Bonsoir Fred39
Cause possible : cavitation ponctuelle par le mécanisme de pression-dissolution aux points de contact entre galets contigus, en présence d’un écoulement de la nappe phréatique, et de contraintes élevées dans le dépôt de galets (forte couverture, ou même contraintes tectoniques). On parle de "galets impressionnés", ou "cupulés".
Les galets impressionnés sont fréquents dans le Poudingue de Valensole, ainsi que dans les niveaux conglomératiques inclus dans les molasses miocènes péri-alpines (Terres froides, Savoie, Haute-Savoie, Pays de Gex, Sillon molassique suisse, etc). Ces formations étaient localement très épaisses : plusieurs centaines de mètres, voire jusqu'à 2000 mètres. Et en plus, les molasses péri-alpines ont supporté à un moment de fortes épaisseurs de glace (plus de 1000 mètres). Des contraintes relativement élevées ont donc pu s'y développer. Enfin, dans un conglomérat à ciment molassique, les contraintes tendent à se concentrer très fortement sur les points de contact entre galets, parce que le ciment est sensiblement moins raide que les galets. Voir une image de galet impressionné sur: "Géol-Alp Molasse et conglomérats miocènes Galets impressionnés".
Les galets impressionnés sont plus souvent calcaires (donc relativement solubles), et l'on peut conjecturer que les cupules proviennent du poinçonnement par de plus petits galets non calcaires (c'est en tout cas une des thèses ayant pignon sur rue). Les cupules se forment suite aux deux phénomènes de poinçonnement-écrasement local et de dissolution-évacuation de la "farine" générée par l'écrasement. Mais la cupulation fonctionne aussi avec des grès à ciment calcaire, et même avec des grès à ciment non calcaire, la cavitation résultant alors du seul poinçonnement mécanique, avec écrasement local et départ de grains. Elle fonctionne même avec des galets de quartz, comme c'est expliqué dans un article de Planet-Terre de l'ENS LYON, à propos des galets impressionnés d'un poudingue triasique basque; mais dans ce cas il y aurait eu des contraintes tectoniques, sans doute sensiblement plus élevées que celles dues au simple poids des terres.
J’ignore s’il existe des molasses miocène dans le Jura. Je vais regarder. Mais on peut également se demander si des galets provenant de la molasse de Haute-Savoie, du Pays de Gex ou du Sillon suisse n’auraient pas pu être transportés par les glaciers par-dessus le Jura, et libérés à la fonte des glaces sous forme de placages glaciaires.