'hématite car tout trois servaient à rehausser les manuscrits. En fait on appelle miniature des peintures faites avec du minium au départ. Le cinabre, personnellement je n'en ai pas vu du chouette, soit massif et impossible à travailler, soit en cristal très très cher. J'ai des poudres plus ou moins rougeâtres de certains fabricants mais bof. Par contre c'est une des plus ancienne synthèse réalisée en terme de pigment. Le vermillon se distingue donc du cinabre de par sa nature artificielle. De là on a des vermillon français ou chinois, c'est la recette qui change. Ensuite c'est remplacé au XIXe s par le cadmium.

- métacinabre: cité au XIXe, forcément présent dans les mauvais vermillon.

 

On parle aussi d'un or mussif, mercure sulfuré ou associé à l'étain, pas encore tenté l'affaire pour ma part.

 

Le CALCIUM

 

Fondamental calcium!

 

- calcite, aragonite, craie: blanc de Meudon ou d'Espagne, mais aussi blanc de coquilles (oeuf ou coquillages) pour l'aragonite, la craie en tout cas est essentiel non seulement en tant que pigment blanc (indispensable aux voiles translucides de la Renaissance) mais aussi comme charge minérale aux pigments d'origine organique (les laques) et plus encore aux enduits nécessaires à la peinture sur support bois ou toile. Ci-dessous calcite brute.

 

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- gypsechaux: si en Flandres on utilise la craie en Italie c'est le gypse, c'est ce qui donnera le gesso aujourd'hui fait de calcite. Lorsque l'on baigne la chaux vive quelques temps dans l'eau on produit de la chaux éteinte ou gesso sottile. Cet hydroxyde est le secret des enduits propres à la dorure à la feuille, que l'on ne rencontre pas en Flandres ;)

 

BONUS (DIVERS)

 

- lapis-lazuli: dés l'antiquité mais à partir du XII-XIIIe on arrive a extraire le minéral bleu de cette roche, la lazurite, pour donner ce que l'on appelle bleu d'Outremer. Ce bleu est très sensible aux acides faibles, il se décolore, donc on le trouve associé à l'eau (gommes, colles, oeuf, chaux). Au XIXe (ah!) on synthétisera la lazurite pour produire le bleu d'Outremer en masse, jusqu'à ce qu'on puisse l'utiliser même en lessive pour azurer le linge. Ci-dessous différentes nuances de lapis ou lazurite.

 

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zincite: citée au début XXe siècle.

- blende: citée au XVIIe siècle pour produire un sulfate (couperose blanche), mais beaucoup plus largement on utilise le blanc de zinc artificiel.

- barytine: utilisée en enduit sur toile par l'industrie au XIXe siècle.

- grenat, corindon: cités au XVe par Léonard, on trouve effectivement des traces de ces matériaux chez quelques peintres, non pour la couleur mais pour la transparence des milieux diffusants (l'huile, les glacis, les vernis)

- alunite: alun de roche, primordial en teinture et donc pour la préparation des laques organiques, il est aussi utilisé pour clarifier l'huile, on le rencontre donc partout en peinture et ailleurs. Malheureusement l'industrie culturelle contemporaine a usurpée le nom "alun de roche" pour la cosmétique, cependant on distingue celui-ci, naturel, de l'alun potassique artificiel.

- smaltite: utilisée pour produire des verres colorés, le smalt sera utilisé en peinture après l'invention de l'huile afin de remplacer le lapis-lazuli. Son usage reste assez limité car le bleu est plutôt grossier.

 

Je verrais si j'ai oublié des choses. Corrections itou.

Au-delà de ceci il y tout un univers non exploité depuis l'abandon des couleurs naturelles, je suis toujours curieux d'essayer des minéraux non référencés dans cette liste. La qualité principale est alors la trace!

Posté(e)
Il y a 2 heures, alkimik a dit :

azurite

 

Utilisée par les peintres de la Renaissance pour (notamment) les ciels... qui devenaient verts avec le temps !

 

Ou encore le cinabre utilisé dès le Moyen-Age pour l'obtention du rouge vermillon (quant à la toxicité... on ne se posait pas tant de questions !)

 

Sans oublier le Lapis Lazuli à partir du XIIeme siècle

 

Quant aux fameux IKB de Klein, puisque vous citez ce peintre, j'imagine que les pigments utilisés étaient des produits de synthèse ??

 

Merci pour ce sujet que je trouve très intéressant

 

 

Posté(e)

cinabre, lapis... ils arrivent !

 

azurite : oui et non, la plupart du temps c'est un jaunissement du medium, l'huile ou présence de jaune d'oeuf... ça peut aussi virer malachite mais c'est plus rar

Klein c'est un bleu de cobalt de formulation non commercialisée associé à de la gélatine pour conserver l'indice de réfraction, c'est donc plus ou moins un bleu azurite, c'est à dire bleu d'azur, bleu ciel effectivement présent dans toute la peinture médiévale et Renaissance =)

mais pas seulement, c'est aussi le paysage vert en couche fine sur de l'ocre car l'azurite est translucide tandis que l'ocre, opaque, réfléchis la lumière

on y ajoutes parfois un peu de calcite et un colorant organique, ça donne le manteau de la Vierge sur ce panneau de Weyden

 

Posté(e)

Intéressant sujet déjà abordé mais je suis d’accord, il mérite une place à part.

https://www.geoforum.fr/topic/9320-les-roches-et-mineraux-a-quoi-ça-sert/?do=findComment&comment=680089

 

Il y a 4 heures, alkimik a dit :

*sur le cobalt: il existe quelques pigments au cobalt, le smalt pendant la Renaissance française, le bleu Han en Chine antique et, les fameux bleus et verts de cobalt, mais rien de tout ça n'est naturel ni même artisanal

 

Le smalt (qui a donné son nom à la smaltite) était connu dès l’antiquité pour teinter le verre. Pour la peinture, il a fallu attendre les bleus de cobalt ou de céruléum (stannate de cobalt) tous deux mis au point au 19ème siècle.

Voir le très intéressant bouquin de François Delamare :

https://www.pressesdesmines.com/produit/une-histoire-des-bleus-de-cobalt/

 

il y a une heure, grenat66 a dit :

Ou encore le cinabre utilisé dès le Moyen-Age pour l'obtention du rouge vermillon (quant à la toxicité... on ne se posait pas tant de questions !)

 

Le cinabre aussi est très ancien, les rouges de la villa des mystères à Pompéi ont gardé tout leur éclat.

https://www.italie-decouverte.com/villa-des-mysteres-une-renaissance-a-pompei/

Posté(e)

voilà je crois avoir ajouté l'essentiel! 

 

oui le smalt est plus ancien en travail du verre, j'ai orienté peinture mais il y ades similitudes avec la céramique, l'architecture, la polychromie, la teinture et et et

Posté(e)

Salut,

tout d'abord je te félicite pour ce beau sujet.

Le 28/08/2021 à 15:02, alkimik a dit :

cousine de l'azurite mais non hydraté

En fait la malachite est aussi hydratée que l'azurite :

azurite :

Cu2+3 (CO3)2 (OH)2

malachite :

Cu2+2(CO3) (OH)2

source : géowiki

Ha oui, quand tu dit que la malachite est moins commune que l'azurite , c'est dans la peinture ? Si ce n'est pas le cas tu te trompe : géowiki "Ses gisements sont ceux de la malachite, bien que l'azurite soit moins commune."

Le 28/08/2021 à 15:02, alkimik a dit :

 

L'ANTIMOINE

Je sais que l'antimoine à été utilisé pour colorer les vitraux en jaune, donc peut-être qu'en peinture ?

Posté(e)

l'antimoine oui sous forme d'antimoniate, à partir de stibine - pour la céramique la couleur est créée au moment de la cuisson, sous forme de silicate, un équivalent du jaune de Naples, ou avec d'autres métaux

l'autre usage de l'antimoine c'est la typographie avec des caractères en alliage antimoine-plomb-(étain etc)

 

azurite/malachite, oui en peinture =)

en fait c'est l'inverse, mais oui les deux sont hydratées, la malachite contient 2x plus d'eau

en synthèse c'est une question de température, l'azurite précipite dans un environnement plus froid

 

 

Posté(e)

en fin de semaine je tâcherais de poster un tableau résumant les pierres et les couleurs, on trouve des équivalences même lorsque les pierres naturelles ne semblent pas avoir été utilisées, par exemple dans les arséniates de cuivre

l'important étant la configuration spatiale des mailles élémentaires qui définissent la couleur obtenue en retour

il existe des travaux intéressant sur le sujet, notamment la reconstruction de la couleur émise par les atomes puis les déductions faites à l'échelle moléculaire (ou cristalline)

petit défaut ça n'inclue pas le milieu diffusant (le liant)

exemple d'application 

 

 

je tâcherais aussi de trouver un tableau classique pour montrer ce qu'on y trouve

Posté(e)

je n'avais pas vu ta question désolé... Bournonite c'est une trace grise ou noire donc pas une couleur, peut-être une matière première pour des oxydes mais aucune occurence à ma connaissance.

il faut voir que les textes "de l'époque" (des époques) mentionnent rarement un minerai mais plus généralement un métal (le plomb, l'antimoine etc) et au mieux quelque chose comme "pierre d'azur" ou "pierre d'alun" par exemple (voir aussi multidéfinition comme pour le terme "calamine"). Quant à la contemporanéité elle offre des technologies permettant de définir des chimies mais rarement des structures cristallines. On a quelques rares analyses plus poussées pour certaines oeuvres et ainsi on a une occurence pour par exemple posnjakite sur un manuscrit, sans autre idée de la fréquence. Et puis ça reste du spéculatif car ce que l'on observe est peut-être le fruit d'une dégradation.

On peut dire la même chose des plantes, on sait reconnaitre une garance, de l'indigo, mais on ne mentionne jamais les plantes présentes dans les jardins utiles des monastères par exemple.

Je trouve mes informations en croisant avec d'autres disciplines comme par exemple un archéologue qui travaillait sur les pièces de monnaie napolitaine qui avait démontré que les métaux provenaient d'Espagne. Donc preuve que le cuivre était disponible là où l'on en trouvait pas forcément. D'ailleurs tout le monde sera d'accord pour dire que le cinabre vient d'Almaden mais c'est presque un poncif, on a rarement un soucis d'origine ou de nature lorsqu'on analyse une oeuvre.

Il faudrait pouvoir démontrer qu'un minéral était disponible (voir identifié) à telle époque, donc connaitre les gisements disponibles au fil du temps. En parallèle connaitre les technologies disponibles. Par exemple si je trouve un rouge de cadmium je sais que je ne suis pas au Moyen Age mais au XIXe siècle. Il faudrait prouver l'accès à la Greenockite à une époque reculée. En attendant je tâche d'associer couleurs connues avec un minerai et d'en tester l'utilisation effective. Mais c'est presque un travail personnel à ce stade. Pour la bournonite on pourrait opérer une cuisson, très probablement obtenir une couleur, mais comment démontrer sa qualité de matière première à telle époque?

 

Autre chose, à propos des oxydes de fer néandertaliens, où l'on voit que déterminer la provenance permet de prouver l'usage : https://www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-recherche/Les-neandertaliens-ont-bien-peint-la-grotte-andalouse-d-Ardales

 

Posté(e)
Le 04/09/2021 à 09:42, alkimik a dit :

je n'avais pas vu ta question désolé... Bournonite c'est une trace grise ou noire donc pas une couleur, peut-être une matière première pour des oxydes mais aucune occurence à ma connaissance.

il faut voir que les textes "de l'époque" (des époques) mentionnent rarement un minerai mais plus généralement un métal (le plomb, l'antimoine etc) et au mieux quelque chose comme "pierre d'azur" ou "pierre d'alun" par exemple (voir aussi multidéfinition comme pour le terme "calamine"). Quant à la contemporanéité elle offre des technologies permettant de définir des chimies mais rarement des structures cristallines. On a quelques rares analyses plus poussées pour certaines oeuvres et ainsi on a une occurence pour par exemple posnjakite sur un manuscrit, sans autre idée de la fréquence. Et puis ça reste du spéculatif car ce que l'on observe est peut-être le fruit d'une dégradation.

On peut dire la même chose des plantes, on sait reconnaitre une garance, de l'indigo, mais on ne mentionne jamais les plantes présentes dans les jardins utiles des monastères par exemple.

Je trouve mes informations en croisant avec d'autres disciplines comme par exemple un archéologue qui travaillait sur les pièces de monnaie napolitaine qui avait démontré que les métaux provenaient d'Espagne. Donc preuve que le cuivre était disponible là où l'on en trouvait pas forcément. D'ailleurs tout le monde sera d'accord pour dire que le cinabre vient d'Almaden mais c'est presque un poncif, on a rarement un soucis d'origine ou de nature lorsqu'on analyse une oeuvre.

Il faudrait pouvoir démontrer qu'un minéral était disponible (voir identifié) à telle époque, donc connaitre les gisements disponibles au fil du temps. En parallèle connaitre les technologies disponibles. Par exemple si je trouve un rouge de cadmium je sais que je ne suis pas au Moyen Age mais au XIXe siècle. Il faudrait prouver l'accès à la Greenockite à une époque reculée. En attendant je tâche d'associer couleurs connues avec un minerai et d'en tester l'utilisation effective. Mais c'est presque un travail personnel à ce stade. Pour la bournonite on pourrait opérer une cuisson, très probablement obtenir une couleur, mais comment démontrer sa qualité de matière première à telle époque?

 

Autre chose, à propos des oxydes de fer néandertaliens, où l'on voit que déterminer la provenance permet de prouver l'usage : https://www.u-bordeaux.fr/Actualites/De-la-recherche/Les-neandertaliens-ont-bien-peint-la-grotte-andalouse-d-Ardales

 

Les oxydations de la bournonite sont très roches en couleurs : bhindheimite, minéraux de cuivre, et tout un cortège de minéraux d'oxydation de plomb et d'Antimoine.

En parlant de bhindhemite, celle ci est ou a elle été utilisée en peinture ?

Posté(e)

je ne connais pas ces minéraux, je n'ai pas encore pu explorer tous les minéraux connus au XIXe alors aujourd'hui je ne saurais même pas en faire une liste!

mais pour répondre à ta question c'est vite vu

'Grandfathered' (first described prior to 1959), Questionable
et l'oxyplumboroméite approuvée en 2013
ça rentre dans la catégorie des pierres que j'aimerais essayer (comme la proustite, la crocoïte et qqs autres) mais je n'en possède pas d'échantillon
ensuite il faut savoir si les mines existaient autrefois, où ça, et si les analyses permettent de dire si on a affaire à un pigment naturel ou pas, pour cela il faut aussi une base de données de référence pour comparer les spectres... sans compter que l'on possède assez peu d'oeuvre très ancienne, on reste par exemple dans un flou certain pour dater la naissance du codex, on a très peu d'échantillons de manuscrit de l'Antiquité et du Moyen Age. Et à partir du XVII-XVIII on va vers la chimie.
par exemple, l'Egypte ancienne je peux te citer Lucas (Ancient Egyptian Materials & Industries) qui liste 1 objet de la XIXe dynastie (sulfure d'antimoine), 1 autre avec sulfure de plomb et impuretés d'antimoine (galène), trois autres objets avec du sulfure de plomb et traces d'antimoine - Plus qqs objets en antimoine métallique.
le jaune de Naples à pour formule PbSbO - donc différent de bhindhemite
reste la citation de Cennini au XVe s, référence à une couleur naturelle, cependant aucune preuve, wikipédia cite le tuf napolitain mais c'est plutôt bizarroïde voir absurde
a tester, voire probable : kermésite, stibiconite, valentinite
PS: sinon stibine + potasse caustique (ou cendres de chêne) = jaune - peut-être une piste pour minerai naturel ?
Posté(e)

ok, oui ça confirme ce que je dis, je ne connais pas encore tous les minéraux connus au XIXe s car beaucoup sont non disponibles sur le territoire ou difficilement trouvable, il faudrait que je puisse avoir accès à un fournisseur brut, pas des collectionneurs - c'est comme pour le vinyle, ya ceux qui écoutent et ceux qui collectionnent!

 

en revanche "connu au XIXe" ne veut pas dire utlisé en peinture loin de là - on peut considérer que le développement industriel détruit toute exploitation naturelle, donc pas d'usage nouveau depuis le XVIIe s, principalement les pierres connues dans l'Antiquité. Seuls rescapés les ocres et terres.

on est plutôt dans une logique de synthèse, les chercheurs ont le goût du brevet...

 

le domaine est si peu connu, malgré qqs vulgarisateurs comme Delamare, que les infos sur le sujet sont très lacunaires. Je citais wikipedia pour le "tuf volcanique" et là je vois pour azurite il n'y a aucune info connue mais en revanche c'est gavé de malentendus et d'a priori qui reflète bien cet méconnaissance. Et puis il ne faut pas négliger le goût de l'art comme avant, je pense notamment aux enlumineurs, on est là souvent dans une approximation qui tant à la désinformation. 

 

[PS: sur "azurite" wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Azurite_(minéral)

- " Le bleu égyptien, plus abondant, le concurrença rapidement." Idiot! pourquoi? le bleu égyptien est artificiel donc pas une question d'abondance du tout.

- "C'est la description de François Sulpice Beudant en 1824 qui fait référence ; il lui a donné le nom d'azurite, du persan Lazhward = bleu, en allusion à sa couleur." pas clair, l'azurite n'a pas attendue la cristallographie pour avoir un nom

-"Cependant, l'instabilité de ce pigment fait que la couleur, avec le temps, a tendance à virer au vert (malachite)" faux, malentendu, transfert d'info minéralogique dans un domaine tiers... mais je vois qu'il s'agit de la même source donc ça suit une logique...

- aucune source minière d'époque n'est citée, ni en Hongrie ni aux Proche et Moyen orient, ou bien Chypre

- pas de disnction entre l'azurite et la synthèse (noms synonymes)

enfin bref ]

Posté(e)

bon je mets ici un tableau pas terminé, pas le temps, je remplirais au fur et à mesure

 

Naturel   Synthèse
     
Hématite Fe2O3 Rouge anglais / vénitien
  oxyde fer et plomb Rouge double oxyde
Ocre jaune FeO(OH).nH2O + argile, sable  
Ocre rouge Fe2O3 + argile, sable Ocre jaune brulé
Terre d’Ombre Oxyde + manganèse 15%  
Goethite / Terre de Sienne Fe2O3.H2O + manganèse 1%  
Terre verte    
Mélantérite / Chalcite Sulfate de fer Vitriol vert
  Oxyde de fer Noir de Mars
Chalcosite / Covelline Cu2S / CuS Fleur de cuivre
Atacamite / Calumétite Cu2Cl(OH3) Vert salé / de Brunswick
Malachite CuCO3.Cu(OH)2 Cendres vertes
Azurite 2CuCO3.Cu(OH)2 Cendres bleues
Trippkéïte ou Olivénite Cu(AsO2)2 ou Cu2(AsO4)(OH) Vert de Scheele
Posnjakite Cu4SO4(OH)6.2H2O Vitriol bleu
Chrysocolle CuSiO3.nH2O  
Cuprorivaïte CaCuSi4O10 Bleu égyptien
Cuprowollastonite CuCaSiO3 Vert égyptien
Smaltite / Cobaltite brulée (Co,Fe,Ni)As2 Smalt
Paratacamite Cu2(O2CCH3)4 (2H2O) / Basiques : [Cu(CH3COO)2]2.Cu(OH)2.5H2O – Cu(CH3COO)2Cu(OH)2.5H2O – Cu(CH3COO)2[Cu(OH)2]2 – Cu(CH3COO)2.[Cu(OH)2]3.2H2O Vert de gris
  Cu(CH3COO)2.H2O (neutre) Vert de gris
  sulfure d’étain Pourpre d'Argent
  carbonate d’étain Chaux perse
  sulfure d’argent Jaune fin
  β-PbO Massicot
  PbO (la marque « Pébéo » en référence amusante) Lytharge
  Pb3O4 Minium
  oxyde plomb étain Jaune double
  oxyde plomb étain + silice Verre jaune
  oxyde plomb étain antimoine Jaune ternaire
  carbonate plomb étain Blanc d’argent
Stibine + minium antimoniate de plomb Jaune de Naples
Crocoïte chromate de plomb Plomb rouge de Sibérie
  chromate de plomb Jaune de chrome
Zincite ZnO Blanc de zinc
Blende grillée + oxydée sulfate de zinc Vitriol blanc
Cinabre HgS Vermillon
Métacinabre HgS Vermillon noir
  sulfure de mercure étain Or mussif
  sulfure mercure cuivre Vermillon bleu
Orpiment As2S3 Orpiment
Réalgar As4S4 Réalgar
Arsénopyrite brulée   Faux orpiment / réalgar
  sulfure d’antimoine Vermillon d’antimoine
  aluminosilicate de cobalt Bleu Thénard
  CoAlO.H2O Bleu de cobalt
  oxyde de chrome Vert émeraude
Eskolaïte Cr2O3 Vert oxyde de chrome
Dioptase Cu6Si6O18 • 6H2O  
Lapis-Lazuli Roche dont lazurite, feldspath (NaCa)8 (AlSiO4)6 (SO4SCl)2  
Lazurite   Bleu d’outremer
Erythrite (?)   Violet d’outremer
  CaO Chaux vive
Pierre à chaux   Chaux
Calcite, aragonite, vatérite CaCO3 Blanc de craie, de Meudon, d’Espagne
Calcite, aragonite, vatérite CaCO3 Blanc de coquilles
Aragonite (nacre), calcite (corail) CaCO3 Blanc de perle
Gypse CaSO4 · 2 H2O. Gesso grosso
Gypse cuit CaSO4 Plâtre
Anhydrite détrempée   Gesso Sotile
Greenockite / Smithsonite   Jaune et rouge de cadmium
   

Vert de cobalt

 

 

pour l'analyse d'oeuvre et pour respecter les doutes raisonnables d'un tableau pris au hasard je propose cette copie de Rogier van der Weyden

 

- sur panneau de bois (hêtre)

- enduit colle de peau et craie

- imprégnation colorée résine huile avec azurite, carmin, noir de mars, calcite

 

Ciel : azurite + craie avec dégradé (plus de calcite > plus d'azurite) et un horizon avec que du blanc (calcite + céruse)

Montagne : typiquement une azurite à grains petits, grise

Arbres: résinate de cuivre

Collines: ocre jaune suivi d'azurite et résinate de cuivre

Visages: pigments au plomb associés aux pigments de fer (hématite, limonite, goethite, ocres) et aux blanc de craie et céruse (plus rehaut carmin)

Vètements rouge: fond minium-vermillon puis vermillon puis vermillon+hématite (plus garance)

Vètements bleus: azurite avec du noir et du carmin, puis azurite seule ou avec craie, carmin seul

Croix: ocres

St Jean et Marie.jpg

Posté(e)

oui ça se rapproche, pour les deux j'ai mis sulfure en théorie sans préciser, l'acanthite c'est noir et a priori les sulfures d'argent sont noirs, à voir si ça existe en jaune

peut-être a rapprocher d'un truc comme https://www.espaceverre.com/jaune-dargent-fort-au-sulfure-debitus-xml-452_545_560-1230.html

 

et la stibine pareil, c'est gris-noir, il nous faudrait un rouge, j'opterais pour kermésite

  • 2 semaines après...
Posté(e)

je suis tombé sur cet article parlant de la couleur des minéraux, ça à l'air assez simple vu le contexte, il ne semble pas parler d'irisation mais il y a l'essentiel

http://www.mineralexpo-mulhouse.fr/wa_files/La_20couleur_20et_20les_20mineraux-_20article.pdf

 

Il existe de très bons livres sur le sujet mais ça reste très complexe

essentiel cependant d'en tenir compte dans le choix des minéraux car à même formule pas la même couleur selon structure

 

au sujet de pigments le top c'est la série Artists' Pigments en 3 volumes et en anglais of course, dispo ici en pdf https://www.nga.gov/research/publications/pdf-library/artists-pigments-vol-1.html

 

concernant l'exploitation minière c'est plus pauvre, il y a un livre de l'Histoire naturelle de Pline (Livre XXXVII)

et la base documentaire qu'est De re metallica d'Agricola, disponible en traductions français ou anglais

Posté(e)

je sais pas vous mais ici nous sommes encore très impactés par la covidodésertification, alors je squatte

 

un exemple d'utilisation de pierres, ici je broie les galets verts de l'Ubaye, assimilés à Serpentinite

le broyage permet de mieux comprendre la roche, comme un microtome mais plus pratique sans outillage

celui ci se fait au mortier de bronze puis à la molette en verre, le support est variable, si pierre dure on utilisera du granit (ici du marbre)

le broyage se fait à l'eau afin de réduire la charge électrique et faciliter la prise d'eau

une sédimentation peut suivre pour filtrer les grains encore présents

sous bino j'ai une poudre tripartite, un fond verdâtre, des cristaux incolores et des cristaux noirs

la notion de trace prend son sens, j'ai un vert gris moyennement couvrant de composition inconnue (probablement fer, manganèse, magnésium...)

 

j'ai testé aussi ces pierres rouge venues du Burkina Faso et ici même associées à Jaspe (ce qui ne convient pas vraiment mais bon, c'est de l'hématite)

la couleur est franchement plus opaque et vive

 

P1320746.JPG

P1320747.JPG

P1320748.JPG

P1320754.JPG

P1320755.JPG

Posté(e)

oui, celui-ci est meilleur, d'ailleurs sur le "mien" le "tien" est cité en biblio

il y en existe de plus complets mais j'ai perdu les références, des trucs universitaires, le sujet est bien couvert (celui que tu cite par contre est très cher)

pour les pigments c'est moins évident, beaucoup d'a priori, d'approximations, de wikipediatismes, surtout en français (la mode des anecdotes historiques à la Pastoureau)

et les textes scientifiques sont moins faciles d'accès qu'en anglosaxonie

 

Agricola est dispo en ligne un peu partout (en anglais, faut s'y faire) https://fr.scribd.com/document/151884722/De-re-metallica-Agricola-1556-pdf

https://www.researchgate.net/publication/315738196_De_Re_Metallica_treatise_of_Georgius_Agricola_Revisited

 

Cennini est ici https://resources.warburg.sas.ac.uk/pdf/cnh925b2209242.pdf

 

le livre le plus complet possible sur la fabrication des couleurs au moyen age est ici https://archive.org/details/originaltreatis00merrgoog

Posté(e)

autre dérivé, la peinture sur pierre! on en trouve de toutes sortes et à différentes époques, allant du rehaut de forme paréïdoliques à la peinture sur support d'ardoise, malheureusement google ne fournit pas d'outil très utile... voici qqs exemple glanés au hasard :

 

oeuvre sur lapis-lazuli et ardoise http://www.dhistoire-et-dart.com/Stella/Poelenburgh-Stella-Repos.html

exemple de peinture sur lapis-lazuli sur wikipedia https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/49/Güstrow_Schlossmuseum_-_Lapislazuli_Gemälde.jpg/1024px-Güstrow_Schlossmuseum_-_Lapislazuli_Gemälde.jpg

autre exemple https://static01.nyt.com/images/2015/08/19/arts/19iht-lazuli19-a/19iht-lazuli19-a-jumbo.jpg?quality=90&auto=webp

un article avec personnellement aucune image affichée https://www.persee.fr/doc/rvart_0035-1326_1992_num_97_1_348005

un autre avec cette fois des images mais en noir et blanc https://www.persee.fr/doc/hista_0992-2059_2003_num_52_1_3020

 

ici une image proche de celle du dernier article https://medias.gazette-drouot.com/prod/medias/mediatheque/39229.jpg

 

une video du Prado 

 

 

 

Posté(e)

après la "serpentinite" et les "jaspes" j'ai mis en poudre les "sidérite" et "ankérite" trouvés à St Pons

Je mets tout ça entre guillement parce que plus je me penche sur la question et moins j'ai de certitudes!

la minéralogie descriptive ne correspond pas à mes pierres (sidérite et ankérite) qui elles me donnent des poudres très proches, l'une (sidérite) proche de la terre d'ombre brûlée, l'autre (ankérite) proche de la terre d'ombre naturelle - très colorées donc alors que les livres donnent "trace blanche"

par ailleurs le carbonate de fer n'est cité nulle part

je fouilles les usages plus anciens sans plus de résultat https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1979_sup_12_1_2663

 

mystère qui restera mystère !

 

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