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Vente et achat de minéraux français et cristaux du monde sur Internet.
▲  Vente et achat de minéraux français et cristaux du monde sur Internet  ▲

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Invité Rémi BORNET
Posté(e)

:magie:

Toutes les plus belles pièces sont sortis avec de très gros moyens et ce sont souvent des exploitations de minerais, métaux/matières précieuses...

Le tout est de savoir utiliser son matériel... et d'avoir les autorisations pour l'utiliser... Mais un artificier digne de ce nom fera du meilleur boulot avec ces explosifs que toi avec ton marteau par exemple... Le problème étant que, comme toujours, des imbéciles font n'importe quoi... quand on se promène en forêt et que l'on voit un gros trou avec des arbres couchés, il ne faut pas s'étonner après de la fermeture des mines et des carrières au public...

Etre amoureux de la minéralogie, c'est sortir une pièce sans l'endommager quelque soit les moyens utilisés tant qu'ils ne font prendre aucun risque à autrui et le tout en ayant les autorisations pour le faire...

@+

Posté(e)

Je crois qu'on n'est pas sorti de la polémique "bonnes ou mauvaises méthodes", "bons ou mauvais chercheurs"

Je crois que l'important est avant tout : d'avoir les autorisations nécessaires (tout à fait Rémi) et de laisser le site impeccable (respect de l'environnement).

Dans l'ensemble, les amoureux des minéraux sont des amoureux de la nature et respectueux de l'environneemnt quelque soit les moyens utilisés pour l'extraction des minéraux.

Mais c'est vrai que certaines personnes (peut-être trop nombreuses) sont sans gêne et donne une mauvaise image de l'activité minéralogique.

Le sablais

Posté(e)
Je crois qu'on n'est pas sorti de la polémique "bonnes ou mauvaises méthodes", "bons ou mauvais chercheurs"

Je crois que l'important est avant tout : d'avoir les autorisations nécessaires (tout à fait Rémi) et de laisser le site impeccable (respect de l'environnement).

Dans l'ensemble, les amoureux des minéraux sont des amoureux de la nature et respectueux de l'environneemnt quelque soit les moyens utilisés pour l'extraction des minéraux.

Mais c'est vrai que certaines personnes (peut-être trop nombreuses) sont sans gêne et donne une mauvaise image de l'activité minéralogique.

Le sablais

Rien à dire de plus...... totalement d'accord

Posté(e)

Le topic est différent, mais on y retrouve les mêmes oppositions d'idées...réalisme et quelques idées reçues face à face.

La plupart du temps, ceux qui jugent ou condamnent le font au nom du respect d'une soi-disant éthique qui laisse perplexe.

L'amalgame business / gros moyen est encore de mise pour bien des amateurs de cailloux, et c'est dommage. Les idées reçues ont la vie dure (cf topic des cristaux et des hommes).

Le rapport entre l'Amour des minéraux et l'huile de coude (terme que l'on utilise QUE pour l'emploi du marteau-burrin) me fait doucement sourire. C'est tellement complaisant de considérer que c'est d'une façon et d'une seule que l'on exploite "comme il faut" une poche à cristaux....mais c'est une grave imposture. J'invite ceux qui ne l'ont jamais expérimentée, à réaliser la mise en place d'une logistique permettant de sortir par coins eclatage une pièce de 25 kg couverte de fluorine (par exemple) d'une qualité exceptionnelle sur une gangue de dureté élevée. Je doute qu'ils considèrent ensuite que les efforts physiques engendrés soient moins respectables que donner des coups de marteau !...Encore une fois, c'est une question d'expérience et de connaissance, ceci étant dit sans aucune prétention.

La nature n'est pas un musée de cristaux à ciel ouvert, ou alors en exposition temporaire. Elle évolue, elle détruit et recycle tout, y compris les plaques de quartz qui brillent au soleil en attendant d'être ravagées par un éboulement, les cycles gel/degel ou d'autres facteurs tectoniques ou météo.

Celui qui se donne les moyens d'extraire proprement (i.e. avec les moindres dégats possibles) des cristaux est forcement un amoureux des cailloux et un conservateur du pratrimoine naturel ! Soyons logiques...

Certains disent qu'il faut simplement utiliser les bons outils et respecter les lois....c'est vrai, bien sur, sauf que dans certains cas (fragilité ou ductilité spécifique de la roche, interface gangue/cristaux ou gangue /roche encaissante problématique pour cause de caractéristiques mécaniques différentes...etc) LE bon outils est effectivement une tronconneuse thermique, un forage suivi d'un "coin-éclatage" savamment mis en oeuvre (pas si simple). Quelle loi interdit l'utilisation d'un coin éclateur d'ailleurs (hors Mont-Blanc) ?

Mais on estime celà en étant sur place, pouvant juger de l'espace de travail, de l'accessibilité du spot, de l'orientation de la fissure, de la nature des cristaux, du contact minéralisation/encaissant...pas facile de se faire une idée sur la base des photos, elles sont parfois trompeuses et ne montrent pas tout. Dans ton cas LA Taupe, si des burrins (aiguisés !!) ne donnent rien, il faudra soit plus de bras et de jours de tabassage pour élargir la zone pour éventuellement profiter de la fracturation pour sortir des plaques intactes, soit un travail electro/thermo-mécanique. Le mieux est dans tous les cas de travailler à plusieurs si tu es dans une impasse en solo.

Quant à extraire des pièces à coups d'explosifs... une absurdité que l'on entend parfois... encore un mythe à la française...Le "pétard", comme l'appelait certains anciens, est un artifice de dépilage, un moyen pour avancer dans un filon ou créer une saignée dans un pan de roche encaissante massive. La puissance mise en oeuvre est telle qu'une poche est totalement foudroyée si on pratique un pétardage pour l'exploiter directement.

Geopolis cautionne effectivement l'emploi du matériel adapté (je parle de matériel, pas d'explosif) pour sauvgarder une pièce dans les meilleurs conditions possibles et c'est bien heureux. Personne n'est obligé à rien, c'est un libre choix. Considérant le regroupement de compétences théorique et pratique dont fait preuve cette association, leur avis en matière d'exploitation semble fort respectable...un avis de connaisseur dira t'on simplement...

Doit-on considérer que si l'on ne le fait pas uniquement pour l'argent, il est amoral de se donner les moyens d'exploiter une poche impossible à "tabasser" de façon classique ?!...Question de pragmatisme et d'honneteté intellectuelle je pense.

Lorqu'on rêve devant les vitrines de musées, réfléchit-on aux modes d'extractions employés ? Les pièces exceptionnelles ou nos pièces de collections à tous sont elles moins belles du fait qu'on a utilisé un perforateur ici, une tronconneuse là, pour les récolter ?...

Invité Rémi BORNET
Posté(e)
Quant à extraire des pièces à coups d'explosifs... une absurdité que l'on entend parfois... encore un mythe à la française...Le "pétard", comme l'appelait certains anciens, est un artifice de dépilage, un moyen pour avancer dans un filon ou créer une saignée dans un pan de roche encaissante massive. La puissance mise en oeuvre est telle qu'une poche est totalement foudroyée si on pratique un pétardage pour l'exploiter directement.

Je maintiens ce que j'ai dit : un artificier digne de ce nom est capable de faire dégager un bloc sans faire un cratère dans le flanc de la montagne... du coup les pièces sorties sont beaucoup moins endommagées que si tout le travail avait été fait au burin et au marteau... Je n'ai pas dis que l'on sortait des pièces d'une poche de quartz en posant un bâton de dynamite devant... et en ramassant ensuite... :applaudir: bien que pourtant cela soit comme ça pour que de nombreuses pièces ayant été sorties... Comme je disais plus haut, les exploitations minières et les carrières en ont bien souvent rien à faire des minéraux... :clin-oeil: Certaines personnes travaillant sur ces sites on quand même ramasser les morceaux... et heureusement... :applaudir:

@+

Posté(e)

D'accord avec toi Remi !!

Suivant l'expérience de la personne (une formation d'artificier au minimum) et l'explosif utilisé (son caractère foudroyant ou pas, stabilité thermique, diamètre critique, vitesse et énergie de détonation...mais aussi nature de la roche), on peut optimiser des détonations de façon très précise. Tu prèches un converti de longue date... :clin-oeil: .

je ne disais pas ça relativement à tes commentaires, bien au contraire...

par contre beaucoup de gens pensent que explosifs = destruction ou exploitation à la bourrin.

je sais bien qu'on ne fait pas des tirs à l'anglaise devant un four de quartz fumé pour l'exploiter....mais certains le croient !!!

Invité Rémi BORNET
Posté(e)

:applaudir:

Oui pas de problème :applaudir:, c'était juste pour préciser mes dires pour qu'il n'y ai pas d'ambiguité :clin-oeil:

@+ :sourire:

Posté(e)

Remi, Le sablais, Osiris, Theophraste vous avez toute ma sympathie !

c'est rassurant de voir que des gens restent lucides et magnanimes sur ces thèmes très contreversés!

Le respect (le calme et la mesure de vos propos) et l'ouverture d'esprit dont vous faites preuves font plaisir à lire.

On sent du reste une connaissance certaine de la minéralogie dans vos messages.

j'aspire réellement à rencontrer plus de gens comme vous sur mes chantiers, ça serait un vrai plaisir de discuter cailloux quelques instants, d'echanger quelques infos, de partager quelques astuces de boulot...ça changerait de la méfiance et la froideur de mise en général lorqu'on croise quelqu'un sur un gisement et que l'on a un perfo dans les mains...

Posté(e)

En tant que vendéen, je ne peux pas être plus éloigné de la montagne alpine. Cependant j'ai toujours eu une certaine admiration pour les cristalliers qui doivent faire preuve de beaucoup d'efforts physiques dans des conditions très difficiles pour trouver des cristaux. Il y a une certaine aura dans cette profession (devrais-je dire vocation!!).

Quand à polémiquer sur leur impact écologique, géologique... c'est autre chose et cela n'enlève rien à leurs qualités.

Je suppose pourtant que comme dans toute activité il y a des cristalliers corrects et d'autres qui le sont moins. Et comme je le disais plus haut, il suffit d'un mauvais comportement pour que l'ensemble des cristalliers soit montré du doigt.

C'est comme pour les chasseurs, les ramasseurs de champignons etc.... avec un handicap de plus : c'est que les cristaux, à l'échelle humaine ne se reproduisent pas. Donc c'est plus facile de trouver cet argument pour critiquer.

Je sais que le travail mérite salaire, mais ce que je trouve dommage c'est la difficulté pour quelqu'un d'ordinaire comme moi de pouvoir se procurer pour sa collection quelques cristaux alpins. Le prix de vente de ces minéraux, même de moins de 10 cm est exhorbitant sur les circuits commerciaux. Est-ce vraiment le cristallier qui s'enrichit ?? ou les revendeurs???

Le sablais

Posté(e)

Spectateur depuis plusieurs mois des posts du forum, j'ai suivi les échanges récents - et les oppositions - au sujet des méthodes d'extraction de minéraux.

Spectateur en tant qu'invité, et il me manquait l'occasion de pouvoir m'exprimer: c'est la raison pour laquelle je me suis inscrit ce soir: pour participer à la discussion :clin-oeil:

Contrairement à beaucoup d'entre vous je n'ai pas une expérience développée sur des années, mais j'ai vite compris - confronté à la réalité du rocher de l'Oisans - qu'un simple marteau et burin ne suffisait qu'à réduire en poudre l'objet de mes efforts... Malhabile, peu expérimenté peut-être... mais la mécanique des roches a ses limites...

Depuis quelques temps j'ai eu l'occasion d'utiliser un perfo et des coins éclateurs. Tout simplement: ça permet d'extraire des pièces qui auraient été réduites en bouillie avec la méthode "noble" du marteau et du burin. Je ne fais partie d'aucun club minéralo - j'adhère au "club des indépendants" - mais je ne comprends pas les réflexions "j'ai toujours extrait mes échantillons à l'huile de coude: ceux qui font autrement sont des vils adeptes du busness de minéraux".

C'est un confilt de génération ou de la jalousie? Et quand "quand vous êtes façe à une belle géode de quartz" j'ai pas envie de sortir mon appareil photo (même si je le fait) mais j'ai surtout envie de la sortir proprement, sans rien casser!

Revenons à l'origine de ce post: si j'ai tout suivi, "la taupe", le premier rédacteur du fil, est valaisan. Comme suisse il échappe à beaucoup de polémiques et d'incompréhensions - de lois mal appliquées ou de vides juridiques spécifiques à la France si féconde en légiférations stériles.

Qu'il exploite son four de manière pragmatique! Si l'encaissant est trop dur qu'il l'attaque avec des méthodes appropriées (et je ne parle pas spécialement d'explosif). En Suisse les cristalliers sont reconnus comme du patrimoine vivant (c'est l'expression), il ne sont ni poursuivis par la justice ni considérés comme des profiteurs vivant dans les interstices de la légalité.

C'est vrai que Berne est plus près des Alpes que Paris...

Posté(e)
En tant que vendéen, je ne peux pas être plus éloigné de la montagne alpine. Cependant j'ai toujours eu une certaine admiration pour les cristalliers qui doivent faire preuve de beaucoup d'efforts physiques dans des conditions très difficiles pour trouver des cristaux. Il y a une certaine aura dans cette profession (devrais-je dire vocation!!).

Quand à polémiquer sur leur impact écologique, géologique... c'est autre chose et cela n'enlève rien à leurs qualités.

Je suppose pourtant que comme dans toute activité il y a des cristalliers corrects et d'autres qui le sont moins. Et comme je le disais plus haut, il suffit d'un mauvais comportement pour que l'ensemble des cristalliers soit montré du doigt.

C'est comme pour les chasseurs, les ramasseurs de champignons etc.... avec un handicap de plus : c'est que les cristaux, à l'échelle humaine ne se reproduisent pas. Donc c'est plus facile de trouver cet argument pour critiquer.

Je sais que le travail mérite salaire, mais ce que je trouve dommage c'est la difficulté pour quelqu'un d'ordinaire comme moi de pouvoir se procurer pour sa collection quelques cristaux alpins. Le prix de vente de ces minéraux, même de moins de 10 cm est exhorbitant sur les circuits commerciaux. Est-ce vraiment le cristallier qui s'enrichit ?? ou les revendeurs???

Le sablais

Bonsoir,

Il y a surtout beaucoup de jalousie vis à vis du bon cristallier qui trouve de jolies choses. On dit qu'il a de la chance, qu'il utilise des moyens illégaux qu'il casse tout etc... Plutôt d'essayer de comprendre pourquoi il est meilleur ! A mon avis il est plus observateur et il est surtout plus passionné que les autres, c'est en sorte un grand réveur. Je ne pense pas qu'il y a en France des gens qui vivent uniquement de leur récolte de minéraux. C'est trop alléatoire et usant physiquement ! Il faut mieux travailler à l'usine ! Maintenant il est vrai qu'il se trouve des pièces qui ce négocient parfois très chères. Mais c'est vraiment le top du top et, pour ces raretés il y a quelques collectionneurs qui sont prêts à alligner des sommes astronomiques. Les échantillons très beaux et propres mais moins exceptionnels, ce vendent déja beaucoup moins bien!

En général le cristallier et fier de ses trouvailles et il n'a pas envie de s'en séparer facilement ! chaques cailloux qu'il trouve lui rappellent de bons moments de sa vie de minéralogiste. :clin-oeil:

Denis.

Posté(e)

Je partage ton point de vue Le Sablais.

A la base j'ai un bac +5 qui me destinait vers un poste de cadre sup' plutot que de cristallier. Si je vis uniquement du commerce de mes trouvailles, c'est bel et bien par vocation, par passion de la recherche et surtout de la découverte des cristaux. Nous sommes très très peu nombreux à vivre uniquement grace à nos trouvailles (mais nous existons astenis, je t'assure... c'est qu'on en serait presque fier... ).

Il est vrai que c'est très dur financièrement. Quand on ne trouve rien de mirifique, on gagne en conséquence, c'est à dire rien ou presque, car on engage des frais pour trouver ces quelques cristaux. C'est pour ça que beaucoups de cristalliers partagent au bout d'un temps leur activité professionnelle avec du commerce pur de minéraux internationnaux (achat et revente). C'est moins tendu pour les finances.

Il y a aussi le facteur risque, risque de se blesser principalement. Le dos, les articulations sont soumis à rude épreuve et il faut être attentif à ne pas se mettre au "chomage technique" en se cassant quelquechose. Et on ne reste pas jeune éternellement....la aussi, ça n'incite pas à être cristallier toute sa vie.

Donc c'est pas rose tous les jours.

Mais en contre partie, on se sent libre, on est souvent en vadrouille dans la nature, on fantasme sur les découvertes du lendemain autour du feu, on croise des biches, on assiste à des couchers de soleil en montagne, on en prend pleins les yeux à chaque sortie, et tout ça n'a pas de prix.

En ce qui concerne les prix justement , là on parle de commerce. Les rôles sont simples, comme dans n'importe quel marché aussi clos que la minéralogie française. Ca forme une chaine à plusieurs maillons. Il y a les fournisseurs (les cristalliers ou d'anciennes collections) d'un coté et les acheteurs (collectionneurs ou musées) de l'autre. Entre les deux, il y a une chaine d'intermédiaires, qui achètent, font une marge et revendent. Une comparaison (toute relative) que j'affectionne est la suivante: le cristallier est comme le pécheur dans la chaine du poisson... à ton avis Le Sablais, est-il celui qui s'enrichit le plus ?

Astenis a bien résumé le concept: pièce exceptionnelle très chère, et tout le reste beaucoup plus abordable en terme de prix. C'est particulier pour le quartz fumé et surtout la fluo rose du Mont-Blanc. Le marché du Mont-Blanc est très spécial d'ailleurs, tout le monde trouve les prix démesurés mais tout le monde en achète quand même !...alors qu'en est-il?

Le cristallier est fier de ses trouvailles, comme tout chercheur de cailloux l'est des siennes...quand c'est possible (financièrement) on se garde la meilleure pièce de la découverte et c'est une sacrée motivation. Et on rêve toujours de la poche qui fournira des pièces encore plus belles que toutes celles connues...on rêve beaucoup mais on trouve rarement de l'exceptionnel. C'est tout l'art et l'enjeu de ce métier !...

Bref, je ne sais pas ce que tu recherches comme minéraux alpins Le Sablais, mais je peux peut être t'aider si tu cherches des choses précises à un prix abordable et/ou raisonnable ( 2 notions certes très subjectives). Je propose un conseil c'est tout (c'est sans arrière-pensée commerciale, avant qu'on m'accuse de faire le rabateur). Je connais bien le marché alpin et pas mal d'autres cristalliers dans les alpes. Si ça peut t'aider, pas de problème.

cordialement.

Posté(e)
Je partage ton point de vue Le Sablais.

A la base j'ai un bac +5 qui me destinait vers un poste de cadre sup' plutot que de cristallier. Si je vis uniquement du commerce de mes trouvailles, c'est bel et bien par vocation, par passion de la recherche et surtout de la découverte des cristaux. Nous sommes très très peu nombreux à vivre uniquement grace à nos trouvailles (mais nous existons astenis, je t'assure... c'est qu'on en serait presque fier... ).

Il est vrai que c'est très dur financièrement. Quand on ne trouve rien de mirifique, on gagne en conséquence, c'est à dire rien ou presque, car on engage des frais pour trouver ces quelques cristaux. C'est pour ça que beaucoups de cristalliers partagent au bout d'un temps leur activité professionnelle avec du commerce pur de minéraux internationnaux (achat et revente). C'est moins tendu pour les finances.

Il y a aussi le facteur risque, risque de se blesser principalement. Le dos, les articulations sont soumis à rude épreuve et il faut être attentif à ne pas se mettre au "chomage technique" en se cassant quelquechose. Et on ne reste pas jeune éternellement....la aussi, ça n'incite pas à être cristallier toute sa vie.

Donc c'est pas rose tous les jours.

Mais en contre partie, on se sent libre, on est souvent en vadrouille dans la nature, on fantasme sur les découvertes du lendemain autour du feu, on croise des biches, on assiste à des couchers de soleil en montagne, on en prend pleins les yeux à chaque sortie, et tout ça n'a pas de prix.

En ce qui concerne les prix justement , là on parle de commerce. Les rôles sont simples, comme dans n'importe quel marché aussi clos que la minéralogie française. Ca forme une chaine à plusieurs maillons. Il y a les fournisseurs (les cristalliers ou d'anciennes collections) d'un coté et les acheteurs (collectionneurs ou musées) de l'autre. Entre les deux, il y a une chaine d'intermédiaires, qui achètent, font une marge et revendent. Une comparaison (toute relative) que j'affectionne est la suivante: le cristallier est comme le pécheur dans la chaine du poisson... à ton avis Le Sablais, est-il celui qui s'enrichit le plus ?

Astenis a bien résumé le concept: pièce exceptionnelle très chère, et tout le reste beaucoup plus abordable en terme de prix. C'est particulier pour le quartz fumé et surtout la fluo rose du Mont-Blanc. Le marché du Mont-Blanc est très spécial d'ailleurs, tout le monde trouve les prix démesurés mais tout le monde en achète quand même !...alors qu'en est-il?

Le cristallier est fier de ses trouvailles, comme tout chercheur de cailloux l'est des siennes...quand c'est possible (financièrement) on se garde la meilleure pièce de la découverte et c'est une sacrée motivation. Et on rêve toujours de la poche qui fournira des pièces encore plus belles que toutes celles connues...on rêve beaucoup mais on trouve rarement de l'exceptionnel. C'est tout l'art et l'enjeu de ce métier !...

Bref, je ne sais pas ce que tu recherches comme minéraux alpins Le Sablais, mais je peux peut être t'aider si tu cherches des choses précises à un prix abordable et/ou raisonnable ( 2 notions certes très subjectives). Je propose un conseil c'est tout (c'est sans arrière-pensée commerciale, avant qu'on m'accuse de faire le rabateur). Je connais bien le marché alpin et pas mal d'autres cristalliers dans les alpes. Si ça peut t'aider, pas de problème.

cordialement.

Eh oui, beaucoup de bon sens et d'honnêteté dans ces propos......je ne suis pas cristallier mais j'ai beaucoup fréquenté la bourse de Chamonix et parcouru les glaciers "au-dessus" (plutôt pour le paysage et l'ambiance d'ailleurs, ne prenant même pas mon marteau !! mais en rêvant aux fissures tapissées de cristaux) et je suis un peu comme nos voisins Suisses, les cristalliers de l'Oisans ou du massif du Mont-Blanc, nous devrions les considérer comme notre patrimoine historique commun, ils font partie de l'histoire de ces régions, ils sont le plus souvent les "sauveurs" et "conservateurs" de pièces minéralogiques qui, sans eux, auraient été perdues à jamais.... et puis j'aime bien ta vision Cristallier : "Mais en contre partie, on se sent libre, on est souvent en vadrouille dans la nature, on fantasme sur les découvertes du lendemain autour du feu, on croise des biches, on assiste à des couchers de soleil en montagne, on en prend pleins les yeux à chaque sortie, et tout ça n'a pas de prix." Je crois qu'il faut avoir fréquenté ces lieux, parlé avec ces spécialistes et amoureux de la montagne pour vraiment se faire une opinion réaliste et équilibrée................ je sent en fait poindre un peu de jalousie quand les propos s'enflamment :clin-oeil:

Posté(e)

Tout d'abord, en tant que, comment dire, "fondateur" du forum, je vous remercie tous pour ces discussions de qualité sur des sujets un peu "sensible". Toutes les sensibilités sont bienvenues bien sûr.

Pour en revenir à la discussion, il faut bien séparer deux questions, la première "quel est le meilleur moyen pour extraire des spécimens de tel ou tel site", là, la discussion est purement "technique", ensuite, la deuxième, "quelle est parmi les possibilités techniques possibles, celle utilisable eu égard à la réglementation, voire à la morale". En gros... Je pense qu'il ne faut pas mélanger les deux...

Pour ce qui est de la question technique, regardons ce qui se fait, je pense en Suisse, Italie, Autriche, Royaume-Uni, sans chercher loin, remarquons que les techniques utilisées permettent d'extraire plus d'objets et en meilleurs états, avec toujours un impact environnemental très très limité et temporaire. Voir par exemple en Autriche : Knappenwand et Habachtal, "Fluorite from the Rogerley Mine", il y a moult info sur le Net.

Une autre approche de cette question technique, dans un musée, posons nous la question pour chaque objet, "comment a t-il été extrait ? ", on peut se poser la même question lors de la visite d'une bourse, ou pour les objets en photos dans les revues spécialisées tel "Le Règne Minéral, "The mineralogical Record", "Rocks and minerals", "Lapis", "Mineralienwelt " ou encore "Le cristalliers Suisse"...

En gros, les objets proviennent d'exploitation de mines ou carrières, soit de minerais ou de matériaux, extraits souvent en douce par les mineurs et l'encadrement de ces exploitations, d'exploitations pour les gemmes, les minéraux étant destinés à la taille (les plus grand marchands de minéraux au monde étant les bijoutiers), soit plus rarement d'exploitations ayant pour but l'extraction de spécimens minéralogiques pour les collections ou par des négociants ayant des accords avec des exploitants de mines ou carrières pour récupérer au cas par cas des objets. Dans plus de 95 à 99% (99,99% ???) des cas, les solutions techniques employées afin d'extraire les objets sont autres que le simple marteau/burin, si chère à une certaine culture en France. Je ne porte aucun avis, je constate...

Si on approche la chose via la notion assez floue, de Patrimoine, que demande les directeurs de collections publiques du monde entiers, "Apportez-nous des objets aussi parfait que possible", suivant en cela une approche de la collection initiée par les négociants et collectionneurs US dans les années 70'. Il ne suffit donc pas seulement de collecter des objets, il faut que cette collecte garantisse une extraction d'objets les plus parfaits possibles... Ils demandent en conséquence l'utilisation de moyens adaptés.

Quant à la deuxième question, celle de la réglementation, elle est différente dans chaque pays, en Suisse, dans chaque canton même. Globalement, pas trop de soucis pour utiliser les moyens adaptés à l'extraction de spécimens minéralogiques dans la pluparts des pays, sauf en France. Dans tous les cas/pays, la réglementation fait bien la différence entre le droit de collecte lié à la propriété du sol, du sous-sol et de ce qu'il contient, et tout ce qui concerne l'exploitation en elle même, avec par exemple, les réglementations sur les nuisances sonores, la sécurité, l’utilisation de tel ou tel moyen mécanique, d’explosif, le paiement de taxes, de droits lambdas, la prévention des incendies, de la pollution de l’eau, du biotope, et j’en passe. Dans une certaine culture en France, on mélange souvent un peu tout, la légalité de la collecte étant jugé eu égard aux moyens utilisés, sans tenir compte du reste, tel les droits du propriétaire du sol et sous-sol, qui en France est le propriétaire des roches, minéraux, fossiles contenus dans le sous-sol (vrai chez les « amateurs », mais aussi les universitaires, chercheurs, étudiants). Là encore, je ne porte aucun avis, je décris une situation. Les outils ne font pas la bonne collecte, la bonne collecte est un mélange entre des techniques d’extraction idéales pour obtenir des spécimens aussi parfaits que possible, et tout un ensemble de réglementations plus ou moins complexes suivant le pays.

Quant au commerce des minéraux, on peut rapprocher l’activité à celles des agriculteurs ou de pêcheurs, et si les objets ne se reproduisent pas, à l’échelle du globe ils sont abondants, et menacés in situ, dans la natures par l’érosion (circulatio nde l'eau dans le sous-sol, gel, chaleur, éboulement, végétation, travaux humains, j'en passe). Tout le monde est d’accord sur le fait que la collecte est le seul moyen de préserver, de sauver, les spécimens minéralogiques, sauf rares cas très particulier.

A lire : "la préservation des minéraux par le commerce, une approche historique".

Un point qui par exemple n’est jamais assez développé, le fait que les commerçants, intermédiaires entre les collectionneurs privés et publics et les "producteurs", sont les principaux responsables de l’éducation au Patrimoine minéralogiques des populations. En gros, qui va sur le terrain expliquer aux mineurs, carriers, garimpeiros, montagnards/cristalliers de tous pays que les minéraux bien cristallisés ont une valeur ? Que seuls les objets sans défauts, ou avec peu de défauts, voire rares ont un certain intérêt ? Pensez aux minéraux de Chine, comment nous arrivaient-ils dans les années 90’, et comment nous arrivent-ils maintenant… Les locaux ont appris via les négociants que les minéraux tout cassé, ça n’intéresse personnes… Idem avec les minéraux et collecteurs du Pakistan, dans les années 90’, de Roumanie dans les années 90’, du Maroc dans les années 80’, du Brésil dans les années70/80’, on pourrait faire tout un livre sur le sujet. Les négociants sont les médiateurs entre les collectionneurs privés et publics et les producteurs du moden entier, un maillon essentiel de la chaîne qui permet la préservation de tant d’objets minéralogiques.

Quant aux prix des objets minéralogiques, ils n’ont jamais été aussi bas ! Il suffit pour s’en rendre compte de lire un peu la littérature ancienne. Nous vivons un moment d’extrême abondance, et donc de prix fort bas ! Nous bénéficions actuellement d'un rapport qualité/prix inouï !

Le problème, si on peut dire, c’est que les photos publiés dans les revues et livres nous montrent le top du top du top, et que du coup, les collections privées souhaiteraient tous avoir les même objets. Impossible, tout le monde ne peut pas collectionner les Picasso ou Van Gogh… Ou dit autrement, oui, un peigne limpide et brillant du massif du Mont-Blanc avec de la fluorite rose dessus, ça coute, l’offre et la demande, offre rare, demande importante. Mais il faut regarder tout ce qu’il y a à coté, pour 5/10/20 euros, on peut avoir de très bonnes pièces de quartz fumé du Massif du Mont-Blanc, ou de quartz Blanc d’Oisans, sans compter toute la minéralogie malheureusement délaissée, l’albite, adulaire, les petites cristaux de titanite, anatase, brookite, épidote, hématite, sidérite, quartz blanc, petites pièces de fluorite rose du massif du Mont-Blanc sont fort accessible. Je le vérifie dans toutes les bourses que je visite, sans soucis !

Voilà, une contribution personnelle à la discussion, amicalement à tous, Théophraste.

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