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Posté(e)

J'ai trouvé ceci de Bruno Chanet et François Lusignan.

http://www.perigord.tm.fr/~ecole-scienc/pa...r_evolution.pdf

Ca n'a pas l'air mal, si ça peut intéresser quelqu'un... Voici le texte en vrac, mais c'est plus pratique de consulter le pdf avec ses illustrations.

Enseigner l’évolution biologique dès l’école primaire : du rêve à la réalité.

Problématique développée : Comment passer de la transmission difficile

et souvent bâclée d’une théorie complexe à la construction effective de

quelques connaissances par les élèves grâce à une démarche d’investigation

basée sur des arguments scientifiques observables et discutables.

La classification moderne du vivant ou classification phylogénétique a pour

principe de refléter le plus précisément possible l’évolution arborescente

des organismes des biodiversités actuelles et passées. Les éléments

matériels manipulés par les élèves qui classent des animaux1 doivent

permettre, grâce à une méthode identique à celle utilisée dans les

laboratoires de systématique, d’arriver aux mêmes résultats. Le niveau de

difficulté des observations restera la seule différence évidente entre ce

que vont faire les élèves et les recherches actuelles en systématique.

Alors que les scientifiques s’intéressent à des arguments anatomiques très

fins et vont rechercher dans la structure des biomolécules des preuves

concordantes sur les relations de parenté entre taxons, les élèves seront

amenés à classer les animaux sur des caractères communs facilement

observables tels que la présence de poils, plumes, squelette interne,

coquille, sabots, cornes, crocs …

Les activités de classe proposées privilégient avant tout la rigueur

méthodologique de l’argumentation qui est l'essence même de la science.

D’un point de vue didactique l'approche active du sujet par une démarche

d’investigation est très différente du simple discours qu'on trouve dans

tous les manuels. Un discours sans arguments scientifiques et dont la

logique n’apparaît jamais est facilement démontable par tout un chacun.

Cela peut être le citoyen lambda, éventuellement parent d’élève,

s’appuyant sur une méconnaissance profonde du sujet et sur ses propres

représentations ou une personne utilisant un discours d’autorité

s’appuyant sur un dogme religieux traditionnel ou un discours plus

pernicieux tel celui tenu par les nouveaux prophètes de l'Intelligent

Design.

1 La classification des végétaux, trop complexe, n’est pas abordée à l’école primaire.

Un enseignement trop ambitieux basé sur la

transmission de connaissances complexes et très

souvent dépassées.

L’enseignement dispensé au primaire (ou dans les media de vulgarisation)

ne peut induire au mieux que des représentations erronées et au pire un

grand vide.

Des schémas bien ancrés issus de simplifications malheureuses sont dans

tous les esprits. L’un des plus solidement établi est celui d’une

représentation linéaire de l’évolution menant à l’homme moderne et

partant du singe.

Cette vision est bien entendue totalement fausse notamment parce

qu’une espèce actuelle, le chimpanzé, Pan troglodytes, ne peut pas être

l’ancêtre d’espèces fossiles comme Homo erectus et Homo

neanderthalensis. L’idée véhiculée par cette image - et ce n’est pas fortuit

mais historiquement bien établi - est que l’homme est au « sommet » de

l’évolution. Cette vision rectiligne de l’évolution biologique est l’héritage,

la relique, d’une hiérarchie allant des roches aux nuages, avec le vivant au

milieu. L’homme est au sommet ou presque car il est sous les anges et

les nuages. Cette hiérarchie est présente chez Aristote et Platon. On la

retrouve ensuite sous le nom d’Echelle des êtres chez Leibniz et sous une

forme déguisée chez Teilhard de Chardin.

A défaut d’une formation scientifique efficace, le terreau culturel reste

fertile pour que s’établisse solidement dans les esprits des représentations

non scientifiques comme celles qu’on trouve dans les textes religieux

traditionnels ou celle proposée par l’Intelligent Design. Ce dernier avatar

s’adresse à des personnes ayant une certaine culture scientifique basée

sur des connaissances transmises. Ces personnes n’ont pas ou peu été

formées à la méthode scientifique s’appuyant sur des arguments qu’on

peut discuter ou bien choisissent délibérément de s’affranchir des règles

de la science. De même, dans l’esprit des élèves, ce qui tient lieu de

connaissances scientifiques ne s’appuyant pas ou peu sur des preuves

matérielles raisonnées prend le statut de croyances facilement

remplaçables par d’autres.

Analyse de quelques documents tirés de livres de classe

actuellement présents dans les écoles.

Tous les documents présentés contiennent une grande quantité

d’informations extrêmement denses, complexes et sans liens identifiables

entre elles pour des élèves qui ont des connaissances très limitées en

biologie, géologie, physique et chimie et qui de plus ont des possibilités

d’abstraction très modestes dans les domaines de l’espace et du temps.

Ces informations sont assénées sans aucune réflexion ni construction des

bases nécessaires à leur compréhension.

Quelques exemples :

- Document 1 : Comment un élève de cycle 3 primaire pourrait-il faire le

lien entre l’apparition de l’oxygène et celle des végétaux chlorophylliens

puisqu’il n’a aucune idée de ce qu’est la photosynthèse ?

- Document 2 : Quel est le lien qui unit dinosaures, ammonite, tortue,

homme et mammouth ? Si cette représentation - scientifiquement

correcte au demeurant – n’est pas étayée au préalable par un travail à

la portée des élèves sur ce qui relie les organismes, c’est à dire des

caractères communs transmis d’ancêtres à descendants, on pourra

penser que ces espèces sont apparues par magie à certains moments

de l’histoire de la vie sur Terre … Même si ce n’est pas l’effet recherché.

- Document 3 : Outre que cette classification est fausse au vu des

connaissances actuelles, elle est donnée comme une information

supplémentaire sans aucune justification sur les caractères choisis ce

qui demanderait pour le moins un travail de recherche et d’analyse

préalable basé sur l’observation et la comparaison en vue de procéder

à des classements (IO cycle 2).

- Document 4 : Là encore, les connaissances transmises ne sont pas

conformes à la connaissance scientifique actuelle. C’est comme si par

souci de simplification, on disait aux élèves que la Terre est plate pour

leur expliquer quelques années plus tard qu’en fait, elle est ronde.

Comme aucune construction logique ne vient justifier ce qui devra bien

être admis comme une loi intangible, ce pseudo savoir, s’il est retenu

par les élèves (mais heureusement il sera vite oublié) pourra

facilement être balayé par un dogme de remplacement.

- Document 5 : La représentation omniprésente d’une évolution linéaire

allant d’espèces d’hominidés fossiles jusqu’à l’homme actuel conforte

l’anthropocentrisme hérité de siècles où se sont mêlés sciences et

préjugés culturels et religieux.

Document 1

Document 2

Document 3

Document 4

Document 5

Que peut-on faire pour enseigner l’évolution ?

La théorie de l’évolution est un fondement essentiel des sciences du vivant

et l’aborder dès l’école primaire est une double nécessité :

- Il n’est pas admissible d’un point de vue éthique que les élèves

construisent au primaire des connaissances qui seraient invalidées

plus tard dans leur scolarité, comme le classement dépassé

vertébré-invertébré ;

- Une première approche de la classification du vivant est au

programme du cycle 2 tandis que l’histoire de la vie sur Terre

permettant un premier niveau d’explication est proposée au cycle 3

(BOEN du 14 février 2002).

Les textes officiels : B.O.E.N. du 14 février 2002

Cycle 2

L’objectif est de commencer à faire percevoir aux élèves la

diversité du vivant grâce à l’observation et au classement de

différents animaux, végétaux et milieux :

- Observation et comparaison des êtres vivants en vue

d’établir des classements ;

- Élaboration de quelques critères élémentaires de

classement, approche de la classification scientifique.

Cycle 3

L'unité du vivant est caractérisée par quelques grands traits

communs, sa diversité est illustrée par la mise en évidence de

différences conduisant à une première approche des notions

de classification, d'espèce et d'évolution :

- Des traces de l’évolution des êtres vivants (quelques

fossiles typiques) ;

- Grandes étapes de l’histoire de la vie sur la Terre ; notion

d’évolution des êtres vivants.

Les textes officiels insistent à juste titre sur l’entrée par la classification

ce qui ne semble pas être bien intégré par l’édition scolaire traditionnelle.

Les exercices de classification, complétés au cycle 3 par l'étude des

relations de parenté entre les êtres vivants, sont pourtant certainement la

voie la plus appropriée pour construire un premier niveau de

compréhension de l'évolution, adapté aux élèves du primaire et du

collège.

Dans le cadre d’un enseignement rénové et réaliste de l’évolution

biologique, l’objectif à viser sera donc dès le cycle 2 l’utilisation raisonnée

de la méthode de classification basée sur l’observation de caractères

qu’ont les organismes. Il s’y ajoutera au cycle 3 la compréhension des

principes de base du concept d'évolution (espèce, parenté, transmission et

brassage des caractères par reproduction sexuée, transformation des

espèces ...) qui fondent la classification scientifique du vivant. L’utilisation

de mots dont l'étymologie est souvent compliquée n’ayant pas d’intérêt, le

vocabulaire lié à la classification à l'école primaire sera limité aux groupes

les plus connus : mammifères, oiseaux, carnivores, ongulés, ruminants ...

et aux caractères exclusifs qui les définissent : poils, plumes, crocs,

sabots, cornes ....

Au cycle 2, on construira pas à pas les principes de la méthode et

on réalisera des exercices choisis parmi les plus simples.

Il est intéressant et très significatif de constater que quand on demande

de classer un même échantillon à des enfants ou à des adultes, ils

utilisent tous divers critères : écologiques, physiologiques, anatomiques ...

en utilisant leurs connaissances et leur propre représentation du vivant.

De plus, les enfants (et même parfois les grands !) utilisent généralement

plusieurs de ces critères en même temps sans percevoir qu’ils n’ont pas

de cohérence entre eux. Il est donc indispensable de passer par une étape

où l'on va examiner diverses méthodes et critères de classement proposés

par les élèves. Tous ont une logique propre, mais on devra notamment

montrer qu'on ne peut pas utiliser deux systèmes en même temps. Il sera

ensuite nécessaire de dire que la classification scientifique du vivant est

celle qui utilise des caractères que les organismes possèdent, caractères

transmis par leurs parents et avant eux par leurs ancêtres plus ou moins

lointains. La classification des organismes dès l’école primaire se fera

exclusivement avec des caractères simples et visibles sans prétendre à

l’exhaustivité mais sans concession ou approximation vis-à-vis de la

méthode et des connaissances. Ces caractères sont des arguments

scientifiques permettant de construire peu à peu les notions d’espèce et

de groupe d’espèces. Le concept d’évolution des êtres vivants qui intègre

ces notions essentielles est difficile et long à appréhender ; il n’est

d’ailleurs pas au programme du cycle 2. Cependant, l’intérêt de cette

classification est de faire germer ce concept, qui sera développé tout au

long de la scolarité (cycle 3 primaire, collège, lycée et enseignement

supérieur).

Une fois acquise, la méthode devra être réactivée plusieurs fois -

idéalement une à deux fois par an - avec des exercices complémentaires à

ceux de la séquence. Leur réalisation est rapide : cela ne doit pas prendre

plus d’une bonne heure avec des élèves entraînés, dans le cadre des

sciences ou d'autres contextes de travail (littérature, géographie, histoire,

mathématiques ...).

On se familiarise progressivement avec les groupes principaux :

mammifères, oiseaux, carnivores, ongulés, ruminants ... grâce aux

caractères exclusifs qui les définissent : poils, plumes, crocs, sabots,

cornes ....

On remarque que des groupes peuvent s’emboîter selon leurs caractères

communs ou exclusifs : les ruminants (cornes) font partie des ongulés

(sabots) qui font eux-mêmes partie des mammifères (poils).

L’utilisation du cahier d'expériences qui suit les élèves pendant toute leur

scolarité primaire permet de regrouper toutes les activités de classification

dans une même partie du cahier d'expériences et de relier les

connaissances entre elles pour une première approche de la classification

scientifique.

Au cycle 3, on s'appuie sur les groupes connus et on complexifie

(nouveaux caractères, nouveaux groupes …). Si les élèves n’ont pas

abordé la classification au cycle 2, ils doivent suivre la même démarche

d’investigation permettant de construire les compétences

méthodologiques, mais ils pourront avancer plus rapidement.

La méthode reste la même qu’au cycle 2 mais la compréhension de ses

fondements est plus aboutie : la classification est incluse dans le contexte

de l'étude des fossiles et de l'évolution. Pour cela, on produit de manière

systématique les groupes emboîtés déjà utilisés au cycle 2 et on les utilise

pour construire les arbres de relation de parenté.

Cette seconde représentation a l’avantage de contribuer à construire petit

à petit en situation de recherche le concept d’évolution dont une première

approche est au programme du cycle 3. En effet, dans la représentation

par arbres de relations de parenté, les points de rencontre entre les

branches représentent les ancêtres communs entre animaux ainsi que la

présence de caractères transmis par ces ancêtres. C’est là un point

essentiel de la reconstitution historique de l’évolution des espèces grâce à

des arguments scientifiques accessibles dans les planches utilisées par les

élèves.

La répétition des exercices permet, comme au cycle 2, de conforter une

méthode de travail et de capitaliser des connaissances. Les exercices faits

au cycle 2 peuvent sans inconvénient être à nouveau proposés à la

lumière des connaissances et méthodes d’investigation liées à l’évolution

des espèces.

On fait le point en fin de cycle 3 sur les groupes vus depuis la GS/CP et

on construit une représentation simplifiée de l'arbre phylogénique qu’on

peut comparer avec celle proposée dans la documentation scientifique.

Les caractères permettant de classer les animaux et de reconstituer leurs

relations de parenté sont des arguments scientifiques. À ce titre, ils font

l'objet de débats entre élèves permettant d'en discuter la validité. Le

cahier d'expériences reflète la richesse de l'argumentation qui permet de

dégager des connaissances pour une première approche de l'évolution des

êtres vivants.

Créationnisme et Intelligent Design : le retour du refoulé

Malgré une approche pédagogique basée sur une méthodologie

scientifique, tout enseignant peut se retrouver à un moment donné

confronté à des élèves ou des parents d’élèves inquiets ou dubitatifs voire

virulents ou hostiles après des séances où il a été question d’évolution des

êtres vivants. Plutôt que de présenter des arguments scientifiques

expliquant l’évolution, il s’agira de donner des arguments pour :

1. Montrer que la théorie de l’évolution est une théorie scientifique

2. Expliquer ce qu’est une théorie scientifique

3. Montrer en quoi la théorie de l’évolution se distingue des autres

modes d’explication de la diversité des êtres vivants et de l’histoire

de la vie sur Terre.

En évolution, il faut distinguer le « Quoi » du « Comment ».

« Quoi »: c'est-à-dire le déroulement de l’évolution, la reconstitution des

évènements intervenus durant l’évolution des êtres vivants. C’est l’objet

de la recherche des relations de parenté entre êtres vivants.

« Comment », c'est-à-dire les mécanismes de l’évolution. Cet aspect

n’est pas à traiter avec les élèves au primaire. Charles Darwin, en 1859,

proposa un mécanisme, la sélection naturelle, qui explique que parmi une

diversité d’êtres vivants, les organismes à la fois les plus chanceux et les

plus adaptés à un moment donné survivent et transmettent leurs

caractéristiques héréditaires à leur descendance, qui sera à son tour et

ensuite soumise à une autre sélection. Il s’agit d’une course en avant

perpétuelle pour la survie des organismes : la proie doit s’adapter à une

toujours plus grande efficacité du prédateur, le prédateur doit s’adapter à

des proies améliorant sans cesse leurs stratégies pour survivre. C’est

l’escalade co-évolutive. Ce mécanisme a été confirmé à plusieurs reprises

sur des exemples précis et trouve même aujourd’hui des applications à

l’échelle cellulaire et moléculaire au sein des êtres vivants.

Quant au « Pourquoi », il ne relève pas des sciences mais des convictions

religieuses ou philosophiques.

La théorie de l’évolution est une théorie scientifique

Dans la langue française, le mot théorie a deux sens :

1. « Ensemble d'idées, de concepts abstraits, plus ou moins

organisés, appliqué à un domaine particulier »

2. « Construction intellectuelle méthodique et organisée, de

caractère hypothétique (au moins en certaines de ses parties) et

synthétique. Éléments de connaissance organisés en système ».

Le premier sens appartient au langage courant et correspond souvent à

des faits imparfaitement ou peu étayés, alors que le second appartient au

langage des sciences. De ce décalage naissent beaucoup

d’incompréhensions. La théorie de l’évolution est une théorie scientifique.

Comme pour toute théorie scientifique, certains points font l’objet de

discussions entre les chercheurs, mais cela n’implique pas que la théorie

elle-même soit à rejeter.

La théorie de l’évolution est une théorie scientifique … En

évolution

La théorie de l’évolution est la seule explication scientifique permettant

de comprendre la diversité actuelle et passée des êtres vivants, mais

aussi l’unité du monde vivant.

Pourquoi ? L’analyse des faits, sans en occulter aucun, conduit à l’idée

que les êtres vivants ont connu des transformations successives au fil du

temps et sont tous apparentés à différents degrés. Elle permet d’expliquer

les ressemblances et les différences entre les êtres vivants. Elle appartient

au domaine scientifique et ne fait appel à aucun créateur ou force

surnaturelle, une condition nécessaire pour qu'une théorie soit

scientifique.

La théorie de l’évolution n’est pas un discours figé. Les travaux se

poursuivent et affinent, précisent les résultats antérieurs et en proposent

de nouveaux. Près de 150 ans de travaux scientifiques n’ont pas invalidé

l’idée d’évolution, mais ils en ont détaillé, confirmé et enrichi de nombreux

aspects. S’agissant d’une théorie scientifique, il est possible qu’elle soit un

jour invalidée, comme le furent d’autres théories scientifiques, mais ce ne

peut être que par des découvertes susceptibles de la réfuter, c'est-à-dire

par de nouvelles preuves scientifiques, qui devront être en mesure de

balayer ou reconsidérer 150 années de découvertes convergeant toutes

dans le même sens.

La théorie de l’évolution permet de reconstituer le passé

L’idée de fond de la théorie de l’évolution est que le monde vivant a eu

une origine unique et très ancienne (3,5 milliards d’années environ) et

que les êtres vivants ont subi des modifications et diversifications

successives aboutissant à l’arbre du vivant.

Cet arbre est reconstitué à partir de la comparaison des caractéristiques

des êtres vivants (structure des organes, mais aussi des chromosomes,

des gènes, des molécules, etc …). Cet arbre est le résultat d’une

reconstitution historique, comme nous pourrions le faire pour la bataille de

Kadesh menée par Ramsès II, vers 1299 avant notre ère. Dans les deux

cas, bataille de Kadesh et arbre du vivant, on se fonde sur les traces

disponibles. Si ce n’est que dans un cas, les traces sont les hiéroglyphes,

les stèles et monuments laissés par les vainqueurs ou les vaincus, et que

dans l’autre, il s’agit des traces portées par les êtres vivants eux-mêmes

et en eux-mêmes, héritées de leurs ancêtres communs. Un organe, un

chromosome, un gène, particuliers et communs à deux organismes, sont

interprétés dans ce cadre comme la preuve d'une ascendance commune.

Ce résultat est d'autant plus corroboré qu’il est supporté par de

nombreuses particularités communes anatomiques, chromosomiques ou

moléculaires qui sont autant de preuves concordantes. Comme pour la

reconstitution du déroulement de la bataille de Kadesh, il y a récolte des

données puis mise en cohérence de celles-ci pour comprendre ce qui a pu

se passer. La compréhension moderne de l’évolution des êtres vivants est

construite ainsi.

Les opposants à la théorie de l’évolution ne présentent pas des

arguments scientifiques.

La plupart des oppositions à la théorie de l’évolution ne s’inscrivent pas

dans un cadre scientifique car elles ne respectent pas les principes sur

lesquels la science se fonde. En faisant appel à des causes surnaturelles

ou à des croyances personnelles pour rendre compte de la diversité du

monde vivant, elles s’excluent de fait, dès le départ, du discours

scientifique. Seules des affirmations qui peuvent être soumises à la

réfutation par des observations ou des expériences peuvent être

considérées comme scientifiques. C’est pourquoi les discours qui

s’opposent à la théorie de l’évolution, comme les thèses créationnistes ou

celle du « dessein intelligent », ne sont pas des théories scientifiques.

Voir à ce sujet la séance de classe : Science contre pseudoscience ou

l’Intelligent Design expliqué à nos élèves2.

© Bruno Chanet et François Lusignan, novembre 2007.

2 http://www.perigord.tm.fr/~ecolescienc/

pages/activite/monde_vivant/Telechargements/Seance_ID.pdf

Posté(e)

N'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil, ça parait très sérieux. Je n'ai détaillé que la page sur l'intelligence design (déformation professionnelle) et j'ai un petit coup de coeur pour la reconstitution de l'arbre phylogenétique des shadoks

Serge

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