A la vallée de l'Ubaye,
Ces bienfaisantes ondes lumineuses
égayent en ces lieux la beauté vertueuse
d'une montagne élevée, d'une magnificence sauvage
et de canyons profonds comme le plus noir des âges.
En effet, la volupté d'un mouvement du matin
lève de leur sommeil, rochers et pentes arborés
de résineux caduques, de chênes, de hêtres, de sapins.
En agitant son pinceau, trempé de couleurs dorées!
Même le calcaire gris et le quartz blanc jaunissent,
en égrenant les secondes où l'astre diurne se hisse.
Même les brumes de ces heures, s'accrochant aux cimes,
n'effraient pas l'homme que sa présence ici, sublime.
Est ce de l'argent qui coule au milieu
de ces terres noires, de ces terrains pentus marneux,
de cette verdure en oblique, de ces rochers érodés?
Juste une symbiose d'atomes aux reflets argentés.
Source de vie, qui abrite en ton sein la vie,
de ta naissance élevée de tes roches vertes silicatées,
à ton existence de sérénité, de tourments et d'envie,
tu fuis paisiblement vers les bras de la fée.
Ici que les êtres déploient leur énergie pour en produire
Ici que le sombre de ton lit, part en sédiment,
Ici dans cette réserve, que tu ne peux plus nuire
Cet endroit que Thomas n'aurait pu renier en son temps.
Je pense à ce que fut ta vie et leurs épreuves,
à cette couleur de l'espoir que tu as côtoyé,
à ce noir intense qui me donne le teint halé,
à cette obstination qui apporte son lot de preuve.
Tu recèles en ton cœur et avec fermeté,
nombres de trésors aux chatoiements mordorés.
Couleurs des peintres italiens de la renaissance,
à chaque présence, je respire ton essence.
Depuis le regard terne et brun d'un carbonate,
tu bondis sans réserve, vers une autre teinte.
Avec la souplesse et la grâce d'un acrobate,
sans qu'aucune façon, ta dignité soit atteinte.
Il arrive parfois que tes joyaux, tu les livre.
En me laissant caresser l'antre de ton coffre fort,
Mais c'est de cela, que depuis dix ans, je suis ivre.
Et que je te parcours, sans fin à raison ou à tort.
De ton bourg principal, à moitié mexicain,
tu rassembles en un seul, tout tes riverains.
Du Pelvat à Ponçon, tu es une seule entité
Et oui c'est bien de toi dont je parle: Vallée!