Il y a effectivement des rentrants en opposition. C'est une indication, mais je ne sais pas si c'est concluant en faveur d'une macle par pénétration. Ce qui m’embête, c'est que l'on voit très bien la trace du plan de macle dans cet individu, et je ne suis pas sur que ce soit le cas pour une macle par pénétration.
Pour savoir quelle macle c'est, en réalité, il faut positionner les axes optiques sur les deux individus de la macle, ce qui demande d'en mettre une tranche entre nicols croisés ;
ou bien trouver des inclusions fluides : leur allongement indique la direction de l'axe c (001).
Ce n’était pas ça, désolé si j'ai été trop rapide. Ce que j'observe dans les sapins d'Albas, c'est une accumulation de matière organique "non digérée", dans les espaces délimitant les dent du sapin. Je remets ici une photo tirée du post "les sapins obscurs ont une âme claire" : le plan de macle (100) est horizontal.
Cette distribution indique, selon moi, que :
(1) la matière organique est déplacée (repoussée) par la croissance du cristal, et forme une barrière courbe contre le plan de macle puis se raidit ensuite
(2) jusqu'au point ou elle devient si dense qu'elle stoppe la croissance dans la direction de c et le cristal ne se développe plus qu'en s’éloignant de l'axe
(3) la croissance reprend alors le long du plan de macle, qui fonctionne comme une âme, et forme une nouvelle dent au-delà de la première barrière.
Je n'ai pas trop réfléchi au mécanisme de surfusion de constitution pour de la croissance en phase aqueuse.
C'est un terme employé pour décrire les instabilités du front de solidification en métallurgie, et parfois dans les magmas ; ici, il faudrait parler de sursaturation plutôt que de surfusion, mais je crois qu'au fond ça nous ramènerait à quelque chose comme de la croissance dendritique, i.e. un cristal dont l'enveloppe externe est très étendue par rapport au volume qu'il occupe réellement. Ce n'est pas trop le cas ici.