jjnom Posté(e) 1 octobre 2017 Signaler Posté(e) 1 octobre 2017 Dureté globale? Ca n'a pas de valeur. Si c'est du plomb, ça se raye à l'ongle. Ca doit bien être possible de visualiser. En passant par la macrophoto après... Densité globale? Ben, elle est intermédiaire entre une olivine et un métal xxx. Pourquoi le plomb ne saurait pas être responsable de la conductibilité électrique? Donc, la spectro dit qu'il y a du Fe, du Pb, du Zn mais les particules d'aspect métallique ne sont pas du plomb (sic), ne sont pas du Zn (pas d'effervescence) et pas du Fer (pas d'oxydes/hydroxydes couleur rouille). Alors? Une combinaison Fe-Zn existe sous forme d'oxyde qu'on rencontre dans les slags: la franklinite. Noir, soluble dans HCl à froid, dureté 5,5-6, densité 5,1, faiblement magnétique...et fusion à 1420°C! Pas 450... Cérusite: très faible réaction avec HCl à froid. Nettement mieux à chaud. Mais cérusite n'est qu'une possibilité parmi beaucoup d'autres. Et je vois bien 2 petites cavités dans le quart inférieur gauche de la photo ci-dessus et des prismes de microcristaux ne s'exprimer que là. Quant à microgrenu, la définition est uniquement descriptive: assemblage de cristaux tous en grains jointifs non ou peu visibles à l'œil nu. Il faudrait éliminer la possibilité de l'existence d'un verre et pour ça, la lame mince est ici assez incontournable. Citer
SACHA16 Posté(e) 1 octobre 2017 Signaler Posté(e) 1 octobre 2017 mr42, un petit truc tout bête (bâ j'en serais pas à ma première ânerie suggérée), si tu mettais un petit coup rapide de chalumeau juste sur un coin de ta pierre, histoire de faire fondre en surface ce qui peut l'être (le plomb en premier, of course). Et peut être, verrait-on mieux certains autres éléments apparaître. Ça n'apporterait sans doute pas de réponse plus concrètes, mais ce serait curieux à observer. Ah bâ, bien sûr, une lame mince serait idéalement plus parlante. Citer
mr42 Posté(e) 1 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 1 octobre 2017 jjnom: Pourquoi dis-tu que les particules métalliques ne sont pas du plomb ? Le plomb est le métal le plus facile à réduire, c’est donc celui qui a le plus de chance de se retrouver dans les particules métalliques. La densité globale est de 4,8 et celle du plomb pur de 11,35. Je ne sais pas quelle est la densité des autres constituants. En admettant qu’elle soit de 3 en moyenne, l’échantillon ne pourrait pas contenir plus de 21 % de plomb en volume. Il faudrait une texture très particulière pour que ce petit volume permette une connexion électrique sur l’ensemble de l’échantillon. Il doit donc exister une deuxième phase métallique en plus du plomb. S’il y a du zinc métallique, il peut entrer en combinaison avec le fer et il n’est pas certain qu’il resterait sensible à l’acide chlorhydrique. Il y a bien des traces de rouilles sur l’extérieur de l’échantillon, on les aperçoit sur la première photo. En ce qui concerne la rouille comme l’action de l’acide chlorhydrique, on est dans un système galvanique à 3 composants avec un comportement différent de celui de chacun d’entre eux pris séparément. À mon avis, on pourrait très bien avoir Fe, Zn et Pb tous les 3 à l’état métallique. Sacha16: J’ai bien pensé au chalumeau. Je n’ai pas ça sous la main et chauffer sans maîtriser la température n’avancerait pas à grand chose. Il faudrait une analyse en bonne et due forme qui ne nous dirait pas pour autant comment et pourquoi ce matériau a été produit. En fait, quand j’ai lancé ce sujet, je pensais plutôt à une revue des différents types de scories. Je ne souhaite pas pour l’instant entreprendre des investigations plus poussées sur l’une d’entre elles. Je tenais à signaler son existence et les questions qu’elle pose dans le cadre d'une systématique mais j’ai d’autres sites et d’autres scories à vous présenter qui risquent de nous entraîner dans de nouveaux débats. Je continue à examiner et à photographier mes échantillons et j’espère vous en présenter des nouveaux dans quelques jours. Citer
jjnom Posté(e) 2 octobre 2017 Signaler Posté(e) 2 octobre 2017 Il y a 9 heures, mr42 a dit : Pourquoi dis-tu que les particules métalliques ne sont pas du plomb ? Tu as laissé entendre que le plomb ne pouvait assurer seul la continuité métallique. Ca reste à prouver. Le Zn en élément aurait réagi à HCl et les hydroxydes de Fe3 sont peu abondants en surface. Il y a probablement, dans l'échantillon, comme souvent dans les slags, de la magnétite. Peut-être en quantité suffisante pour participer à la conduction électrique... en association avec Pb? A voir. Combinaison Pb-Zn: autant que j'ai pu le voir sur plusieurs micrographies, les 2 éléments constituent toujours des plages individualisées. Bon, on aura de la peine à aller + loin avec les éléments en main et on ne saura élaborer que des hypothèses. C'était un cas intéressant car inhabituel. Au suivant. Citer
mr42 Posté(e) 2 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 2 octobre 2017 La discussion est quand même instructive. il y a une heure, jjnom a dit : Tu as laissé entendre que le plomb ne pouvait assurer seul la continuité métallique. Ca reste à prouver. Je n’ai pas de preuve mais il faudrait quand même une texture très particulière. Je n’imagine pas le plomb, qui cristallise dans le système cubique, formant des réseaux d’aiguilles d’autant plus qu’il devrait se solidifier en dernier... il y a une heure, jjnom a dit : Il y a probablement, dans l'échantillon, comme souvent dans les slags, de la magnétite. Peut-être en quantité suffisante pour participer à la conduction électrique... en association avec Pb? A voir. La magnétite ne conduit pas l’électricité. il y a une heure, jjnom a dit : Le Zn en élément aurait réagi à HCl et les hydroxydes de Fe3 sont peu abondants en surface. Le diagramme fer-zinc montre que si on est à l’équilibre et s’il y a magnétisme, le zinc entre dans la phase intermétallique notée « Gamma » majuscule. Rien ne dit que cette phase réagit à l’acide chlorhydrique. Pour qu’il y ait magnétisme, le ratio Zn/(Fe+Zn) ne doit pas dépasser 68 à 70 % ce qui exclut la présence de Zn seul. Cela suppose bien entendu qu’on soit à l’équilibre. il y a une heure, jjnom a dit : Les hydroxydes de Fe3 sont peu abondants en surface. Il pourrait y avoir du zinc en solution solide dans le fer. Pb et Zn, c’est clair, ils ne se mélangent pas à l’état solide et difficilement à l’état liquide. Je n’ai trouvé que des fragments du diagramme Fe-Pb : il n’ y a quasiment aucune solution solide et il n’y aurait pas de composé défini. Pb doit cristalliser seul. À voir sur : http://www.himikatus.ru/art/phase-diagr1/Fe-Pb.php Citer
jjnom Posté(e) 2 octobre 2017 Signaler Posté(e) 2 octobre 2017 il y a 24 minutes, mr42 a dit : La magnétite ne conduit pas l’électricité. Pas d'ac. https://fr.wikipedia.org/wiki/Magnétite Magnétisme À une température de 580 °C (point de Curie), le magnétisme disparaît pour réapparaître ensuite en refroidissant. La rémanence est de l'ordre de 480 Gauss. Ce minéral est un conducteur électrique. A température ambiante la magnétite a une conductivité électrique d'environ 2 10² S/cm. il y a 43 minutes, mr42 a dit : . Je n’imagine pas le plomb, qui cristallise dans le système cubique, formant des réseaux d’aiguilles d’autant plus qu’il devrait se solidifier en dernier... Moi de même, mais c'est juste un ressenti; les refroidissements brutaux sont tellement favorables à la formation de cristaux aciculaires. Une autre phase minérale que les particules d'aspect métallique? Citer
mr42 Posté(e) 2 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 2 octobre 2017 Ça se confirme, cette discussion est instructive ! Merci pour l’information. J’avais quand même testé une magnétite que je possède sans rien détecter. Je viens de refaire l’essai sur un coin ébréché (donc non altéré) et je trouve plusieurs kilo-ohms. Ça ne vaut quand même pas un métal mais ça peut contribuer et ce serait plus compatible avec la densité. Il faudra que je retourne sur le site trouver d’autres échantillons pour d’autres tests. Citer
mr42 Posté(e) 6 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 6 octobre 2017 Je vous propose de continuer le tour avec l’antimoine et le secteur de Brioude-Massiac. Il y a eu de nombreuses mines et 3 principaux centres de traitement : Brioude, Ouche (Massiac) et Basbory (Blesle). Je n’ai pas retrouvé les sites des usines de Brioude qui doivent être aujourd’hui en zone urbaine. On va commencer par Ouche. Les scories d’Ouche ont fait l’objet d’une étude et d’une publication par l’Université de Limoges. Cette étude tournée vers l’environnement ne donne pas d’information sur les procédés métallurgiques. Elle confirme qu’il reste peu de scories sur le site et qu’elles ont été utilisées comme matériau d’empierrement. http://www.unilim.fr/sermiel-dev/wp-content/uploads/sites/5/2014/06/Courtin-Nomade-et-al.-2012.pdf Sur place, les scories sont rares mais facilement identifiables car très poreuses. Il est en revanche peu probable que mon échantillonnage soit complet. On peut les classer en deux types : les unes montrent sur cassure fraîche un aspect assez homogène, un éclat métallique à vitreux, une couleur gris sombre à bronze, peu d’inclusions, de nombreuses bulles plutôt sphériques. Les autres sont un patchwork de plages d’aspects divers avec encore plus de bulles de formes diverses. Le premier type doit correspondre à l’étude de l’Université de Limoges. Elles présentent quelques rares inclusions de couleur claire. La croûte est le plus souvent terreuse mais prend parfois un aspect vitreux gras. La cassure, généralement irrégulière, montre en certains endroits un aspect fibreux visible même à l’intérieur des bulles. Citer
mr42 Posté(e) 7 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 7 octobre 2017 Le deuxième type de scories trouvées à Ouche montre des plages de couleur blanche, grise, orange… Les cavités sont rarement sphériques, elles font plutôt penser à des cavernes. Elles sont souvent vides mais certaines contiennent des aiguilles, des billes… Celle-ci a du avoir une croissance perturbée : Citer
jjnom Posté(e) 7 octobre 2017 Signaler Posté(e) 7 octobre 2017 Quelques interrogations par rapport à l'étude de Limoges qui est surtout axée sur l'antimoine. Dans le minerai comme les scories Ca et Mg restent minimes. Pas d'adjonction de fondant. Ca a du chauffer très fort. Quasiment 80% de Si, 8-9% de Al et 11% de Fe dans les scories. Avec un tel taux de Si, pas étonnant de voir apparaître SiO2 exprimé sous forme de quartz et variantes de HT. Pour Al, le seul minéral cité est l'albite mais avec 0.07 % de Na, elle ne doit pas être fréquente. Où est Al? Dans le verre? Les scories ont concentré le fer (normal) qui passe de 5 à 11%. Généralement, il est fixé dans les silicates. Or pas d'olivine ni de pyroxène mentionnés. Fe serait dans le verre quand il n'est pas sous forme de troïlite ou de pyrite? La photo montrant un aspect "fibreux" fait penser à une refroidissement rapide (quenching) développant des cristaux aciculaires accolés souvent disposés en entonnoir(fan-like). Des olivines ou des pyroxènes peuvent prendre cet aspect là mais comme on n'en parle pas dans la publi... En fait, la 2° série de photos avec quartz, verre, hématite colle bien avec l'étude. C'est plutôt la photo avec l'aspect "fibreux" qui m'interpelle. Pas évidente à expliquer avec les éléments de l'étude, d'autant plus qu'on n'a pas d'info sur la composition du verre. Citer
mr42 Posté(e) 7 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 7 octobre 2017 Quelques commentaires sur les procédés d’extraction de l’antimoine. Il y a eu plusieurs usines dans le secteur avec des entreprises concurrentes : 17 concessions, 8 usines de traitement du minerai d’après les Annales des mines, Note sur la valeur des minerais d’antimoine, publié en 1909 : https://patrimoine.mines-paristech.fr/scripto/transcribe/278/79984) Les textes d’époque restent vagues sur les procédés utilisés. L’antimoine, assez volatil ainsi que plusieurs de ses composés, est mal adapté au haut-fourneau. Les pertes dans les fumées sont une des principales difficultés de la métallurgie de l’antimoine. À l’époque, il y avait en gros deux voies principales avec plusieurs variantes pour chacune. 1) Dans un premier temps, les minerais sont chauffés dans des creusets autour de 600°C pour fondre la stibine sans la volatiliser et sans fondre les autres minéraux présents (procédé de liquation). La stibine peut ainsi être séparée, on la fait ensuite réagir avec du fer qui se combine au soufre (précipitation). Ce procédé est assez ancien, il était d’usage courant au 19ème siècle mais spécifique des minerais riches en sulfures. Il y avait aussi une variante en 3 étapes : liquation + grillage + réduction. 2) Le deuxième procédé commence par un « grillage volatilisant » dans lequel les sulfures sont oxydés, les oxydes d’antimoine sont vaporisés et récupérés par condensation. Les oxydes sont ensuite réduits par le charbon. Ce procédé est apparu plus tard et s’est perfectionné jusqu’au 20ème siècle. Il est plus efficace pour les minerais mixtes, sulfures + oxydes. On trouvera plus d’information sur : http://web.mit.edu/12.000/www/m2016/pdf/antimony.pdf http://usantimony.com/metallurgy.htm L’article de 1909 indique que le procédé de grillage volatilisant était « usuel en Auvergne », et probablement mieux adapté aux minerais locaux. Il est cependant possible que la voie de la liquation ait également été utilisée. Les scories trouvées à Ouche ont du passer par un stade de fusion quasi complète et semblent être des résidus de grillage volatilisant. Par rapport aux remarques de jjnom, je peux juste ajouter : - l’emploi de fondant était superflu, on ne cherchait pas forcément à obtenir des scories liquides, - pour vaporiser les oxydes de Sb, il était préférable de monter assez haut en température. Sb2O3 bout à 1425°C, les autres oxydes se décomposent. - avec une forte teneur en silice, FeO aurait du se retrouver dans des silicates mais ici, dans une ambiance volontairement oxydante, il s’agit plutôt de Fe2O3 qui ne forme pas de composé défini avec SiO2. J’avais oublié de parler du magnétisme : il est très prononcé sur le premier type de scories (l’aimant reste collé) et très faible sur le deuxième type (aimant à peine dévié). Elles sont généralement isolantes d’un point de vue électrique mais le premier type peut montrer une résistance élevée (kilo ou méga-ohms) sur de petites plages. Citer
mr42 Posté(e) 8 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 8 octobre 2017 Un petit tour à Babory où se trouvaient deux usines concurrentes d’extraction d’antimoine. L’une d’elles fut construite par E. Chatillon et basée sur un procédé qu’il venait de faire breveter, en fait une des premières versions du grillage volatilisant. L’autre, appartenant à E. Basse-Vitalis, utilisait un procédé plus classique, probablement basé sur la liquation mais ce n’est précisé nulle part. Il reste peu de scories. On peut néanmoins voir près de la route un petit tas de matériaux à forte porosité mêlés à quelques détritus. La diversité des déchets est surprenante. La seule constante est la porosité toujours très forte. La surface est souvent vitreuse de couleur grise à brune mais parfois terreuse ou couverte de petites billes ou de concrétions blanches ou jaunes. Citer
mr42 Posté(e) 9 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 9 octobre 2017 Certaines scories de Babory sont assez classiques et comparables à ce qu’on trouve à Ouche. Une première assez banale : Une autre plus originale. Elle est formée d’une sorte d’écume blanche, déjà entrevue mais pas de façon aussi massive. Elle est recouverte par une couche vitreuse noire et continue. La partie blanche raye le verre, elle contient du calcium et du baryum. Citer
jjnom Posté(e) 9 octobre 2017 Signaler Posté(e) 9 octobre 2017 Le 07/10/2017 à 18:25, mr42 a dit : J’avais oublié de parler du magnétisme : il est très prononcé sur le premier type de scories (l’aimant reste collé) et très faible sur le deuxième type (aimant à peine dévié). Elles sont généralement isolantes d’un point de vue électrique mais le premier type peut montrer une résistance élevée (kilo ou méga-ohms) sur de petites plages. Le magnétisme pourrait bien être à rattacher à la présence de troïlite, fortement magnétique. A parcourir les infos sur l'extraction de l'antimoine, on peut considérer qu'à l'époque on avait le choix entre la liquation de la stilbite et le grillage puis évaporation d'un oxyde de Sb. Les 2 méthodes ne demandent pas des températures très élevées: moins de 600°C. Pourtant l'étude environnementale mentionne de la cristobalite et de la tridymite (respectivement 1500°C et 900°C environ)... Maintenant, un tas de scories peut correspondre à un mélange de process et d'essais différents et ce n'est pas avec une étude environnementale qu'on arrivera à se faire une idée de l'appartenance d'un échantillon à un process ou à un autre. Pour la "mousse blanche": peut-être un silicate (pour la dureté) de Ca en majorité (pour la couleur). Voir larnite, rankinite, etc... Citer
mr42 Posté(e) 9 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 9 octobre 2017 Il y a 3 heures, jjnom a dit : Les 2 méthodes ne demandent pas des températures très élevées: moins de 600°C. Pourtant l'étude environnementale mentionne de la cristobalite et de la tridymite (respectivement 1500°C et 900°C environ)... Pour la liquation, c’est clair il fallait se trouver entre 550 et 600°C pour fondre la stibine et uniquement la stibine. Je n’ai trouvé aucune indication sur les températures atteinte lors de la volatilisation. On peut reprendre les valeurs données par Wikipedia : - Sb2O3 fond à 656°C et bout à 1425°C. - Sb2S3 fond à 546°C et bout vers 1150°C. Le grillage volatilisant avait deux fonctions : convertir le sulfure en oxyde, ce qui se fait à température assez basse (300 à 500°C) et ensuite séparer l’oxyde par évaporation. Il fallait donc commencer par oxyder sans évaporer le sulfure. Mais ensuite, pour évaporer l’oxyde à un taux industriellement acceptable, on ne pouvait pas rester à 800 degrés en dessous de la température d’ébullition. On devait largement dépasser les 600 degrés... Citer
mr42 Posté(e) 10 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 10 octobre 2017 Il y a 9 heures, mr42 a dit : Mais ensuite, pour évaporer l’oxyde à un taux industriellement acceptable, on ne pouvait pas rester à 800 degrés en dessous de la température d’ébullition. On devait largement dépasser les 600 degrés... Enfin un ouvrage un peu plus explicite. Il est précisé (voir pages 360-361) qu’une volatilisation satisfaisante de Sb2O3 ne peut être obtenue qu’à 1000 à 1100°C. Encyclopedia of chemical processing and design, Werner Joseph, John J. McKetta editor, 1977 https://books.google.fr/books?id=iwSU5G5VzO0C&pg=PA378&lpg=PA378&dq=antimony+werner+joseph&source=bl&ots=bmDUL8w4Ea&sig=xcFoaa2ATuHkcFQTYg2usyq8Y5c&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwipyNe_s-XWAhWEHxoKHe7SD5QQ6AEIKTAA#v=onepage&q=antimony werner joseph&f=false Citer
jjnom Posté(e) 10 octobre 2017 Signaler Posté(e) 10 octobre 2017 OK. J'avais mal compris le texte de l'USAC qui laissait entendre volatilisation du sulfure puis oxydation. Malgré tout: Ebullition Sb2S3: 1150°C selon Wikipédia. 650-917°C (en absence d'air) selon USAC. 857°C selon le dernier lien. Au choix? Ebullition SB2O3: 1425°C selon Wikipédia et 1365°C selon le dernier lien. Températures: 1000°C selon Anderson, 1000-1100°C selon le dernier lien et 1550°C ici: https://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol47/mono47-16.pdf Clairement, l'oxydation du sulfure est achevée vers 500°C. Reste à vaporiser l'oxyde et là, les températures avancées sont souvent inférieures à celle de la formation de la cristobalite. J'ai donc cherché à savoir si la cristobalite pouvait être compatible avec les températures de 1000 à 1100°C avancées par les papiers des métallurgistes, alors qu'on voit toujours apparaître le traditionnel 1470 °C. La réponse est oui. Elle peut même se former avant la tridymite...Le rôle des impuretés (Al, Na, ...) fait fortement bouger les lignes: http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1151-2916.1935.tb19371.x/abstract et dès 900°C, elle peut apparaître. Conclusion: Cristobalite= mauvais thermomètre! Citer
mr42 Posté(e) 10 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 10 octobre 2017 Un autre truc intéressant trouvé également à Babory. C’est un amas désordonné de cristaux prismatiques avec quelques terminaisons en pyramide, entourés par une matière terreuse. L’ensemble est faiblement magnétique. Une fois réduit en poudre, quelques grains gris foncé s’accrochent à l’aimant, les cristaux ne sont pas magnétiques. Au spectrographe, on voit surtout du calcium, un peu de fer mais mon appareil ne détecte pas le silicium. Un petit peu de titane et de baryum... Vus de près, quelques cristaux pathologiques couverts de contusions et de pustules. Ils rayent le verre. Du quartz ? Plutôt en version bêta ? Citer
mr42 Posté(e) 11 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 11 octobre 2017 Une dernière variété trouvée à Babory. À l’état brut, l’aspect est mat, gris-bleu, avec de nombreuses et très petites bulles. Sur cassure fraîche, l’éclat est vif, de type métallique mais la cassure est irrégulière. Aucune ductilité, très fragile, se découpe facilement à la scie à métaux. La dureté est entre le cuivre et le verre. C’est très léger avec une densité de 1,1 mais difficile à interpréter avec toutes ces bulles. La résistance électrique est très faible, 1 ou 2 ohms. Le magnétisme est très faible. Après chauffage au rouge, on ne voit aucun début de fusion mais la cassure fraîche reprend très vite un aspect mat. Au spectrographe, on voit nettement le fer, un peu de calcium, de magnésium, de baryum, d’aluminium, un soupçon de titane… Par contre, je ne peux pas détecter l’antimoine avec mon système. Avec de telles propriétés, il n’est pas évident de se raccrocher à la métallurgie de l’antimoine. Pourtant ces cailloux sont assez fréquents sur le site et leur forte porosité les rapproche des autres scories d’antimoine. Surface brute: Cassure fraîche: Il y a en revanche une forte ressemblance avec un autre objet énigmatique qui nous avait beaucoup occupés il y a quelques mois : Citer
jjnom Posté(e) 12 octobre 2017 Signaler Posté(e) 12 octobre 2017 Pour en revenir aux cristaux ci-dessus: tu viens d'écrire que ton spectro ne détecte pas Sb. Donc si on a affaire à un oxyde de Sb pas volatilisé (et donc quelque peu "contusionné"), on ne ressort que les composants des inclusions. Right? Autre question: y a t'il d'autres métaux qui pourraient avoir été extraits couramment par grillage-volatilisation? Citer
Next50MY Posté(e) 12 octobre 2017 Signaler Posté(e) 12 octobre 2017 Le 22/09/2017 à 19:41, gaeldeploeg a dit : bonjours! L'on a parfois utilisé ces déchets: ici, dans un mur de soutènement. Il y a aussi beaucoup de pseudo météorite s dans le ballast d'anciennes lignes SNCF ( clairière de l'armistice) Fais gaffe un mur plein de météorites tu risques un impact avec une martienne (une météorite oeuf course) impressionant de pouvoir reconstituer l'univers minéral avec la fonderie bien interessant ! j'adore le coup des orgues basaltiques, l'illusion est bonne, les gerbes de micromineraux et certains cristaux limpides + vrais que nature sur les derniers de MR42 on devine tout de même qu'il y a quelque chose d'artificiel mais ça démontre qu'il ne faut pas on peut obtenir une cristallisation dans un temps réduit. Citer
mr42 Posté(e) 12 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 12 octobre 2017 Il y a 2 heures, jjnom a dit : Pour en revenir aux cristaux ci-dessus: tu viens d'écrire que ton spectro ne détecte pas Sb. Donc si on a affaire à un oxyde de Sb pas volatilisé (et donc quelque peu "contusionné"), on ne ressort que les composants des inclusions. Right? Autre question: y a t'il d'autres métaux qui pourraient avoir été extraits couramment par grillage-volatilisation? De façon générale, je détecte bien la plupart des métaux courants mais pas les non-métaux. Plus on va vers la gauche de la classification périodique et mieux ça marche. Le silicium ne réagit pratiquement pas, et pourtant j’ai essayé du silicium pur. Sb ne donne que trois raies exploitables dans le proche UV et elles sont masquées dès qu’il y a du fer. http://www.geoforum.fr/topic/25445-spectrographie-et-identification-des-mineraux/?do=findComment&comment=529264 Je pense effectivement que ce que j’ai détecté se trouve dans la matière qui entoure les cristaux ou éventuellement dans des inclusions. Dans ces conditions, les cristaux peuvent être aussi bien du quartz que des composés d’antimoine. La dureté est quand même assez élevée, ça raye nettement le verre. Je pense que la dureté vient bien des cristaux, la matière qui les entoure est de consistance terreuse. C’est ce qui me fait plutôt penser au quartz. Avec ce que j’ai détecté (Ca, Fe, Ba, Ti) il est difficile de former des composés qui se volatilisent de façon importante dès 1000 à 1100°C mais je suis loin de tout connaître. Est-ce que ces cristaux se sont formés à partir d’une phase vapeur ? Une dernière remarque : les déchets trouvés à Babory sont d’une diversité qui dépasse tous les autres sites dont j’ai parlé. J’ai du mal à croire qu’on puisse attribuer toute cette diversité à un seul procédé. Le grillage volatilisant en était à ses débuts, il y a certainement eu des tâtonnements. Citer
mr42 Posté(e) 15 octobre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 15 octobre 2017 Voilà, c’était un premier tour des sites que j’ai visités cet été. Il reste des tas de choses à voir, d’autres métaux, d’autres procédés… En ce qui me concerne, la suite attendra l’année prochaine mais rien ne vous interdit de compléter, la règle de base étant de partir de sites métallurgiques attestés. Si vous avez des documents explicitant les procédés utilisés sur certains sites déjà vus ou à voir, ils pourront également être utiles. Merci pour tous vos commentaires, l'interprétation de ces matériaux est parfois compliquée. Citer
dabo Posté(e) 1 décembre 2017 Signaler Posté(e) 1 décembre 2017 Bonsoir, He bien bravo mr42, un vrai documentaire, vraiment bien renseigné. Citer
mr42 Posté(e) 1 décembre 2017 Auteur Signaler Posté(e) 1 décembre 2017 Merci dabo, je crois que c’est un bon début mais seulement un début, il y a encore beaucoup à faire. On verra aux beaux jours... Citer
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