Bonsoir,
Merci beaucoup @phoscorite .
Il est vrai que les cristaux illustrés dans l'article (figure 1) sont très différents de ceux montrés par @otto lidenbrock dans la mesure où les formes habituelles du béryl y sont encore reconnaissables surtout pour les spécimens A et B, le C ayant déjà un aspect beaucoup plus "fondu". Cela étant, l'article évoque une classification des caractéristiques morphologiques des béryls de Volodarsk d'après Lazarenko et al 1973 qui comporte un type 5 pour lequel subsistent seulement des vestiges des faces originales. après dissolution.
L'article ne précise malheureusement pas quels échantillons ont été sélectionnés pour les analyses puisqu'il indique seulement que "For SEM investigation of the etch pits, nine light yellowish green beryl crystals were selected from the collection of the Institute of Geochemistry, Mineralogy and Ore Formation of the National Academy of Sciences of Ukraine (IGMOF NASU) in Kyiv, along with three nearly colorless prismatic crystals (collected by author GF from the mine tailings in 2008) with a partly developed pinacoidal face".
Les spécimens A et B de la figure 1 ne font donc pas partie de l'échantillon retenu.
On peut néanmoins imaginer que les auteurs de l'étude ont choisi des cristaux se rattachant aux 5 types auxquels ils se référent en reprenant le tableau mais on n'en sait pas davantage.
En revanche l'article de Mineralogical Record Vol. 40, nov. dec 2009 montre page 487 figure 23 un cristal ressemblant beaucoup à ceux illustrés par @otto lidenbrock et provenant de la pegmatite n°364.
Or concernant cette pegmatite, l'article indique: "Several marvelous, heavily etched beryl crystals were found that had been reduced by dissolution to less than 30% of their original weight. The granite beneath this pocket was leached to a depth of 26 meters, meaning that the quartz had been dissolved and had recrystallized as giant quartz crystals in the upper portion of the pocket. Many of the former giant gem beryl crystals in this pocket had been etched down to a few percent of their original size, a reduction which could easily be determined based on impressions and molds in the surrounding matrix".
Ce point a été évoqué dans une discussion sur FMF Forum https://www.mineral-forum.com/message-board/viewtopic.php?p=19060&highlight=volodarsk#19060 dans laquelle Peter Lyckberg a précisé qu'il avait trouvé à Volodarsk de moulages de grands béryls dans l'argile dans lesquels le béryl subsistant n'était qu"une fraction du cristal original ("In Volodarsk for instance I found huge casts of large beryls inside clay where the remnant tiny bit of beryl was a fraction (a % or a few % or so of original crystal) ".
C'est peut- être ce constat relatif à l'existence de ces "moules" qui a, notamment, amené le auteurs de ces articles à envisager l'hypothèse d'une dissolution plutôt qu'une croissance dans des conditions particulières comme cela a été le cas pour les spessartines brésiliennes de Navegadora pour lesquels ont été trouvés des blocs d'albite comportant des cavités présentant la forme du dodécaèdre et contenant des fragments de grenats.
(Spessartine from Navegador, Minas Gerais, Brazil: Etch or Growth Features? par David London, School of Geology & Geophysics, University of Oklahoma
http://www.minsocam.org/msa/special/pig/pig_articles/etched_spssrtn.pdf et http://www.minsocam.org/MSA/Special/Pig/PIG_Articles/etched_spss_add.pdf).
Quant au béryllium issu de la dissolution, il a pu intervenir dans la formation d'autres minéraux comme la phénakite, retrouvé également dans ces pegmatites.