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Posté(e)

bonjour, je suis nouveau sur se forum, pour faire une petite presentation rapide

je suis en L1 science de la terre et environnement à dijon, ensuite je pense faire

le master pro EGERM a orlean.

Je post ce sujet car je dois rediger un rapport sur mon projet personnel et s'y j'ai deja eu l'occasion de rencontrer un professionnel, j'aimerais completer ma vision du metier avec d'autre echos sur tous les aspects quotidien de votre travail, car se secteur m'attire mais je ne sais pas si c'est du à une "idealisation" de ma part,de plus pour l'instant je ne saurai choisir entre les mines ou carrieres

( ou les metalliques et non metalliques selon la nomenclature anglosaxonne qu'on m'a fait distinguer lors de mon rdv)

Voila merci de me faire partager votre quotidien.

Cailloux.

Posté(e)

Bonjour,

Un sujet assez vaste et une question récurrente qui n’as pas encore été traitée en profondeur sur le forum (ou alors de façon très dispersée).

De mon cote je peux essayer de te renseigner sur le métier de géologue de mine, mais surtout sur la géologie d’exploration que j’exerce depuis un certain temps.

Il faudrait avoir des questions concrètes, pour ne pas répondre a cote. Le mieux serait de dialoguer sur MSN (voir mon profil ou contatc en MP). Le cas échéant on pourra faire une synthèse de la discussion pour la poster ici. Puisque la question m’a été posée déjà plusieurs fois ca devrait intéresser d’autres étudiants.

Posté(e)

bonjour,

merci pour vos reponse,le fait de rester vaste/vague sur le sujet est plutot volontaire de ma part car j'attend de votre part une description de votre travail que se soit sur une journée ou tout le long de votre carrière, vos conditions de travail et vie,expatriation ou pas,et votre formation, comme ca il n'y a pas de risque de repondre à coté tant que vous parlé de votre metier.

merci à vous.

Posté(e)

Je compreds mais cette demarche est fastidieuse. Sutout que si je ne connais pas tes interrogations sur certains aspects du metier (qui me paraissent evidents mais ne le sont pas forcement pour un etudiant) et bien je vais les zapper. Yep, je crois que je suis deja trop vieux pour me remettre dans la tete d'un etudiant...c'est pour cela que des questions precises seraient les bienvenues. Le sujet est trop vaste.

Un petit edit car je n'avais pas note en premier lecture le 'j'attend de votre part'...

C'est un peu fort, tu ne trouves pas?

Mais pas de probleme, contacte moi sur msn si tu veux discuter.

Posté(e)

Bjr,

Pour ceux que ca peut interesser.

Voila un 'resume allonge' de notre discussion

(j'ai coupe certains aspects et j'en ai developpe d'autres)

Cedrick says:

Alors pour que je sache déjà ou tu en es, tu as déjà eu un autre témoignage c'est ca?

Cailloux says:

J’ai déjà eu un entretien avec un géologue carrier de xxx qui avait travaillé 24 ans à l'étranger notamment l'Arabie saoudite pour chercher des carrières de marbre et ensuite d'argile

Cedrick says:

Ok donc plutôt dans le non métallique

Cailloux says:

Oui c’est ca, mais dis moi plutôt ton métier

La différence entre géologue minier ou explorateur et pourquoi cette distinction?

Cedrick says:

On fait une distinction même si assez souvent (des qu’une mine entre en production) les deux travaillent sur le même site,

Le géo d'exploration cherche à identifier et quantifier les nouvelles ressources minérales alors que le géologue minier est axé sur les aspects de production. Cela comprend essentiellement le contrôle de teneurs et la réconciliation des ressources.

Le géologue minier est plus sédentaire, il s'occupe souvent d'un seul gisement

Cailloux says:

Réconciliation des ressources?

Cedrick says:

Avant de pouvoir exploiter une mine on doit modéliser son gisement pour connaitre précisément ou est le minerai, son volume et ses caractéristiques géochimiques (la teneur du métal exploité en particulier)

Dans le cas de mines a ciel-ouvert, en phase d'exploitation le grade control (contrôle des teneurs par des forages peu profonds a maille serrée) permet d’affiner le modèle et de guider les engins pour extraire le minerai tout venant.

Au niveau géologique la réconciliation consiste à vérifier la cohérence du modèle géologique par rapport a ce qui est effectivement sorti de la mine.

Ca se fait grâce au contrôle de teneur et a l'échantillonnage + comptage/pesée des camions de minerai.

Schématiquement le rôle du géologue de mine débutant est de faire ces travaux dans la mine, ensuite il les supervise, puis intègre les données dans la base de données et participe a la modélisation 3D.

Cailloux says:

Est ce qu'en exploration on peut faire les deux métallique et non métallique?

Cedrick says:

Bien sur au cours d'une carrière tout est possible. On peut même partir dans le pétrole, même si la c'est quand même très différent, une sorte de recyclage.

Cailloux says:

Et cela demande des formations spécifiques pour chacun de ces secteurs ou il existe une formation généraliste? Ce qui m'amène à te demander ta formation

Cedrick says:

La question de la formation est intéressante. Dernièrement, avec le récent boom des matières premières, des formations très spécialisées ont commencé à fleurir en France (EGERM, Toulouse, bientôt Montpellier apparemment)

Ce n'est pas forcément une bonne chose d’avoir autant d’écoles car le minier reste un petit marché.

Attention je ne critique pas ces formations, j’émets des réserves sur leur nombre et le fait qu’elles sont peut être trop spécialisé. Ce qui va fatalement limiter les débouchés des sortants en cas de problèmes sectoriels comme c’est le cas depuis quelques mois. Si on pouvait être certain que le secteur minier se porte bien et surtout est demandeur de diplômés 20 ans durant, il n'y aurait pas de problèmes. Mais ce n'est pas exactement le cas malgré les prévisions très optimistes, émises avant la crise.

Suivre ces formations spécialisées est un avantage certain pour trouver un stage plus facilement (les étudiants en connaissent un minimum et cela rassure les employeurs).

Reste qu’en période de boom toute autre formation de géologie est acceptée par les compagnies minières. Il suffit juste avoir assez d'audace pour parvenir à décrocher un stage.

Mais la je parle bien entendu au niveau international, pour les rares compagnies françaises c'est une autre histoire.

Donc je t'encourage à faire une formation avec une ouverture sur le minier mais attention de ne pas s'enfermer dans des diplômes trop spécialisés

Cailloux says:

Et quelle est ta formation?

Cedrick says:

J'ai un parcours un peu atypique.

Mon diplôme initial est le BTS Géologie Appliquée de l'ENSG. Les premières années j'ai travaillé avec le statut de TS (tout en faisant pendant 3 ans un boulot équivalent géologue). Puis au bout de 5 ans je suis passé au statut cadre (donc géologue s.s.) grâce à mon expérience.

Jai enfin, tout récemment, validé ce statut en obtenant un diplôme bac+5 spécialisé dans ce domaine. Mais cette démarche était plutôt symbolique, par précaution vis-à-vis du principe ‘CE diplôme = CE poste’ prôné par le système franco-français. Car mes employeurs (anglo-saxons donc) ne se sont jamais amusés à discuter de mon niveau de compétence par rapport a mon diplôme. Ca ne se serait certainement pas passé de la même manière avec une entreprise franco-française.

Mais donc au départ une formation très généraliste offrant une très bonne flexibilité par rapport au marché du travail. De plus à certaines périodes on embauche plus facilement un débutant bac+2 qu’un débutant bac+5.

Cailloux says:

Ben ca me rassure car j’entends souvent les géologues jurer que par les écoles d'ingénieurs

Cedrick says:

Oui mais attention, l'esprit français n'a pas changé, c’est juste que j’ai fuit cette mentalité puante. En France mon évolution aurait surement mis plus de temps. Même si d’assez nombreux TS Nancy évoluent vers des postes d’inge dans le pétrole

Cailloux says:

Mais c'est intéressant que tu aies ce diplôme bac+5 xxx et que tu le critiques, quel sont tes reproches concernant ce diplôme? Trop spécialisé?

Cedrick says:

Je dois repréciser que je ne critique pas spécialement ce(s) diplôme(s). Aucun reproche à faire sur le diplôme, un bon programme, de très bons enseignants, etc... Ce que je redoute c’est leur multiplication. Le système français a pêché pendant des années par l’abandon quasi-total de ce type de formation, il semble maintenant que chaque fac veuille s’y mettre.

Pour moi il y a très peu de passionné qui restent véritablement dans ce métier. Mieux vaut faire la sélection a l’entrée des écoles plutôt que quelques années plus tard sur le marche de l’emploi.

A mon avis il est préférable de passer ce genre de diplôme après une certaine expérience, c’est d’ailleurs le principe du CESEV qui forme avant tout des géologues d’explo venant du monde entier mais qui sont déjà dans le métier depuis qq années.

Cailloux says:

Toute ta carrière s'est passée à l'étranger? C’est vrai qu'il n'y a pas bcp mines en France

Cedrick says:

Oui 12 ans hors métropole, dont 5 ans à l'étranger

Cailloux says:

Donc une maitrise indispensable de l'anglais

Cedrick says:

Si tu veux partir direct a l'étranger, oui c'est mieux, mais en fait a la sortie du BTS mon expression anglaise était très moyenne. Ca vient avec le temps, et j'ai en fait souvent travaillé dans des pays francophones, ou les managers étaient anglophones. Donc sur ces projets c'est un mix des deux langues, Tu communiques en français avec tes n-1 et anglais avec tes collègues n et n+1.

Cailloux says:

Et toujours pour la même compagnie en 12 ans ?

Cedrick says:

Oula non!! Depuis 1997 j’ai eu 6 employeurs différents (avec des périodes de travail avec le même employeur allant de 6 mois a 6 ans).

C’est ce qui caractérise l'industrie minière anglo-saxonne: on change fréquemment de boulot, souvent au gré du cours des matières premières.

Cailloux says:

Et la transition entre chaque entreprise c'est faite rapidement ou tu es resté quelque temps sans emploi?

Cedrick says:

A la fin des années 90 il y a eu une chute brutale du cours de l'or suivi d’une crise du secteur, je suis donc resté quelques mois sans activité entre mes postes en Guyane et au Sénégal

Sinon pour tout le reste, je décrochais le contrat suivant avant de terminer celui en cours, mais cela demande beaucoup de recherches, d'acharnement et de mobilité pour éviter les périodes mortes. En fait j'ai attendu la période de boom pour rompre mon premier contrat.

Mis a part la fin de l’épisode Guyanais ca a toujours été moi qui ai choisi de partir. Mais ce n’est pas évident que dans les années qui viennent ce soit aussi facile.

Cailloux says:

Mais ce mode de vie dois demander quelque sacrifice d'un point de vue social/familial, tu arrives a gérer?

Cedrick says:

De ce point de vue ma compagne aime bien bouger. Mais c'est vrai que ces derniers temps on est peut être pas aussi souvent ensemble qu’on le souhaiterait.

Actuellement mon rythme de travail est 2 mois sur site / 1 mois de vacances

Cailloux says:

Plusieurs fois depuis le début tu as montré un certain "pessimisme" sur la profession, quel est ton avis sur l'avenir en tant que géologue explorateur, notamment les changements qui pourraient avoir lieu dans la profession, l'expatriation sera t elle toujours possible ou on emploiera plus de géologues locaux, sur le nombre de poste à pourvoir ...?

Cedrick says:

Pas facile comme question. Il y a encore un ou deux ans j'aurais pu te parler de l’euphorie du secteur, de la demande chinoise qui explose, de la pénurie de géologues au Canada ou en Australie. Il y avait (et il y a encore aujourd’hui) une certaine désaffection des jeunes pour ce métier dans ces pays. La donne a un peu changé depuis la crise mais a la reprise ca risque d'être a nouveau la pénurie, Donc sur le long terme on peut rester optimiste.

En fait je parais pessimiste vis-à-vis des nouveaux sortants de l'an prochain. En ce moment précis, ce n’est pas forcement une bonne idée de choisir une formation spécialisé sur les mines. Car il y a vraiment très peu d'embauches aujourd’hui.

Même si rien ne dit qu'en 2010-11 ca ne soit pas à nouveau le rush

Cailloux says:

Si je devais compléter ma formation après mon master dans les mines tu conseillerais quoi comme spécialisation?

Cedrick says:

Les formations dont on parle sont des ‘DESS’, donc a priori rien du tout.

Sinon faire quelque chose a l'étranger comme un MSc au Canada ou en Australie (mais assez voire très couteux il me semble).

La meilleure école c'est le terrain, donc si le marché est favorable, je t’encourage à partir très vite casser du caillou

Cailloux says:

Je demande ca car il me semble que l'ENSG propose des formations bac+6. Idem pour le BRGM, c’est nouveau, ils comptent mettre ca en place cette année ca s'appellera l'ENAG

Cedrick says:

Il me semble que certains élèves font le CESEV (ou un autre master) en même temps que leur 5eme année a l'ENSG, mais est-ce un bac+6? A mon avis le bac+ 5 est largement suffisant, tu ne vas rien apprendre de plus de vraiment déterminant. A la rigueur faire ca seulement si le marche est bouche a ce moment la (mais c’est quitte ou double : si ca ne reprend pas tout de suite tu te plombes encore plus…).

Cailloux says:

Le géologue que j'avais rencontré lui avait suivi une formation en économie au cours de sa carrière ce qui lui avait permis de devenir plus rapidement expert géologue car c'est un profil atypique dans la profession mais plutôt utile pour évaluer les couts d'une exploitation

Cedrick says:

Oui c'est le genre de formation à faire en période creuse. C’est un peu à rapprocher de ce que font les geos anglo-saxons avec leurs MBA. C’est peut être un profil atypique en France, mais ailleurs c’est du classique arrivé a un certain âge.

Cailloux says:

Bon maintenant dis moi pourquoi avoir choisi l'exploration et pas quelque chose de plus "statique" comme géologue minier?

Cedrick says:

Pour faire de la géologie d'exploration, autrement dit être un des derniers ‘explorateurs’ au sens large pardi...lol

Non sérieusement un géologue minier de production reste souvent coincé entre sa mine à ciel ouvert et l’écran de son ordi et son modèle 3D, toujours sur la même zone. Alors que l’aspect naturaliste est évident dans l’explo, il est quasi absent en phase de production.

En explo on a beaucoup plus de variété, ce n'est pas un travail routinier. On peut facilement être envoyé sur de nouveaux sites. Et la géologie est plus intéressante. Sur une mine la géologie est déjà largement connue, même si certains gisements ne sont compris qu'une fois l'exploitation terminée

Cailloux says:

Et quelles sont les évolutions de carrière possibles? Après la partie exploration est-ce qu'il est possible de se poser en tant que géologue minier?

Cedrick says:

Oui c’est très facile, mais je pense que quand on a gouté a l'exploration, si on évolue vers géologue de mine c'est plutôt contraint et forcé, ou bien pour se poser un peu, encore que, on reste sédentaire sur la mine au jour le jour, mais souvent on continue de bouger d'une mine a l'autre.

L'évolution normale du géologue d'explo est plutôt de passer chef de projet, exploration manager, puis éventuellement chef d’une compagnie junior. Beaucoup des managers de compagnies australiennes ou canadiennes sont des géologues

Sinon l'évolution normale vers la quarantaine-cinquantaine est de devenir consultant, parfois à son compte ou dans des boites spécialisées

Cailloux says:

J’en reviens peut être a ma question précédente mais tu crois que la géologie d'exploration a un avenir durable car on peut se dire que maintenant tout les sites doivent être connu

Cedrick says:

Au contraire beaucoup de mines arrivent en fin de vie. Tous les gisements faciles ont été trouvés, il reste les plus coriaces à découvrir, d'ou la nécessité de faire de grosses campagnes d'exploration (si la demande est la, bien sur),

Il est vrai cependant qu'en période de crise il vaut mieux être géologue de mine ou géologue de ressource que géologue d'explo

Cailloux says:

Oui ca se comprend, mais pour toi actuellement ca se passe comment tu a un cdd ou un cdi?

Et quel genre de contrat a t'on le plus souvent en exploration? Perso je penserai a un cdd mais peut être que je me trompe.

Cedrick says:

Ni CDD, ni CDI, un contrat de 2 ans. C’est le cas pour la plupart des projets.

Mais sur de grosses opérations menées sur le long terme on peut avoir des CDI (comme lorsque j’ai fait 6 ans dans la même compagnie) mais la c'est sur le modèle français.

Cailloux says:

Est ce que tu juges ta situation précaire, je veux dire par la à risque et t'inquiètes tu pour ton avenir

Cedrick says:

Pour le moment je ne suis pas en trop grosses difficultés car je suis retourné dans l'or juste à temps. C’est le seul secteur qui marche à peu près, même si les autres commencent à relever un peu la tête. Mais ce n’est pas comme un boulot de fonctionnaire, on est en fait jamais à l’ abri.

Cailloux says:

Quels sont les avantages et inconvénient dans ton métier en dehors du fait de voir du pays et des relations familiales plutôt distantes?

Cedrick says:

Avantages: faire de la vraie géologie de terrain appliquée : voir et toucher de la géologie concrète : des roches, Voir du pays et ses populations sans être sur un camp-prison ou sur une plateforme offshore…

Aller dans des coins ou presque personne ne peut avoir accès. Exemple en tant que minéralo, avoir accès plus facilement a des gisements minéralogiques (bien que je n’ai pas encore eu l’occasion de travailler sur un quelconque éléphant du genre de Broken Hill ou Tsumeb, ni même d’éléphanteau d’ailleurs…)

Autre avantage en tant qu'expat: de très bons salaires (même si cela implique des tracasseries pour la retraite et les assurances)

Inconvénients: stabilité de l'emploi non garantie, pas vraiment de chez soi pour le moment….

Cailloux says:

Combien gagne un débutant bac+5 dans le domaine?

Cedrick says:

C’est très variable. En fait pour les débutants ca doit tourner entre 1500 et 3000 euros net par mois selon les contrats expats ou non.

Cailloux says:

Y a-t-il des risques propres au métier et au contexte par exemple un pays a risque?

Cedrick says:

Spécifique au secteur ? Je ne vois pas vraiment, les risques éventuels sont lies au pays visité.

Les maladies : on est plus au contact du terrain que les expats qui vivent dans les capitales

Donc surtout palu et autres parasites en zones tropicales.

A, si autre chose, dans certains pays on peut se faire quelque petites frayeurs (évacuation en catastrophe en 2007 lors d’un semblant de coup d’état), mais rien ce bien méchant, on va dire que ca fait parti du ’charme’ du métier.

Mais les compagnies sont tout de même très attentives a la sécurité de leurs employés, donc pas vraiment plus de risques que sur le trajet metro-boulot-dodo.

Cailloux says:

Dis moi le diplôme français est plutôt bien reconnu par les compagnies étrangères?

Ou reconnu tout court pas forcement bien ni mal

Cedrick says:

Disons que les français ne sont pas très nombreux (a l’étranger j’ai toujours été le seul géologue français de la co) donc ils ne connaissent pas trop nos diplômes. Mais une fois de plus on n’est pas en France, donc les diplômes en gros ils s’en foutent du moment qu’on est géologue compétent et efficace avec un minimum d’xp. Disons quand même qu'en période de boom c'est beaucoup plus facile, même pour les débutants sans aucune expérience. Le reste du temps ce qui bloque ce n’est pas le diplôme mais du protectionnisme sur le marche de l’emploi local (Australie en particulier).

Enfin, plus que le diplôme, ce qui les attire surtout les employeurs c'est notre langue pour tous les projets situés en pays francophones

Cailloux says:

Mais pourquoi par exemple au xxx ne prennent t-ils pas de géologues du pays?

Cedrick says:

Ici nous sommes environ 5 géologues expats pour une quinzaine de géologues locaux car c’est le démarrage. L’objectif est d'avoir le minimum d'expats, pour que l’affaire soit gérée par des nationaux autonomes.

C’est plus une histoire de compétence que de nationalité. Généralement ce sont uniquement les géologues très expérimentés (dits senior) qui travaillent sur projets en tant qu’expatries (et pas seulement des occidentaux, également des africains de la sous-région). Tous les nationaux n'ont pas encore le niveau requis, en particuliers dans les pays ‘neufs’ du secteur.

Cailloux says:

Maintenant j'aimerais aborder ta vie quotidienne en tant que géologue mais de manière plus précise avec des exemples si ca ne te dérange pas

Donc sur ton quotidien de géologue si on prend l'exemple de ton travail actuel en Afrique.

Quel est l'objectif de départ? Pour quelle raison avait-on besoin de toi?

Ainsi que les méthodes de travails (technique utilisé, géophysique, géochimie,...)?

Et quelles sont tes horaires de travail et est ce que tu ramènes du travail chez toi?

Cedrick says:

Je peux d’abord te parler de mon rôle actuel. du boulot d’un géologue dit senior qui gère un projet dans sa globalité. Alors qu’en début de carrière les roles sont plus compartimentées dans des taches spécifiques..

Sur ce projet l'objectif de départ est de trouver des nouvelles ressources en minerai oxydé à proximité de la mine principale afin de rallonger la durée de vie de l’opération (exploration dite brownfield dans le jargon anglo-saxon)

Donc en fonction de l'avancée des travaux sur les différentes zones du permis je suis amené à conduire différentes techniques d'exploration.

Les procédures varient légèrement en fonction du cadre géologique et du métal recherché mais a titre d’exemple, dans le contexte latéritique de l’Afrique de l’Ouest, très schématiquement ca donne cela :

- Si on part du début de l’exploration, sur des zones vierges de tous travaux historiques, ces travaux comprennent de la géochimie sol multiélément, de la cartographie géomorphologique / géologique de surface.

- Si on arrive à identifier des anomalies (geophy et géochimie) qui se recoupent on les classe par ordre d’intérêt puis on lance de nouveaux travaux sur les plus prometteuses : on va fonçage de puits et tranchées de prospection ou des tarières pour vérifier l'enracinement de ces anomalies

- Ensuite, si positif, on passe a l'étape de forage destructif pour vérifier la continuité en profondeur (60 a 80m) et avoir les premières teneurs.

- Si toujours positif, on passe aux forages destructifs de type RC avec une meilleure qualité d'échantillonnage et une plus grande profondeur

- On rajoute enfin d’autres forages destructifs (resserrage de la maille) puis quelques sondages carottés afin d’être capables de faire les premières estimations de ressources (tel tonnage a telle teneur).

La géophysique intervient aussi, surtout en aéroportée pour les phases préliminaires, et au sol (Polarisation provoquée) pour la phase de développement.

Plus concrètement, au jour le jour c'est beaucoup de management, gérer les relations communautaires, et autres tracasseries administratives.

Egalement beaucoup de temps passe a la réflexion géologique pour la planification de tous ces travaux et la rédaction de rapports, avec outils informatiques spécifiques (SIG et logiciels miniers).

Je dois quand même te préciser quel est le travail des geos débutant. Généralement on commence par le suivi de forage et le log :log de cuttings pour les forages destructifs, log de carottes pour les sondages diamant. Le logging de carotte est vraiment la base du métier de géologue d’exploration. Donc il n’est pas rare de passer un an voire 2-3 années à ne faire que ca. Il faut y être préparé, c’est souvent la que le tri se fait…

Cailloux says:

Et dans tout ca, la partie du travail que tu ramène chez toi? Cela demande beaucoup de temps?

Cedrick says:

‘Mon bureau’ et ‘mon chez moi’, sur un camp minier c'est la même chose…

Pendant les périodes de travail, ramener du boulot le soir n'as pas de sens, c'est plutôt la journée de boulot qui se prolonge

En revanche quand tu es en break, tu n'as rien d'autre à faire que te détendre

J’aime bien ce rythme, et on peut avoir du mal à reprendre le rythme 5 jours / 2 jours de WE,

Cailloux says:

Tu fais combien d'heure dans la journée?

Cedrick says:

Minimum 11h, 6 ½ jours par semaine. C’est souvent plus, mais il y a des moments ou je ne suis pas à 100% sur le boulot. Fut un temps on n’avait pas internet sur les camps, on se sentait beaucoup plus coupé du monde pendant 2 ou 3 mois

Cailloux says:

Est ce que tu saurais dans la pratique ce qui distingue l'exploration en métallique et non métallique? Ca doit être plus facile de trouver une zone de granulat qu'un gisement aurifère

Et pourquoi l'ensemble de ta carrière est tourné sur les métallique? Plus d'opportunité?

Cedrick says:

Disons que les enjeux ne sont pas les mêmes, c’est certainement moins compliqué de découvrir et développer un gisement de granulat. Mais les principes et logiciels utilises sont en gros les mêmes a priori

Pourquoi ma carrière est tournée sur les métaux ? Je ne me suis en fait jamais vraiment pose la question. Ce n’est pas vraiment un choix, même si je pense largement préférer prospecter l'or en Afrique que le calcaire en Hollande ou Belgique. Même si je ne dirais pas non en cas de reprise du secteur minier en France.

Cailloux says:

C’est vrai que vu comme ca je préfère aussi les métalliques

J’aurai une dernière question lors de ta formation est-ce que tu as eu du mal a trouver un stage?

Cedrick says:

Pour le BTS c'était un stage en Guyane, qui a été surement déterminant pour la suite de ma carrière. Pour cette fois c’est l’entreprise qui était venu chercher les étudiants à l’Ecole. Déjà a l’époque un petit boom, sur l’or, qui s’est éteint 6 mois après…

Cailloux says:

Et bien merci beaucoup pour ton aide et ton temps

Cedrick says:

De rien, je te souhaite bonne chance

Posté(e)

Assez d'accord avec la vision de Cedrick, je ne suis pas geologue minier (geophysique en forage, diagraphies) mais je travaille souvent en "partenariat" avec eux et je vois donc comment cela se passe ... le "logging" des carottes ça c'est une réalité mais je pense que l'expérience se fait là ... je croise fréquemment des "seniors" qui prennent encore du plaisir à le faire, comme à se rendre sur le terrain ... d'un côté c'est souvent à eux que l'on fait appel car leur expérience est inévitable ... Encore un point, le travail est souvent effectué avec des geologues locaux qui apportent leur vision geologique non négligeable, et qui sont là pour apprendre autant que toi ... Attention, ce n'est pas de l'"exploitation" puisqu'ils sont payés la plupart du temps le même salaire que toi au départ ...

Après c'est sûr, faut aimer ce rythme de vie, les camps de vie sont souvent éloignés de toute civilisation, certains sont souvent assez "précaires" mais la vie à la dure je pense que la plupart des gens de notre branche l'aime ... dans une certaine limite toutefois ... Pas facile d'être coupé du monde, parfois les liaisons internet sont faibles ou inexistantes, restent alors les telephones satellites ... ne pas oublier aussi que les explorations se font souvent dans des pays "limites" au niveau sécurité : Niger les convois se font sous convoi militaire, la plupart des camps de vie sont gardés jour et nuit ... ce n'est pas non plus le qui-vive constamment mais il faut l'avoir en tête ...

Au niveau de l'expatriation, pas facile à gérer tous les jours, il faut que la situation soit bien clair et établie dès le départ avec sa moitié ... après c'est une relation de confiance !!! Les rotations ne sont pas fixes et peuvent être dfférentes en fonction de la compagnie pour laquelle tu travailles ... Cela peut être 1 mois / 1 mois, 2 mois / mois ... c'est selon ...

En tout cas ce ne sont que des aventures toujours très enrichissantes humainement parlant car souvent au contact de la population locale, et techniquement tu seras toujours auprès de personnes très compétentes qui sont toujours prêtes à transmettre leur savoir ...

J'adore mon métier ... je pense que plein d'autres aussi !!!

:surpris:

Posté(e)

Bonjour

En accord avec Cedrick ; même formation mais expérience différente bien sûr

une remarque : les minéraux industriels sont loin de se résumer à "granulats" ; li y a une grande variété de minéraux qui , au point de vue recherches et exploitation ont énormément de points communs avec les métaux!

L'expérience montre , qu'en dehors de l'expatriation , la différence entre bac+5,6 école et Bac+5 avec l'expérience est pour l'europe la proportion temps bureau/temps terrain (école =90% bureau expérience=10 à 50% bureau)

Posté(e)

Merci d'avoir mis la discution en ligne <_<.

PS: pour les Msc au Canada, en exemple, une inscription annuel a l'UQAM coute 1600 CAN$ pour les Français. ce qui reste résonnable par rapport a certaines autres facs étrangères.

J'attend d'ailleurs la réponse à ma demande d'admission en Msc avec memoire à l'UQAM :super:

  • 1 mois après...
Posté(e)

Je vous remercie pour tous ces renseignements, faisant partie de ceux qui ont cotoyé le métier sans vraiment oser franchir le pas de l'expat.

Il me semble que vous avez tous des visions très lucides de vos jobs et que c'est un grand plus pour les djeun's qui souhaiteraient se lancer dans la carrière.

Amicalement, Serge

  • 2 mois après...
Posté(e)

Mon témoignage :

Je suis geologue d'explo sorti de la fac et non pas d'une de ces magnifiques et brillantes écoles.

Expat depuis 3 ans, et pourtant marié et papa d'un petit de 1 an, et ma famille vient de me rejoindre, et actuellement je rentre chez moi tous les soirs.

Comme quoi on peut aussi concilier expat, terrain et famille, même si ce n'est pas souvent le cas.

Posté(e)

Béh en fait mon parcours c'est la fac... en cherchant à faire le plus possible de géologie fondamentale et de terrain (parceque c'est ce qui me plait).

- Licence à Brest, très bon enseignement des fondamentaux en géologie (pétro, tecto, sédimento), et très bonne école de terrain ;

- Maîtrise à Grenoble, enseignement parfois bof-bof sauf les modules fondamentaux (sédimento, pétro, tecto), bonne école de terrain, mais encadrement de stage pitoyable (en 2001) ;

- DEA à Orléans avec un stage tecto + métallogénie (filons d'or hercyniens) : cours théoriques super-gonflants (peuvent se résumer à l'étude du caca des vers de terre et à la cristallochimie des argiles), mais je me suis éclaté en stage;

- Doctorat à Orsay, tectonique appliquée à l'étude des gisements d'uranium du Niger.

J'insiste sur le fait que de montrer un profil "terrain" c'est un plus important pour se faire embaucher, c'est même indispensable pour faire de l'exploration minière.

Posté(e)

Pour compléter les propos de Cédrick et Augustin, 90% de l'exploration minière se fait par du forage, à plus forte raison en ce moment où les finances sont dans le rouge et seuls les plus gros projets, ou ceux qui ont des chances de passer rapidement en production arrivent à tourner.

Posté(e)

merci pour ces réponses !

je suis bien d'accord que c'est l'expérience de terrain qui prime !

mais ce qui me chiffonne est qu'en fac je n'ai pas l'impression de faire énormément de terrain (quelques jours par-ci par-là, ce qui est déjà bien!) alors que les écoles se vendent en disant qu'elles sont au total plusieurs semaines de terrain par an.. :clown:

Posté(e)

je ne veux pas non plus soulever le débat, mais justement connaitre la réalité actuelle ^^

si en fac on est mieux formés ça m'arrange puisque je suis en fac :super:

peut être alors qu'il faut surtout se former en parallèle grâce à des stages, etc...

merci en tous cas pour vos renseignements :super:

Posté(e)

ah ça, je suis très motivée ! il s'agit juste d'un problème de temps.... Depuis cette année, dès que les conditions sont réunies (pas trop de boulot pour les cours, et potes disponibles) j'étais sur le terrain ! mais c'est rarement le cas.... Un we par mois au maximum !

Mais même si j'arrive à me libérer plus souvent, la formation par soi-même est-elle reconnue ?

  • 4 mois après...
Posté(e)

Bonjour,

suite à la discussion de cedrick et cailloux, j'ai plusieurs questions...

tout d'abords, je vais commencer par me présenter :

actuellement en 3ème année de licence de géologie fondamental à l'université Lyon 1, je compte devenir géologue d'exploration mais n'est pas encore sûr de moi. Ce métier me passione mais le rytme de vie me pose problème, j'envisage donc de commecer ma carrière en tant que géologue d'exploration durant mes première années dans le monde du travail, pour voire comment gérer la situation, puis plus tard, éventuellement trouver une situation plus stable.

Afin d'avoir une idée du métier j'aimerais faire un stage cet été concernant le forage (logging de carottes, même si je n'est aucune notion à ce sujet),

quelle démarche faut il faire pour trouver ce type de stage?

Concernant le métier de géologue d'exploration...:

comment fonctionne ce système de contrat? on a un contrat avec une entreprise mais il n'est que de quelque mois, puis avec la même entreprise, après quelque(s) mois d'inactivité, on resigne un contrat (toujours de quelque(s) mois)?

Dans ce cas, financièrement parlant, nous ne touchons un salaire qu'un ou deux mois sur trois? comment est-ce gérable? surtout en début de carrière où le salaire ne doit pas être excessivement important? L'expatriation est-elle systématique ou fréquente?

merci de répondre à ces questions

Posté(e)

Bonsoir Gabbro,

Par définition travailler dans l’exploration tout en restant sédentaire, n’est pas trop envisageable sur le long terme.

La recherche de stage est a rapprocher d’une recherche de travail, pas vraiment de recette miracle. Il faut chercher tous azimuts, ce qui est relativement facile de nos jours avec internet (mais du coup plus de candidats pour les offres, compare a l’ère pre-internet ou la recherche acharnee était plus difficile donc plus payante).

La majorite des contrats sont d’une durée de 2 ans, donc oui assez souvent on resigne un contrat dans la continuite ( si il y a toujours du travail pour ce poste, si la compagnie est contente de l’employe et si l’employe est toujours satisfait par son poste, etc..)

Les contrats de 2 mois sont soit lies a des debuts de programme d'exploration prolonges si positifs, soit ils concernent des travaux tres specifiques de courte duree et donc ne sont pas reconduits.

Si les periodes inter contrats sont de 2 – 3 mois c’est gerable (etant donne le niveau des salaires, meme pour les debutants). Mais il est vrai qu’en tant qu’expatrie non rattache au système francais, les assedics sont inexistants.

Expat pas systematique mais tres frequente, sauf dans les granulats pour la France.

Posté(e)

Merci pour cs réponses...

Mais concernant la recherche de stage, avez vous quelque noms d'entreprises, française ou étrangère, où des stage de forage sont possible?

Si la majorité des contrats est de deux ans, cela signifie que nous sommes sur la même mission, dans le même pays pendant deux ans?

En fait, d'après ce que j'ai lu sur le forum, j'ai compris qu'on avait des contrats de deux-trois mois dans un pays, un période d'inactivité de un ou deux moi, où l'on peut retourner en France, puis de nouveau un contrat de deux trois mois dans un autre pays. Dans ce cas, la gestion du salaire semble être difficile dans la mesure où cela ressemble à du tavail à mi-temps pratiquement, mais ce n'est pas la cas?

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