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Posté(e)

Bonsoir,

juste pour préciser sur les quartz des pegmatites, notamment des Monts d'Ambazac, les quartz sont particulièrement fumés, voire bien morion à proximité des gisements uranifères, pas de doute là dessus.

Il s'est trouvé aussi des quartz blanc, incolore ou gris, voire les deux sur des échantillons de quartz fumé ou morions et ceci sur les mêmes gisements (absence d'Aluminium ? ou nouvelle génération pas ou peu impactée par la radioactivité ?), je pense surtout à Margnac et du Pécout...

De plus, il m'arrive régulièrement de trouver dans les champs labourés et les chemins du coin, des échantillons partiellement voire totalement décolorés. Ce qui surprenant c'est que pour trouver des cristaux de quartz, il suffit de retourner ceux qui sont encore fumés ou morions. En effet, les quartz peu ou pas décolorés sont ceux qui présentent régulièrement des faces cristalisées. Attention, ce n'est pas une régle absolue !

==> Est-ce lié à la structure cristalline qui "protége" la coloration du quartz ? Cette décoloration est-elle due au "chauffage" du rayonnement solaire sur des centaines voire des milliers d'années ? ou alors aux rayonnement UV ?

Encore pleins de sujets d'études, même si les explications sont peut être trés logiques et plus simple qu'il n'y parait !

Bonne réveillon à tous ! :applaudir:

François

Posté(e)

==> Est-ce lié à la structure cristalline qui "protége" la coloration du quartz ? Cette décoloration est-elle due au "chauffage" du rayonnement solaire sur des centaines voire des milliers d'années ? ou alors aux rayonnement UV ?

Encore pleins de sujets d'études, même si les explications sont peut être trés logiques et plus simple qu'il n'y parait !

La première question est intéressante même si je ne crois pas que l'on ait les ressources au sein des membres du fofo pour y répondre.

Pour les UV, je pense que tu peux raisonnablement écarter la piste > à titre d'exemple, ceux du Mont Blanc ont pu se développer plusieurs centaines de mètres (voir kilomètres) sous terre pour apparaitre. Les UV doivent donc être extérieurs à la problématique. Pour aller jusqu'au bout, quand bien même ils se coloreraient une fois à la surface (ce qui n'est pas le cas à l'observation), ils auraient tendance à devenir de plus en plus foncés avec ces même UV, ce qui n'est pas le cas. Même si la teinte est apparement stable, en plein soleil de manière prolongée j'ai plutôt noté une légère décoloration.

greg la veine

Posté(e)

La première question est intéressante même si je ne crois pas que l'on ait les ressources au sein des membres du fofo pour y répondre.

Pour les UV, je pense que tu peux raisonnablement écarter la piste > à titre d'exemple, ceux du Mont Blanc ont pu se développer plusieurs centaines de mètres (voir kilomètres) sous terre pour apparaitre. Les UV doivent donc être extérieurs à la problématique. Pour aller jusqu'au bout, quand bien même ils se coloreraient une fois à la surface (ce qui n'est pas le cas à l'observation), ils auraient tendance à devenir de plus en plus foncés avec ces même UV, ce qui n'est pas le cas. Même si la teinte est apparement stable, en plein soleil de manière prolongée j'ai plutôt noté une légère décoloration.

greg la veine

Oui effectivement, il y a quand même une décoloration, mais moins rapide d'une manière générale que sur des échantillons massifs...

François

Posté(e)

pour la Belgique en dessous du centimètre c'est/ce fut possible vers la frontière allemande, autrement des quartz de type septaria mais là ce sont des teintes d'hydrocarbures...

bonne année à vous tous ;-)

Posté(e)

Si on résume, l' intensité du fumé dépend de l'intensité de la source (il existe des expérimentations là-dessus), de la durée d'exposition et de pré-dispositions chimiques (teneur en Al en substitution de Si dans le réseau) modulo la possibilité (ou non) de restauration du réseau cristallin (ce qui n'est possible que pour des températires > 250°C je crois (cela est détaillé dans le HS - LRM sur le Mont Blanc, je ne sais pas s'il y a eu de nouvelles idées émises depuis).

Olif.

Posté(e)

Pour reprendre l'histoire de l'altitude des massifs alpins, il ne faut pas voir les choses comme elles sont aujourd'hui, mais comme elles étaient il y a 10M d'années par exemple. Sans me lancer dans la géologie pure, la surrection des Alpes ne date pas d'hier. Si l'estimation actuelle de la formation des quartz du Mont Blanc tourne entre 12 et 16km de profondeur (gradient géothermique de 30° par km), tout en sachant que la destruction des centres colorés est totale au delà de 200°C, l'exposition des quartz aujourd'hui situés à plus de 4000 mètres d'altitude n'était pas la même que les quartz situés à 2000 mètres d'altitude. Pour être clair, les quartz les plus élevés du massif furent un temps situé à 5km de profondeur (150°C) alors que les quartz les plus bas du massif étaient au même moment à 7km de profondeur (210°C). A raison d'1M d'année par km de surrection, les quartz situés aujourd'hui à plus de 4000 mètres ont reçus 2M d'années de plus de radiation que les quartz situés à 2000 mètres. Sans réelle connaissance des effets de radiation du granite du Mont Blanc, il n'est pas impossible qu'il y a 10M d'années, la radiation était nettement plus conséquente.

Bien entendu, la géologie, ce n'est pas des mathématiques : la surrection ne fut pas rectiligne, comme le gradient géothermique ne fut pas homogène. Donc méfiance avec les théories.

Ce petit exemple est donc valable pour tous les cas de figure : les quartz de pegmatites se sont formés en profondeur, pas en surface : si les températures qui ont accompagné leur lent voyage vers la surface n'a pas dépassé les 200°C à aucun moment, il y a de fortes chance qu'ils soient totalement morions si une source radioactive se situe à proximité. Et si on doute de la complexité pour déterminer les conditions exactes d'un gisement, il ne faut pas oublier qu'au moment du percement du tunnel du Mont Blanc, des sources chaudes de presque 35°C ont été mises à jour à quelques mètres de sources froides d'une quinzaine de degrés. Le gradient géothermique n'est pas une science exacte, et on peut parier que certains secteurs ont connu localement des variations spectaculaires (et destructrices de centres colorés en reprenant notre exemple?).

La zonation type fantôme joue aussi un rôle : si vous arrivez à voir le fantôme grâce aux impuretés, inutile de vous faire un dessin pour vous expliquer qu'il peut y avoir aussi des concentrations en aluminium bien plus fortes. L'exemple le plus frappant reste le gwindel, et son fantôme de croissance en cône très peu chargé en aluminium, ce qui nous donne un joli manque de coloration au centre de l'individu. Les quartz Namibiens ont, me semble-t-il, une problématique identique, avec des gros écarts en impureté, ce qui nous donne des zones colorées et d'autres non colorées.

Plus compliqué ensuite, c'est le rôle de l'hydrogène vis à vis d'un seuil se situant vers 50°C, qui implique une décoloration au delà de ce seuil, et une coloration en deçà de ce seuil. Mais la, j'ai pas étudié le truc, donc je vais m'abstenir d'approfondir la chose. Néanmoins, en sachant qu'une fissure alpine peut ne pas être homogène en fonction de la position des microfissures et de leur apport en fluides, on peut très bien imaginer qu'on peut voir le fond d'une poche avec des quartz fumés, alors que le début était hyalin... Nous avons bien de la chlorite répartie inégalement dans les fissures :lire2: .

Posté(e)

Ha oui, au fait : il faut aussi bien se méfier de la coloration fumée et enfumée. Si j'avais déjà fait la distinction entre les deux descriptions (fumé : activation des centres colorés et enfumé : présence d'impuretés qui colorent le quartz), c'est que cela peut éclairer quelques cas étranges au niveau de la coloration d'un individu ou d'un groupe d'individus.

Pour ce qui est de la photo d'Orléans, on a sans doute un exemple frappant sur les équilibres des fluides dans une poche, le coeur de la géode n'ayant pas eu le même équilibre que le reste de la géode (fluides emprisonnés, microfissures colmatées, etc...), nous avons dès lors de belles surprises minéralogiques. Pour aller plus loin, la cristallisation peut se faire de différentes façons en fonction des températures, pressions, etc... tantôt à partir des arrêtes, tantôt à partir des faces, ce qui peut donner des résultats spectaculaires au niveau des variations de la présence des impuretés solides voire des concentration des éléments indispensables à l'activation des centres colorés (aluminium, fer...).

  • 10 years later...
Posté(e)

intéressant ce lessivage de l'orthose qui donne l'aluminum,

une analyse poussée, sympa d'avoir des références précises de gisement français

merci

 

on peut noter que l'oeil tend a voir une couleur globalement, comme un nuage coloré mais en vérité il y a souvent une grande quantité de couches qui alternent zones colorées et zones incolores que l'on peut voir lorsque l'on coupe un cristal, une couleur d'apparence homogène ne l'est pas au niveau microscopique.

Posté(e)
Il y a 6 heures, Orlean a dit :

intéressant ce lessivage de l'orthose qui donne l'aluminum,

une analyse poussée, sympa d'avoir des références précises de gisement français

merci

 

on peut noter que l'oeil tend a voir une couleur globalement, comme un nuage coloré mais en vérité il y a souvent une grande quantité de couches qui alternent zones colorées et zones incolores que l'on peut voir lorsque l'on coupe un cristal, une couleur d'apparence homogène ne l'est pas au niveau microscopique.

Tout a fais d'accord avec toi sur le fait qu'on perçoit une juxtaposition d'un ensemble qui peut être inhomogène. L'article traite des sujets évoqués fort justement par JexSavoie.

Posté(e)

Deux exemples de coloration dans des quartz brésiliens,

Une section polie démontrant les couches colorées, associant incolore, fumé et amethyste lors d'une croissance sceptrée.

 

Un quartz burin au rare fantôme décolleté, ce n est pas la pyramide sommitale qui est fantôme dans ce cas

20240308_201938.jpg

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