Le glissement de la Clapière fait l’objet d’études détaillées depuis plus de trente ans et est ainsi l’un des plus étudiés d’Europe. Il est situé en rive gauche de la vallée de la Tinée, au cœur du massif cristallin du Mercantour et à seulement 50 kilomètres de Nice. La comparaison des photographies prises entre 1952 et 2002 permet de suivre les modifications géomorphologiques de la surface du glissement. Il est situé sur un versant constitué de gneiss plus ou moins altéré.
La vitesse de déplacement du glissement a augmenté au cours de trois périodes. De 1952 à 1965, on a observé des déplacements de 40 centimètres par an. Puis cette vitesse est passée à 60 cm par an entre 1965 et 1975, et à 150 cm par an de 1975 à 1984. Enfin, dans les années 1980, le glissement a connu des pointes à 10cm par jour.
Photographies montrant les évolutions du glissement de la Clapière des années 1976 à 2002. © Lithothèque/PACA
Le début des mouvements, il y a plus de 30 ans, a été marqué par l’apparition d’un décrochement au sommet, et par la croissance d’un cône d’éboulis. La multiplication des chutes de pierres, puis de gros blocs, a conduit à fermer la route qui passait au pied du versant.
C’est en 1987 que la plus grande crise a été atteinte avec des déplacements atteignant 10 cm par jour. Le glissement menaçait alors de barrer la vallée, ce qui aurait pu provoquer la formation d’un lac temporaire ; en cas de vidange brutale de celui-ci, un village proche était menacé. Heureusement, durant cette même année, les mouvements ont ralenti et sont revenus à des vitesses de quelques millimètres par jour.
Le glissement de la Clapière reste une menace permanente pour les habitations proches. Aussi, un tunnel a-t-il été construit pour canaliser les écoulements en cas d’obstruction de la Tinée ; en cas d’accélération brutale du mouvement cela protégera de l’inondation le village de Saint-Étienne-de-Tinée.
Les scientifiques ont observé que chaque année les déplacements sont plus importants au printemps, mettant ainsi clairement en cause le rôle de l’eau souterraine dans la dynamique de ce glissement, même si ce facteur n’est pas le seul. Depuis 1976, les déplacements cumulés dépassent les 80 mètres et représentent un volume en mouvement estimé à 50 millions de mètres cubes.
L’exemple de la Clapière permet de faire un inventaire des différents paramètres favorisant les glissements de terrain. .
informations provenant de la banque des savoirs