Emile AZA

Cette légèreté qui semble être voulue par les animateurs du forum est une marque de bienveillance à l’égard de tous les passionnés de minéraux ou de grimpe. C’est agréable de pouvoir lâcher une photo ou un commentaire sans craindre d’être remis sèchement à sa place. Les compliments fusent autant pour de petites trouvailles super intéressantes que pour d’autres plus spectaculaires. Je sais que des prospecteurs, peu ou pas encore géoforumisés ont des trésors cachés, des trucs jamais vus… c’est grâce à cet esprit « léger » que je remercie de tout cœur qu’on va encore et encore pouvoir découvrir des pierres confidentielles et inimaginables. Comme beaucoup l'ont dit plus haut, cette légèreté est le succès de ce forum. C’est quoi le smiley de la légèreté ? y’en a pas un avec des petites ailes ? Cette phrase touche à un débat qui nous interroge tous, la publication d’une photo dans un forum est incitative à aller chercher davantage mais c’est aussi le forum dans son ensemble qui est incitatif. La semaine dernière je suis retourné gratter à cause de ce forum. Parce que j’y avais vu et lu plein de choses interessantes, cela m’avait donné envie d’y retourner pour chercher encore. D’habitude en septembre je me détourne vers d’autres passions et j’oublie les cailloux jusqu’au mois de juin. Entre les années 85 et 2005 il y avait une dizaine d’équipe de cristalliers dans le Mont-Blanc. Les reportages de cristalliers dans la presse magazine ne changeaient rien au nombre de cristalliers. Les phantasmes sur les quelques fluorines vendues aux USA ne modifiaient guère plus le nombre de cristallier ou à peine. Depuis deux ou trois ans, avec la généralisation du haut débit, l’explosion d’images de cailloux sur le net et c’est tout d’un coup une cinquantaine d’équipes de cristalliers qui arpentent le Massif du Mont-Blanc. La moyenne d’âge des cristalliers change spectaculèrement. Beaucoup plus jeunes. C’est aussi l’effet Internet. La passion de trouver des cailloux du Mont-Blanc s’élargit, plein de gueules nouvelles apparaissent, moins passionnés par la grimpe que par la minéralogie, explorant davantage les bords de glaciers que les parois, équipés avec des outils nouveaux, plus techniques que les traditionnels piolets et tirettes avec lequel un four était fouillé. Je croyais connaître tous les cristalliers. Cette année j’en ai croisé davantage que jamais je n’avais vu. Tout cela n’est pas grave mais... plus moyen de reconnaître une trace. Les codes entre cristalliers sont en vrac, certains se plaignent, d’autres se réjouissent. De nouvelles méthodes de prospection tendent à se généraliser en contradiction avec ce qui avait été rédigé dans les chartes de cristalliers. Avant, c’est à dire il y a quelques années, chacun avait ses coins tranquilles. La tendance aujourd’hui est d’aller gratter dans le trou de celui qui a le tord de redescendre… mais davantage encore quand on ne le connaît pas et qu’il parle une autre langue. C’est pas une critique méchante. C’est évident qu’on ne peut plus se réserver un gisement pendant deux ans en y déposant une lime à ongle ou sa carte de visite quand des dizaines de chercheurs ou chercheuses passent et repassent devant. A la vitesse où tout change, on vera bientôt plusieurs équipes faire la queue devant un four. (je sais, j’exagère) La semaine dernière j’ai failli me foutre sur la gueule avec des jeunes cristalliers suisses-allemands mais nous sommes vite devenus bons amis. Je croyais, à tord, qu’ils étaient dans le four de cristalliers que je connais bien alors qu’ils étaient dans un trou à eux. Il nous a fallu une bonne heure pour remettre les pendules synchro car on ne parlait quasiment aucune langue en commun. On s’était jamais croisé en vrai. On se connaissait seulement par images interposées. Avec Internet, Ebay, les blogs, géoforum… les prélèvements de minéraux s’accélèrent, le monde des cailloux s’accélère, je sais pas quoi en penser car… tant que ça se passe encore bien… ca va bien… j’espère que cette légèreté dont on parle, cette bonne ambiance de géoforum va gagner. J’espère que les tenants de la tradition pure et dure (dont je faisais un peu partie) vont se faire contaminer par l’esprit cool que vous insufflez… Mais Géoforum insuffle aussi toute cette accélération. On en imagine déjà un peu les effets pervers. Va t’on avoir une accélération des interdictions ou des règlementations ? Plus d’accidents ? La tendance générale au tout répressif va t’elle contaminer davantage encore l’univers des cailloux ? Tout ce mouvement avec Internet est bien évidemment plus intéressant que le conservatisme des situations établies. Mais cette accélération sera t’elle au goût de tous ? dans des coins sensibles comme le Mont_blanc ? Le Mont-Blanc et ses "gardiens" supporteront-ils que le nombre de cristalliers double encore l’année prochaine ? ça doit être pareil pour d'autres endroits de ce monde, non ? Smiley ! ( je sais pas lequel choisir)

Dès que possible, tu sauras tout sur l’histoire jusqu’au rôle joué par les marmottes autour de cette pierre. Je pense que Théo me dira si je peux placer l’histoire et où. C’est vrai, je souhaitais être spectateur, je pensais avoir déjà publié la photo de cette pierre mais sa définition était petite et mauvaise pour reprendre la remarque d’Orlean un peu plus haut. J’espère que le thème puisse continuer et que chacun publie sa ou ses pierres préférées sans thématique particulière. L’intérêt de ces pierres « préférées » , exceptionnelles aux yeux d’un seul ou de tous, pierres « coup de cœur » ou « coup dans la gueule » est qu’elles ont forcément une histoire qu’on a envie de transmettre ou de connaître. mais bon, en attendant, juste une photo...

la même:

La pièce "Laurent"

la voici, j'espère...

la même au soleil hier après midi

Fluorine sur quartz. Proche Mont-Blanc.

Gege, j'ai débuté gamin au début des années soixantes, je redeviens débutant avec l'âge, on m'a toujours traité de débutant car j'ai jamais su faire les noeuds, donc si tu veux des tuyaux pour être débutant... pas de problème, y'a des coins faciles... La qualité des cailloux du Mont-Blanc n'a rien à voir avec la difficulté du terrain. J'ai jamais vu un cristallier faire du 7b. Du moins dans le Mont-Blanc. Par contre, faut bien savoir planter un piton et jeter un rappel pour se tirer d'un mauvais pas. Généralement les tuyaux se transmettent de vive voix. Souvent autour des refuges. Autour, car maintenant les cristalliers ne peuvent plus se payer le refuge. Les prix ont explosé. N'hésite pas à me contacter ou à me donner un moyen de te contacter. Christophe

de votre collection... moi c'est fait (la première de ma géogalerie) alors sur ce post, je reste spectateur...

C'est exact qu'une pièce en changeant de propriétaire, ou plus précisément en passant du découvreur à une autre personne perd généralement son petit nom si elle en est dotée mais elle perd aussi toutes les informations sur son origine, son emplacement dans le four, les divers minéraux qui l'accompagnait, la nature de la roche encaissante... Beaucoup d'acheteurs ou vendeurs de minéraux ne s'intéressent pas à la provenance, ni à l'histoire, ni aux conditions de découverte et oublient tout ça bien vite et évitent de mentionner le découvreur dans la crainte qu'un concurrent puisse aller faire une "découverte" chez lui. Donc pour des raisons commerciales, toute une partie des connaissances sont balancées aux poubelles de l'histoire. Il est un peu léger que des magazines puissent mentionner sous la photo d'un minéral l'heureux propriétaire, le photographe mais jamais le découvreur qui est pourtant l'unique détenteur d'une foule d'informations précieuses sur le spécimen mentionné. J'en profite pour dire que le musée de Chamonix mentionne les découvreurs ce qui est un gage de sérieux. Ainsi un découvreur peut reconnaître dans un magazine la photo d'une de ses découvertes avec une localisation d'origine complètement farfelue. Il est vrai qu'un découvreur met parfois un peu de temps avant de révéler l'origine géographique exacte dans la mesure où sa découverte n'est pas terminée mais ce cas de figure n'autorise ni le découvreur, ni l'acquéreur, à dire n'importe quoi sur l'origine. Pour en revenir aux surnoms de quelques pierres. je pense en effet qu'ils sont rares mais qu'ils sont zappés par certains acquéreurs sauf l'un d'entre eux qui fut longtemps propriétaire ou conservateur de l'améthyste "petit coeur" et qui racontait avec beaucoup de plaisir l'anecdote du cristallier découvrant et lui apportant cette pièce. Le surnom de "petit coeur" reste donc accroché à cette pierre qui n'a rien d'une icône même si elle a beaucoup de charme. Cette "survie" est due davantage à la personnalité de ce collectionneur chamoniard plus qu'à la qualité de l'échantillon. Une autre pièce du musée de Chamonix qui a un surnom est l'extraordinaire octaèdre de fluorine dévalorisé par une exposition minable et un éclairage raté mais dont le surnom est malheureusement incompatible avec la polémique dont il est victime. Un cristallier Suisse m'a dit récemment que des cristaux de son pays étaient aussi dotées d'un surnom même si cela était un phénomène marginal. Il ne s'agissait pas de diamants mais de simples quartz. Quand au spécimen "Amédée", la survie de son prénom, est peut être du au fait qu'il n'a jamais été vendu... vraisemblablement garderait-il son prénom aujourd'hui lors d'une transaction mais son statut d'icône est, je ne crois pas me tromper, lié à la personnalité de son découvreur (Roger Fournier) et à la relation qu'il entretenait avec cette pièce là.

Bénévolus, t'as raison, on va pas imposer a qui que ce soit d'appeler un caillou aussi attachant soit-il "Bichon" ou "ma petite caille"... ...mais la question initiale est de connaître les pierres qui portent un surnom. Icône ou pas icône. Après vérification auprès des découvreurs, la super fluorine rouge du musée de Chamonix (icône ?) n'a pas de surnom. Des pièces assez moyennes en ont. Un grand merci pour la photo d'Amédée... celle de ma bécane était loin d' être aussi belle. J'espère voir apparaître d'autres pièces dotées d'un surnom afin de les utiliser comme point de départ pour étudier certains de nos comportements . Mais, que seuls les icônes aient le droit d'avoir un pseudo reconnu est discutable. La classification que tu proposes ( mais n'est-elle pas issue d'un texte humoristique ?) et l'application de ses critères me semblent un peu arbitraires. Je crois qu'une pierre chope et conserve un petit nom quand la collectivité le reprend à son compte et c'est ce qui m'intéresse. Je comprends qu'on soit agacé par ce qu'on pourrait appeler une dérive sentimentalo-cucu mais bon, voilà, j'en fait partie et je surnomme bon nombre de mes pierres. Certain surnoms sont retenus par la collectivité, d'autres non. ça doit être un résidu animiste... le coté primitif du chercheur de cailloux qui murmure des mots doux au fond du four... :

réponse à Orlean: Dans le cas de Daniela, le coté pratique prime. Quand j'essaye d'évoquer une découverte ancienne avec des amis, le recours à un surnom facilite le souvenir et évite des descriptions pouvant être laborieuses. peut être par manque de vocabulaire technique... Les trois premiers prénoms évoquent à la fois trois pierres exceptionnelles et trois cristalliers exceptionnels: Roger Fournier, Georges Bettembourg et Laurent Chatel. Je suppose qu'il y a d'autres pierres portant des noms, pour des raisons diverses, et qui sont certainement intéressantes.

désolée pour Daniela, elle est pas apparue dans le premier message: deuxième tentative: http://www.geoforum.fr/style_images/1/fold...e_types/gif.gif

bonjour Amédée, Georges, Laurent... sont des fluorines rouges chargées d'Histoire et ces prénoms tentent de nous renvoyer à ces Histoires pour qu'elles ne soient pas oubliées... et combien d'autres encore parmi toutes les pierres de vos collections ? J'en profite pour vous présenter Daniela... août 2007... originaire des Alpes. Auriez-vous, comme moi, la tare ego ou anthropo-centrique et qui consiste à humaniser les pierres en leur donnant un prénom ? mais peut-être s'agit-il dans certains cas d'un hommage... d'un remerciement... d'une dédicace... Si vous avez des photos de pierres portant un petit ou un grand nom, elles sont les bienvenues dans ce topic. Si vous n'avez pas la photo, l'anecdote liée à cette singularité ajoutée est aussi intéressante.

Emile Aza, un vieux pseudo du temps où j'étais photographe adepte de gélatines très sensibles...

je les enterre dans mon jardin, dix ou quinze ans après, un jour de pluie, je monte une expée dans mon jardin et je trouve des échantillons super beaux ou que j'avais fort mal évalués à l'époque. Après ça, y'en a que je garde après nettoyage, le reste, je laisse en surface et ça part tout seul et j'espère que cela fait des heureux qui prendront un jour le relais.

J'y crois pas trop au chauvinisme entre pays alpins. Les gwindels se sont parfois vendus + chers en Suisse qu'en France et en ce moment c'est l'inverse. Il en est de m^me pour toutes sortes de quartz. Par exemple le cours du "sucre" (gwindel fermé) aussi bien en France qu'en Suisse monte et descend selon des critères de marché momentanés. On a parlé de sucres pas chers en Suisse allemande, tout le monde s'y est précipité et maintenant c'est fini. Puis le cours du sucre a baissé en France car les gourmands avait stocké du sucre... en prévision d'une pénurie ? Imaginons un four avec des dizaines de sucres... et v'la la crise du sucre qui arrive à grands pas, et oui... imaginons plus de 100 sucres dans un four ? c'est le krach de 29... pour tous les sucres suisses ou français. Il y a eu des fours avec plus de 100 gwindels ces dernières années et les cours du gwindel l'ont senti passer.