Christie's 2009 - Présentation

Théophraste · 8 avril 2009

Intéressant commentaires de M. Buffetaut, qui était en son temps venu ici sur Géoforum discuter, cela fut fort intéressant, encore merci à lui.

Rapidement mes commentaires sur la vente et les propos de M. Buffetaut, en sachant que je ne collectionne pas, ne recherche pas, n’achète ni ne vends de fossiles.

Je ferais vite, navré pour la forme, je manque de temps.

Pour les fossiles chinois M. Buffetaut suis mal ce qui se passe, c’est normal c’est un scientifique, il ne s’intéresse pas au "marché" du fossile. Le plus gros vendeur de fossiles chinois est le musée d'histoire naturel de Pékin, c'est-à-dire l’Etat chinois, différents représentants du plus haut niveau du musée de Pékin fréquentent les bourses internationales, Tucson et Munich depuis au moins 20 ans. En gros, la politique de l’Etat chinois via divers canaux semble être la suivant : on garde le meilleur des fossiles, ou/et les spécimens les plus scientifiquements pertinents, et on vend le reste. Différentes histoires de fossiles chinois partis à l’étranger et réclamés doivent être interprété comme une « concurrence » entre diverses personnes en Chine pour le contrôle des circuits de sorties des fossiles, "certains" aiment à rappeler qu’ils ont leur mot à dire, sous peine de réclamation, il faut se souvenir du régime en place en Chine, pays où l'administration a été inventé il y a 3.000 ans.

Oui, il manque de fossiles spectaculaire dans les musées français, M. Buffetaut parle de fossiles de décoration, cela recouvre la même réalité, des objets qui sont scientifiquements peu intéressants mais qui touchent facilement le grand public. Ce qui manque dans nos très tristes musées français, Lyon fait un peu exception, Toulouse également (gros acheteur de fossiles), c'est de quoi rendre une visite de M. et Mme toulemonde mémorable. Quand les responsables des musées de paléontologie français auront compris que l’on n’intéresse pas le public avec des spécimens « scientifiques » mais avec des objets spectaculaires (ou de décoration), on aura fait un ENORME progrès dans nos chère institution. Bien sûr, à l’étranger, tout va bien, voir T-Rex acheté pour le museum de Chicago, l’énorme dino végétivore acheté par le musée d’histoire naturel des Pays-Bas Naturalis, etc. Ou le musée privé des dinosaures en Suisses à Aathal.

Une partie des fossiles sont restaurés, ben oui, c’est pas nouveau, soit pour conserver ceux-ci, soit pour les rendre présentable, les objets sont depuis toujours restaurés, comme nos châteaux, ou pas mal de peintures, sculptures, objets archéologiques, l’important, c’est que lors d’une vente, tout l’information sur les restaurations soit donnée. Ne rien cacher.

Nos institution paléontologique n’ont pas d’argent, mais il a peu, l’année dernière, M. Demuizon, responsable du département paléontologie du museum à Paris se vantait dans la presse d’être à la tête du plus gros laboratoire de paléontologie au monde avec 100 personnes. Calcul rapide, combien cela coute à l’Etat, de 30.000 à 50.000 euros par poste (salaire et charge), de 3 à 5 million d’euro par an rien qu’en salaire et charge, c’est pas rien ! Avec 5% de ce budget transformé en budget acquisition, il y a de quoi faire !

S’il y avait de l’argent pour approvisionner les musées, il serait moins coûteux de financer une mission de scientifiques plutôt que d’acheter ce qu’il y a sur le marché. Rien de moins sûr, bien au contraire ! On confond récolte de spécimens dans un but de recherche scientifique et récolte de spécimens dans le but d’avoir des choses à montrer dans les musées.

Un exemple concret, un triceratop, dans un musée de paléontologie, cela a toujours sont succès. Financer une expédition de scientifiques aux USA pour aller en cherche un ? Il faudrait des années auparavant trouver des accords avec des propriétaires de terrain susceptible d’en contenir, formaliser juridiquement cet accord, étudier dans quelle mesure si un spécimen est trouvé il peut sortir du pays, et rester en France, une fois tout cela fait, envoyer un groupe de scientifiques fouiller, vont-ils trouver de suite un spécimen complet ? Combien de jour/homme de fouille pour en trouver un ? Peut être jamais ! Pensons au coût des salaires, charges, hébergement sur place, transport, etc. Et si un spécimen est trouvé, il faut le rapatrier, le préparer, et le monter pour l'exposer…

Pour mémoire, l’année dernière, pour moins de 500.000 euro, un très bon spécimen était à Paris en vente, il n’y avait qu’à signer un chèque… Clairement bien moins cher que d’aller en cherche un ! Et aussi typiquement un objet qui peut être financé par un mécène...

De plus depuis quand nos paléontologue sont-ils des spécialiste des fouilles ? Pour bien connaître les formations en paléontologie en France, il n’y a pas à ma connaissance ni de cours ni de stage d’application pour fouille paléontologique. Certes des étudiants en fond mais le plus souvent à leur initiative, comme les "amateurs". Egalement, pas cours de dégagement, préparation en « labo »… Les seuls pro en France sont des commerçants… Souvenons-nous que pour exposer le sarkosorus imperator qui trainait depuis 20 ans dans une cave, le museum de Paris a du compter sur les bénévoles de l’association saga dans les années 90'.

Voilà, rapidement, sur le ton d’un discussion entres connaissances, quelques éléments et pistes de réflexion…

ANDRE HOLBECQ · 9 avril 2009

très justes, rien à ajouter, plein de pertinences :grand sourire: rien à ajouter, tout est dit et bien envoyé ! :ye!:

9 septembre 2009

Après le Tricératops CLIFF acquis en 2008 par un collectionneur américain qui en a fait don au Museum of Science de Boston, c’est au tour de l’ Ophthalmosaurus, ANNA, emporté pour 181.000 euros en Avril 2009 par un entrepreneur lyonnais de finir dans un musée. En l’état, le musée océanographique de Monaco.

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