Ils n'ont pas prévu d'intercaler des carbonates dans leurs tranches napolitaines, mais sinon, OK, il y a en effet plein de manières possibles d'obtenir des amphibolites rubanées et feldspathiques. J'aurais bien aimé pouvoir travailler sur leurs analyses en roche totale (en particulier celles du magmatisme peralumineux) mais je ne les vois pas dans le papier ni dans le papier de 2018 du même auteur.
Je vous livre quelques réflexions perso (mais probablement pas originales) sur cet aspect important de mon point de vue, i.e. la manière dont les fluides peuvent circuler dans les terrains relativement profonds.
Les fluides circulent comme à la surface en réponse à des gradients de charge hydraulique, et on imagine sans peine que les eaux empruntent des circuits comportant des tronçons très conductifs (fractures) relayés par des tronçons moins conductifs à circulation matricielle (milieux poreux). Pour qu'un circuit soit actif, il faut et il suffit que sa conductivité soit supérieure à celle des autres chemins possibles, ce qui induit une certaine permanence des circuits effectivement sollicités quand il y a un déséquilibre hydrostatique à grande échelle, du fait de la recharge en altitude ou de la thermicité.
Mais rien n'interdit qu'un circuit s'inverse, à l'image des relations entre rivière et nappe phréatique associée : en période d'étiage, c'est la nappe qui alimente la rivière, en crue c'est l'inverse... Pour les fentes et pour les filons en général on peut imaginer un mécanisme hydraulique ou alternent les périodes de mise en charge et de rupture (lorsque l'occlusion cède). Dans la mise en charge, ce peut être la fente qui nourrit ses épontes les plus perméables, alors que la fente sert de drain lorsque le bouchon a sauté.
Bref, tout ça pour dire que per ascensum et/ou per descensum, ce n'est pas incompatible dans le temps "court" géologique, pas plus que les allers-retours entre nourrissages des épontes par le fluide de la fente et drainage vers la fissure des horizons perméables traversés par la fissure. Ce qui ne facilite pas les interprétations sur la provenance des constituants chimiques, j'en conviens...
Du point de vue des réactions chimiques, le nourrissage des épontes par le fluide de la fente est la configuration idéale pour transformer la minéralogie des épontes, dès que le fluide qui y entre (venant du haut comme du bas) est en déséquilibre chimique avec les minéraux de l'éponte : exemple type un skarn de percolation, et je pense qu'il faut raccorder à ce scenario les cas d'axinite massive dont nous a parlé @me262.
Le drainage en direction de la fente, par contre, est plutôt favorable a priori à la cristallisation dans la fente, puisque dans cette configuration il va y avoir un mélange des eaux, celle qui vient de l'amont de la fente avec celle qui vient du milieu matriciel de l'éponte. Et mélanger des eaux de provenance et de chimisme différents, c'est le moyen le plus efficace de précipiter des minéraux, y compris quand c'est une nuisance, en géothermie par exemple.