STR Posté(e) 28 mai 2019 Auteur Signaler Posté(e) 28 mai 2019 Quelques images provenant d'un affleurement du Pliocène continental de l'Hérault. L'affleurement. Hélix gaspardi. Planorbis Thiollierei Un bloc contenant les végétaux que broutaient ces petites bêtes Citer
paschy Posté(e) 3 juin 2019 Signaler Posté(e) 3 juin 2019 Bonjour, Si j'en crois la recherche d'image g**gle, celui-là ne doit pas être trop commun. Comme d'habitude et j'en suis désolé, je n'ai aucune idée de son origine mais elle est très probablement Française. Citer
caterpillar Posté(e) 3 juin 2019 Signaler Posté(e) 3 juin 2019 C'est pas plutôt l'empreinte de l'ombilic d'une ammonite? Citer
paschy Posté(e) 3 juin 2019 Signaler Posté(e) 3 juin 2019 il y a une heure, caterpillar a dit : C'est pas plutôt l'empreinte de l'ombilic d'une ammonite? Ce qui expliquerait que je n'ai rien trouvé ! Merci caterpillar, je vais chercher dans ce sens. J'ai fait un moulage avec la pâte à modeler de mon fils, il semble bien que ce soit une ammonite. Désolé Citer
STR Posté(e) 14 juillet 2019 Auteur Signaler Posté(e) 14 juillet 2019 Un échantillon qui se situe à la limite du sujet. Limite temporelle car il est récent ou sub-récent. Limite spatiale car son emplacement indique précisément le lieu où se situe la frontière entre le domaine continental et le domaine marin. Malgré cela je le place ici car je le trouve intéressant ! (Opinion toute personnelle). Pour la petite histoire, je ne l'ai découvert qu'à la suite d'une erreur d'interprétation sur le terrain. Je me promenais comme d'habitude en regardant où je mettais les pieds lorsque j'ai aperçu on horizon d'argile bleue que je supposais dater du Crétacé. Les conditions d'affleurement étant compliquées, l'observation difficile, et rien d'évident ne sautant aux yeux, je décidais de prélever un échantillon afin de l'observer tranquillement à la maison (les argiles bleues contiennent souvent des microfossiles très bien conservés). Arrivé chez moi j'ai donc lavé minutieusement ce prélèvement à l'eau claire afin d'en éliminer la fraction colloïdale. L'opération terminée, je me suis immédiatement rendu compte de mon erreur. Ci après une photo du résidu sec que j'ai obtenu. De toute évidence mon échantillon provenait d'un dépôt récent ou sub-récent. Ce qu'il y a de bien avec les dépôts de cet âge, c'est qu'il est généralement possible de pousser jusqu'à l'espèce la détermination de ce qu'ils contiennent. Dans le cas présent, deux choses sont remarquables : - ce résidu est constitué à plus de 90% de coquilles de gastéropodes, entières ou sous forme de débris. - seulement trois espèces constituent la quasi totalité de ces 90% Les 10% restant sont constitués de débris végétaux (mais beaucoup sont partis lavage), d'ostracodes, de foraminifères, et de fragments d'autres invertébrés plus ou moins identifiables. On a donc : - des coquilles d'hydrobies, peut-être Peringia ulvae, https://en.wikipedia.org/wiki/Peringia_ulvae - des coquilles de Truncatella subcylindrica, https://en.wikipedia.org/wiki/Truncatella_subcylindrica - des coquilles de Myosotella myosotis, https://en.wikipedia.org/wiki/Myosotella_myosotis Les hydrobies peuplent les milieux très peu profonds et très calmes des eaux douces, saumâtres, ou marines. Truncatella subcylindrica habite la zone supratidale, dans la vase, sous les plantes halophiles ou sous les blocs rocheux. Myosotelle myosotis est un gastéropode pulmoné ; il occupe le même habitat que Truncatella subcylindrica. Une telle taphocènose, aussi restreinte dans sa composition est donc un très bon indicateur de la limite entre les domaines marins et continentaux. Il se trouve que j'ai prélevé mon échantillon dans la région méditerranéenne, en France. Il se trouve également que la localisation de mon prélèvement ne correspond pas à la zone supratidale actuelle. Une image pour étayer mon propos ; la couche d'argile bleu d'où provient mon échantillon est située en son milieu. Quelques déductions. - Ce dépôt n'est pas actuel mais sub-actuel : durant tout le quaternaire, le niveau des océans à beaucoup varié. - Ce dépôt indique précisément la localisation horizontale de la frontière entre le domaine marin et le domaine continental, à l'époque de sa formation. Pour connaître cette époque, il suffit d'effectuer une datation au radio carbone sur les débris végétaux contenus dans cette argile (il en reste quelques uns dans le résidu que j'ai obtenu ; ce sont les petits grains noirs qui sont visibles sur les clichés). Deux détails sont ici favorables à une bonne précision de cette localisation horizontale: . la surface de la zone est en pente . en Méditerranée l'amplitude des marées est très faible. - Ce dépôt indique précisément la localisation verticale du niveau de la mer, à l'époque de sa formation. Deux détails sont ici favorables à une bonne précision de cette localisation verticale : . ce dépôt est peu épais, quelques dizaines de centimètres . ce dépôt repose directement sur des calcaires du Crétacé, ces deux dernier détails limitent les imprécisions liées au compactage des sédiments. Il résulte de tout ce qui précède que cet échantillon est ce que l'on nomme un SLIP , acronyme de Sea Level Index Point. Les recherches actuelles concernant les niveaux marins durant le Quaternaire sont pratiquement toutes focalisées sur la zone atlantique. C'est le cas pour la publication suivante . Cette publication récente est en français, en libre accès, et c'est la plus intéressante que j'ai pu trouver sur le sujet. -> https://journals.openedition.org/quaternaire/7269 Citer
Bathollovien Posté(e) 15 juillet 2019 Signaler Posté(e) 15 juillet 2019 Cher STR, Excellente démonstration! Bien vu et bonne démarche :) Reconstituer les paléoenvironnements à partir des coquilles continentales c'est mon thème de recherche ahaha alors ce message me fait très plaisir!! Quelques précisions si je puis me permettre, - il y a peu de chance que ce soit P.ulvae (sinon les deux autres déterminations sont exactes) c'est une autre hydrobiidae, possiblement Ecrobia ventrosa (Montagu, 1803) mais pas facile à identifier car il y a d'autres bestioles proches. Aussi possible que dans le lot il y ait qq Heleobia stagnorum (Gmelin, 1791). Les Hydrobiidae c'est parfois très chiant à identifier. - niveau datation c'est Holocène, ensuite si l'on veut plus de précision il faut un peu plus d'info sur le contexte et le dépôt de ces argiles. Ce genre de dépôt peut être caractéristique de milieux estuariens ou lagunaires. Je ne sais pas où c'est exactement mais il faut penser la chose à une échelle un peu plus large pour comprendre les mécanismes de dépôts à travers le temps. - très bon (et récent) papier que tu cites et qui repose sur des modélisations qui elles mêmes s'appuient sur des données issues de carottages, sondage etc. Je sais que sur la côte medit iil y a aussi des études mais pas de papier de synthèse comme celui que tu cites (à ma connaissance) - on peut aussi dater au 14C les coquilles de mollusques continentaux MAIS cela marche surtout sur les terrestres et pas sur n'importe quelle espèce Enfin...si jamais tu en as trop dans le lot et que tu veux faire un échange n'hésite pas à me faire signe Amicalement Citer
elasmo Posté(e) 15 juillet 2019 Signaler Posté(e) 15 juillet 2019 Sub-actuel c'est pas comme sub fossile ? Citer
Bathollovien Posté(e) 16 juillet 2019 Signaler Posté(e) 16 juillet 2019 Il y a 15 heures, elasmo a dit : Sub-actuel c'est pas comme sub fossile ? Exact, même combat JF D'ailleurs je crois qu'il faut que je réponde à un message à ce propos ailleurs (j'ai pas oublié) Citer
STR Posté(e) 16 juillet 2019 Auteur Signaler Posté(e) 16 juillet 2019 Merci à Bathollovien pour les précisions sur les hydrobies. Pour ce qui est de me séparer de quelques grammes de ce résidu, c'est prévu, dès que j'ai le temps ... Citer
Kayou Posté(e) 10 octobre 2019 Signaler Posté(e) 10 octobre 2019 D'Amorgos, dans les Cyclades... Citer
Bathollovien Posté(e) 10 octobre 2019 Signaler Posté(e) 10 octobre 2019 Ce sont des Albinaria très probablement Citer
STR Posté(e) 18 juin 2021 Auteur Signaler Posté(e) 18 juin 2021 Une découverte aussi improbable qu'exceptionnelle. Comme quoi, quand la bonne personne regarde le bon caillou, les connaissances peuvent avancer d'un bond. Le PDF de l'article peut être téléchargé librement, profitez-en ! ( Il suffit de cliquer sur "Download PDF", en haut de le page ) -> https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S1342937X21001453?token=7E2ECBE5BB1E30B9CA4CEF12B79724F89D31C6197672B04AD14CDEB45A7C374AB63975572D389C9A89FA9157BB484195&originRegion=eu-west-1&originCreation=20210618131220 Citer
elasmo Posté(e) 3 août 2021 Signaler Posté(e) 3 août 2021 Pour relancer le sujet, quelques photos Citer
AnthonyR Posté(e) 3 août 2021 Signaler Posté(e) 3 août 2021 toujours de superbes photos, merci à toi Citer
elasmo Posté(e) 3 août 2021 Signaler Posté(e) 3 août 2021 Merci Anthony Quelques autres du Sparnacien Citer
AnthonyR Posté(e) 4 août 2021 Signaler Posté(e) 4 août 2021 tu as un sacré bout de temps de traitement de l'image avant ton rendu final... Encore bravo Citer
elasmo Posté(e) 4 août 2021 Signaler Posté(e) 4 août 2021 Effectivement j'y passe un certain temps, mais quand on aime on compte moins, mais le plus long est bien sur la partie, de recherche et du tri sous binoculaire pour les petits spécimens Une autre coquille rare, un seul fragment trouvé, entier il devait mesurer environ 60 mm Citer
elasmo Posté(e) 5 août 2021 Signaler Posté(e) 5 août 2021 Niveau à mollusques lagunaire de la Chapelle en Serval (Oise) aujourd'hui dédié au moto, 4x4 et quad, qui se font un plaisir de tout labourer en profondeur ! Quelques observations faites sur place en Avril 2009 avec feu Airbus78 et Chtiot père, un autre comparse et un ami Gilles Feu Michel CALME (Airbus78) Citer
elasmo Posté(e) 6 août 2021 Signaler Posté(e) 6 août 2021 Septembre 2012 Taddiford Gap (Milford on sea) - (Sud de l'Angleterre, en face de l'Ile de Wight) https://www.google.com/maps/place/Taddiford+Gap/@50.7307084,-1.6251568,1683m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x4873830ae85aad61:0x56a1892bbe2f209e!8m2!3d50.7299079!4d-1.6303482 Couches du Bartonien (Eocène moyen) avec de nombreux Viviparidae, malheureusement trop fragile pour être prélevés entier. Couches sableuses en retrait du front de mer, intercalées dans des niveaux marneux, très foncés (présence de matière organique, odorante, avec des oxyde de fer, et dépôt de Jarosite) Citer
elasmo Posté(e) 14 novembre 2021 Signaler Posté(e) 14 novembre 2021 Bonsoir Quelques coquilles palustres du Paléocène Citer
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