Alcide

D'accord avec BDCIron par une longue expérience sur un tout petit terrain (le Jura et la région lyonnaise) où j'ai déjà pu constater les ravages de la diffusion des "gîtes fossilifères"... Cela dit, hormis quelques cas bien particuliers, une bonne lecture des cartes géologiques augmentée d'une surveillance assidue des opportunités (travaux, ouvertures de carrières, déboisements, éboulements....)d'accès à de nouveaux affleurements permet souvent de ne jamais s'ennuyer. Et puis au long d'une vie de géologue on apprend que les sites fossilifères font comme les géologues, ils apparaissent, ils prennent de l'âge, ils disparaissent, et d'autres apparaissent.... Il est bien entendu frustrant de devoir cacher des informations au plus grand nombre en raison de l'inconduite d'une minorité, mais n'est-ce pas à cela que servent les lois dans toute démocratie? Bonnes prospections.

C'est "écrit gros" dorénavant...... Hormis tous les dysfonctionnements (sans doute temporaires) que vous signalez, faut-il en déduire qu'il y aurait une majorité de presbytes ici ? On va s'habituer, de toute manière, on n'a pas le choix! "Notre nature est dans le mouvement, le repos entier n'est que la mort". (Blaise Pascal, cité de mémoire, mon vieux Blaise pardonne-moi si j'ai quelque peu modifié ta prose).

Décidément ce thème semble très à la mode ! Ce fossile écrasé ressemble en effet à une Pinna du Lias moyen (Lias à bélemnites).

Faudra expliquer ça aux grands éditeurs anglo-saxons qui rachètent peu à peu toutes les revues et font payer un prix d'or pour les abonnements papier et tout aussi excessif pour le service de lecture en ligne! Si tu savais combien de BU ne peuvent plus s'abonner... Les documents de l'Univ. Lyon1 sont finalement à un coût raisonnable à côté de ces revues internationales. Mais ceci est un autre débat pour un autre étage de ce forum...

L'Université Lyon-1 vend encore les thèses de Charles Mangold (ammonites) et de Yves Alméras (brachiopodes) pour un prix assez raisonnable. Demande la liste des volumes disponibles à Sophie Passot (en septembre): spassot@univ-lyon1.fr

Si, ce taxon créé par von Schlotheim en 1813 est bien le nom valide de cette espèce, "crassissima" bien qu'antérieur (Lamarck)n'a pas été défini assez précisément pour l'ICZN. Mais cela n'a guère d'importance puisqu'on est d'accord sur la synonymie et sur la détermination du bivalve photographié!

C'est la même espèce que Crassostrea gryphoides. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182x_1960_num_25_1_1292

Sans doute Crassostrea gryphoides... http://pedagogie.ac-montpellier.fr/svt/litho/ostrea/interpretation.htm Il faudrait connaître la provenance stratigraphique. Dans le même genre on a aussi Crassostrea longirostris du Stampien.

OK merci dans ce cas Pseudopecten equivalvis bien caractéristique. 18 côtes ici, variabilité de 16 à 19 en général selon les populations. Espaces intercostaux aussi larges que les côtes elles-mêmes. On pense que ce bivalve était fixé au stade très jeune puis nageur libre ensuite.

A droite je reconnais un Pseudopecten mais de quel étage provient-il ?

J'ai la carte au 1/50000 du coin sur mon bureau mais la notice n'est pas du tout explicite et cette feuille est déjà ancienne. Quant aux photos on peut en voir de superbes sur le site de l'IDGT. http://idgt.over-blog.com/photo-1865908-Port-du-Niel-BC_jpg.html Ce qui m'intéresse c'est l'interprétation actuelle de cette formation car la géologie des Maures a fait de solides avancées depuis 30 ans.

D'après la morphologie de ce superbe exemplaire et surtout d'après sa provenance : Stegoconcha obliquata (Deshayes 1839). Espèce très cunéiforme à crochets pointus, avec une "carène" ou "ride" peu arquée selon certains auteurs (mais ce critère ne me semble pas très pertinent...). Alcide d'Orbigny (Prodrome de Pal., tome II, p.19) ne la signale précisément que dans le seul gisement de la Rochelle! Rappel : de Pinna à Trichites en passant par Stegoconcha, on observe un élargissement, un aplatissement, un accroissement de la taille et une augmentation de l'épaisseur de la coquille. Trichites possède une coquille caractéristique en calcite prismatique, souvent retrouvée en seuls fragments dans les calcaires du Jurassique sup. Pour orienter les Stegoconcha et reconnaître valve droite ou valve gauche, remarquer que la ride ou carène part des crochets pour se finir à l'angle postéro-ventral. Sur ces photos, on a donc VG à gauche et VD à droite!Les Pinnidae sont souvent figurés en position de vie ("cornets à frites" pointe en bas) mais pour leur orientation (= définition du haut, du bas, de la VD et de la VG, rien à voir avec la position de vie) il vaut mieux les faire pivoter de 90° et se souvenir qu'ils appartiennent à l'ordre des Mytiloida.Pour les Pinna, si on ne dispose que d'une partie proximale de valve, ce qui est souvent le cas, l'orientation devient quasiment impossible... PS : sujet déjà abordé ici sur un mode assez léger, avec le même diagnostic final :

Avec plaisir tant qu'on parle "bivalves jurassiques", un univers paléontologique que j'explore (trop lentement hélas) depuis plus de 25 ans...

Oui ça pourrait correspondre malgré les états de conservation moins séduisants. Les Pinnidae sont souvent trouvés brisés, déformés, ce qui n'a pas favorisé leur description à partir de lots bien conservés. On a dans le sud du Jura (Ile Crémieu) au sommet de l'Oxfordien [zone à Planula] des Calcaires à Pinna sur lesquels je n'ai jamais trop eu le temps de me pencher... Dans les Couches du Geissberg de l'Oxfordien supérieur du Jura méridional (travaux des lyonnais Enay et Gaillard), les Pinna apparaisssent souvent en association avec des Pholadomya dans des calcaires très fins témoignant d'environnements plutôt vaseux.

Petit exemplaire ou partie proximale de Pinna lanceolata......avec réserves. Les grands exemplaires des figures de Sowerby et de Brown, qui datent de l'époque de la belle illustration peinte à la main mais pas très fidèle à la réalité..., montrent le même aspect dans les premiers stades de la croissance avant de devenir franchement arqués et quasiment dépourvus de côtes radiales.

Là je me demande s'il ne faudrait pas placer ce spécimen dans le genre Stegoconcha qui apparaît au Jurassique moyen et se poursuit avec des formes de plus en plus grandes au Jurassique supérieur... Ce fossile m'évoque Stegoconcha ampla décrite par J.Sowerby en 1812 comme Mytilus amplus, puis par Morris & Lycett en 1853 sous le nom de Pinna ampla et dont Lissajous donne en 1923 une bonne figuration (Bathonien d'Hurigny - 71).Rollier l'a même rebaptisé (c'est un pléonasme car Rollier a presque tout rebaptisé à sa sauce) Pinna reticulata...ce qui a au moins le mérite d'attirer l'attention sur le fait que l'état de conservation de "l'ornementation" implique que celle-ci n'est pas un bon caractère diagnostique pour les Pinnidae (comme pour beaucoup de bivalves d'ailleurs). Oui tout cela est quand même assez complexe.....

Bienveillance Envers Airbus c'est bien ça non ?

De passage sur ce sujet : hum........ Feriez mieux d'éclairer ma pauvre lanterne sur les quartzophyllades de Giens pour lesquelles je n'ai aucun réponse! Bouh! [Après les OVNI, les requins, les pumas, voici donc les schistes......] Un grand prof américain ne disait-il pas : "L'une des principales difficultés dans l'enseignement des sciences, c'est qu'il s'agit essentiellement de faire de la rééducation." Comme chaque jour nous en apporte la preuve!

Sans mettre en doute la qualité scientifique des observateurs ni leur bonne foi (surtout des premiers à l'avoir déclaré car on sait que ces témoignages sont générateurs de mythomanie), on notera que l'été est aussi propice sur la côte varoise au retour récurrent (pléonasme?) des squales et dans le Jura à l'invasion des pumas. Faut-il incriminer le rosé ? Ce sujet serait-il mieux à la Cave parmi les débats d'actualité? Vaste problème! Et en attendant les authentiques Perséides nourrissons notre culture sur Géoforum.

C'est peut-être Pinna mitis mais on ne voit pas de rides sur la partie ventrale des valves... et les côtes radiales semblent couvrir toute la coquille. Pinna lanceolata de l'Oxfordien est généralement plus grande... Forme juvénile ?

Exemplaire de la photo supérieure très intéressant, à passer en cliché plus rapproché avec barre d'échelle éventuellement. Est-ce vraiment du Bajocien ?

Nous pourrions d'ailleurs fort bien créer un sujet dédié à ces charmants animaux au pied en forme de hache (allusion à leur ancienne dénomination "Pélécypodes"), les Pinna étant d'ailleurs d'une morphologie assez peu "bivalvesque", le pire étant les rudistes que je connais très mal (c'est un domaine de spécialistes, très très pointu si je puis dire).

Merci à mon tour pour tes photos et ta demande, la paléontologie "classique" fonctionne un peu comme la médecine "classique" : plus on voit de cas, plus on s'enrichit à les examiner et à les discuter. N'hésite pas à poster d'autres photos de bivalves pour alimenter le moulin des "autres groupes délaissés". Alcide

Un petit "up" pour relancer la demande!

De retour du Var et plus particulièrememt de la belle presqu'île où je n'ai eu que trop peu de temps et de place pour collecter des échantillons, je voudrais en savoir un peu plus sur les "quartzophyllades" de Giens (partie SW de la presqu'île très exactement). J'ai eu l'occasion de rencontrer Jean Sougy à ce sujet et j'ai lu les infos IDGT en ligne sur leur blog mais un peu plus de précisions sur l'âge, la genèse et la composition minéralogique de ces belles roches froissées seraient les bienvenues pour le non-pétrographe que je suis. Merci d'avance. Alcide Belle expo géologique à Collobrières, c'est assez rare en ces lieux touristiques pour être mentionné.