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Centre Historique Minier de Lewarde (Nord)

Colloque Européen des 9, 10 et 11 octobre 2006

10 mars 1906 : la catastrophe des mines de Courrières… et après ?

Pierre-Christian Guiollard

Il y a un siècle, le 10 mars 1906, se produisait aux mines de Courrières (Pas-de-Calais) l’une des plus grandes tragédies de l’histoire minière mondiale. Une flamme générée par un « coup de poussières » parcourait plus de 110 km de galeries, provoquant la mort de 1099 personnes.

Ce colloque européen organisé par le Centre Historique Minier de Lewarde (Nord) se situait dans le cadre d’une série de manifestations échelonnées tout au long de l’année 2006 à l’occasion de l’anniversaire de cette catastrophe, notamment plusieurs expositions consacrées à l’événement Courrières, mais aussi à la catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle en Belgique dont on commémorait cette même année le cinquantième anniversaire.

Afin de laisser passer le temps de l’émotion suscitée par l’événement, André Dubuc, Directeur du CHM de Lewarde et son équipe ont délibérément choisi de décaler de six mois la tenue de ce colloque par rapport à la date anniversaire du 10 mars. Dans une société où un événement chasse l’autre, le risque était grand de constater une certaine démotivation du public et des participants. Il n’en fut rien, bien au contraire, grâce à cette distance prise entre la technique et l’affectif, le débat n’en fut que plus serein et plus objectif sans toutefois occulter complètement les sentiments de chacun qui perçaient parfois au travers les interventions.

Plus de 130 participants et 34 intervenants, dont certains venus d’Allemagne, de Belgique et de Grande-Bretagne, participèrent à ces journées dans ce cadre parfaitement adapté au sujet que constitue l’ancienne fosse Delloye. Signalons également l’excellence de l’accueil et de l’organisation mise en place par l’équipe du Centre Historique Minier pour laquelle cette manifestation constituait la touche finale à cette commémoration qui nécessita plus de deux ans de préparation.

A noter l’un des grands mérites de ce colloque, celui d’avoir rassemblé autour d’un sujet aussi sensible que les risques miniers, étendus aux risques industriels, des points de vue aussi variés et parfois très différents que ceux des ingénieurs du Corps des Mines, des ingénieurs d’exploitation, d’universitaires historiens ou sociologues et de journalistes.

Cette confrontation d’idées fut caractérisée par la qualité des intervenants, un très haut niveau scientifique et philosophique des débats et une très grande richesse d’information mise en évidence par une participation assidue des 130 participants tout au long de ces trois journées où l’intérêt n’a pas faibli un seul instant.

Après les allocutions d’ouverture prononcées par les personnalités représentant le CHM, Charbonnages de France et les élus régionaux, le colloque fut organisé autour de cinq approches différentes de la catastrophe des mines de Courrières :

-Les aspects historiques et les causes de la catastrophe soulignant le manque de compréhension entre pays miniers européens et un certain archaïsme technique de la part des charbonnages français de l’époque.

-Les conséquences sociales, politiques et économiques de la catastrophe : la révolte des mineurs traduite par des grèves dans la totalité du bassin, mais aussi des conséquences financières pour la compagnie de Courrières et des incidences chez les clients des compagnies minières.

-Risques et sécurité à la mine à travers la réglementation et les institutions consacrées à la sécurité et créée après la catastrophe. Furent étudiés le point de vue du Conseil Général des Mines de l’époque, la mise en place d’un poste central de secours à Lens mais aussi une comparaison intéressante avec les conséquences de la catastrophe du Bois du Cazier à Marcinelle (Belgique) et les accidents intervenus dans les houillères britanniques aux XIXe et début du XXe siècle. L’héritage des catastrophes minières appliquées à la prévention des risques industriels modernes fut développé à travers l’exemple de l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques).

-Les représentations de la catastrophe, représentations artistiques à travers les romans de la littérature française, les représentations théâtrales et la chanson populaire. La catastrophe fut également abordée à travers les dessins, satiriques et autres, des artistes de la Belle Époque. La seconde partie de cette cession eut pour thème : « images et commémoration », fut ainsi présentée une étude comparative sur les monuments aux morts de la guerre et les monuments commémoratifs des catastrophes minières, la catastrophe des mines de Courrières à travers les pages de la presse internationale.

-Regards croisés du sociologue, du philosophe, du psychanalyste, du journaliste et de l’économiste sur la notion de catastrophe. La comparaison avec les catastrophes industrielles et la notion de risque dans notre société moderne fut habilement évoquée en guise de conclusion par l’ingénieur de la DRIRE.

Résumer l’ensemble des communications aussi riches et parfois complexes serait impossible sans sortir du cadre de ce compte-rendu aussi attendrons-nous avec impatience la publication des actes du colloque qui doit intervenir dans les mois prochains et qui sera, à n’en pas douter, un document de référence dans le domaine de l’histoire des techniques et du risque industriel et minier.

Dans le cadre de cette commémoration, signalons dans la série éditoriale « Mémoires de gaillettes », publiée par le Centre Historique Minier, la parution du volume intitulé « 10 mars 1906, Compagnie de Courrières : enquête sur la plus grande catastrophe minière d’Europe ». Cet ouvrage historique remarquable de 192 pages, particulièremant riche, est le fruit d’un travail collectif mené par Marie-France Conus, Jean-Louis Escudié, Gérard Dumont, Yves Le Maner, Odette Hardy-Hemery, Jean-François Eck, Sébastien Cordeau, Agnès Mirambet-Paris et Diana Cooper-Richet.

Site internet du Centre Historique Minier : http://www.chm-lewarde.com/

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