Quaternaire Posté(e) 10 décembre 2012 Signaler Posté(e) 10 décembre 2012 Ok , peut être le plus fort reconnu en France, mais je suis absolumemnt certain que le plus fort enregistré (depuis qu'il y a des sismographes) et celui de Lambesc en 1909. Citer
Kayou Posté(e) 10 décembre 2012 Signaler Posté(e) 10 décembre 2012 http://www.sisfrance.net/donnees_seisme.asp?DPT=30 Citer
AlainR Posté(e) 10 décembre 2012 Signaler Posté(e) 10 décembre 2012 le plus fort enregistré (depuis qu'il y a des sismographes) et celui de Lambesc en 1909. On est bien d'accord Citer
Augustin Posté(e) 10 décembre 2012 Signaler Posté(e) 10 décembre 2012 Extrait Wikipédia pour rebondir sur l'intervention d'Eric : "Les médias grand public l'indiquent souvent sur l'échelle de Richter ou sur l'échelle ouverte de Richter. Ces terminologies sont impropres : l'échelle de Richter, stricto sensu, est une échelle dépassée et uniquement adaptée aux tremblements de terre californiens. Les magnitudes habituellement citées de nos jours sont en fait des magnitudes de moment (notées Mw). http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Échelle_de_magnitude_du_moment La magnitude et l'intensité (comme l'échelle de Mercalli) sont deux mesures différentes. L'intensité est une mesure des dommages causés par un tremblement de terre. Il existe des relations reliant l'intensité maximale ressentie et la magnitude mais elles sont très dépendantes du contexte géologique local. Ces relations servent en général à donner une magnitude aux tremblements de terre historiques." Citer
Next50MY Posté(e) 10 décembre 2012 Auteur Signaler Posté(e) 10 décembre 2012 pour rebondir juste apres Augustin (ambiance trampoline des ondes P dites en compression lors d'un seisme) http://www.geoforum....es/#entry358556 consulter le detail des calculs et des "experiences" sur les liens postés en bas .... Citer
Next50MY Posté(e) 14 décembre 2012 Auteur Signaler Posté(e) 14 décembre 2012 Ça "chauffe" sous l'océan [glacial] Arctique. http://static3.emsc.....seismicity.jpg extrait de http://www.emsc-csem.org/#2w Citer
Next50MY Posté(e) 6 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 6 février 2013 A 1000km au Nord de la Nouvelle Caledonie "Santa Cruz Islands" / "entre les îles Salomon et le Vanuatu, au nord-est de l'Australie, près des îles Santa Cruz": un seisme de magnitude 8 (01:12 le 06 Fev), suivi d'une trentaine de MAG 5-6 (jusqu'a 06:00 le 06 Fev). http://static1.emsc.eu/Images/EVID/30/303/303577/303577.wide.seismicity.jpg egalement sur le site USGS: http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/map/ http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/eventpage/usc000f1s0#summary voir le systeme d'alerte tsunami (lire "EVALUATION") http://ptwc.weather.gov/ptwc/text.php?id=pacific.TSUPAC.2013.02.06.0347 http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2013/02/05/011-seisme-magnitude-8-au-large-iles-salomon.shtml http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/pacifique-un-violent-seisme-au-large-des-iles-salomon-genere-un-tsunami_1217327.html http://edition.cnn.com/2013/02/05/world/asia/solomon-islands-quake/index.html http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/02/06/97001-20130206FILWWW00234-pacifique-alerte-au-tsunami-levee.php Citer
Invité TOURMALINE Posté(e) 6 février 2013 Signaler Posté(e) 6 février 2013 Je tombe sur ce post par hasard, Connaissait vous le livre "les tremblement de terre en France" par Jérôme LAMBERT Il donne un tableau des tremblement de terre ayant eu lieu en France de 1216 à 1992 en intensité MSK entre VII et IX. 166 au total dont 3 de IX et 7 de VIII-IX. Le seul de ces 10 séismes de fortes intensité avais son épicentre en France, celui de LAMBESC-ROGNES le 11 06 1909. Par contre le plus récent est celui d'Arette dans les Pyrénées le 13 Août 1967 avec une intensité de VIII est qui avait provoqué de gros dégât. Citer
Next50MY Posté(e) 8 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 8 février 2013 Est-ce qu'il evoque un seisme dans le Pays de Bray ? Citer
Invité TOURMALINE Posté(e) 8 février 2013 Signaler Posté(e) 8 février 2013 NEXT Pas le bouquin avec moi, je regarde et te tient au courant. De mémoire un séisme d'intensité 7 à CAEN, je te donnerai l'année A+ Citer
Next50MY Posté(e) 8 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 8 février 2013 Merci. Ca a du les reveiller ! Un autre qui a du tomber du lit la nuit derniere quand ses oreilles ont vibré : => Mr Netherlands http://www.emsc-csem.org/Earthquake/popup_intensmap.php?id=303931&f=/INTENSITY_MAPS/30/303931/AUTOMATIC/AreaThreshold_5/EMS_98__RMW_Musson/LocMethod_PerClusterCity/DynamicClusters_MaxSize50/IntensityMap.png http://static3.emsc.eu/Images/EVID/30/303/303931/303931.wide.seismicity.jpg c'est nouveau sur ce secteur. Citer
Invité TOURMALINE Posté(e) 10 février 2013 Signaler Posté(e) 10 février 2013 Pas grave, ayant bossé à Anvers chez les flamands, je ne l'ai apprécie pas beaucoup, Ils sont racistes, nationaliste, n'apprécie peu les français et j'en passe idem pour les néerlandais. ATTENTION : ces propos n'engage que moi. Revenons à nos moutons : séisme Caen intensité MSK VII le 30/12/1775 à 10h34 Séisme picard du 30/04/1756, intensité MSK VI à Gannes pas très loin de Beauvais D'autres ont eu lieu, dans ces régions mais d'intensité < à V et je n'est pas les lieux, justes des points sur une carte A+ Citer
AD.S Posté(e) 10 février 2013 Signaler Posté(e) 10 février 2013 Top ce post. arrive t on toujours a savoir avec certitude ce qui a causé le seisme ? Citer
Invité TOURMALINE Posté(e) 10 février 2013 Signaler Posté(e) 10 février 2013 Les séisme sont provoqués par les mouvements des plaques tectoniques et le mouvements des failles terrestres. On connais aussi des séismes liés au remplissage d'un barrages où l'injections d'eau dans le sol. Les sismographes enregistres la zone de l'épicentre, ce qui fait que l'on connais parfaitement d'où proviens le séisme. A+ Citer
AD.S Posté(e) 11 février 2013 Signaler Posté(e) 11 février 2013 Merci tourmaline. Cette question m'est venue car tu parles de séisme (par exemple vers Caen ou Beauvais) dont l'épicentre est fortement éloigné de zone de "pression" lié aux mouvements tectoniques cela doit donc plutôt correspondre à des mouvement de failles terrestres. Les mouvements de ces failles sont telle toujours liées à des "répercutions " de mouvements de plaque tectonique ou peut-il y avoir d'autres causes ? et comment connaitre ces dernieres si c'est le cas ? (hors travaux Citer
Next50MY Posté(e) 11 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 11 février 2013 La faille responsable des séismes du secteur de Beauvais est bien connue: un décrochement dextre avec une composante verticale associé à l'Anticlinal du Pays de Bray. Cet accident se prolonge vers l'Ouest - Nord-Ouest jusqu'au secteur Ile de Wight dans le bassin du Hampshire. Faille active pendant le Mésozoique (inversion structurale connue sur l'Ile de Wight) puis active au Paléocène et a l'Eocene et jusqu'à l'époque actuelle. voir extrait info terre BRGM ou l'on perçoit bien l'azimuth de cet accident majeur : Sur cette carte on reconnait l'anticlinal du Pays de Bray grace aux affleurements Jurassiques au milieu des plaines crayeuses. Sur l'Ile de Wight cet accident separe l'ile en deux, au Sud = Cretace (en vert) , au Nord = Eocene (jaune). Citer
Next50MY Posté(e) 11 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 11 février 2013 Il serait interessant de comparer les points du bouquin signalé par Tourmaline avec la data base officielle du BRGM (comité qui examine et valide les indices de paleoseismes). Voir discussions sur ce forum avec les sujets de "claire". Sujet sensible et tres politique ... Citer
Invité TOURMALINE Posté(e) 11 février 2013 Signaler Posté(e) 11 février 2013 Next, Le livre est édité par le BRGM L'auteur se base sur les sources du BRGM Citer
Next50MY Posté(e) 11 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 11 février 2013 Tout le monde n'a pas le meme point de vue dans une societe, notamment sur la seismicite. L'avantage de la data base en ligne c'est qu'elle evolue. Le comite qui valide a des membres qui viennent de differentes boites ou institutions. Je connais au moins deux personnes qui etant prises en otages dans une publication co-signent des choses par leur contribution sur des observations sans etre d'accord avec les conclusions. C'est bien pour cela qu'il est interessant d'avoir le point de vue de l'auteur et verifier si le comite de validation a une autre vision. Citer
Quaternaire Posté(e) 12 février 2013 Signaler Posté(e) 12 février 2013 Je connais au moins deux personnes qui etant prises en otages dans une publication co-signent des choses par leur contribution sur des observations sans etre d'accord avec les conclusions. Exactement, les personnes se font avoir comme pour les credits revolving ! Citer
AD.S Posté(e) 12 février 2013 Signaler Posté(e) 12 février 2013 grace a vous je découvre un aspect de la Picardie qui m'était inconnu. Je viens même de découvrir l’existence de "micro"-séisme le long de la faille de la somme Citer
Next50MY Posté(e) 12 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 12 février 2013 Sur ta carte la faille du Bray est celle qui est la plus au SW. D'ailleurs le jeu dextre est indiqué. Quelle référence biblio ? Par rapport a la data base des séismes validés sur info terre, on peut deja noter des differences. Citer
AD.S Posté(e) 12 février 2013 Signaler Posté(e) 12 février 2013 J'connais pas la vrai ref. Je l'ai choppé la : http://defensebaiedauthie.monsite-orange.fr/4-centraledegravelineszonesismique/index.html je suppose qu'ils ont remanié l'info pour soutenir leur subjectivité. j'etais deja en baie de somme dans les annees 90, de memoire le seul dont j'ai souvenir l'epicentre se trouvait en belgique. Les autres (s'ils ont existé) c'est vraiment insignifiant. Des seismes de si faible ampleur peuvent laisser des "traces" visibles comme dans le post de claire (où j'suis resté sur ma faim!) Citer
Kayou Posté(e) 13 février 2013 Signaler Posté(e) 13 février 2013 Assemblée nationale SOMMAIRE : Les SÉISMES et MOUVEMENTS de TERRAIN : TOME 1 : CONCLUSIONS du RAPPORTEUR TITRE I - Les SÉISMES et le RISQUE SISMIQUE 3 - La prévision des séismes est-elle possible ? 3-1 - La prévision à long terme3-2 - La prévision à moyen terme3-3 - La prévision à court terme ou prédiction 3-3-1 - Les phénomènes précurseurs 423-3-2 - La méthode VAN 443-3-3 - La recherche dans des pays à forte sismicité 483-3-4 - La recherche en France 60 3 - LA PRÉVISION DES SÉISMES EST-ELLE POSSIBLE ? On distingue généralement la prévision à long terme (plusieurs dizaines d'années), à moyen terme (entre un mois et une année), à court terme ou prédiction (quelques heures à quelques jours). La prévision à long terme(plusieurs dizaines d'années), permet la définition d'un mode deconstruction adapté à une région, et l'éventuel renforcement du bâtiexistant. La prévision à moyen terme (un mois, une année), permet auxscientifiques d'instrumenter finement et de surveiller la ou les faillesmenaçantes. Enfin la prédiction à court terme (quelques heures àquelques jours), permet la mise en alerte des réseaux d'intervention dela protection civile, la préparation des secours et éventuellementl'évacuation temporaire des bâtiments. 3-1 - la prévision à long terme La prévision à long termepermet de définir l'aléa sismique d'une région, c'est à dire laprobabilité d'occurrence d'une secousse dépassant un certain niveau.L'analyse de la sismicité historique (retrouver les magnitudes et leslocalisations approximatives des failles sources), de la sismicitéinstrumentale, et l'identification des failles actives sur le terrain,permet de fournir le cadre nécessaire à la définition de l'aléa. Pour unsite donné, la magnitude et la distance du ou des séismes à prendre encompte étant définies, il est possible d'estimer les caractéristiques dumouvement du sol. Mais quel est pour lapopulation l'intérêt de savoir que dans un siècle ou plus un séismed'importance indéterminée se produira dans la région ? Mis à part lanécessité de construire en respectant des normes parasismiques,la motivation est peu importante. 3-2 - la prévision à moyen terme La prévision à moyenterme semble avoir trouvé une voie prometteuse par la technique dereconnaissance des formes, appliquée par une équipe soviétique auxvariations dans l'espace et le temps de la sismicité d'une région. Ceschercheurs pourraient ainsi préciser le lieu (à quelques centaines dekilomètres près) des plus grands séismes de l'année qui vient, avec untaux de succès significatif, sur la base des catalogues annuels desismicité. Ces résultats, s'ils sontconfirmés, sont importants, car les techniques de prédiction à courtterme, très coûteuses, nécessitent le choix a priori des failles àsurveiller, choix qui pourrait être guidé par la méthode soviétique. 3-3 - la prévision à court terme ou prédiction La prédiction sismiqueconsiste à tenter de prévoir le lieu et l'instant d'un futur séismedestructeur. La prédiction à court terme devrait permettre d'évacuer lespopulations et donc de préserver des vies humaines. Or, le temps deretour moyen d'un séisme destructeur est très variable, de plusieursdizaines d'années à plusieurs millénaires ! Les cycles sismiques d'unerégion ne sont pas forcément réguliers, loin s'en faut. Il est doncimpossible à partir d'une simple analyse historique de prédire unséisme. Les sismologues doivent donc baser leur prévision sur d'autresobservations : celles des phénomènes précurseurs. 3-3-1 - les phénomènes précurseursLes observations desdifférents séismes ont permis de répertorier de nombreux phénomènesdont certains sont sans doute des précurseurs : - déformations crustales - évolution spatio-temporelle de la sismicité - variation des vitesses de propagation des ondes sismiques - phénomènes hydrogéologiques et géochimiques - résistivité électrique - potentiels spontanés - émissions électromagnétiques - variation du champ géomagnétique. La Chine développe des étudesde comportement des animaux ; en 1974, le séisme de magnitude 7.4 dansla province de Liaoning n'a fait que quelques milliers de victimes surles 3 millions d'habitants grâce à une évacuation programmée à la suitede l'observation de ces comportements animaliers anormaux. Par contre,en 1976, rien ne permit de prédire le séisme de Tang-Shan qui fitofficiellement 240 000 victimes et certainement beaucoup plus en réalité(3 fois plus ?). Rien non plus ne permit deprédire le séisme de Mexico (Michoacan le 19 septembre 1985, magnitude8.1, 20 000 morts, 50 000 sinistrés et 4 milliards de dollars de pertesdirectes), ni celui d'Arménie (7 décembre 1988, magnitude 6.9, plus de25 000 morts, 31 000 blessés, 500 000 sinistrés et 14 milliards dedollars de pertes directes), pas plus que celui du Nord-Ouest de l'Iran(21 juin 1990, magnitude 7.7 et 50 000 morts). Le séisme de Northridge(17 janvier 1994, magnitude 6.7, 61 morts, 8 700 blessés,12 000 bâtiments endommagés ou détruits, 16 000 maisons et appartementsinhabitables, 40 000 personnes sans abri, 60 kilomètres de routesinutilisables, et 20 milliards de dollars de dégâts) n'a pas été prédit,pas plus que ne l'a été celui de Kobe (17 janvier 1995, magnitude 7.2,5 493 morts, 26 000 blessés, plus de 60 000 habitations endommagées etde 500 à 1 000 milliards de francs de dégâts, chaque jour apportant sonlot de constructions inutilisables bien que d'apparence extérieuresatisfaisante et dernière estimation de l'ensemble des pertes pour leJapon à 10 % de son PNB). Des phénomènes précurseurs ontété observés pour le séisme californien du 17 octobre 1989 : deuxpetits séismes anormaux, en 1988 et en août 1989, ont eu lieu dans unezone habituellement calme, qui s'est avérée être à l'épicentre du séismede Loma Prieta, et ont donné lieu à un communiqué public trois moisavant le séisme. Mais cela n'a servi apparemment à rien puisque le bilanest le suivant pour Loma Prieta : magnitude 7.1, 63 morts,3 700 blessés, 12 000 personnes sans abri et 7 milliards de dollars dedégâts. Ces phénomènes précurseurspeuvent s'expliquer par une fatigue du milieu soumis aux contraintestectoniques. Les roches autour de la zone source en préparationcommenceraient à se fracturer et à se déformer rapidement avant larupture finale. Mais les modèles théoriques sont encore peu développés,faute de données d'observation. Pour faire progresser cette sciencedébutante des précurseurs, de nombreuses équipes scientifiques se sontdonc attelées à la récolte et à l'analyse de données, avec des méthodesdiverses. Ainsi aux Etats-Unis, leschercheurs ont choisi de se concentrer sur un petit tronçon de la faillede San Andreas (site de Parkfield), long de 20 km seulement, que l'onsait prêt à casser par un séisme de magnitude 6 (cycle régulier de 22ans), pour instrumenter de manière dense. Des mesures de tous lesphénomènes précurseurs décrits plus haut sont faites en continu auvoisinage de cette faille. De manière analogue, une équipegermano-turque surveille un tronçon de 50 km de la faillenord-anatolienne, à Mudurnu à 200 km à l'Est d'Istanbul, répétant ungrand nombre de mesures variées depuis 1985. Au Japon une quinzained'instituts effectuent un travail analogue, dans plusieurs régionspotentiellement dangereuses de l'archipel et principalement dans lalacune de Tokai. Des recherches similaires sont développées en Chine, enURSS, et dans quelques autres pays. En Grèce, un programme européen adébuté en 1990. Le point commun de cesrecherches est un effort pluridisciplinaire de toutes les disciplinesdes sciences de la terre, pour comprendre le phénomène de gestation dela rupture sismique; il s'agit pour l'instant de définir des critères deprédiction plus que de faire des annonces publiques de séismesimminents. 3-3-2 - la méthode VANLa méthode VAN dunom des chercheurs grecs P. Varotsos, K. Alexandropoulos et K. Nomikos,proposée au début de la décennie 80, est encore en phase d'élaboration.Elle est basée sur les mesures des courants électrotelluriques.L'analyse des fluctuations de la différence de potentiel mesurée entredeux électrodes impolarisables enterrées et distantes d'une dizaine àquelques centaines de mètres, permet d'identifier des signes anormaux,dits "SES" (seismic electric signal). L'interprétation d'un SESse fait sur la base des observations passées, recueilles à la mêmestation et corrélées à des séismes régionaux (qui peuvent être parfoisdistants de plusieurs centaines de kilomètres de la stationd'observation du SES !). Elle conduit à la prédiction d'un séisme dontles performances annoncées sont : moins de trois semaines de délai,une incertitude de localisation inférieure à 120 km et une erreur demagnitude de 0.7, pour des séismes de magnitude supérieure à 5. La méthode reste cependantfortement contestée par la communauté scientifique internationale, auregard des seuls documents publiés à ce jour par le groupe VAN. D'unepart, les enregistrements ne sont pas corrigés des fluctuations du champexterne et d'autre part, les prédictions sont loin d'être systématiquespour les plus gros séismes. Les SES observés dans certaines stations nepourraient être imputables qu'à une structure électrique particulièrede l'Ouest de la Grèce, les seuls séismes de magnitude supérieure à 5.5ayant fait l'objet d'une prédiction réussie étant situés à l'Ouest duPéloponnèse. En outre, ces signaux sont enregistrés sur des stationssituées à plusieurs centaines de kilomètres, alors que des stationsbeaucoup plus proches de l'épicentre n'ont enregistré aucun signalanormal. Par ailleurs il n'existe pas de modèle physique satisfaisant,capable de rendre compte des niveaux de différence de potentiel élevés(0,1 V), mesurés en des sites d'observation distants de plusieurscentaines de kilomètres des séismes auxquels ils sont associés. Enfinles exemples de succès présentés par le groupe VAN concernent une grandemajorité de séismes modérés, de magnitude inférieure à 5. Lescorrélations statistiques entre ces événements et les SES enregistréssont dès lors, sujettes à caution, dans le contexte d'activité sismiqueélevé propre à la Grèce où la fréquence de ces séismes faibles est trèsforte. Une analyse critiqueapprofondie de cette méthode et de ses résultats est nécessaire etplusieurs équipes de recherche, dans le monde, essayent d'éclaircir lespoints qui demeurent obscurs actuellement. Votre Rapporteur a rencontréle Professeur Varotsos : on ne peut qu'être interpellé par l'attitude decet homme. Véritable moine-soldat consacrant sa vie à cette recherche,il a transformé sa propre habitation en un centre de traitement desenregistrements de ses stations. Se levant plusieurs fois par nuit poursurveiller ses terminaux, il compte redévelopper le nombre de sesstations qui avaient été singulièrement réduites lors des annéesprécédentes par réduction de budget et un semblant de désintérêt pourses travaux de la part du gouvernement grec. De 18 stations jusqu'en1989, il n'en restait que 4 en 1993. L'appui retrouvé de certainesautorités politiques grecques et la mise à disposition d'un certainnombre de militaires (rappelons que les stations VAN sont installéesdans des camps militaires, ce qui les protègent des actes de vandalisme)vont lui permettre de reprendre à grande échelle ses travaux.Toutefois, le mode de communication vers le monde scientifique ne semblepas avoir évolué, ce qui laissera toujours un certain doute jusqu'à cequ'une ou d'autres équipes aient pu expérimenter et observer desrésultats comparables. Depuis 1988, les résultats font l'objet d'unepublication à 19 instituts étrangers dont le MIT, Stanford, Caltech pourles Etats-Unis et le CEA/LDG, Labeyrie, M. Haroun Tazieff pour laFrance. Le Professeur appuie sa démonstration par deux faits troublants : Dans le premier cas, en 1988 : 31 août : signaux enregistrés. 2 septembre : annonce par l'équipe VAN pour le gouvernement grec d'un séisme catastrophique prévu à 240 km d'Athènes. 3 septembre : annonce officielle au public par M. H. Tazieff. 22 septembre : les premiers séismes arrivent à 5,5. 30 septembre : nouveaux séismes, on insiste sur le fait qu'un plus grand doit se produire. 4 octobre : nouveaux séismes, on insiste très fortement sur le fait qu'un plus grand doit se produire. 5 octobre : M. Haroun Tazieff fait une autre annonce. Les mesures nécessaires sont prises. 6 octobre : Séisme de magnitude 6. 5 à 6 000 maisons détruites, pas de victimes. Le Professeur Yoshii, de l'Université de Tokyo, a enquêté auprès de la population sur ce cas : - un tiers de la population n'était pas informé, - le restant est bien informé, mais certains n'y croient pas. Mais l'annonce n'émanait pasofficiellement du Gouvernement grec, elle venait de l'étranger. Lessismologues grecs disaient que rien ne se passerait. Parmi les personnes ayant entendu l'information, la réaction avant le séisme était la suivante : 16 % n'y croyaient pas du tout, 34 % étaient indécis, 50 % y croyaient. Si une nouvelle information venait après le séisme (sur une population de 154 personnes interrogées) : 80 % voudraient une information officielle, 15 % ne peuvent répondre, 5 % ne veulent pas savoir. Le second cas d'annonce publique en 1993 : 27 janvier : signaux enregistrés. 28 janvier : signaux enregistrés. 29 janvier : signaux enregistrés. 30 janvier : envoi du texte au Gouvernement. Le Gouvernement ne prend pas de mesures. 14 février : l'activité commence à Pynyos, près d'Olympie. La population est prévenue, laréaction est très vive dans la presse. La population évacue en partiela ville et se réfugie dans des serres ou des tentes. La situationdevient très difficile, car on reproche à l'équipe du Professeur de tuerl'économie de la ville. Les ministres disent que rien ne se passera,"vous pouvez rentrer", mais la population ne bouge pas. 5 mars : premier séisme de magnitude 5.9. Les enseignants ont fait desleçons quotidiennes sur les séismes et les consignes de sécurité àrespecter. Les gardiens du musée d'Olympie avaient pris de mesures pourprotéger les statues, cela fut même rapporté dans le journal japonais"Asahi Shimbun". Nouveaux signaux pendant trois semaines. Nouvel avertissement au Gouvernement, en précisant le lieu du séisme. 26 mars : l'Office de prévision et de prévention des séismes annonce que le séisme n'aura pas lieu. Trois heures après, le séisme se produit ; 40 % des édifices détruits à Pynyos, une victime de 90 ans par crise cardiaque. Le Professeur Varotsos préciseque les stations VAN ne sont pas équipées pour observer d'autresprécurseurs, il n'y a pas de possibilité de croiser des SES avecd'autres signes pour l'instant. Chaque paramètre semble nécessiter unsite particulier ; le signal électrique a besoin d'être près d'un canalde conductivité, le radon ne peut être observé que près d'une failleouverte. Il est par ailleurs persuadé d'avoir trouver une méthode pour éliminer les bruits parasites dus à l'activité industrielle. C'est d'ailleurs pourquoivotre Rapporteur a tenu à rencontrer également à Athènes Sylvie Gruszow,qui avec les physiciens de l'Institut de Physique du Globe de Paris(IPGP), a installé deux stations de ce type à 10 et 6 km au NNW de laville de Ioannina, en Grèce (Epire). Ces deux stations enregistrent lesvariations du champ électrique pour celle installée en juillet 1993 etcelle installée en avril 1994 les variations du champ magnétique. Une note sur les premiersrésultats des travaux enregistrés par Mlle Sylvie Gruszow et le groupede chercheurs de l'IPG de Paris (Jean-Louis Le Mouël,Jean-Claude Rossignol), du Centre National de la Recherche Scientifiquede Sophia-Antipolis (Claude Pambrun) et de l'Université d'Athènes(Andréas Tzanis) et dont votre Rapporteur a eu connaissance grâce à leuramabilité, vient d'être présentée à l'Académie des Sciences. Dans cette note qui se veutparfaitement objective l'équipe française décrit son travail depuisl'installation des stations. A l'aide des magnétogrammes, lesdifférentes composantes du signal électrique sont analysées. Lescaractéristiques des composantes ordinaires de ce signal sont toujoursprésentes. Des événements plus rares, dont l'origine est inconnue et quipourraient être engendrés par une activité industrielle ou être dessignaux naturels tectonoélectriques ont été détectés. La station VAN de IOA qui estsituée à 5,5 km de la station électrique est celle qui a enregistré leplus grand nombre d'événements qualifiés de signaux sismoélectriques(SES). Des SES qui ont été annoncés certains jours par le ProfesseurVarotsos ont été détectés également par la station de Sylvie Gruszow ;par contre des signaux ont été observés des jours où aucun SES n'a étémentionné. Les difficultés decommunication entre les deux groupes -l'attitude réservée de l'équipeVAN se comprenant fort bien lorsque l'on peut observer la violence desréactions et le rejet total d'autres scientifiques, y compris etpeut-être surtout en Grèce- ne facilitent pas le travail. 3-3-3 - la recherche dans des pays à forte sismicitéLors des missions,votre Rapporteur a recueilli les avis de grands scientifiques mondiaux.Tous ont été très prudents, même quand ils affirment croire en uneprédiction possible. Mme le Dr. Barbara Romanowicz,Directeur de recherche au CNRS, dirige actuellement la "SeismographicStation" de l'Université de Californie à Berkeley. La mission de cetorganisme de recherche universitaire est de suivre la sismicité deCalifornie du Nord et de fournir des informations pertinentes auxservices d'urgence. Pour cela, le laboratoire dispose de stations àlarge bande permettant d'enregistrer tous les séismes sans aucunphénomène de saturation et de données transmises en temps réel. Le but ultime recherchéactuellement est l'alerte. Mais l'alerte sur des données fondamentales,c'est-à-dire définir une heure avant le séisme à venir sa magnitude etson épicentre, c'est de la recherche fondamentale, et il manque toujoursla connaissance du paramètre physique le permettant. S'il existe un projet dedescendre des instruments dans la faille de San Andreas, en grandeprofondeur qui permettra de mieux connaître certains phénomènes, cela nerésoudra pas tout. Si au cours de ma mission, jen'ai pu rencontrer, faute de temps, de représentants du Centre d'étudedes séismes du Bureau géologique des Etats-Unis (USGS), j'ai euconnaissance de leurs travaux. M. Raoul Madariaga, qui dirige ledépartement de sismologie de l'IPG de Paris, a eu l'occasion de m'enentretenir et je cite la description qu'il fait des travaux de WilliamBakun et Alan Lindh de l'USGS et du professeur Mac Evilly del'université de Californie à Berkeley qui ont étudié la sismicité de lafaille de San Andreas dans le but d'établir une carte des lacunes. Ilsse sont rendus compte que six séismes de magnitude proche de 6 s'étaientproduits à Parkfield entre 1857 et 1966, date du dernier tremblement deterre. L'histoire des tremblements deterre en Californie n'est connue avec précision que depuis un siècle.Avec un taux de récurrence très court, Parkfield est le seul secteur dela faille de San Andreas où l'on peut faire une prévision à long termefondée uniquement sur des documents historiques et sur la sismicitéinstrumentale. Pour les autres secteurs de la faille de San Andreas, letaux de récurrence des gros séismes, trop long, ne peut être déterminéqu'à travers des études sismotectoniques. A partir des donnéesrecueillies par différentes méthodes sur la faille de San Andreas, leGroupe de travail sur la probabilité des tremblements de terre enCalifornie a dressé une carte des sites les plus probables des prochainsgros séismes de la région pour la période 1988-2018. Cette carte a faitl'objet de beaucoup de publicité car le site du séisme de Santa Cruz du17 octobre 1989 y figurait avec une probabilité de rupture proche de30 %, la plus forte après celle de Parkfield et une autre située près dela frontière entre la Californie et le Mexique. Parkfield apparaîtclairement comme le site ayant la plus forte probabilité de subir unséisme de magnitude 6, avec près de 90 % de chances pour la période1988-2018. Entre temps, Bakun, Lindh etleurs collègues de l'USGS ont affiné leurs estimations quant à la datedu prochain séisme à Parkfield. En Californie centrale, le dernier trèsgros tremblement de terre a eu lieu en 1857 ; or Parkfield se trouve àl'extrémité nord de la zone de rupture de ce séisme, qui semble êtreparti de Parkfield ou de son voisinage. Depuis 1857, des séismes ont eulieu à Parkfield en 1881, 1901, 1922, 1934 et 1966, ce qui correspond àun taux de récurrence de vingt-deux ans, avec une incertitude de cinqans. Le séisme de 1934 semble s'être produit en avance par rapport à ladate que l'on aurait pu prévoir, mais celui de 1966 a eu lieu à la dateprévue à partir des séismes plus anciens. En tenant compte del'incertitude de cinq ans sur le taux de récurrence, les sismologues ontprévu que le prochain séisme de Parkfield aurait lieu en 1988, avec unemarge d'incertitude en temps qui s'étend depuis 1983 jusqu'en 1993. Onse situe actuellement au-delà de la date prévue, mais toujours dans lamarge d'incertitude. Un impressionnant dispositif d'instruments estinstallé à Parkfield afin de déceler la moindre anomalie qui pourraitêtre interprétée comme le précurseur du prochain séisme. L'instrumentation déployée parles chercheurs universitaires et les services de l'USGS comprend unréseau de sismomètres extrêmement sensibles entourant l'ensemble de larégion. Les données sont transmises par radio à un site central detraitement et d'interprétation. Plusieurs instruments de très grandesensibilité ont été installés dans un puits de plus de 1 500 m deprofondeur, à quelques kilomètres du village de Parkfield et à unkilomètre de la trace de la faille. Un vibrateur sismique, similaire àceux que l'on utilise en exploration pétrolière, sert à détecter lesvariations des vitesses de propagation des ondes sismiques Treize extensomètres à fild'invar ont été installés sur la trace de la faille ; ces instrumentspermettent de déceler des glissements de l'ordre de quelques centièmesde millimètres, entre les lèvres de la faille. Ces treize appareilsréalisent des mesures toutes les dix minutes et transmettent cesinformations par satellite à un site central d'exploitation des données. A Parkfield, la déformation dela croûte autour de la faille a été étroitement surveillée depuis 1966.En 1984, un réseau de géodimètres à laser - instruments de mesure dedistance par interférométrie - bicouleur a été installé de façonpermanente: tous les soirs, on effectue avec cet appareil des mesures dedistance entre plusieurs monolithes distribués autour de la faille. Ceréseau est complété par d'autres instruments portatifs permettantd'assurer un suivi mensuel de la déformation sur une large zone autourdu site du futur séisme. De plus, un réseau de nivellement de hauteprécision permet de détecter les déformations verticales de la surface. De nombreux instruments demesure du champ électromagnétique terrestre ont été mis en place danscette région depuis plus de dix ans. Des magnétomètres mesurent le champmagnétique absolu, afin de détecter une éventuelle variation dansl'aimantation des roches. Plusieurs puits de la régionsont échantillonnés toutes les 15 minutes et leurs données relayées parsatellite jusqu'au site central d'interprétation. Ces mesures permettentde suivre en temps réel le niveau de l'eau dans les puits et lespossibles variations de la teneur en gaz et autres éléments dissous dansl'eau. La prévision n'est toutefoispas le seul objectif de l'expérience de Parkfield. Du point de vuesocial, la prévention et la construction parasismique sont tout aussiimportantes que la prévision. Un réseau très performant d'accéléromètresà enregistrement numérique a été déployé dans la région, aussi bien ensurface que dans des puits. Quand le séisme se produira, ces donnéespermettront d'étudier avec une précision inégalée la propagation desondes de haute fréquence qui sont responsables de la plupart des dégâtsprovoqués par les tremblements de terre. Ces données serviront àaméliorer les accélérogrammes utilisés par les ingénieurs parasismiquesdans le calcul de structures d'immeubles, usines, stades, oléoducs,centrales nucléaires, etc. Elles seront aussi précieuses pour l'étude dela source du séisme de Parkfield, car aucune observation détaillée desondes émises par un séisme à une aussi courte distance de sa sourcen'existe. M. le Professeur Yoshio Fukao,Directeur de l'"Earthquake Research Institute" à l'Université de Tokyome rappelait le 26 septembre 1994 les grandes réformes d'avril 94 confiant à son institut : - la prédiction des séismes etdes éruptions volcaniques, l'institut étant utilisé pour l'ensemble dupays par le monde de l'éducation en général, éducation privée oupublique - les études fondamentales de la terre (théoriques) - la prévention des ondes sismiques qui provoquent des dégâts L'institut comprend150 personnes, chercheurs et administratifs, L'observation sismiqueoccupe le plus de monde, et dispose du plus gros budget, 6 Universités yparticipent et surveillent la totalité du territoire. L'observation permet laprévision à long et à court terme et une approche en 2 temps : si unséisme est prévu dans 20 ans avec une magnitude supérieure à 8, on meten place immédiatement un réseau d'observation. M. Teruyuki Kato, Professeurassocié au "Earthquake Research Institute", est responsable del'observation par la technique spatiale de type GPS, des mouvements del'écorce terrestre en temps réel. Avec les 24 satellites GPS en orbite,il y en a toujours 4 ou 5 concernés, cependant la méthode est encoreexpérimentale, le début des opérations ne remontant qu'en 1993. A partirdu satellite, une centaine de points sont observés et on peut observerune variation de l'ordre du millimètre. Si une anomalie est observée,tout le personnel va sur le site. La géodésie spatiale est un grand espoir, parfois discuté, de nombreux chercheurs. Deux types de mesuresgéodésiques sont utilisées dans l'étude de la déformation sismique: lenivellement et la triangulation. Le nivellement permet de mesurer lesdéplacements verticaux de la surface, tandis que la triangulation sert àdéterminer les angles et les distances horizontales. En comparant desmesures faites à des instants différents, on peut donc déterminer ladéformation verticale et horizontale en fonction du temps. Des mesuresgéodésiques de la déformation sont réalisées à intervalles réguliersautour de la faille de San Andreas et d'autres failles actives enCalifornie, dans plusieurs régions du Japon. La géodésie est actuellementl'objet d'une profonde mutation avec l'introduction des méthodesspatiales et satellitaires. Des mesures très précises de grandesdistances ont été rendues possibles par l'observation simultanée desources d'émission extragalactiques à partir de deux antennes trèséloignées. Cette méthode, connue sous le sigle anglais VLBI, permet demesurer par interférométrie des variations de la distance entre deuxantennes, situées à un millier de kilomètres l'une de l'autre, avec uneprécision de l'ordre d'un par dix millions (10-7).Actuellement, plusieurs paires d'antennes ont été installées, mais ilfaudra quelques années avant d'obtenir des résultats significatifs carla Terre se déforme très lentement. Une autre méthode de mesure des distances horizontales, le positionnement spatial, est basé sur l'utilisation de satellites. Le système GPS (GlobalPositioning System), d'origine américaine, repose sur la mesure desdéformations de la Terre. Le satellite émet des signaux radio qui sontenregistrés et comparés grâce à des antennes mobiles. Le système français DORIS, oùl'émetteur se trouve sur terre et l'antenne de réception sur lesatellite. Sur des points d'observation distants de quelques dizaines dekilomètres, le positionnement spatial permettra de mesurer desdistances avec des précisions de l'ordre de 10-7(un mm sur 10 km). Les nombreuses mesures faites par les méthodesclassiques de télémétrie montrent que des déformations de cet ordre seproduisent autour d'une faille active sur des laps de temps de l'ordred'un an au cours de la période de préparation de la rupture. Quand leséisme se produit, les déformations co-sismiques sont de l'ordre de 10-4 ;elles sont facilement mesurables avec des instruments de type GPS, àcondition naturellement que la zone en question ait été placée soussurveillance avant le séisme. Dans d'autres pays, il peut yavoir des séismes dont l'observation est plus facile : en Afrique duSud, on enregistre des séismes dans le conduit latéral de mines d'or à 2km de profondeur. Un puits ne suffit pas pour comprendre, il fautsavoir comment bougent les plaques. Un plan d'observation des plaques desubduction sous-marines est en cours de réalisation. Pour le Professeur YoshioFukao, 20 à 30 ans ne suffiront pas pour avoir la certitude d'uneméthode sûre de prédiction, certains séismes ne semblent pas avoir designes précurseurs : il faut encore mieux comprendre les séismes. Maisle séisme du Tokaï sera tellement vaste que l'on verra certainement desprécurseurs. M. Kohji Yamashita, Directeurde la section "Disaster Prevention Research" à l'Agence des Sciences etTechniques, avait une position très proche. L'Agence des Sciences et Techniques a un rôle double : - coiffer le "NationalResearch Institute for Earth Science and Disaster Prevention" (NIED) quifait de la prévision et un peu de prévention, - la coordination des crédits destinés aux sinistres des divers ministères. Pour ce qui est de laprévision, le 7ème Plan quinquennal en avril 94 a créé une commissionconstituée d'enseignants et chercheurs (30 membres environ) qui seréunit 4 fois par an au minimum ; cette commission n'est compétente quepour le Tokaï. Un séisme de 8.4 y estattendu, on pense qu'il y aura des signes précurseurs avec un épicentretrès proche de la terre, la péninsule s'affaissera probablement. Pourcela un vaste réseau de 150 points gérés par l'agence météorologique etde 90 points par l'AST a été constitué, mais c'est le GSI (ministère dela construction) qui regroupe toutes les informations pour les séismesde magnitude supérieure à 1.5. Le ministère est responsablede par la loi d'un seul séisme, celui du Tokaï, donc la seuleinformation concernant un séisme proche qui sera annoncée sera celle-là. Pour les autres séismes, c'estle comité consultatif présidé par le Professeur Mogi qui doit informerla presse. Mais seul le Tokaï fait l'obligation de prédiction. LeDirecteur de l'Agence de la Météorologie informe le Premier Ministre,qui prend la décision de prévenir la population. Le second risque importantpour le Japon concerne le séisme prévisible de Kanto, le conseilinterministériel prépare une loi qui doit définir les mesures à prendre. Le "Japon MeteorologicalAgency", qui est une agence détachée du ministère des Transports, occupeplus de 6000 personnes et dispose d'un budget de 60 milliards de yens,soit près de 10 millions de yens par employé. Le "Seismological andVolcanological Department", un des neuf départements de J.M.A., et dontle Dr. Nobuo Hamada dirige le service volcans, compte 300 personnes surles 6 000 de l'Agence. A la différence deMétéo-France, J.M.A. travaille sur les observations et les prédictions ;cela représente un très vaste domaine de la géophysique. Il disposed'un institut de recherche à Tsukuba. Depuis 1875, la météo estchargée de l'observation des séismes. On compte 150 stationsd'observations très opérationnelles, et 30 qui sont par contre anciennesavec de vieux équipements. Les stations (télémètres) envoient partéléphone en temps réel leurs enregistrements vers 6 centres decentralisation. Dans le cadre du programme deprévision sismique mis en place depuis 3 ans avec l'A.S.T. et lesuniversités, le J.M.A. a développé des appareils de mesure decontraintes : dilatation ou contraction des roches à 100 m deprofondeur. Une réunion mensuelle de tous les sismologues, même s'il n'ya pas d'anomalie, a lieu. Actuellement une alerte peut-être donnée 2 à 3 minutes après le séisme, ce qui est très important pour prévenir un tsunami. Enfin un projet "IRIS" avecles Etats-Unis, similaire au Géoscope français, est en voie deconcrétisation actuellement, le centre d'information se trouvera àHawaii. Votre Rapporteur a ensuitenaturellement rencontré le Professeur Mogi, sur qui repose la décisiond'informer la population d'un séisme imminent. Le Professeur Kiyou Mogi,Président du "Coordinating Comitee for Earthquake Prediction" etChairman du "Prediction Council for the Area Intensified Mesures AgainstEarthquake Disaster" a commencé par me rappeler que le Japon avaitconnu en moyenne un séisme occasionnant 1 000 morts tous les 10 ans etqu'il connaissait un déficit de grand séisme depuis les années1943/1948. Cet entretien se déroulait le 27 septembre 1994. Le Professeur Mogi continuait ainsi : "Siles constructions parasismiques, grâce aux chercheurs du génie civil etla coopération des différents milieux professionnels, permettent deréduire les dégâts, la vétusté de certains bâtiments, l'impossibilitéd'avoir la perfection en la matière pour une ville entière,nécessitaient de faire avancer les recherches de prédiction. Lors d'une conférence sur laprévision en 1990, les participants ont voté une résolution disant quela prévision était difficile ! De nombreux pays développés sontpessimistes quant à l'avenir de la prédiction, ils ont une réticence àinvestir dans des nouvelles études mais le gouvernement japonais aadopté comme projet national l'étude de la prévision. Au monde, il n'y aguère que la Chine et le Japon à être actif en ce domaine. Malgré des argumentsdéveloppés pour réduire le budget de la recherche sur la prédiction auprofit de programmes post séisme, de mesures de secours, il n'y a pas lavolonté politique de le faire. Abandonner les projets et les études endisant que c'est trop difficile est de mon avis inenvisageable au Japon.Si le Japon ne mène pas cette étude, qui le fera ? Le Japon se doit de mettre au point une méthode d'identification des précurseurs." Ces mêmes critiques ont été faites après Kobe, seront-elles suivies d'effet après cette catastrophe ? "La recherche n'a pas definancement de la part des industriels dans le domaine de la prédiction,cela ne leur apportant rien ; c'est donc le gouvernement, les pouvoirspublics qui financent la totalité des recherches. Le budget consacré àcette recherche représentait 8 milliards de yens en 1992, 10 milliardsde yens en 1993 pour la seule prévision sismique, les salaires depersonnel étant non compris. Un comité rattaché auministère de l'éducation détermine les différents programmes derecherche ; certains groupes, très réduits en nombre, expérimentent laméthode VAN mais au Japon il y a des bruits parasites électriques siimportants que cela rend certainement cette voie très improbable. D'autres méthodes basées surles observations de l'activité sismique et des changements de l'écorceterrestre -le Japon a 100 ans d'expérience en ce domaine, les données àtrès long terme sont très importantes-, des variations au niveau desnappes phréatiques, de l'eau des puits, du gaz radon, sont étudiées.Il est nécessaire de faire des synthèses de toutes les observations,les phénomènes sont examinés sous divers angles par les multiplesorganismes qui y travaillent. La méthode GPS est trèsappréciée, il faut faire confiance en cette voie, mais il faut accumulerles données et les analyser. De toute manière, plus il y a de séismes,plus la progression sera : cet avis des scientifiques ne peut êtreattendu avec la même sérénité dans les populations. Pour le Tokaï, si on ne peutprévoir à coup sur le séisme, une forte probabilité existe, l'occurrencedes séismes dans cette région étant de 100 à 150 ans, et un systèmetrès moderne d'observation a donc été mis en place. Dans la région voisine duKanto, les séismes de 1944 et 1946 ont eu des signes précurseurs. Desmesures géodésiques effectuées 2/3 jours avant le séisme avaient révélédes phénomènes anormaux ; la variation de niveau d'eau dans les puits,dans les sources thermales, des marées anormales ont été observées. Sices signes apparaissent dans le Tokaï et sont identifiés, un grand pasaura été franchi. Si la structure des couchesterrestres est simple, il y a peu de signes précurseurs ; le nombre designes augmente avec la complexité de la structure, mais il faut tenircompte de caractéristiques régionales. La meilleure solution seraitde pouvoir faire des observations très profondes, il existe 3 puits de3 000 m de profondeur au Japon, un 4ème est en construction, mais celaest très coûteux. Toutefois, à ce jour, il n'y a eu aucune prédiction au Japon." Le Professeur Tsuneo Katayama,de l'Institut des Sciences industrielles, était beaucoup plus réservésur la prévision, ceci quatre mois avant Kobe. Il pense que laprédiction ne servira pas à grand chose, et ne sera pas opérationnelled'ici au moins 50 ans. Le GPS ne sera pas utile pourla prédiction, ce système n'est utile que pour la surveillance. Saufpeut-être pour le Tokaï, mais pour le séisme de moyenne importance(magnitude proche de 7 tout de même) qui aura lieu au Sud de Tokyo laprévision lui semble impossible. Le nombre de sceptiques va doncs'accroître. La tendance mondiale va plus vers l'ingénierie que vers laprévision. M. le Professeur Torao Tanaka,Directeur du "Disaster Prevention Research Institute" de l'Universitéde Kyoto, sans être très précis se montrait optimiste : "Il estimpossible de prédire, c'est un argument très à la mode. Mais il mesemble qu'il y a des éléments qui y préparent." Des secousses préalables pourles gros séismes sont des précurseurs. Pour les séismes de magnitudeinférieure à 5, c'est très difficile à voir. Spécialiste des mouvements descouches terrestres, il a l'intention de surveiller les déformations etle déplacement de l'archipel nippon tous les mois. Pour cela ilinstrumente classiquement, par pose d'appareils qui observent en continules mouvements de terrain et par système GPS. Les contraintes de déformationsont de l'ordre de 10-8, les appareils ont une tolérance de 10-7.Toutefois pour le déplacement, la précision est moins bonne, de l'ordredu centimètre. Pour cela, il compte également instrumenter sur la faille anatolienne, dans un programme de coopération avec les Turcs. La Chine a souvent été évoquéelors des entretiens sur la prédiction que j'ai pu avoir au Japon. Grâceau service culturel de notre ambassade à Pékin, j'ai pu avoirconnaissance de la recherche qui y est menée au travers d'une noteofficielle du Bureau d'Etat des séismes, dont après traduction,j'ai extrait les principaux éléments. Fondé en août 1971, le Bureaud'Etat des séismes (SSB) est la plus haute autorité pour la recherchesismologique chinoise. Il gère d'une façon centralisée le travail desurveillance des tremblements de terre, la prédiction, la recherchescientifique et l'ingénierie sismologique dans la totalité du pays ;finalise les politiques, programmes, plans et les projets importantsrelatifs au travail sismologique national, alloue les personnels, fondset matériels ; et mène à bien la coopération et les échangesinternationaux pour les études sur les tremblements de terre. Le SSB est pluridisciplinaireet regroupe des disciplines telles que : géophysique, sismologie,géologie, géodésie, ingénierie des séismes, géochimie, fabricationd'instruments, techniques informatiques, radiocommunications ettélécommunications, etc. On compte 12 instituts, brigades et centres,26 bureaux sismologiques au niveau des provinces, municipalités, etrégions autonomes, une usine d'instruments sismiques, une école desismologie et une presse sismologique, employant 15 000 personnes autotal. Parmi elles, on compte plus de 10 000 chercheurs, dont 1 000 sontde haut niveau et 4 000 de moyen niveau. Jusqu'ici, le SSB a installé863 stations sismographiques et observatoires des signes précurseurs,6 réseaux télémétriques régionaux, 15 réseaux télémétriques locaux,1 système de banque de données sismiques national, 10 stationssismographiques numériques, 23 stations sismiques réalisées encollaboration internationale, 257 observatoires des mouvements forts,2 sites expérimentaux de prédiction des séismes, 4 000 postesd'observation mobiles (déformation, gravité et géomagnétisme), 6 banquesde données régionales et un système de communication national en coursde réalisation. Pratiquement 30 000 kilomètres de profils de sondageprofond des séismes ont été achevés. Comment réduire le risque detremblement de terre ? La pratique, l'exploration et la généralisationdu travail sur les 20 dernières années, ont conduits à reconnaître quepour matérialiser l'ambition de réduction du risque de tremblement deterre, il est nécessaire de terminer une série de travaux et d'aller aubout d'un certain nombre de procédures, qui, spécifiquement, incluent letravail sous plusieurs aspects. Le premier aspect concerne lasurveillance et la prédiction des séismes. Depuis 1966, un plan deprédiction des tremblements de terre assez complet a été élaboréofficiellement et mis en oeuvre progressivement. Des réseaux completsd'observation des séismes, faisant appel à de multiples disciplines, ontété installés dans la plupart des zones sismiques du pays et un nombreimportant d'études géologiques du terrain, de prospection géophysique etd'expériences en laboratoire ont été conduites. Les données tectoniqueset dynamiques d'un séisme, les lois d'occurrence des tremblements deterre, le processus sismogénique et ses signes et mécanismesprécurseurs, les méthodes de prédiction des séismes à différenteséchelles de temps et les contre-mesures appropriées ont été étudiésattentivement, et leurs réalisations appliquées à la prédiction desséismes. En recitant Raoul Madariaga, on peut avoir une idée de la pratique réelle en Chine : "A partir des études de lasismicité historique, de l'activité recensée depuis 1976, de ladéformation du sol, etc. il fut prévu, vers 1973, que la plaine du Nordde la Chine allait subir un grand tremblement de terre dans les annéessuivantes. D'après le professeur Ma Zongjin du Bureau d'État desséismes, la principale observation utilisée pour cette prévision étaitune migration de séismes depuis le Sud de la mer de Bohaï vers le Nord, àpartir de 1966. Cette localisation probable d'un futur tremblement deterre, sans précision de date, est un exemple de prévision à long terme. En juin 1974, une réunion surles tremblements de terre dans le Nord de la Chine fut consacrée àl'examen de cette région, et en particulier à l'observation desprovinces situées entre Pékin et la mer de Bohaï. L'année 1974 vitl'implantation de nombreuses stations d'enregistrement du mouvement dusol, du champ magnétique terrestre, de la sismicité et du niveau de lamer. A la fin de l'année, une prévision à moyen terme, pour le début de1975, dans la région de Haicheng, fut effectuée sur la base desnombreuses anomalies observées. A partir de décembre 1974, lesobservations d'anomalies se multiplièrent et une cellule d'interventionfut constituée à Haicheng afin d'examiner au jour le jour lesobservations de terrain. Parallèlement, la population de la péninsule deLiaoning fut éduquée et entraînée à se protéger des effets du futurséisme. En janvier 1975, des anomalies dans le niveau d'eau des puits,des variations du champ magnétique et le comportement étrange decertains animaux finirent de convaincre les sismologues de l'imminencedu séisme. Entre le 1er février 1975 etle matin du 4 février, plus de cinq cents secousses de faible magnitudefurent enregistrées entre Yingkou et Haicheng. L'arrêt brutal de lasismicité le 4 février décida le gouvernement de la province de Liaoningà faire une prévision à court terme. Le séisme eut lieu dans la nuit du4 au 5 février 1975. Ultérieurement, des dizaines de géophysicienseurent l'occasion d'examiner les données utilisées et la façon dontelles furent interprétées : la méthode empirique a incontestablementpermis de prédire à court terme le séisme de Haichen. Deux autres séismes qui seproduisirent à Longling, dans la province de Yunnan, en mai 1976, furentl'objet d'une prévision à moyen terme. Mais la sismicité historique decette lointaine région de la Chine est très mal connue et la magnitudedes séismes de mai 1976 ne put être évaluée à l'avance. Le 28 juillet 1976, le séismele plus meurtrier de ce siècle se produisit sur une faille qui traversele socle sous la ville de Tangshan, 200 km à l'Est de Pékin et 300 km auSud-Ouest de Haicheng. Plus de 300 000 personnes (selon les sources, lechiffre varie dans un rapport de 1 à 3) périrent lors de ce séisme, leplus meurtrier depuis celui de 1556 au Shaanxi, en Chine centrale. Commecelle de Haicheng, la région de Tangshan faisait partie de la zonecouverte par la prévision à long terme pour le Nord de la Chine établieen 1974. De nombreuses anomalies furent détectées et, en janvier 1976,une prévision à moyen terme fut faite pour la région de Tangshan-Liaoxi.De nombreux sismologues et géophysiciens travaillaient sur cetterégion, réunissant des indices qui auraient pu aider à prévoir letremblement de terre de Tangshan. Alors, pourquoi, malgré toutes lesévidences recueillies et l'effort déployé par les chercheurs chinois, ceséisme n'a-t-il pu être prévu à court terme comme celui de Haicheng ? La réponse est certainementtrès complexe, dépassant largement le cadre strictement scientifique,car Tangshan est l'une des villes les plus industrialisées de la Chine.Dans une publication récemment traduite en anglais, Ma Zongjin et sescollaborateurs du Bureau d'Etat des séismes analysent la situation etconcluent que la prévision à court terme ne fut pas possible pourplusieurs raisons. Tout d'abord, aucun séisme important ne s'étaitproduit à Tangshan au cours de la période historique, et la faille quiprovoqua le séisme n'était pas cartographiée, se trouvant cachée sousune épaisse couverture de sédiments. D'autre part, beaucoup desismologues interprétaient les anomalies observées à Tangshan comme lessuites du séisme de Haicheng de 1975, qui s'était produit dans unsecteur relativement proche. D'autres attribuaient les anomalies à desséismes plus faibles ayant eu lieu 150 kilomètres au Sud de Tangshan audébut de l'année 1976. Par ailleurs, les anomalies observéesprésentaient une variation temporelle très lente : aucune variationbrutale de la sismicité n'avait été observée avant le séisme comme cefut le cas à Haicheng. Enfin, le coût social de l'évacuation desdizaines de millions d'habitants de la région de Tangshan-Pékin étaittrop élevé en l'absence d'une prévision absolument fiable. Le séisme de Haicheng apportala preuve que la prévision était possible, à condition de consacrer desefforts considérables à l'observation minutieuse de plusieurs typesd'anomalies, de façon à disposer d'un ensemble d'indications surl'imminence du tremblement de terre. Le séisme de Tangshan montra queles phénomènes qui précèdent le déclenchement de la rupture sur unefaille sont très variables d'un séisme à un autre, même dans des régionsgéographiquement proches du Nord de la Chine. En fait, ce qui manqua leplus à Tangshan était une connaissance suffisante des phénomènes qui seproduisent sur les failles quelques semaines et quelques jours avant ledéclenchement du tremblement de terre. Depuis Tangshan, tout enintensifiant ses efforts sur la prévision, le Bureau d'État des séismesse lança dans un grand programme d'étude sur la sismogenèse et lamécanique de la rupture sismique. Un séisme de magnitude 7.2 fut prévu àcourt terme peu de semaines après le séisme de Tangshan, dans la régionde Songpan-Pingwu, province de Sichuan ; mais certains doutes sur lespossibilités de la méthode empirique ne sont pas pour autant dissipés." La recherche en Grèce sefocalise bien évidemment sur le débat pro ou anti VAN. Votre Rapporteurayant rencontré le professeur Varotsos, d'autres scientifiques grecsopposés à cette "méthode" ont eu, malgré l'accord donné et confirmé pourun entretien, d'impérieuses nécessités ne leur permettant pas de leshonorer ! Le Professeur G. Veis fondebeaucoup d'espoir en l'observation satellitaire. Le satellite ERS1 a unradar, sa résolution est proportionnelle à l'ouverture de l'antenne :l'image à partir de la réflexion du satellite vers les points au sol meten relief la topographie très déformée, mais qui reste à interpréter. Pour mettre fin aux querelles,le Professeur Veis souhaite qu'un organisme fédère les recherches enGrèce, soit au niveau du gouvernement, soit d'une agence créée à ceteffet. 3-3-4 - la recherche en FranceEn France, laprédiction reste essentiellement du domaine de la recherche scientifiqueuniversitaire. Toutefois, la méthode VAN est testée dans le Sud-Est parle C.E.A., sans qu'à ce jour une corrélation claire entre SES etsismicité ait pu être mise en évidence. Le Laboratoire de DétectionGéophysique (LDG) a installé en 1989 un réseau de cinq stations,essentiellement dans les Alpes mais aussi au niveau des Cévennes.L'objectif était de faire un bilan après trois ou quatre ans derésultats de ce réseau, en comparaison avec les résultats du suivipermanent de sismicité obtenus sur d'autres installations. Ainsi que l'a confirmé M. YvesCaristan, chef du LDG, lors de l'audition publique du 16 février, lesrésultats ne sont guère probants. Quelques séismes demagnitude 4 se sont bien produits dans cet intervalle de temps, mais onne peut pas dire qu'il y ait eu une corrélation entre les signauxtelluriques et ces séismes. Quelques-unes de ces stationsont donc été fermées mais par contre, une station a été dévolue àl'étude plus scientifique des signaux qui peuvent être engendrés par desvariations de contraintes dans les roches. Une expérience est doncactuellement en cours d'installation dans les Alpes, autour de l'un dessites de mesures telluriques, qui va consister à essayer de comprendreles phénomènes constatés et plus particulièrement celui del'électrofiltration et de la variation de contraintes associée à desvariations de niveaux d'eau. Le lac de Beaufort servira de laboratoire àgrande échelle. Afin de mieux comprendre cessignaux électriques, M. Jean-Pierre Pozzi du laboratoire de géologie del'École normale supérieure de Paris et Mlle Laurence Jouniaux, étudianteen doctorat de l'ENS, ont effectué récemment des mesures de potentielélectrique et de perméabilité sur des échantillons de grès deFontainebleau. Ces travaux étaient destinés à étudier les phénomènesélectriques liés aux circulations de fluides (eau et sels dissous) dansles roches et ont fait l'objet d'un article de Florence Jestin dans larevue "La Recherche" de janvier 1995. "Au moment des tremblements deterre, on observe souvent des perturbations qui sont dues à ladéformation des roches. Ainsi, après un séisme, le débit des sourcespeut augmenter de façon importante. Or ces circulations de fluidespeuvent créer des variations de potentiel électrique, comme l'a montrél'équipe japonaise de H. Mizutani en 1976. C'est le phénomène del'électrofiltration : quand un liquide circule à travers un milieuperméable on y mesure une différence de potentiel due à des interactionsentre le solide et le liquide. Le phénomène d'électrofiltration estl'un des mécanismes physiques envisagés actuellement pour expliquer lessignaux électriques précurseurs des séismes. Jusqu'à présent, ce typed'expériences n'avait pas été réalisé sur des roches intactes mais surdes roches ou minéraux broyés, situation peu conforme à la réalité. Lesvariétés de grès ont été sélectionnées pour couvrir une gamme deperméabilités la plus vaste possible. Chaque échantillon cylindrique, decinq centimètres de hauteur, est saturé en eau distillée, laquelle jouele rôle des fluides de la croûte terrestre. Sa circulation est induitepar une différence de pression aux deux extrémités du petit cylindre. Unpremier type d'expériences, sans déformer l'échantillon, montre queplus celui-ci est perméable, plus son potentiel d'électrofiltration estfort. Dans un deuxième temps, une presse applique une pression verticalesur l'échantillon. Celui-ci se déforme progressivement jusqu'à sarupture. A son échelle, cette rupture représente un véritable petittremblement de terre. Dans ce deuxième type d'expériences, on sait quela déformation se traduit d'abord par une compaction, puis parl'apparition de microfissures, ce qui entraîne des changements de laperméabilité. En effet, la compaction diminue la perméabilité alors quel'apparition de microfissures l'augmente, et plus particulièrement justeavant la rupture. Le potentiel d'électrofiltration reste alors stablejusqu'à l'apparition des fissures et augmente ensuite fortement jusqu'àla rupture. La perméabilité est unparamètre qui influence fortement le comportement du potentield'électrofiltration. On peut donc s'attendre, sur le terrain, à mesurerun potentiel d'électrofiltration d'autant plus élevé que la roche estperméable, toutes choses égales par ailleurs. En outre, à proximité dela faille, de même que dans l'échantillon, la perméabilité évolue aucours de la déformation précédant le séisme et peut alors entraîner desvariations du potentiel d'électrofiltration. Les résultats obtenusconfirment ainsi que grâce à sa forte augmentation juste avant larupture, le potentiel d'électrofiltration est un bon signal précurseurdes séismes. L. Jouniaux et J.-P. Pozzi proposent également un mécanismepour expliquer les variations anormales enregistrées à grande distancede l'épicentre. En effet une des objections faites au phénomène del'électrofiltration concerne la déformation due au futur séisme à degrandes distances de la faille. On estime que cette déformation y estgénéralement trop faible pour entraîner des mouvements de fluidessuffisants. Pourtant, des variations du potentiel électrique sontenregistrées loin de l'épicentre. Une équipe de chercheurs de l'Institutde physique de la Terre à Moscou, dirigée par Dobrovolsky, a montré en1989 que des circulations d'eau horizontales dans une nappe phréatiquene peuvent pas provoquer d'importants potentiels électriques en surfaceloin des régions épicentrales. Des mouvements d'eau verticaux sontnécessaires. C'est ce que suggèrent L. Jouniaux et J.-P. Pozzi parl'intermédiaire d'échanges entre les nappes aquifères profondes etsuperficielles. Dans leurs expériences, l'intensité du potentield'électrofiltration peut atteindre cinquante millivolts pour unedifférence de pression de fluide aussi faible que dix millibars,pression mesurée à la base d'une colonne de dix centimètres d'eau. Loinde l'épicentre, des mouvements de fluides même extrêmement faibles,comme la baisse de niveau d'une nappe phréatique de dix centimètres,peuvent donc engendrer des signaux tout à fait mesurables. Enfin, cesexpériences apportent des résultats importants pour mesurer lesvariations du potentiel d'électrofiltration dans les meilleuresconditions. A circulation de fluides etdéformation de la roche égales, plus une roche est perméable plus sonpotentiel d'électrofiltration est fort. Sur le terrain, on mesure unedifférence de potentiel entre deux électrodes. Si les perméabilités desroches autour des deux électrodes sont identiques, la différence desdeux potentiels sera négligeable. En revanche, si les perméabilités sonttrès différentes, la différence de potentiel sera très élevée. Or ilest classique dans une même formation géologique que la perméabilitévarie d'un facteur mille d'un point à un autre. Cette condition devariation de perméabilité est donc très facile à satisfaire sur leterrain. Jusqu'à présent, on recherchait la présence d'une hétérogénéitélatérale, faille ou terrains différents, afin d'obtenir une différencede potentiel significative, condition plus difficile à obtenir.En simulant des mini tremblements de terre sur quelques centimètrescubes de grès saturés en eau distillée, ces expériences se révèlent doncfondamentales pour comprendre les causes physiques des signauxélectriques précurseurs des séismes". Cependant, le pas entre lelaboratoire et le terrain reste à franchir. Ces résultats prometteurssur des roches et des fluides simples ne peuvent qu'inciter à continuerdans cette voie sur des échantillons plus hétérogènes et de plus grandetaille, l'expérience du LDG est donc particulièrement à suivre. P. Morat et J.-P. Le Mouël del'Institut de physique du globe de Paris s'intéressent aux mêmesphénomènes mais à une échelle plus grande, celle d'une carrière decalcaires. Laurence Jouniaux, quant à elle, poursuit ses travaux derecherche auprès de Dale Morgan, au "Massachussetts Institute ofTechnology" à Boston, à une échelle supérieure, s'intéressant aussi auxeffets de la température, domaine quasiment pas exploré à ce jour. La prédiction des séismesn'est d'aucun apport pour la protection des biens. Toutefois, lesrésultats de la prédiction d'un séisme et de l'évacuation corrélativedes populations seront d'autant plus sûrs, que les ouvrages abritant lespersonnes et les infrastructures leur permettant de quitter les lieuxles plus exposés, resteront opérationnels lors de la secousse. Reste posé le problème del'utilisation qui pourrait être faite d'informations relatives à laproximité d'un séisme. Il faut être capable d'assumer face à unévénement. La fiabilité est alors d'uneextrême importance face au péril que peut faire courir à une populationson évacuation en urgence. Rappelons l'alerte donnée par un scientifiqueaméricain prévoyant la destruction de Lima en 1980 à la minute près.Rien ne s'est heureusement produit, mais la crédibilité des recherches aété mise en cause, alors que la théorie de Brady est incompréhensiblepour la communauté scientifique. Ceci étant, la prévision ne peut se passer de la surveillance sismologique en temps réel : - information sur le lieu et l'importance d'un séisme, - suivi d'une crise, lors d'un essaim de secousses ou d'un événement majeur accompagné de répliques. . Citer
Next50MY Posté(e) 13 février 2013 Auteur Signaler Posté(e) 13 février 2013 Le seisme des annees 90 que tu as senti est probablement celui de Maastricht, ressenti dans beaucoup de localités au NE du Bassin Parisien. Ils mentionnent l'IPG, il faudrait voir la note originale et comprendre deja les raisons pour lesquelles la data base officielle a exclus ces points. La prédiction des zones sismiques s'appuit sur des historiques de séismes cartographies (cf les liens deja mis en ligne) et analysés, mais aussi sur des observations néotectoniques (on peut orienter le sujet sur des exemples de terrain comme ceux de Claire) ou l'on recherche des jeux de failles récentes d'age Quaternaire. Ce qui sous entend que les regimes de contraintes ne varient que tres peu dans un secteur donné. AD.S, Tu peux interroger directement Claire qui realise des recherches en néotectonique, avec un certain nombre de partenaires dont des membres du comite de validation qui accepte ou autorise ces points neotectoniques. Dans les bassin Parisien, il y a des failles c'est certain: => certaines affectent le SOCLE, => d'autres n'affectent que les derniers terrains sédimentaire de surface => beaucoup sont supposées et difficiles à démontrer par manque d'affleurements (mais sont déduites d'analyse cartographiques) Sur les rejeux récents des failles au socle, et il y a les "pour" et les "contre". => les "pour" se basent sur des observations de terrain (stries, tectonique syn-sed, donnees de forages, cartographie 3D), => et les "contre" (en fonction des budgets de recherches obtenus => la subjectivite vue du cote oppose....) se basent sur des modeles sedimentologiques contradictoires au sujet des seismites (ex de Claire) et sur des travaux geophysiques pas evidents a interpreter censés démontrer des artefacts tels que effondrement par karstification, ou loupes de glissement sur bordure de plateaux. En fait aucun ne parvient a demontrer sa position, en dehors des secteurs a forte séismicité. Sur la publication EN LIGNE signalée par claire, les sites sont bien choisis mais la demonstration laisse a desirer, sans doute par manque de moyens. Ce qui decredibilise ces sites vis a vis du comite de validation qui en l'occurrence choisit une vision " faille de surface" sans relation avec des structures Hercyniennes. Ceci dit je trouve que les "agitateurs" permettent de faire réflechir et de forcer les "autorités" à prendre des mesures supplémentaires de protection. Il faut juste que les arguments soient un peu mieux structurer pour etre crédibles. Sans doute que Quaternaire et Claire (qui comme dans la pub "a les mêmes a la maison") pourront donner de bonnes références de sites néotectoniques. Citer
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