elparigot

sur la photo 1 il me semble voir des quartz avec faciès très allongés . si oui, deux couleurs + quartz "alpin" = beaujolais très probable. Non ?

cela ne ressemble pas beaucoup à du Lantignié (Chénelette serait plus vraisemblable, mais il y a bien d'autres gisements), une photo de la gangue serait bienvenue...

En pratique ce sont des cristaux de calcite qui ont poussé dans une couche de sable (même principe que les roses des sables avec le gypse ou les gogottes avec la silice). A l'arrivée, on a morphologiquement des cristaux de calcite constitués chimiquement de calcite ET de silice (les grains de sable, qui à Fontainebleau sont à 99% constitués de quartz, englobés par le processus de cristallisation). Remarque : pseudomorphose n'implique pas silicicification (exemple : les "cuprites" de Chessy). Dernière remarque : je n'avais pas vu les réponses précédentes

Un texte de référence : extrait d'article d'Alain Martaud paru dans le journal du club de Chamonix • Les niveaux sableux et gréseux du Stampien recèlent les plus célèbres cristallisations de région parisienne : les pseudomorphoses de calcite en sable dénommées « Bellecroix ». Dans la magnifique forêt de Fontainebleau, au lieu-dit Bellecroix, les carrières de grès mirent à jour une véritable « caverne » tapissée de hérissons de rhomboèdres de sable blanc, très esthétiques et souvent de grandes tailles. La plupart des musées français et étrangers exposent de tels spécimens, certains étant tout à fait remarquables. Les restes d’une cavité, épargnée par les carriers de l’époque, sont toujours visibles, protégés par une grille épaisse… Il faut noter que ces échantillons anciens (souvent dix-huitième siècle) – il s’agit de pseudomorphoses de cristaux de calcite par le fameux sable de Fontainebleau, si blanc, si fin et si pur en silice – se distinguent de ceux des gîtes modernes, que nous évoquerons plus loin, par la finesse de leur grain, la blancheur et l’homogénéité incomparables. Les spécimens sont constitués de groupements de rhomboèdres, parfois obtus, très rarement maclés ; ils mesurent de 1 à 5 centimètres d’arête, les groupes pouvant atteindre 50 centimètres et plus. Les localités modernes pour la calcite sont évidemment très nombreuses et nous n’en évoquerons que quelques-unes, remarquables : • Les carrières, parfois encore actives, des sables de Fontainebleau produisent d’intéressants échantillons reconnaissables des pièces historiques de Bellecroix par leur grain plus grossier, une couleur plus beige ou plus grise et des arêtes moins vives. Les groupes peuvent être assez volumineux (Saint-Michel-d’Étampes) et se superposent parfois (Larchant) à de sculpturales concrétions arrondies « calcito-sableuses » de même nature, que l’on appelle « gogottes ». Plus rarement, une dernière génération de calcite en rhomboèdres miel, transparents, repose sur des pseudomorphoses sableuses (Larchant). Les sites principaux sont Le Puiselet, Saint-Michel-d’Étampes, Larchant, (Seine-et-Marne).

Pour partager mes connaissances sur le sujet : la pièce est vraiment "sympa" et très intéressante (la coupe montre une zonation avec une partie périphérique beaucoup plus claire - et probablement plus poreuse- que le coeur alors qu'il s'agit d'un mono cristal de calcite) mais ton affirmation sur la qualité des cristaux provenant du Puiselet me laisse songeur : pour moi tous les cristaux provenant de ce gisement sont de qualité très moyenne, avec des arrêtes très corrodées (limite squelettiformes) alors que d'autres gisements (dont Bonnevault) ont fourni des échantillons de qualité "bellecroix". Cela dit : je n'ai pas visité ce site dans les années 50 !

j'ai vu le reportage : les pièces sont vraiment superbes, esthétiques et avec une brillance peu commune. Bien meilleures que ce que l'on voit habituellement.

Chapeau les artistes !

dureté 4, fluorescence, clivage : cela pourrait effectivement correspondre à de la fluorine. Sur la photo 7, les 2 faces planes du haut pourraient correspondre à une croissance contrariée de cristaux de fluorine (lorsque deux cristaux poussent côte à côte) et non à des faces cristallines stricto sensu. Au final : morceau de fluorine très probable.

Il s'agit d'une "gogotte", (concrétion de grès à ciment siliceux issue des "sables de Fontainebleau"), le principe de formation est le même que pour les roses des sables ou les "calcites de Bellecroix". De nombreux musées nord américains (Washington, Yale, Harvard, Houston, Toronto...) en exposent dans leurs collections car ce classique français surclasse de très loin tout ce qui a pu être trouvé (jusqu'à ce jour) d'équivalent sur cette planète. http://www.geoforum.fr/topic/29880-coprolithe/

Inutile de la présenter et déjà vue sur Géoforum, mais je ne m'en lasse pas. Royal Ontario Museum (probablement la pièce la plus photographiée par les visiteurs).

dans ce cas le plus simple est peut-être d'organiser une ballade à la tombée de la nuit (si les scheelites ne sont pas au rendez-vous, les étoiles et les chouettes pourront peut-être servir de lot de consolation)...

Ta vas certainement être déçu mais tous ces échantillons sont naturels....

Pour compléter : l'association de quartz chloriteux avec des quartz incolore est fréquente aux deux Alpes (et à mon avis dépend beaucoup de la +/- grande "digestion" de l'encaissant au contact direct de la poche). Par contre, pour moi, l'association quartz fenêtre avec un autre type de quartz est une vraie surprise.

J'avais vu il y a quelques année un quartz fenêtre exceptionnel, de couleur bien foncée avec de très belles inclusions d'argile, de bonne taille (environ 7-8 cm ? de mémoire et à vue de nez) chez un collectionneur du Freney. Il m'avait indiqué que celui-ci provenait des "deux alpes" mais que tous les gens à qui il l'avait fait voir s'étaient montrés très sceptiques. J'avais recherché des indices de type allos dans ce secteur mais n'avait rien trouvé de probant. L'association avec des quartz chloriteux dans une même poche me semble vraiment remarquable.

Merci pour ce complément d'information "de poids". Perso, je trouve l'histoire du chercheur d'or particulièrement savoureuse et extraordinaire s'agissant d'une mine située en France ...

Pour info, cela ressemble également beaucoup à des morceaux de "mur vitrifié", vestiges archéologiques assez répandus datés entre 800 et 200 avant J-C.

Tu es sûr de la provenance pour la première pièce ? L'association ressemble beaucoup à ce qui a été trouvé à Rum Jungle mine (Australie).

Pour affiner la détermination, il faudrait déjà identifier le minéral clair qui ressemble beaucoup à du quartz (ce qui à mon avis excluerait Musquiz). Le brun me semble être du quartz coloré par des oxydes de fer (c'est facile à vérifier). A la différence de la couleur (qui existe mais qui n'est pas la couleur la plus répandue à Berbes) , la morphologie des faces des cubes elle est tout à fait compatible avec ce qu'on trouve/trouvait à Berbes.

http://www.cfm-minerals.it/images/MineraliMiei/Fluorite20.jpg J'ai trouvé cela sur internet pour étayer ce que je viens de dire...

1) les cristaux blancs ressemblent plutôt à du quartz 2) pas de quartz à ma connaissance sur les fluos du Tenessee (Elmwood, Cave in rock...) 3) sur la dernière photo, on aperçoit des petits cubes qui semble montrer une zonation. Berbes n'est pas exclure même si cela ne ressemble pas aux faciès les plus répandus

m'est avis que l'on devrait épingler ce post dans la rubrique "identification de minéraux" pour l'éducation des découvreurs de "cailloux étranges" sans aucun doute "venus d'ailleurs"...

Pas beaucoup de réponses ce qui est étonnant compte tenu du nombre de collectionneurs de fluos françaises. Perso, j'aurais dit Arbouet moi aussi (la gangue, l'aspect dépoli) mais je ne suis pas un spécialiste du gisement (sur la deuxième photo, la couleur me semble bien vive pour du Arbouet ?)

Mon commentaire sur les précédents commentaires : quand on a expérimenté dans sa vie la chute d'un front de taille, on prend un peu de recul par rapport au premier réflexe consistant à vouloir récupérer un "caillou" à tout prix. On commence à se dire que le caillou paraît laiteux, que les blocs situés au dessus ne demandent qu'à tomber... et qu'au final le ratio risques/bénéfice n'est pas forcément des plus enthousiasmants... Un front de taille dans une carrière en activité constitue bien souvent un risque mortel et trop de personnes semblent tenir ce point pour négligeable. Personnellement, je me serais également contenté de la photo...

déchaîné (et insomniaque) le Greg.... Bravo pour ces nombreuses ET intéressantes contributions