Bienvenue à Vanessa : c'est bien de se poser ces question est surtout de faire toi-même des recherches (les pages cités sont d'ailleurs de bonnes références). Nous voyons tellement de gens qui viennent sur le forum poser des questions mais sans avoir un minimum cherché avant. Donc super.
Je suis d'accord dans l'ensemble avec les explications d'Amedé (il apprend vite le jeune 😎) mais j'ai quelques commentaires :
Pour les sceptres :
- l'eau ne "s'infiltre" pas : elle est déjà naturellement présente. Avec la pression et la température, son pouvoir de dissoudre augmente > par exemple, si on sature du sel dans de l'eau à pression / température ambiante (saumure), et que l'on fait chauffer, on pourra dissoudre beaucoup plus de sel. En refroidissant, l'excès cristallisera > cristaux de sels sur les bords de la casserole
- pour qu'il y ait sceptre, il faut qu'il y ait visiblement deux générations de cristallisations différentes (c'est un terme descriptif plus que cristallographique) : cela se traduit par une question de forme (le plus souvent la seconde (voire la troisième) génération est plus large que la première (vrai "sceptre") mais il arrive qu'elle soit plus petite : "antisceptre") mais souvent aussi une différence d'aspect, de couleur. Par exemple dans le Massif du Mont blanc : la génération 1 est généralement à base de quartz fumé (à structure macromosaïque). Comme les atomes ne s'organisent pas n'importe comment en cristallographie, le sceptre se pose dans la continuité du cristal initial qui sert de "germe" > excroissance dans le même plan. Une génération tardive arrive parfois, riche en fer, se pose dessus ce qui donne de l'améthyste (cette fois-ci avec structure lamellaire). Ces cas d'améthystes sont, à ma connaissance, principalement connus le long des plus grosses failles tectoniques qui ont permis une circulation hydrothermale tardive. Il est probable qu'entre la génération de quartz fumé et celle d’améthyste, il se soit passé une certaine période (quelques millions d'années ?), en tous cas, un arrêt de cristallisation repris plus tard avec une autre arrivée de fluides de caractéristiques différentes.
- pour un vrais sceptres, ce sont bien deux individus différents
Pour les fantômes :
- là encore, cela illustre des phases successives de cristallisation / arrêt (ou pause?) / cristallisation / arrêt, etc... mais sans changements majeurs dans les conditions de cristallisation. En fait, penser que les cristaux poussent de manière régulière et continue semble être une idée erronée.
- et quand cela pousse, il peut y avoir des particules d'autres minéraux qui se déposent sur la pointe et qui forment un "fantôme" du cristal précédent (cas classique de la chlorite). Peut être aussi un très léger changement de chimie (par ex plus de fer > une couche améthyste / un peu d'aluminium qui va réagir avec radioactivité > quartz fumé, etc...).
- par contre dans le cas de fantômes et contrairement aux sceptres, cela reste le même cristal
Pour Vanessa : les termes de géodes, druses, cavités, caves, fours, fissure, fente.... sont des termes descriptifs issus des prospecteurs. Les termes ne correspondent pas toujours à des réalités scientifiques et il faut être prudents avec leur usage. Mais dans l'ensemble, on aura des choses qui vont se développe dans des "bulles" dans la roche (cas des géodes sud américaine mais aussi de pegmatites par ex), de filons (fracture remplie de matière cristalline > souvent hydrothermal mais pas toujours) mais il peut aussi y avoir d'autres modalités.
J'espère que ces compléments répondront aux questionnements
greg la veine